21/02/2025
"Delmastro condamné." ; "Il restera en poste."
Italie. Revue de presse.
Les quotidiens partagent leurs Unes entre la condamnation du secrétaire d’Etat à la Justice Andrea Delmastro (Frères d’Italie) à 8 mois de réclusion avec sursis « Delmastro condamné » (La Repubblica), « Meloni se dit déconcertée », (La Stampa), « « Il restera en poste », dit Meloni » (Corriere della Sera, Messaggero), et les deux grands sujets de politique internationale avec l’Ukraine « L’axe Trump-Poutine se renforce » Corriere della Sera, « Trump met Kiev dos au mur » (La Stampa), « La paix de Trump déchire le gouvernement et l’opposition » (Il Fatto quotidiano) et le Proche-Orient avec la restitution des corps d’otages israéliens « Hamas, un show macabre avec les cercueils en direct à la télévision » (Corriere della Sera), « La honte du Hamas sur les cercueils de la famille Bibas » (Repubblica), « Hamas Horror Show » (La Stampa).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens l’état de santé du Pape François et les faits divers.
Le « coup de froid » entre l’Amérique et l’Ukraine. Messaggero : « Washington opère un tournant diplomatique. Les États-Unis ont refusé d’être co-auteurs d’un projet de résolution de l’ONU marquant le troisième anniversaire de la guerre, soutenu par une cinquantaine de pays. De plus, Selon des sources diplomatiques, ils ne signeront pas les résolutions de l’ONU et du G7 qui qualifient la Russie d’"agresseur » – La Repubblica « la déchirure de Washington. L’impression est que, dans le but de porter Poutine à la table des négociations, la Maison Blanche est déjà en train de concéder un peu trop à la Russie ». – La Stampa « Trump met Zelensky au pied du mur. La rencontre entre Kellog et Zelensky n’aboutit à rien et la conférence de presse est annulée ». – Foglio « Trump isole de plus en plus l’Ukraine et l’Europe a dû mal à accepter une Amérique hostile » – Domani « les terres rares et les pactes avec Poutine, les vrais objectifs de Trump en Ukraine : il veut un général à la place de Zelensky, Valery Zaluzhny, ancien chef des forces armées ukrainiens » – Stampa « Trump crée le chaos et la confusion avec pour objectif une rapide conclusion du conflit russo-ukrainien pour se concentrer sur le vrai rival : la Chine »
La réponse européenne. – Corriere « Le plan franco-britannique prévoit le déploiement d’environ 30 000 soldats mais loin de la frontière. Le plan repose sur une condition préalable : qu’il y ait un filet de sécurité américain sous forme de couverture aérienne. C’est toutefois un engagement qui n’est pas acquis, et c’est pour cela que Macron puis Starmer se rendront à Washington afin d’obtenir le feu vert de Trump. Il ne s’agirait pas d’une force d’interposition mais d’un contingent en défense des sites cruciaux ukrainiens : les villes, les ports et les centrales ». – Stampa : « Nous assistons à une Europe à la merci de la loi du plus fort et qui semble encré à un monde qui n’existe plus. Comme l’objectif d’une « paix juste », principe noble mais qui risque de se réduire à un slogan vide puisque le droit international semble tragiquement impuissant » - Domani « Le cyclone Trump s’abat sur Kiev. L’Union Européenne est encore sous le choc mais Macron et Starmer gardent les canaux ouverts avec Washington ».
La position du gouvernement italien. – Corriere della Sera « L’équilibre difficile de Meloni entre Trump et Zelensky » : « Pour rompre le silence gêné qui durait depuis des jours et qui avait suscité de nombreuses discussions, Giorgia Meloni a choisi la voie la plus discrète possible : le communiqué avec lequel elle rend publique son échange avec Trudeau, deux lignes bien mesurées soulignant la tentative de rappeler le soutien à l’Ukraine sans toutefois courir le risque de décevoir ou d’irriter le locataire de la Maison Blanche. Ce n’est pas un hasard si le nom de Zelensky n’y figure pas. L’Italie reste aux côtés de l’Ukraine mais le ton est bien plus prudent et moins passionné. Car la tentative est de garder un équilibre, de plus en plus difficile, entre l’amitié avec Zelensky et le rapport privilégié avec Trump » – Messaggero : « Meloni, éclipsée par Macron, prépare son plaidoyer pro-OTAN pour la CPAC, sans évoquer directement la guerre en Ukraine. Elle n’assistera pas à la visioconférence du G7 pour le troisième anniversaire du conflit mais, en échange avec Trudeau, elle réaffirme son soutien à Kiev ». – Corriere « Emmanuel Macron, qui à ce stade est plus un adversaire qu'un allié pour Meloni, atterrira à Washington lundi. La présidente du Conseil, convaincue que « l'Europe doit donner une idée d'unité », estime également que « cela n'aurait pas de sens de faire la course à celui qui arrivera le premier à la Maison Blanche ». C’est la raison pour laquelle elle participera au meeting du Cpac juste en visioconférence, demain à 19h, avant la prise de parole de Trump ». – Repubblica « Le coup le plus dur reste toutefois la visite imminente d'Emmanuel Macron à Washington. Un « dépassement » qui a laissé des traces, notamment parce que le Français brûle tout le monde sur la vitesse. Meloni, de son côté, continue de garder son équilibre. Elle ne participera pas au G7 pour des raisons d’agenda, fait-elle savoir à Trudeau. Des sources gouvernementales affirment que l'Italie a tenté de demander le report du sommet de quelques heures, sans succès. ». – Stampa « ’Giorgia Meloni participera finalement à la Conservatrice political action conference’’ aux cotés de Milei, Farage, Vox, Bardella… Il est probable que Giorgia Meloni exprime officiellement ses réserves quant au sommet de Paris sur l’Ukraine à cette occasion. En revanche, elle ne participera pas aux prochaines réunions ou initiatives européennes sur l’Ukraine »
La France. Corriere della sera : « Macron répond en direct sur les réseaux sociaux « nous sommes en guerre » : « Macron s'est exprimé clairement, désireux d'expliquer aux Français que « nous sommes en guerre, d'une certaine manière », comme nous l'étions en 2020 contre le Covid. Cette fois, la menace est la Russie, « une puissance militaire dangereuse et impérialiste » Macron a expliqué que nous entrions dans une nouvelle ère, sans le « parapluie » de protection américain et que l’Europe doit par conséquent augmenter sensiblement ses dépenses militaires par le biais de la dette commune. Macron se rendra chez Trump pour lui dire de ne pas se montrer faible devant Poutine alors qu’il devra affronter la Chine ; Le président a aussi insisté sur l’importance de la dissuasion nucléaire française qui défend les intérêts vitaux » – Sole 24 Ore « Hier le président Macron a réussi à obtenir un accord de principe de la part des partis politiques – à l’exception de l’embarras du RN, dont le président Bardella est à Washington pour le meeting des conservateurs – pour un plein soutien à l’Ukraine. Il a parlé aussi de « non alignement » entre la Russie et les Etats-Unis. – La Stampa « C’est depuis lundi que le président Macron est en train de travailler pour favoriser une coordination européenne. Enfin hier, il a décidé de se s’adresser directement aux citoyens européens lors d’une discussion en direct sur les réseaux sociaux. Il l’a fait pendant plus d’une heure, en répondant aux questions sur la situation actuelle. La thématique la plus sensible a été l’envoi de troupes françaises en Ukraine. Le président français a confirmé que la France veut participer à une mission de paix qui soit de dissuasion, afin d’éviter les erreurs commises avec les accords de Minsk après la première invasion de 2014 »
Affaire Cospito. Messaggero : « le secrétaire d’Etat à la justice A. Delmastro a été condamné en premier degrés de jugement à huit mois de prison pour divulgation d’informations sous secret professionnel à Donzelli Giovanni (Frères d’Italie), député Frères d’Italie. La peine est suspendue, et le secrétaire d’Etat reste en poste. Pour Meloni, "le verdict est déconcertant". Le ministre de la Justice Nordio (Frères d'Italie) le défend : "Nous continuerons à travailler ensemble". Le gouvernement estime que le procès est une "farce", mené par des magistrats issus du courant "Magistratura Democratica", réputé hostile aux réformes gouvernementales. L’opposition, dénonçant des "propos subversifs", exige sa démission. Contrairement à Delmastro, Santanchè est en position plus fragile : Meloni aurait confié en privé que son cas est d’une "nature différente" ». – Foglio « C’est la première vraie crise de Meloni: l’affaire Delmastro représente le dernier faux pas. De l'affaire Almasri aux services secrets, de Santanché (Frères d'Italie) à la guerre contre les magistrats jusqu'à son plus gros problème : Trump. La présidente du Conseil se sent prise d'assaut. Chronique d'une forteresse assiégée »
Andrea Delmastro et Giorgia Meloni
Il Messaggero, Matteo Renzi, dirigeant d’Italia Viva et ancien président du Conseil : « nous aurons affaire à Trump pendant les quatre prochaines années. Si l’Europe n’accepte pas cela et ne se réveille pas, elle est condamnée. Si nous nous n’unissons pas, nous serons balayés. Il faut un pacte entre l’Allemagne, la France et l’Italie : créer un noyau européen restreint en mesure de rester uni face aux défis majeurs. Il faut un patriotisme européen et être en mesure de s'asseoir à la table avec tout le monde, à commencer avec les Américains. Meloni se retrouve dans une impasse. En politique internationale, maintenant que Trump est arrivé, elle se retrouve entre l'enclume et le marteau. Meloni navigue à vue. »
Il Messaggero, Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue et vice-président du Conseil : « Trump fait une grande chose en amenant la Russie et l'Ukraine à la table des négociations pour la première fois. Mme Von der Leyen, quant à elle, ne semble pas avoir résolu grand-chose ces dernières années. Ira-t-elle à Kiev ? Qu'elle aille où elle veut. Je suis convaincu que Trump réussira à apporter la paix, ce que ni Biden ni l'UE avec von der Leyen n'ont fait ces dernières années ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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