06/05/2025
"La CDU demande à Giorgia Meloni et à Fratelli d’Italia de n’offrir aucun appui à George Simion."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur le Moyen-Orient « Israël prêt à occuper Gaza » (Corriere della Sera), « « Nous envahirons Gaza », c'est la tempête sur Israël » (Repubblica), « « Nous anéantirons Gaza » » (Stampa), « Israël : « nous envahirons Gaza » » (Messaggero) et le sommet Choose Europe for Science « « Scientifiques, venez en Europe », le sommet chez Macron irrite Rome » (Repubblica), « Entre Italie et France, affrontement sur les cerveaux américains en fuite » (Messaggero), « Chercheurs, affrontement sur le plan de l'UE » (Sole 24 ore).
Les élections en Roumanie. Repubblica : « Giorgia Meloni, il est l’heure de se détacher de la droite extrémiste » : « A Bucarest, la droite roumaine n’est pas loin d’avoir conquis le pouvoir et quand cela aura lieu, ce sera un événement en mesure de changer les équilibres européens. Ce qui se passe en Roumanie, complique tout programme politique à court terme. Cela vaut en premier lieu pour l’Allemagne, mais pour l’Italie aussi. Les Populaires allemands de la CDU demandent à Giorgia Meloni et à Fratelli d’Italia de n’offrir aucun appui aux extrémistes roumains. Si l’Italie a jusqu’ici suivi une ligne pragmatique, nous sommes désormais face à un moment crucial, le parti de Simion appartenant au même groupe européen, ECR, que Fratelli d’Italia, qui en est la force principale. Il semble impensable que l’Italie se laisse emmener dans la manœuvre d’extrémistes eurosceptiques contre les équilibres européens que Giorgia Meloni elle-même a contribué à créer, conquérant la vice-présidence de l’UE pour R. Fitto. Giorgia Meloni devra choisir : soit avec les extrémistes roumains, slovaques etc, soit avec les modérés européens. »
Giorgia Meloni et George Simion
Le Choose Europe for Science. Corriere della Sera « Le coup de froid avec l’Italie mais la présence d’Ursula von der Leyen a confirmé le caractère européen (et pas seulement français) de l’initiative. Le président Macron ne cache plus les désaccords avec les Etats-Unis comme il l’a fait ces dernières semaines, il a été très dur. […] Quant à M. Salvini, qui a participé à la présentation du « Mind annual report 2025 à Milan, il a déclaré ‘’je suis heureux du fait que le jour où Macron annonce un plan à hauteur de 500 millions pour attirer les chercheurs américains nous, de manière plus sobre, sommes en train d’attirer des chercheurs et des entrepreneurs français. Il y a façon et façon de faire les choses et très probablement la modalité Mind est plus efficace’’ ». La Stampa : « Le Palais Chigi fait filtrer sa réaction « C’est toujours le même Macron ». En réalité, l’amour pour la recherche n’a rien à voir dans l’affaire : c’est un défi politique qui se fait entre la France et l’Italie, une brique de plus au mur qui sépare les leaderships de Macron et de Meloni, ou plus en général de Macron et des chefs de l’ultradroite européenne. Face à l’Amérique de Trump, Meloni cherche une approche plus prudente et collaborative, dans la conviction que les Universités américaines soient fondamentales pour toute une série de domaines, du pharmaceutique au biotech. D’après des sources du ministère, l’invitation serait arrivée tardivement et sans partager la structure de l’initiative ». Repubblica : « La Présidente du Conseil rappelle à l’ordre la ministre pour ne pas irriter Washington ». « En recevant l’invitation par mail d’Emmanuel Macron, la ministre italienne de l’Université consulte la Présidente du Conseil et ses doutes sont immédiatement confortés par l’irritation de Giorgia Meloni : ‘c’est hors de question’. C’est ensuite au ministère des Affaires étrangères de gérer le nouvel et imminent incident diplomatique avec Paris. Si l’Ambassadrice d’Italie en France se rend à la Sorbonne, la ‘forte irritation’ du ministère italien n’est pas masquée et la ministre Bernini commente à chaud : ‘alors que les autres pays annoncent des fonds, l’Italie a déjà alloués 50 millions d’euros’ sous forme d’appel à projets adressé aux chercheurs italiens partis à l’étranger ou étrangers souhaitant choisir l’Italie. Au Palais Chigi, l’argument est le même que sur l’Ukraine : puisqu’on parle d’Europe, le lieu adapté pour discuter d’éventuelles stratégies communes est Bruxelles. Mais le ‘litige avec Paris’ est une faille qui traverse l’exécutif Meloni depuis ses débuts. La Présidente du Conseil supporte mal le leader français, G. Fazzolari incarne au mieux la faction anti-élyséenne. Ainsi, l’Italie s’est mise en retrait, avec pour conséquence de devoir suivre en différé les sommets de Paris et de Londres. Il y a aussi eu l’affaire de la photo à Saint-Pierre entre Trump, Zelensky, Macron et Starmer (sans Meloni) : un incident qui a laissé des traces et alimenté les tensions diplomatiques. Dans la gestion des relations avec D. Trump, Paris et Rome ont choisi des positions opposées, Rome voulant jouer un rôle de médiateur. D’où notamment le choix de ne pas se rendre à Paris : ce n’est pas le moment de se mettre Trump à dos. Pourtant, le président français continue à dialoguer avec Trump malgré ses initiatives défiant ouvertement la Maison Blanche. Face à cette situation, le Palais Chigi tente de trouver sa place, faisant notamment le pari d’une solide relation avec le prochain chancelier allemand F. Merz. S’ils se voient bientôt à Rome, le leader allemand se rendra d’abord dans une autre capitale… Paris, comme le veut la tradition. » Repubblica : « Entre La Sorbonne et Mar-a-Lago » : « On sait bien que les Français sont très Français, il n’est donc pas impossible que le sommet européen à la Sorbonne pour promouvoir l’accueil des chercheurs américains fuyant Trump ait été un peu ‘franco-centré’. Mais le fait est que le sujet au centre du sommet (liberté de la recherche etc face au tour de vis nationaliste et la tendance à la censure de Trump) est tellement important qu’on peut se dire qu’un problème mineur a prévalu sur un problème majeur. On peut largement soupçonner le gouvernement italien, pris entre Trump et l’Europe, de ne pas avoir choisi de quel côté se ranger, y compris lorsque les faits sont évidents comme dans ce cas-ci. L’illusion mélonienne d’une possible médiation repose sur la survie du vieux concept ‘d’occident’, mais qu’y a-t-il d’occidental dans la guerre de Trump contre les universités, dans sa violence idéologique ? Si on juge insupportable ce léger et éternel chauvinisme français, au point de ne pas se rendre à la Sorbonne au nom de l’Europe, pourquoi ne pas déclarer franchement que l’Italie a décidé pouvoir se passer de l’Europe comme lieu de tout sommet prestigieux en se rendant plutôt à Mar-a-Lago ? » Messaggero : « Chercheurs, Macron "détourne’’ le plan de l'UE. La colère de Rome » : « Le problème pour l'Italie n'est pas cette décision de la Commission, mais le lieu où elle a été présentée. Le slogan choisi pour l'initiative de Macron est irritant : "Choisissez l'Europe, choisissez la France". Choisir l'Europe donc, mais surtout choisir la France. Plus tard, ce titre a été modifié, notamment parce que la ministre italienne n'était pas la seule à ne pas participer, mais aussi des représentants d'autres pays. En accord avec le ministère, l'ambassadrice italienne a expliqué ce que l'Italie fait déjà "pour encourager le retour des talents de notre pays" et a ajouté que le Conseil « Compétitivité et recherche », prévu le 23 mai à Bruxelles, "sera l'occasion idéale et le format institutionnel le plus approprié pour une confrontation efficace entre les États membres et pour définir ensemble, et pas seulement d'un point de vue essentiellement national, des politiques communes concrètes, durables et clairvoyantes’’. Macron a donné à l'initiative une orientation résolument anti-Trump, ce qui n'a pas plu à Rome. »
Cybersécurité. Il Messaggero : « Meloni et le clin d’œil à Trump » : « Le gouvernement italien, sous la direction de Giorgia Meloni, a introduit un décret favorisant les technologies des pays de l'OTAN dans les appels d'offres publics, notamment pour les équipements de cybersécurité (allant des drones aux caméras, des semiconducteurs aux scanners en passant par les software antivirus). Cela avait été annoncé au Tycoon lors de la rencontre à Washington. Cette mesure vise à limiter les fournitures technologiques en provenance de Chine et de Russie, jugées moins fiables. Elle s'inscrit dans une stratégie plus large de renforcement de la sécurité nationale et de réponse aux préoccupations américaines concernant les infrastructures critiques. Le décret prévoit des critères de priorité pour les technologies de l'UE, de l'OTAN et de certains pays alliés, créant ainsi un filtre de sécurité pour les appels d'offres sensibles ».
Migrants. Affaire Almasri. Fatto Quotidiano :« Aucune négligence » : « L'Italie a agi correctement. Hier, le Palais Chigi a envoyé à la Cour pénale internationale (CPI) la mémoire défensive concernant la non-remise de Njiiem Almasri, le commandant libyen arrêté et rapatrié en quelques heures en janvier. Cette mémoire résume la position de l'exécutif dans cette affaire. La CPI accuse l'Italie de ne pas avoir exécuté le mandat d'arrêt, de ne pas avoir perquisitionné Almasri, de ne pas avoir saisi ses dispositifs et d'avoir gaspillé de l'argent public en le rapatriant à Tripoli. Une enquête du Tribunal des ministres de Rome est également en cours sur cette affaire : la présidente du Conseil Giorgia Meloni, le sous-secrétaire Alfredo Mantovano (indépendant, autrefois Alliance nationale) et les ministres Carlo Nordio (Frères d'Italie) et Matteo Piantedosi (indépendant) sont sous enquête ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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