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20/02/2025

"La présidente du Conseil choisit la stratégie du silence, elle est la seule leader européenne à ne s’être exprimée publiquement sur les déclarations de Trump."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour sont consacrées aux déclarations de D. Trump sur V. Zelensky « L’attaque de Trump contre Zelensky » (Corriere della Sera), « Trump insulte Zelensky », (Repubblica) « Trump déclare la guerre à Zelensky » (Stampa), « « Trump-Zelensky, l’affrontement » (Messaggero), « Le camouflet infligé à l’Ukraine » (Avvenire), « Trump réduit Zelensky en miettes » (Giornale). Le prochain déplacement du Président de la république aux Etats-Unis est cité en Une de Libero « Mission avec Starmer, le plan de Macron : des troupes européennes pour assurer la trêve à Kiev » et dans les pages intérieures des principaux quotidiens.

Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, le Moyen-Orient, avec la libération de nouveaux otages israéliens, la visite à Rome du président israélien I. Herzog et l’audition du ministre de la justice Nordio sur l’affaire Paragon.

Réactions aux déclarations de Trump sur Zelensky. – Repubblica « L’Italie et l’Europe se retrouvent à un carrefour qui décidera des nouveaux équilibres occidentaux. Cela concerne l’OTAN et les relations avec les Etats-Unis et la Russie. C’est un terrain inexploré pour Meloni, tout comme pour ses adversaires politiques au niveau national et international ». – Messaggero « le camouflet de Trump à Zelensky retentit jusqu’au Palais Chigi et laisse G. Meloni consternée, elle qui a toujours été aux côtés du président ukrainien. L’équipe de Meloni appelle au calme : ‘’quand il y aura un accord, nous ferons des déclarations’’ » – Repubblica « sondages, 52,1% des Italiens critiquent Trump, 7 jeunes sur 10 le considèrent comme dangereux. 56,9% considèrent que l’Europe a encore besoin de la défense et de la présence des Etats-Unis et de l’OTAN ». – Corriere della Sera « Bazooka et mensonges, le spectacle de Trump qui chamboule la réalité contre l’ancien allié ». – La Stampa « Kiev trahie et abandonnée par son ancien allié »

La France et l’UE – Repubblica « L'idée d'une armée commune de l'Union européenne sert avant tout les intérêts politiques de la France, pays très éloigné du souverainisme de la droite melonienne, plutôt encline à réintroduire une version actualisée de l'ancien schéma euro-atlantique ». Stampa (N. Tocci) : « L’Union européenne doit faire preuve de courage et envoyer des troupes en soutien à Kiev ». – Corriere della Sera « les Européens ne renoncent pas à la solution du dialogue. Le président Macron, qui a convoqué une seconde réunion européenne, se rendra à Washington où est prévu un tête-à-tête avec Trump. – Sole 24 Ore : « Le président français Emmanuel Macron maintient l'initiative diplomatique sur l'Ukraine avec le deuxième sommet en deux jours convoqué hier à Paris, après le sommet de lundi avec sept pays et les chefs des institutions de l'UE. Entre-temps, comme l'a annoncé hier le conseiller américain à la sécurité nationale Mike Waltz, Macron se prépare à rendre visite au président américain Donald Trump la semaine prochaine à Washington, en compagnie du Premier ministre britannique Keir Starmer ». –  Domani : « Emmanuel Macron cherche à s’imposer comme « metteur en scène et médiateur», multipliant les canaux de communication, y compris avec Moscou « quand le moment sera opportun». Il avait déjà accueilli Donald Trump il y a deux mois pour retisser des liens avec la future administration américaine, mais, après ses attaques répétées contre Zelensky, l’Élysée peine à décrypter la logique de Washington ». – Il Foglio : « Face aux résistances de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Espagne pour un déploiement de troupes européennes en Ukraine, en raison de l’absence d’un filet de sécurité américain, utilisé comme excuse, Emmanuel Macron a expliqué qu'il existait des options plus limitées, telles que l'envoi d'instructeurs ou d'experts militaires loin de la ligne de front. En réalité, les Européens ont la force de compenser le désengagement américain en Ukraine, il faudrait un peu plus de courage ».

L’Italie. – Stampa « la présidente du Conseil choisit la stratégie du silence, elle est la seule leader européenne à ne s’être exprimée publiquement sur les déclarations de Trump ». – Repubblica « Le ministre Crosetto (Frères d’Italie) n’a pas tort quand il dit que « Trump doit imposer la paix à Poutine mais ne doit pas négocier en position d’infériorité » et c’est là le noyau de la ligne italienne par rapport à celle de l’allié américain. Le gouvernement italien est pris de court, certes, mais la présidente du Conseil n'a pas confiance dans les initiatives de Macron, même si elle ne peut pas le dire. Au lieu de cela, elle tente de sauver tout ce qu'elle peut de l'ancienne relation établie avec les États-Unis (et avec Kiev), tout en étant consciente que le scénario a radicalement changé ». – Il Messaggero « L’interprétation du Palais Chigi est que Trump est en train de privilégier les rapports de force et qu’il accueille ceux qui ont dit être disposés à envoyer des soldats en Ukraine dès maintenant. Corriere  « ‘’Il est normal que Starmer et Macron aillent en premier’’, aurait dit Meloni , ‘’Grande-Bretagne et France étant membres du conseil de sécurité de l’ONU’’, mais elle n’approuve toujours pas l’idée d’envoi de troupes. Les oppositions demandent qu’elle dise ce qu’elle pense des sorties de Trump. Cependant dans un moment si compliqué pour elle n’a pas intérêt à répliquer coup sur coup à ses adversaires politiques ». – Repubblica « une visioconférence de Meloni à l’occasion du meeting du CPAC de Washington était imaginée ces derniers jours. Or, l’annonce de la visite de Macron et Starmer à la Maison Blanche embarrasse. Voilà pourquoi Meloni serait tentée par un coup de tête : se rendre physiquement au meeting américain. C’est un proche de Meloni, Italo Bocchino, qui laisse filtrer un indice : interviewé à une émission sur LA7, il laisse comprendre qu’une « surprise » américaine de Meloni serait en train d’arriver ». – Domani : « Ce rôle d’ «envoyé fantôme» d’une Europe en quête de leadership irrite Giorgia Meloni, qui aspire elle-même à être le pont entre Bruxelles et Washington et redoute une compétition interne. »

La position des partis italiens sur l’Ukraine et la RussieCorriere della Sera : « ‘Trump pense comme nous’, ‘il a déjà accompli davantage que Joe Biden’ : l’escalade dans les propos de Giuseppe Conte (M5S) et Matteo Salvini (Ligue) qui adhèrent publiquement à la ligne trumpienne sur la guerre en Ukraine. L’axe entre les deux partis de l’ancien gouvernement M5S-Ligue refait surface. ‘’ ‘J’ai une très grande estime pour Donald Trump, qui œuvre dans l’intérêt de tous, à commencer par celui de l’Occident et donc le nôtre’ commente Matteo Salvini qui amène tout son parti à prendre position : lors de la réunion de direction de la Ligue ‘le plein soutien à l’engagement de Donald Trump pour mettre fin aux conflits’ a été souligné. ‘’ Trump démasque toute la propagande belliciste de l’Europe et dit une vérité que nous soutenons depuis trois ans : battre militairement la Russie n’est pas réaliste’ dit quant à lui le leader du M5S, Giuseppe Conte, qui attaque par ailleurs Zelensky pour ne pas avoir accepté l’accord proposé deux mois après l’invasion russe. Le Parti démocrate se retrouve dans l’embarras et l’eurodéputé Pina Picierno est la plus dure, évoquant une ‘limite à tout’. ». – Messaggero : « Suite à l’offensive de Trump contre Zelensky, la Ligue a gardé le silence radio et la compétition avec Giorgia Meloni pour savoir qui est le plus trumpien au sein du centre-droit est lancée. Giuseppe Conte et Matteo Salvini partagent la volonté de représenter une part de l’électorat lasse de la guerre. Ainsi, les grandes lignes de la politique italienne sont appelées à se redéfinir. Le retour de flamme semble éloigner -définitivement ? – les 5 Etoiles du PD. Les démocrates ne participeront finalement pas à la manifestation unitaire de toutes les oppositions lancées par le M5S. Pour des raisons de stabilité politique la Ligue a continué à voter en faveur des aides militaires à l’Ukraine au Parlement mais elle n’en peut plus».

Foglio – « Un espoir arrive de l’Allemagne dans le tsunami de pessimisme qui nous entoure : entre autres, Merz, hostile aux extrémistes de droite, a répondu de manière virulente à Trump e Vance qui s’en prenaient à l’Europe, il a dit clairement qu’il était inacceptable que la Russie et les US négocient sans l’Ukraine et l’Europe. Nous croisons les doigts pour qu’il soit élu : ce serait une splendide nouvelle pour l’Europe ».

Il Giornale, Tommaso Foti (Frères d’Italie), ministre chargé des Affaires Européennes et du PNRR : « « Hier, il y a eu une autre réunion où le Président Macron a dialogué avec les autres pays qui n’avaient pas été impliqués à celle de lundi. Il est clair que de cette manière l’on risque de générer de la confusion. Il aurait été préférable d’impliquer dès le début tous les États européens, y compris les Balkans occidentaux et le Royaume-Uni. L’UE doit dialoguer avec Washington, mais d’une seule voix. Quant à un éventuel « engagement direct » évoqué par la France, une mission de maintien de la paix ne pourrait être envisagée que sous un mandat onusien. L’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN dépendra du rôle qu’on souhaite lui attribuer. »

Il Foglio, Francesco Lollobrigida (Frères d’Italie), ministre de l’Agriculture : « ’Nous sommes pour une Europe plus politique et moins bureaucratique, et pour moins de réglementation. Le gouvernement travaille à cet objectif. Dans tous les domaines. Dans le domaine de l’agriculture, par exemple, tout est en train de changer. [La Commission européenne a présenté les nouvelles lignes directrices de la politique agricole européenne], marquant une nette discontinuité avec le passé et faisant siennes les requêtes, idées et propositions italiennes (simplification des normes, réduction des charges pour les agriculteurs, lutte contre les pratiques déloyales, réciprocité des règles pour les pays tiers avec des standards plus sévères sur les pesticides et la sécurité alimentaire). Ce traité est une opportunité pour nous, car il permettrait d’avoir un accès plus facile au marché que représente le MERCOSUR. Nous exportons beaucoup, donc nous sommes toujours intéressés à un marché ouvert. Toutefois, notre vote favorable sera conditionné par des garanties indispensables pour nous : qu’il n’y ait pas de victimes sacrifiées ou de secteurs pénalisés. Le commissaire européen à l'Agriculture et au Développement rural Christophe Hansen sera en visite à Rome le 25 mars prochain. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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