05/02/2025
"Almasri, la vérité de Piantedosi et Nordio"
Italie. Revue de presse.
En Unes ce matin : l'immigration « Haute tension sur les migrants » (Corriere della Sera), les dépenses de défense « Dépenses de l'OTAN, le plan de l'Italie » (Messaggero), D. Trump « Iran et Gaza, les défis de Trump » (Stampa), « Trump voit Netanyahou : « l'Iran en cendres si ils me tuent » » (Messaggero), « Trump voit Netanyahou: accord sur Gaza et les armes » (Giornale), l'affaire Almasri « L'ONU accuse Almasri » (Repubblica), « Almasri, la vérité de Piantedosi (indépendant) et Nordio (Frères d’Italie) » (Stampa) et enfin la tuerie en Suède « l'horreur suédoise » (Corriere, Repubblica, Stampa, Messaggero).
Affaire Almasri. - Corriere della Sera : « ‘’Aujourd’hui, à la Chambre, la séance sera dédiée à l’affaire Almasri. Giorgia Meloni s’en prend au Parti démocrate’’. ‘’Les ministres Carlo Nordio et Matteo Piantedosi seront auditionnés aujourd’hui au Parlement puis au Sénat mais les oppositions continuent à exiger la présence de Giorgia Meloni. Elle lance une contre-offensive sur les réseaux sociaux appelant à rétablir ‘des règles sérieuses et le droit’ en matière d’immigration. Elle vise directement le Parti démocrate après que le trésorier de la ville de Salerne a été arrêté et suspendu pour avoir monnayé des permis de séjours’’. ‘’Le Mouvement 5 Etoiles appelle à ne pas faire diversion sur l’affaire Almasri mais le scandale à Salerne fait réagir certains 5 Etoiles qui remettent en cause une possible alliance avec le PD.’’Les explications et les bribes de réponses fournies jusqu’à présent par le gouvernement italien dans cette affaire renvoyaient toujours la faute sur les juges, de la CPI comme de la Cour d’appel de Rome. On ne sait presque rien du rôle joué par le ministre de la Justice et de ses échanges avec ces mêmes juges avant la libération d’Almasri. La CPI dément l’accusation de l’Italie de ne pas avoir transmis les actes au ministère comme le prévoit la loi. Il semble même que l’Italie ait eu des contacts directs avec la CPI demandant de rester discret sur l’arrestation en cours à Turin. Jusqu’à présent, le ministre Carlo Nordio a gardé le silence, de même que sur l’absence de réponse au Parquet de Rome sur le sort du détenu, une inertie qui a abouti à sa libération. Qui a pris la décision d’affréter le vol d’Etat pour aller chercher Almasri alors que le ministre réfléchissait encore à la question ?’ » - La Stampa : « Les questions à poser au gouvernement’’. ‘’Pour éclairer toute l’affaire, il suffirait de lire l’arrêté du Parquet de Rome libérant Almasri. Il explique comment Carlo Nordio aurait dû être averti avant l’arrestation du général libyen qui possédait 8 passeports dont un visa valable 10 ans pour les Etats-Unis. C’est à ce moment-là que le ministre aurait dû s’exprimer sur le mandat de la CPI, et non après l’arrestation. Il aurait en fait suffi de suivre à la lettre le règlement international pour que l’Italie se débarrasse du détenu, invoquant les mêmes motivations. Pourquoi le général a-t-il été arrêté à Turin avant que Nordio ne le sache et pourquoi ce dernier a-t-il choisi le silence, ne laissant d’autre option au Parquet que de libérer le détenu ? Il est peu probable qu’on obtienne les réponses à ces questions aujourd’hui. » - Messaggero : « Les ministres Nordio et Piantedosi soulignent quant à eux une série de ‘manquements’ de la CPI avec des ‘erreurs juridiques’ démontrées par des documents réunis par le gouvernement. ‘Pourquoi la CPI n’a pas demandé à l’Allemagne d’arrêter Almasri ?’ demande le gouvernement italien à La Haye. Giorgia Meloni a indiqué qu’elle fournirait toutes les explications nécessaires à la CPI mais lui en demanderait à son tour. Antonio Tajani (Forza Italia) évoque quant à lui le ‘comportement singulier’ de la CPI. Le gouvernement parle d’un texte ‘confus’ qui n’est pas non plus ‘irréprochable’. La même ombre entoure les fameuses notes de la CPI qui ont soudainement changé de degré d’importance, de bleu à rouge, déclenchant l’arrestation. La majorité affirme que cette audition sera utile à tous, d’un bout à l’autre de l’hémicycle. » - Repubblica : ‘’L’accusation des Nations Unies concernant Almasri : ‘le général libyen a orchestré la torture’. Les groupe d’experts de l’ONU, dans un rapport détaillé transmis le 6 décembre au Conseil de sécurité, dénonçait la responsabilité du chef de la police judiciaire à Mitiga en Libye. »
OTAN. - Messaggero : « Dépenses pour l’OTAN, le plan de l’Italie pour atteindre les 2% avant le délai prévu’’. ‘’La stratégie du gouvernement pour atteindre l’objectif dès 2027 est d’inclure dans le décompte le budget alloué aux Capitaineries des ports (c’est-à-dire la Garde côtière, impliquée dans la gestion des arrivées clandestines de migrants et qui relève du ministre des Transports Matteo Salvini) et d’utiliser une partie des fonds du PNRR. La Présidence du Conseil italien introduit une clause sur la ‘préférence européenne’ pour les achats’’. ‘’A Bruxelles, les pays européens se divisent sur la méthode pour augmenter les dépenses pour la défense. L’Italie prévoit de dépenser 1,57% de son PIB en 2025. L’objectif est d’avoir ‘fait ses devoirs’ d’ici la rencontre bilatérale avec Trump prévue en mars ou avril. »
Droits de douane/Trump/UE. Corriere della Sera : « Les attaques tous azimuts de D. Trump poussent les pays Européen à mélanger les sujets, au lieu de les affronter un par un, générant souvent des propositions contradictoires ou des méfiances réciproques. Par exemple, les Français et les Danois soupçonnent l’Italie de Meloni de miser à obtenir un traitement privilégié sur les tarifs commerciaux des Etats-Unis comme ce fut le cas lors de la première administration Trump, notamment dans le secteur alimentaire. Ou encore, les Italiens, les Espagnols, les Français et les Croates écoutent avec un grain d’intolérance les plaidoyers de la Pologne ou des pays Baltes sur les investissements militaires. La présidente de la Commission devra trouver un terrain d’entente commun, chose compliquée. Afin de donner des marges pour les investissements de défense, von der Leyen assure que le pacte de stabilité pourrait être rendu plus flexible. L'Italie et la France demandent que les dépenses soient dissociées, du moins pour la part nécessaire à l'atteinte de l'objectif de l'OTAN. L'idéal serait de couvrir les dépenses par une dette commune. L'Allemagne et les Pays-Bas s'y opposent, les pays du Nord sont sceptiques ».
Trump/Meloni/UE. Corriere della Sera : « Il est difficile de penser que la métamorphose de l'Italie en « pont » entre les deux rives de l'Atlantique réussira. La France et l'Allemagne ont un poids stratégique plus important et, même si elles traversent une période délicate, elles ne renonceront pas facilement à leur rôle. La prudence avec laquelle Meloni et Tajani agissent sur la scène internationale leur permet au moins d'éviter à la fois l'isolement au sein de l'UE et une posture conflictuelle vis-à-vis de la nouvelle Maison Blanche ».
Musk et le mouvement « Mega ». Corriere della Sera: « La réunion de samedi prochain des « Patriotes européens » à Madrid est un signal d'alarme mais aussi une opportunité pour l'Union européenne. Le fait que tous les leaders de l'ultra-droite s'y rendent est instructif. Il s'agit de forces eurosceptiques, anti-Ukraine et pro-russes déterminées à démanteler les institutions continentales de l'intérieur, qui soutiennent la nouvelle Maison Blanche et qui sont en pleine ascension électorale. Pour l’Italie, il y aura le dirigeant de la Ligue Matteo Salvini. La rapidité et le succès de l'opération ont fait naître des soupçons sur les liens politico-économiques avec certains groupes d'outre-Atlantique. Et maintenant que Musk, le milliardaire trumpien, soutient l'AfD en Allemagne et les héritiers du Brexit en Grande-Bretagne, les doutes s'épaississent. C'est le soutien de ceux qui ne veulent pas d'une « grande Europe à nouveau », mais d'une Europe plus faible, isolée, rongée par un nationalisme destructeur. Et donc exposée à toutes les intimidations et agressions, ainsi qu'au risque de manipulation de l'opinion publique ». – La Stampa: « Selon le député européen de la Ligue, le général Roberto Vannacci, Musk pourrait être comparé à Leonardo de Vinci ‘’je ne sais pas si dans le futur il y aura une organisation transnationale pouvant coordonner ceux qui se reconnaissent dans le ‘’Make Europe Great Again’’ mais je l’espère. Les « patriotes » ont toujours soutenu Trump’’ ».
La Stampa, Tommaso Foti (Frères d’Italie), ministre pour les Affaires Européennes et le PNRR : « Trump représente une opportunité pour l’Europe, car il poussera cette dernière à répondre avec la même force et la même rapidité. Il est important de se présenter avec une politique industrielle et commerciale commune. Je pense que von der Leyen et Meloni doivent toutes les deux jouer leur propre rôle. Il ne faut pas commettre l’erreur, je m’adresse aux partis d’opposition, de craindre que Meloni puisse effectivement pouvoir jouer un rôle dans tout cela. Quant au PNRR, nous prévoyons une nouvelle révision qui sera présentée au Parlement d’ici le début du mois de mars. Les Chambres décideront ensuite le timing pour en discuter. Il faut continuer à dépenser le fonds et à réaliser les réformes pour lesquelles ont été versées 6 des 10 tranches prévues. La 7e, qui prévoit 67 objectifs, est sous la loupe de la Commission Européenne. Une fois terminée cette vérification, nous obtiendront 18 milliards. D’ici 2026 nous devons obtenir au total 54 milliards ».
Corriere della Sera, Guido Crosetto (Frères d’Italie), ministre de la Défense : « J'ai entendu dire à Bruxelles : « mettons des droits de douane nous aussi ». Les Allemands ont un excédent commercial de 155 milliards d'euros avec les États-Unis, contre 44 milliards pour nous, c'est de la folie de penser cela. Nous ne pouvons pas être compétitifs, l'UE n'en a pas la force. Nous avons donc besoin d'une politique industrielle commune, d'une collaboration en matière d'approvisionnement en matières premières et en énergie et d'une défense commune. La première chose à faire est de réduire la bureaucratie, d'éliminer les règles et les réglementations qui tuent la production, ce qui est essentiel au-delà des droits de douane. Pendant que nous élaborions normes sur normes, d'autres innovaient et construisaient de nouveaux modèles économiques. Ensuite, en ce qui concerne une relation équilibrée avec les États-Unis, nous pouvons et devons augmenter les dépenses militaires, comme je le dis depuis un certain temps. L'Italie est bien en dessous des 2 %. Je le dis depuis des années : ces fonds doivent être retirés du pacte de stabilité. Si l'Europe ne fait même pas cela, outre moderniser et rationaliser ses processus décisionnels, elle est condamnée à un déclin rapide. À la marginalité totale. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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