20/12/2024
"Meloni fait pression pour que l’UE adopte son modèle "Albanie" avec le soutien des "faucons" et d’Ursula."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour sont consacrées à l'Ukraine « Poutine-Zelensky, nouveau duel » (Corriere della Sera), « Poutine dicte ses conditions » (Repubblica), « Paix: Poutine dicte ses conditions » (Stampa), « Trêve, les conditions de Poutine » (Messaggero), le procès de Mazan « Viols, 20 années pour le mari, Gisèle Pelicot a gagné » (Corriere), « Gisèle après la condamnation: « je me suis battue pour les femmes » » (Repubblica), « Gisèle, justice amère » (Stampa), « La leçon de Gisèle: « je me suis battue pour toutes » » (Messaggero), le verdict du procès Open arms attendu aujourd'hui « Salvini, le jour du verdict, soutien de Musk « procès absurde » » (Messaggero), « Salvini le jour du verdict, Musk encore contre les juges » (Repubblica).
Conseil Européen/Ukraine. Corriere della Sera « On procède un peu à l'aveuglette, en discutant de la manière d'intensifier la formation des troupes ukrainiennes par Londres, de ce que l'UE peut faire de plus en matière de défense aérienne. Mais la vérité qui circule autour de la table, évoquée par certains, et expliquée par notre présidente du Conseil, est aussi celle d'un sentiment généralisé de lassitude ». La Repubblica « Lors de la réunion de mercredi, Meloni a expliqué la ligne italienne, faisant appel à un « pragmatisme nécessaire » : ‘’ nous ne pouvons pas diviser les positions des États-Unis et de l'Europe, il y a de la lassitude après trois ans de guerre, les conditions ont changé, nous devons être réalistes’’. Et c’est bien là le dilemme de l’UE. ». La Stampa : « Zelensky cherche des garanties de sécurité à Bruxelles mais l’UE demeure divisée. Zelensky demande « 19 systèmes antimissiles de plus » pour mettre en sécurité le réseau électrique visée par Poutine mais l’Italie ne peut qu’offrir un ravitaillement de munitions pour les systèmes Sampt/T déjà envoyés à Kiev et une intensification de la formation des troupes ukrainiennes en territoire italien ».
Conseil Européen/question migratoire. Sole 24 Ore « Meloni fait pression pour que l’UE adopte son modèle « Albanie » avec le soutien des « faucons » et d’Ursula : « Meloni est convaincue qu'une fois les règles d'engagement redéfinies au niveau européen au printemps (la liste des pays sûrs devra attendre le mois de juin), les deux centres albanais actuellement désertés pourront commencer à fonctionner et les juges italiens ne pourront pas s'y opposer. Le débat a porté sur ‘’la nécessité d'un cadre réglementaire européen de plus en plus clair et efficace’’, renforçant les concepts de pays d'origine et de pays tiers sûrs pour soutenir des solutions innovantes, à commencer par le modèle Italie-Albanie et la création éventuelle de « centres de retour » dans les pays tiers ».
Immigration. Sole 24 Ore : « Le gouvernement Meloni n'a reçu hier que de mauvaises nouvelles de la part de la justice italienne et européenne sur le front des migrants. Si la Cour suprême de cassation a en effet ouvert la porte à la « non-mise en œuvre » de la liste des pays sûrs, la Cour de justice de l'UE a refusé que l'Italie ne respecte pas les obligations de l'UE en matière de re-transferts ». Corriere della Sera : « la Cassation a établi qu’un juge ordinaire ne peut pas annuler un décret gouvernemental mais qu’il peut suspendre son application s’il juge que cela va à l’encontre des critères de qualification établis par le droit européen ou national, notamment sur les droits de la personne ». Il Foglio : « Le principe est clair : le gouvernement décide des pays sûrs ; le juge décide au cas par cas. Il est possible de dire que la décision de la Cassation, sans mécontenter personne, représente toutefois un point marqué par l’exécutif. Reste à savoir si le pouvoir judiciaire acceptera de se conformer à ces indications. »
Affaire Salvini/Open Arms. Stampa : « M. Salvini est conscient que, peu importe l’issue, tous les projecteurs seront braqués sur lui”. “Il reviendrait enfin au centre du jeu”. “En cas de condamnation, il dénoncerait une magistrature politisée, se posant en "martyr" des juges et de la lutte contre l’immigration, en Italie comme parmi la galaxie trumpiste. Un signal fort de ce soutien est venu hier avec un message sur X de la part d’Elon Musk : « Il est absurde que Salvini soit jugé pour avoir défendu l’Italie », « Tu as fait ce qu’il fallait ». Il Messaggero : « Salvini a reçu le soutien des « Patriotes » européens à Bruxelles, parmi lesquels V. Orbán et S. Abascal. Ils ont brandi des t-shirts à son effigie avec la mention « coupable d’avoir défendu les frontières » ». Stampa : « Ses soutiens ne peuvent que s’aligner à ses côtés. Meloni n’a d’autre choix que de défendre un allié qui s’est sacrifié pour la fameuse "défense des frontières", une cause commune à leur camp”. A. Tajani : « Il a rempli ses devoirs de ministre, j’espère qu’il sera acquitté ». L’avantage immédiat concerne le congrès de la Ligue, prévu pour février. Se présenter en "martyr" renforcerait la position de Salvini face à d’éventuelles critiques internes. Qui oserait candidater face au leader blessé ? Si, à l’inverse, les juges devaient prononcer un acquittement, les répercussions se feraient sentir surtout sur les relations entre la Ligue, Frères d’Italie et Forza Italia. Tous savent que Giorgia Meloni, une fois élue, a abandonné la politique des "ports fermés", craignant elle-même d’être poursuivie. Mais que se passerait-il si le tribunal de Palerme affirmait qu’un ministre de l’Intérieur peut légitimement fermer les ports de son pays ? Dans un cas comme dans l’autre, ce stratagème éloigne la véritable question qui l’angoisse : celle de l’"après". On ne peut pas écarter un martyr ou un ressuscité. Malgré la période des fêtes, la Ligue pourrait également organiser une grande manifestation nationale. Certains membres du parti pensent que la date du jugement a été choisie pour tempérer une éventuelle réaction de la Ligue. L’idée initiale était de rejouer la scène lorsque les parlementaires du PDL avaient pris d’assaut le parquet de Milan dans l’affaire Ruby. Mais la nécessité de voter la loi de finances immobilise les députés de la Ligue à l’Assemblée ».
Loi de finances. Messaggero : « Le budget avec un vote de confiance. Des mesures pour 30 milliards. Aujourd'hui, l'approbation de la Chambre”. “Polémique sur l'absence du gouvernement au début des travaux. Examen accéléré au Sénat pour une adoption définitive avant le 28. Des dépenses sous contrôle pour atteindre les objectifs de l'UE”. “Par rapport aux précédentes, cette loi marque un tournant en resserrant les politiques budgétaires. Cela s’explique par l’application des nouvelles règles européennes en matière de budget, qui imposent une planification quinquennale des objectifs financiers. Pour l’Italie, en raison de sa dette élevée, cette période est étendue à sept ans. Ainsi, Giorgetti (Ligue) s’est efforcé de limiter les dépenses et de maintenir les coupes budgétaires. En collaboration avec la Commission européenne, il a programmé une sortie du déficit en 2026 (un an plus tôt que prévu), limité la croissance des dépenses primaires à une moyenne de 1,5 %, et amorcé une réduction de la dette à partir de 2027. Cette rigueur vise également à rassurer les marchés financiers afin d’obtenir des taux d’intérêt plus favorables sur le refinancement de la dette. Résultat : l’écart entre les obligations italiennes et allemandes a diminué, pour atteindre hier 117,2 points”. “La loi de finances pour 2025 constitue donc un premier jalon, et les prochaines années seront marquées par la continuité. Outre les objectifs purement financiers, le gouvernement de centre-droit met l’accent sur la protection des travailleurs salariés et le soutien aux familles, notamment nombreuses”. “Pour les entreprises, le gouvernement cible les producteurs plutôt que les rentiers : les banques et les assurances, ayant largement profité des taux d’intérêt élevés, devront verser une contribution exceptionnelle de plus de 6 milliards d’euros. Une taxe accrue s’applique aussi aux transactions en bitcoins ».
Messaggero, Antonio Tajani (Forza Italia), ministre des Affaires étrangères : « Sans l'Amérique, l'Europe ne peut rien faire d'utile pour la trêve en Ukraine. Nous devons être des bâtisseurs de ponts avec les États-Unis, les bonnes relations entre Meloni et Trump y contribuent. Nous ne pouvons pas diviser l'Occident. L'histoire nous l'enseigne : sa force est de maintenir les deux piliers, l'Amérique et l'Europe, ensemble. Nous avons l'impression d'être à un tournant. Les deux parties font pression pour parvenir à une solution négociée. Mais la Russie doit d'abord cesser de faire la guerre ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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