10/01/2025
"Conférence de presse de début d'année de Giorgia Meloni."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur la conférence de presse de début d'année de Giorgia Meloni et ses propos sur Elon Musk « Musk et les impôts, les défis de Meloni » (Corriere della Sera), « Musk n'est pas un danger » (Repubblica, Messaggero), les incendies aux États-Unis « Les flammes et la terreur, la grande fuite de Los Angeles » (Corriere della Sera), « Dans l'enfer de Los Angeles » (Repubblica), « Hollywood brûle, la fuite des stars » (Messaggero) et la libération de Cecilia Sala « En cellule, l'ennemi est le silence. J'ai ri et j'ai pleuré quand j'ai vu le ciel » (Corriere della Sera), « J'entendais les hurlements des autres détenus. 20 jours de terreur en prison » (Stampa), « Je pensais à mourir. Interrogée tous les jours » (Messaggero).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, la visite du président ukrainien V. Zelensky à Rome et le déplacement du chef de la diplomatie A. Tajani (Forza Italia) en Syrie.
Politique intérieure : conférence de presse annuelle de début d’année de G. Meloni, affaire Sala, limite du troisième mandat pour les élections régionales, nomination du nouveau responsable du Département pour les Services de renseignement.
La conférence de presse annuelle de G. Meloni
- L’agenda politique
Sole 24 Ore : « Plus de politique étrangère, moins de réformes, pourrait-on dire après avoir écouté les réponses de Meloni lors de la conférence de presse d'hier. Le « premierato », soit la « mère de toutes les réformes » de la législature semble enterré, il y a beaucoup de prudence, de réalisme, ‘’on pourrait s’interroger sur l’actuel système électoral’’, comme si c’était une sorte de plan B. Les autres réformes demeurent sur la table, mais sans aucune urgence. C'est comme si Meloni avait mis à jour son agenda en déplaçant son cap en dehors des frontières nationales, car c'est en grande partie là que se décide la force d'un chef de gouvernement. Et l'activisme de Meloni à Bruxelles et à Washington confirme les dossiers stratégiques : des règles fiscales de l'UE aux négociations sur le PNR (et son éventuel report), en passant par les choix sur l'industrie de l'UE. Quant aux prévisions économiques du gouvernement, malgré la bonne évolution de l'emploi, alors que le déclin de la production industrielle se poursuit. Les ficelles, en somme, doivent être tirées de l'extérieur. Par ailleurs, Meloni a vérifié combien la représentation du pouvoir a besoin d'un contexte à la hauteur que seule la scène internationale peut lui donner. »
- Elon Musk et D. Trump
Repubblica : « Défense absolue de son ami Elon Musk. Pas de conclusion d'un accord italien avec Starlink. Adhésion totale à la ligne de Donald Trump. Émotion pour la libération de Cecilia Sala et doutes sur l'hypothèse de se présenter à nouveau comme présidente du Conseil dans deux ans. Froissement à l'égard de Matteo Salvini. C'est la conférence de presse du début d'année pour Giorgia Meloni. Elle parle d'Elon Musk comme d'un « ami ». Surtout, elle le défend envers et contre tout : « Je ne reçois pas d'argent de lui et il n'est pas un danger pour la démocratie ». Elle jure qu'il ne semble pas s'immiscer dans la politique d'autres pays, car il ne finance pas de partis, ‘’contrairement à ce que fait George Soros’'. ‘’Le problème est-il que Musk est un particulier ou qu'il n'est pas de gauche ?’’ répond-elle aux journalistes. Il n'y a pas de contrat avec Starlink pour fournir à l'Italie les satellites de Musk, assure-t-elle, mais seulement un ‘’dialogue normal’’. Elle n'en a pas discuté avec Trump ni même ‘'personnellement'’ avec Musk, jure-t-elle. ‘’Utiliser le public pour favoriser des amis n'est pas dans mes habitudes’’. Elle soulève alors le dilemme : s'en remettre à une partie privée ou renoncer à des communications sécurisées ? sur cela, elle assure ne pas avoir d’approche idéologique. Quant à l’inauguration de Trump du 20 janvier ‘’je verrai selon la disponibilité de mon agenda, si j’y arrive, volontiers’’ ». Il Foglio : « Meloni tente de se montrer pro-Trump sans se faire submerger par le trumpisme et se lance dans l’exercice difficile de traduire le langage du Tycoon en tentant de trouver un équilibre entre l’administration Trump et l’UE, tout en rassurant sur la menace des droits de douane’’ Il n'est pas nouveau que les administrations américaines soulèvent la question de l'excédent commercial ‘’. Bonne chance, Mme Meloni ! »
Affaire Cecilia Sala Repubblica : « Une valise de pleine de secrets sur les drones [iraniens] aurait convaincu les Etats-Unis de débloquer les négociations’’. ‘’Mohammed Abedini, l’homme des drones iraniens arrêté en décembre à Milan juste avant l’arrestation de Cecilia Sala, détenait avec lui des puces et des cartes SD contenant des informations sur les engins kamikazes, des contenus très précieux pour les services de renseignements occidentaux et en particulier américains qui se trouvent depuis entre les mains de l’Italie’’. ‘’Cela aurait pesé dans les négociations pour libérer la journaliste italienne’’. ‘’Les Etats-Unis se seraient laissés convaincre d’accepter la non-extradition d’Abedini vers le Massachussetts’’. ‘’Pour rétablir les canaux diplomatiques entre Rome et Téhéran rompus suite à la double arrestation, c’est le directeur de l’Agence d’Informations et de Sécurité extérieure (AISE), Giovanni Caravelli, qui est intervenu en vertu de la collaboration de longue date avec des interlocuteurs iraniens pour rassurer Téhéran sur le cas d’Abedini. L’Iran a fait confiance à l’Italie, un interlocuteur occidental trop important et l’un des rares pays en Europe à ne pas avoir rompu le dialogue avec le régime iranien. Une idée que partage de nombreux pays de la région, à commencer par le Qatar qui avait offert sa médiation dans l’affaire Sala. »
Limite d’un troisième mandat pour les présidents de région Messaggero : « Giorgia Meloni a annoncé hier, jour du premier Conseil des ministres de l’année, qu’il ne serait en aucun cas possible de se présenter pour un troisième mandat consécutif pour les présidents de régions, ce qui n’est pas une surprise. De façon plus inattendue, elle a aussi renvoyé au Conseil des ministres la question du referendum sur l’autonomie, notamment la question de l’admissibilité ou non du référendum et la possibilité d’intervenir auprès de la Cour constitutionnelle. Les membres de la Ligue ne cachent pas leur mécontentement. Le ministre léghiste Roberto Calderoli, chargé des Affaires régionales et de l’autonomie, souligne la divergence de positions au sein de la majorité sur ces questions. Le président de la région Campanie, De Luca (Parti démocrate), est directement concerné par la question du troisième mandat et annonce déjà qu’il contestera la décision en s’appuyant sur le précédent d’Alberto Cirio, ancien gouverneur Forza Italia du Piémont. Toutefois, l’équipe de Luca Zaia (Ligue), président de la Vénétie, estime que la décision vise précisément à le mettre hors-jeu et ne cache pas son agacement. Ils envisagent une liste ‘Zaia’ avec un candidat soutenu par le président sortant en vue des prochaines élections. Giorgia Meloni indique quant à elle que ‘’en Vénétie, l’option Fratelli d’Italia n’est pas à exclure.’’ »
Rencontre entre V. Zelensky et G. Meloni à Rome. Fatto Quotidiano : « La plus grande inconnue qui entoure Zelensky lors de cette mission de début d'année à Rome est le changement à la Maison-Blanche, où Donald Trump prendra ses fonctions dans dix jours. Le milliardaire a maintes fois exprimé sa conviction qu'une paix rapide en Ukraine est possible, laissant entendre un certain désengagement militaire”. “C'est pourquoi Zelensky cherche à renforcer son partenariat avec Meloni, considérée comme un intermédiaire pour persuader Trump de ne pas affaiblir l'Ukraine”. “La Première ministre l’a rassuré sur le soutien italien ». Repubblica : « Meloni est convaincue qu’avec Trump, une pression pour mettre fin au conflit est envisageable, mais que le président-élu des États-Unis ne retirera pas rapidement son soutien à Kiev. Selon elle, il continuera à agir sur deux fronts, alternant « diplomatie et dissuasion ». Les deux dirigeants ont aussi discuté des « garanties de sécurité » demandées par Zelensky, jugées « fondamentales » par Meloni, pour éviter que Poutine, après un cessez-le-feu, ne relance un conflit dans les années à venir ».
Syrie. Repubblica : « Meloni est également occupée par le dossier syrien. Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, lui a demandé hier par téléphone de soutenir en Europe la levée des sanctions contre Damas. Une mesure pour laquelle, avec précaution, le ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani, a ouvert la porte lors d’un sommet du format « Quint » (avec États-Unis, France, Allemagne et Royaume-Uni). Tajani se rendra aujourd’hui en Syrie pour rencontrer le nouveau leader al-Jolani ». Sole 24 Ore : « L’Italie bénéficie d’une position considérée comme plus forte que celle d’autres pays européens (notamment la France et l’Allemagne, dont les ministres ont effectué une visite récemment), car elle a rouvert son ambassade il y a longtemps – laquelle n’avait, en réalité, jamais été fermée. L’objectif italien est d’être parmi les leaders des programmes de reconstruction après plus de dix ans de guerre ». Messaggero : « ‘’La situation dans le pays a changé’’, a souligné Tajani, ‘’et il faut donc voir s’il est temps de changer également l’attitude de l’Union européenne’’. Tajani a par ailleurs commenté les spéculations autour d’une éventuelle intervention turque dans le nord-est syrien : ‘’Il me semble très prématuré de parler d’une telle incursion’’ , a-t-il déclaré. Cependant, il a ajouté : ‘’Si les milices kurdes sont intégrées dans l’armée syrienne, la situation sera certainement plus calme’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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