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12/05/2025

"Giorgia Meloni s'est connectée par vidéoconférence, elle était donc présente [à Kiev]."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour portent sur l'Ukraine et les possibles négociations à venir « Zelensky-Poutine, oui au sommet » (Corriere della Sera), « Zelensky ouvre la porte à Poutine » (Repubblica), « Paix : Zelensky défie Poutine » (Stampa), « Zelensky : « je rencontrerai Poutine » » (Messaggero), « Ukraine, l'heure de la vérité » (Giornale) et à la première messe du Pape Léon XIV « L'appel du Pape pour la paix » (Repubblica), « « Arrêtez les guerres » » (Messaggero), « Léon comme François, « plus jamais la guerre » » (Il Fatto).

Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, le Proche-Orient, la visite à Rome de Marine Le Pen, et les droits de douane entre les Etats-Unis et la Chine.

Ukraine. L’ensemble des quotidiens analyse la situation internationale, changée en raison de plusieurs facteurs : l’autosuffisance militaire de l'Ukraine : « L'Ukraine a renforcé sa capacité militaire, notamment dans les domaines des drones et de l'artillerie, ce qui lui donne plus de confiance pour négocier » (La Stampa) ; le soutien européen « Les pays européens, notamment la France, l'Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni, ont formé un noyau de soutien à l'Ukraine, en travaillant sur des plans pour une force de dissuasion européenne » (La Stampa), la diplomatie internationale : « Les efforts diplomatiques de Trump, Macron, et d'autres dirigeants ont permis de mettre la pression sur Poutine pour qu'il accepte des négociations sérieuses (La Repubblica, La Stampa) et enfin l’action du Saint-Siège « L'appel à la paix du Pape Léon XIV a ajouté une dimension morale et spirituelle aux efforts de paix, en insistant sur la nécessité de justice » (Il Tempo).

L’absence de l’Italie lors de la réunion à Kiev est soulevée par les partis d’opposition, accusant l’exécutif d’avoir perdu un rôle de premier rang dans l’échiquier international. « Le PD critique sévèrement l'absence de Meloni à Kiev, la qualifiant de "grave". Giuseppe Conte, président du M5S, critique également cette absence, la qualifiant de "triomphe de l'hypocrisie". Il déclare : ‘’Le fait que Meloni se connecte à distance confirme une stratégie désastreuse’’. Matteo Renzi, chef d'Italia Viva, utilise les réseaux sociaux pour souligner l'absence de l'Italie dans le groupe de tête. Il affirme : ‘’Avec Meloni, l'Italie s'est perdue : nous ne sommes plus dans le groupe de tête’’ » (Repubblica). L’analyse des principaux quotidiens est assez dure à l’encontre de l’Exécutif. « L’absence de Meloni à Kiev est perçue comme un isolement de l'Italie. La chaise vide, l'Italie isolée, le gouvernement est en difficulté » (Corriere della Sera, 11.05.2025). « L’absence de Meloni pourrait nuire à l'image de l'Italie. Elle avait été invitée par les autres dirigeants européens à Kiev. Le fait de ne pas y aller a été un choix politique. Un choix qui n’est pas sans répercussions, au vu des polémiques soulevés par les partis d’opposition » (Repubblica, 11.05.2025). « Cette fois-ci dans le train pour Kiev l’Italie était absente et cela n’est pas une belle chose. La photo de Macron est une image forte représentant les principaux leaders européens, avec la volonté de donner un message d’unité et de solidarité à Kiev » (Quotidiano Nazionale). La stratégie du Palais Chigi est également expliquée : « Meloni insiste sur le fait que "les photos ne comptent pas, mais la substance". Elle souligne que sa présence physique n'est pas nécessaire pour montrer le soutien de l'Italie à l'Ukraine. En revanche, Meloni souligne l'importance de la conférence de reconstruction prévue à Rome en juillet, à laquelle Trump pourrait participer (Corriere della Sera 11.05.2025). « Meloni a adopté une stratégie de communication sociale en évitant de publier des photos avec Zelensky pour ne pas irriter Trump et éviter de perdre son soutien (Il Fatto Quotidiano).

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La visite de Marine Le Pen à Rome. « Enhardis par le cyclone Trump, les « patriotes pour l'Europe » sentent que le vent de l'histoire souffle en leur faveur. Marine Le Pen, invitée à l'école de formation politique de la Ligue, le dit clairement en conclusion de son discours au palais Rospigliosi : ‘’la mission de notre génération est de ramener la souveraineté nationale en Europe’’ » (Repubblica). « Le Pen se rend à Rome mais ne rencontre pas Meloni. La dirigeante du RN est invitée par M. Salvini, les deux « patriotes » sont de plus en plus liés. Devant les léguistes, Marine Le Pen, saluée comme une vedette, s’en prend au président français « je me demande si Macron veuille vraiment la paix, son comportement est ambigu ». Son intervention est pleine de piques lancées contre l’Europe, qualifiée de « antidémocratique » et qui « prive les nations souveraines d’utiliser leurs pouvoirs » (Stampa). « L’axe entre Marine Le Pen et Matteo Salvini « Macron veut la guerre » : le duo décide de viser le président français mais aussi les institutions européennes. Ils adoptent le même langage. Le couple souverainiste est contre Macron et son plan des Volontaires » (Il Messaggero).

Sondages. « Selon un sondage conduit par Euromedia Research, 62% des Italiens critiquent l’action de Trump depuis sa prise de pouvoir. Selon l’orientation politique des électeurs, ce pourcentage toutefois change, notamment à gauche. En effet, pour les électeurs du PD, d’AVS et d’Azione figurent parmi les plus critiques (en moyenne 90%), les moins exigeants sont les électeurs du M5S (66%) et d’Italia Viva (61%). A droite, les différences sont moins marquées. Les électeurs de Forza Italia sont divisés en deux : 47,2% sont critiques, 49% saluent l’action de Trump. Auprès de Fratelli d’Italia, 43,3% sont critiques et 35,9% favorables. Les léguistes sont les plus trumpiens des électeurs orientés à droite : 56,5% voient positivement la politique de Trump. Enfin, concernant l’Ukraine, 54,5% des Italiens sont pessimistes quant à la possibilité d’arriver à une paix à court terme » (La Stampa).

Corriere della Sera, Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires Etrangère et vice-président du Conseil : « Q. Vous ne pensez pas que la Première ministre aurait dû être présente à Kiev ? « Giorgia Meloni s'est connectée par vidéoconférence, elle était donc présente. Ce qui compte, c'est la présence dans la substance. L'Italie, le gouvernement, la présidente en personne sont présents dans tous les aspects des négociations ». Q. L'opposition n'a-t-elle pas raison lorsqu'elle vous accuse de « nuire à l'Italie » et décrit un pays isolé, en marge de l'Europe ? « Non. Nous organisons la grande conférence internationale pour la reconstruction de l'Ukraine, prévue à Rome les 10 et 11 juillet. Demain (aujourd'hui, ndlr), je serai à Vérone pour la troisième et dernière étape de la préparation de l'événement, avec 450 entrepreneurs de petites et moyennes entreprises et représentants des collectivités locales. Les oppositions nous reprochent d’abord de trop parler avec Trump, puis de ne pas assez parler avec Trump. L'Italie est redevenue un acteur majeur de la politique étrangère, notre crédibilité au niveau européen et international est élevée. Le résultat obtenu par Forza Italia lors du congrès du PPE est emblématique de la considération dont jouit le gouvernement. Nous avons également participé à la médiation qui a permis de renouer le dialogue entre l'Inde et le Pakistan. » Q. Meloni affirme que L'Italie « doit rester fermement ancrée dans l'UE ». Confirmez-vous ? « Bien sûr. L'Italie était présente à Kiev et l'Italie est présente en Europe. La preuve en est la réunion prévue demain matin (aujourd'hui, ndlr) à Londres avec les dirigeants de l'UE, parmi lesquels les ministres des Affaires étrangères de France, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne, d'Espagne et du Royaume-Uni. Le groupe de Weimar discutera des scénarios de crise et fera le point sur les efforts visant à instaurer un cessez-le-feu entre Moscou et Kiev. ». Q. Il s'agit d'une réunion importante, mais ce n'est pas un sommet entre dirigeants... « Que ce soit la Présidente du Conseil ou des ministres, cela ne fait aucune différence, l'essentiel est que nous apportions notre contribution. Le soutien italien à l'Ukraine s'élève à environ 2,5 milliards d'euros, hors aide militaire et contributions européennes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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