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25/02/2025

"La majorité gouvernementale italienne se divise en trois sur l’analyse des résultats des élections en Allemagne."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour portent sur l'Ukraine « Force de paix UE en Ukraine » Corriere, « ONU et G7, la fracture de Trump » Repubblica, « La guerre des mondes » (Stampa), « Trump-UE, la déchirure sur Kiev » (Messaggero) « Trump à Macron: « Poutine acceptera des troupes de paix UE » et fait l'éloge de Meloni » (Giornale), les élections en Allemagne « Le retour de la Grosse Koalition » (Stampa), « L'Allemagne vers un gouvernement CDU-SPD » (Messaggero) et l'état de santé du Pape « Angoisse et veillées pour le Pape, « il y a une légère amélioration » » (Corriere), « Le Pape, légère amélioration et veillée à Saint Pierre » (Repubblica), « Marathon de prières pour le Pape » (Messaggero), « L'heure de l'espérance, tous avec Francesco » (Giornale).

Les résolutions à l’ONU sur l’UkraineCorriere della Sera : « La résolution préparée par l’Ukraine et ses alliés européens, défendant l’intégrité territoriale et condamnant l’invasion russe, a été adoptée mais a vu toutefois un positionnement inédit : les Etats-Unis ont voté contre, avec la Russie, la Biélorussie, le Mali, le Nicaragua, la Corée du Nord, la Hongrie et Israël ; la Chine et l’Inde se sont abstenues ». – Repubblica « les Etats-Unis votent avec la Russie, l’Occident se divise au G7 comme aux Nations Unies. Une rupture que l’on ne voyait plus depuis la guerre en Irak. – La Stampa « les plaies de l’Alliance Atlantique ont été publiquement mises en lumière à l’ONU où deux résolutions ont été mises au vote : l’une présentée par l’Ukraine et les Européens, l’autre par les Etats-Unis ».

Le G7 et la position de l’Italie. – Corriere della Sera « L’Italie reste l’un des pays les plus exposés aux risques de fragmentation de l’Europe, mais sur l’Ukraine, la stratégie du Palais Chigi tient pour l’instant. Une partie de l’opposition dénonce toutefois « l’allégeance de Meloni » à la Maison-Blanche, tandis que le M5S loue les efforts de paix de Trump face à une « Europe belliciste » – un discours qui, au passage, arrange Poutine, alors même que la Russie intensifie ses attaques contre Mattarella. Le Président de la République, dans un communiqué à l’occasion du 3e anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, a choisi des paroles claires et sévères, condamnant ‘’la brutale agression russe’’ ». Il Messaggero : « Giorgia [Meloni], l’équilibre euro-atlantique et le coup de froid avec Paris sur l’envoi de troupes pour le maintien de la paix’’. ‘’A l’issue de la première visioconférence du G7, la position de la Présidente du Conseil est difficile. Giorgia Meloni tente encore de tout concilier : sa proximité politique avec Trump, le travail mené de concert avec les partenaires européens et le soutien promis à Kiev depuis le début. Sauf qu’Emmanuel Macron souffle sur les braises. Le président français s’exprime aux côtés de Trump depuis le bureau ovale et se fait le relai d’une proposition sur laquelle il a déjà l’accord de K. Starmer mais qui divise les alliés européens : une mission militaire [de maintien de la paix] à la frontière entre l’Ukraine et la Russie. Cela plait à Trump car c’est une façon de remettre sur les Européens la responsabilité de la sécurité de l’Ukraine. Mais cela ne plait pas du tout à Meloni, qui n’avait pas manqué de le souligner à Paris. Elle a rappelé sa position hier, irritée de l’énième mise en avant du leader français qui s’impose en porte-parole européen face à Trump, ‘sans que personne ne lui ait rien demandé’ soulignent des proches conseillers de la Présidente du Conseil. ‘’De toutes les solutions possibles, celle-ci me semble la plus compliquée et la moins efficace’’ réplique-t-elle. Dans la soirée, la Ligue de Matteo Salvini relance : ‘’aucun soldat italien ne sera envoyé en Ukraine’’. Pour Giorgia Meloni, ‘mieux vaut définir des garanties de sécurité efficaces au niveau de l’OTAN’. Elle fait par ailleurs comprendre que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN n’est pas une option. Dans son discours, elle parle bien de ‘l’agression russe contre l’Ukraine’ bien que l’administration Trump s’y refuse, boycottant ainsi le communiqué final du G7. Une position clairement énoncée dans un communiqué du Palais Chigi qui, hier soir, s’est illuminé aux couleurs de l’Ukraine. La position du ministre Antonio Tajani est également très nette : ‘aucune négociation [n’est possible] sans l’Ukraine’. Sur indication de Giorgia Meloni, la délégation italienne a toutefois voté en faveur de la résolution américaine qui ne mentionne ni l’agression russe, ni l’intégrité territoriale ukrainienne. Elle a échangé hier par téléphone avec F. Merz, avec lequel elle cherchera une ligne commune sur l’immigration. Elle plaisante avec son entourage sur l’activisme agaçant d’E. Macron à la Maison Blanche, imaginant que le pacte à 40 milliards de dollars avec les Emirats ne fera pas sauter de joie les cousins français.’’

La visite du Président E. Macron à Washington. Corriere della Sera : « C’est une journée marquée par deux événements : d’une part le rapprochement entre les Etats-Unis et la France et d’autre part le camouflet américain vis-à-vis de l’UE, à l’ONU. Dans les échanges qui ont précédé la conférence de presse finale, bien que dans une atmosphère de grande complicité et de concorde, les deux dirigeants ont néanmoins eu l'occasion de réitérer leurs positions respectives, souvent éloignées l'une de l'autre ». – La Stampa « Emmanuel Macron, premier dirigeant européen à rencontrer Donald Trump à la Maison Blanche, quitte le campus satisfait. Sur le vol qui l'a ramené à Paris, il peut - au moins d'un point de vue français, mais on verra s'il est aussi européen - affirmer que le fossé entre les États-Unis et le Vieux Continent est moins profond ». – La Repubblica « A l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion russe, le président français Emmanuel Macron a dû s'envoler pour Washington avec la mission impossible d'apaiser « The Donald ». Et de tenter de convaincre son homologue américain d'accepter un plan alternatif à l'accord russo-américain en gestation depuis des jours, qui au nom d'une prétendue paix sacrifierait les territoires ukrainiens et la sécurité du Vieux Continent. Quant à la disponibilité des Européens à envoyer des troupes en Ukraine, à condition d’une protection américaine, le raisonnement semble apparemment avoir été bien accueilli. » – Il Giornale « Malgré les divergences, D. Trump et E. Macron assurent vouloir travailler ensemble pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Macron et Starmer se sont mis d’accord pour transmettre un message d’unité sur l’Ukraine afin de convaincre le Tycoon de ne pas continuer des négociations de paix bilatérales avec Poutine en échange de l’engagement européen pour la sécurité future de Kiev. » - Sole 24 Ore « La visite de Macron à la Maison Blanche est un test de dégel entre les Etats-Unis et l’Europe »

Élections en Allemagne/Réactions en Italie – La Repubblica : « La majorité gouvernementale italienne se divise en trois sur l’analyse des résultats des élections en Allemagne. Giorgia Meloni se limite à un appel protocolaire au futur chancelier F. Merz, réaffirmant « les excellentes relations bilatérales », ainsi que sa « disponibilité à travailler ensemble, notamment pour relancer la compétitivité européenne et lutter contre l’immigration irrégulière ». Cette fois, la Président du Conseil a évité d’endosser son rôle de chef de parti pour ne pas entrer en conflit avec l’un ou l’autre de ses alliés. Forza Italia salue la victoire de la CDU comme un « rempart contre les extrémistes » et maintient une opposition ferme à l’Afd – « Ce n’est pas un interlocuteur, nos positions sont irréconciliables » (Tajani). À l’inverse, Matteo Salvini (Ligue) estime que le parti d’Alice Weidel n’a « rien d’extrême » et redoute avant tout un « arrangement entre Populaires et socialistes » qui « trahirait le vote populaire ». Fratelli d’Italia, pris entre ces deux positions, joue les équilibristes : « Nous ne sommes que des observateurs respectueux, mais je suis assez content de la volonté populaire » (La Russa, président du Senat) ; « Nous partageons avec Merz plusieurs éléments de programme » (Lollobrigida, Ministre de l’agriculture). L’opposition, elle, se réjouit surtout du revers de l’AfD : « Les droites sont fortes mais pas invincibles » (Schlein, PD) ; « C’est la défaite de Musk, l’AfD ne gouvernera pas » (Bonelli, AVS). - Corriere : « Le cœur de Fratelli d’Italia semble battre à droite, sans diaboliser l’AfD. En effet, le président du Sénat se dit ‘’suffisamment satisfait’’ des élections en Allemagne mais surtout ‘’très satisfait’’ face à la défaite du SPD. Or, la probable participation des sociaux-démocrates au futur gouvernement allemand pourrait compliquer les relations diplomatiques. D’autant plus que certains de ses membres ont déjà théorisé une possible alliance CDU-Afd « au nom du changement », ce qui jette un ombre d’ambiguïté sur Fratelli d’Italia ». Messaggero : ‘’Les défis communs avec le chancelier élu pour rompre le front franco-allemand’’. ‘’Paris, non, Berlin, oui : c’est la double-stratégie de Giorgia Meloni qui a émergé de l’entretien téléphonique hier avec F. Merz. Ce dernier affirme que dès que le gouvernement allemand sera formé, ils se rencontreront pour rendre effective une affinité politique qui existe bien entre les deux leaders. Tout l’inverse de l’énième prise de distance vis-à-vis d’Emmanuel Macron, alors que la mise au point d’une stratégie commune entre mélonisme et macronisme semble impossible. Le nouveau leadership à Berlin apparait comme une opportunité pour Meloni de jouer un rôle de premier plan en Europe aux côtés de Merz. Même si, pour l’instant, le nouveau chancelier a surtout choisi de dépoussiérer le format de Weimar avec la France et la Pologne, Merz se propose lui-même de parler avec Giorgia Meloni ‘bien plus qu’auparavant’. Pour ‘renforcer la sécurité, relancer la compétitivité de l’Europe et relever les défis communs, à commencer par l’immigration’, renchérit le Palais Chigi. Sur le MERCOSUR, l’accord de libre-échange pait beaucoup à Merz, ce qui contrarie la France mais plait à Meloni. La Présidente du Conseil aspire à s’insérer dans le triangle de Weimar sur une note anti-française ou en contre-poids de la relation franco-allemande dans le grand jeu européen. Elle appuierait Merz pour modérer le super-protagonisme plus personnel et national qu’européen de Macron, qui pourrait se révéler trop encombrant même pour Merz.’’

Corriere della Sera, Antonio Tajani, dirigeant de Forza Italia et ministre des affaires étrangères : « Une coalition allemande toute à droite serait contre nature. L’AfD est la négation du PPE et regarde également notre pays avec hostilité, tout en soutenant des idées totalement inacceptables. Je suis heureux que ces votes, en grande partie des votes de protestation, se soient révélés inutiles. Il y a eu une victoire nette des populaires qui représentent un rempart contre les extrémismes. L’économie italienne est étroitement liée à celle allemande et vice-versa. Avec un gouvernement CDU-CSU, l’Europe passera à une vitesse supérieure. Maintenant, nous devons accélérer sur la défense européenne. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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