18/12/2024
"Giorgia Meloni fait l’éloge de Javier Milei - bien que le ‘modèle du président argentin ne soit pas duplicable’ en Italie."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur la mort d'un général russe à Moscou « Kiev tue le général de Poutine » (Corriere della Sera), « Le général de Poutine tué. Et Kiev revendique l'attentat » (Messaggero), « Trottinette explosive, un général tué » (Repubblica) et sur Stellantis « Pacte sur le futur de l'automobile » (Repubblica), « Automobile, pacte gouvernement-Stellantis », (Stampa), « Stellantis, un plan à 2 milliards » (Sole 24 Ore).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, la loi de finances, le discours annuel du Président Sergio Mattarella aux institutions, l’intervention de G. Meloni devant le Parlement en vue du Conseil Européen, le Moyen-Orient.
Allocution de Giorgia Meloni au Parlement en vue du Conseil européen. Messaggero : « Hier, à la Chambre, Giorgia Meloni fait l’éloge de Javier Milei - bien que le ‘modèle du président argentin ne soit pas duplicable’ en Italie – et se demande, en s’adressant aux députés du Parti démocrate, ‘sur la base de quoi nous devrions considérer Donald Trump comme notre ennemi’. Lors de son allocution en vue du Conseil européen de demain à Bruxelles, Giorgia Meloni n’a pas tout à fait quitté son costume de leader de parti, en particulier face à la pluie de critiques du PD. La joute verbale se tient dans un hémicycle qui peine à se remplir. Les absences se comptent surtout parmi les rangs de la Ligue : 5 ou 6 présents sur 65 députés et Salvini n’est pas à ses côtés, mais Meloni réplique pour les défendre face aux commentaires ironiques. Pour la Présidente du Conseil, il est temps que les institutions européennes fassent preuve d’une ‘approche pragmatique’ plutôt que l’approche ‘idéologique et dogmatique’ qui a prévalu par le passé. Cela vaut tout d’abord pour la défense commune, sur laquelle un ‘débat concret sur la possibilité d’émettre des obligations européennes doit être lancé’. Pragmatisme aussi dans les relations avec Trump, notamment sur le soutien à l’Ukraine. Les sujets abordés sont nombreux : la situation en Syrie (pas de soutien au régime d'Assad, nous sommes prêts à ‘échanger’ avec les nouveaux dirigeants), la Palestine (la reconnaître maintenant ‘ne ferait pas avancer’ la solution des ‘deux peuples, deux États’), l'accord UE-Mercosur (qui ‘doit aussi offrir des opportunités de croissance au monde agricole européen’ sans quoi ‘le soutien de l'Italie ne sera pas au rendez-vous’). Elle exulte sur la nomination de Raffaele Fitto (‘’mission accomplie’’) et termine sur le chapitre Stellantis sur lequel elle s’en prend à nouveau aux 5 Etoiles et au PD : ‘c’est vous qui étiez au pouvoir lorsque le gouvernement Giuseppe Conte a décidé de ne pas recourir à ses pouvoirs spéciaux pour empêcher la fusion entre Fiat Chrysler et Peugeot. […] Heureusement, ce temps-là est révolu’. » La Stampa : « Le psychodrame de la Ligue a finalement été mis en scène hier. L’allocution de Giorgia Meloni à la Chambre offrait le cadre idéal et Matteo Salvini n’a pas raté cette occasion. Absence du vice-président du Conseil et leader de la Ligue qui n’était pas hier avec les membres du gouvernement, absence presque totale des députés, intervention très confuse de l’un d’eux reprochant à Giorgia Meloni son enthousiasme pour la nomination de Raffaele Fitto à la vice-présidence de la Commission européenne. A l’issue, un communiqué de la Ligue confirme qu’ils voteront avec le reste du gouvernement, mais que devraient-ils faire d’autre ? Une seule explication à cette grande confusion : vendredi sera rendu le verdict dans le procès Palerme contre Matteo Salvini qui craint fortement d’être condamné et surtout que la solidarité de Giorgia Meloni soit très réservée. Elle pourrait par exemple accepter qu’il ne démissionne pas mais faire comme s’il n’existait plus. Et s’il devait faire tomber le gouvernement, G. Meloni pourrait convoquer des élections anticipées et en profiter pour rejeter toute la faute sur lui et récupérer ses derniers sièges restants. C’est presque la fin d’une carrière politique qui se profile. »
La presse italienne consacre ses Unes et ses premières pages à la réunion entre les représentants de Stellantis, le gouvernent et les syndicats. Corriere : « après des mois de frictions et de bras-de-fer, le gouvernement se réconcilie avec Stellantis. L’ère Tavares est désormais révolue, l’italo-français Imparato semble avoir entamé une nouvelle phase de dialogue et de coopération. Le plan industriel présenté hier au ministère des entreprises pourrait représenter le premier pas dans cette direction. Les syndicats se félicitent du plan présenté prévoyant des volumes de production pour chaque site, mais demeurent prudents, annonçant vouloir ‘’attendre de voir des faits concrets’’ ». Sole 24 Ore : « le plan industriel de Stellantis en Italie existe bel et bien et prévoit de renforcer le plan de production des différentes usines italiennes, avec des investissements à hauteur de 2 milliards et un volume de production qui augmentera toutefois uniquement à partir de 2026 ». Repubblica : « Le tournant est le plan que Jean-Philippe Imparato, responsable Europe de Stellantis, présente au ministère de l'Entreprise et du Made in Italy. Un plan qu'Urso, jamais tendre avec Stellantis, qualifie de « prometteur, avec des engagements qu'on n'avait pas vus ». Notamment parce que le fabricant franco-italien ne se contente pas de rassurer, mais permet au gouvernement Meloni, au milieu d'une crise difficile dans le secteur, définie par les experts comme une « tempête parfaite », de limiter ses problèmes industriels et sociaux. C’est un plan qui concerne aussi la filière de l’automobile. S’ouvre maintenant pour Stellantis le match sur les sanctions européennes. Imparato demande à Bruxelles de revoir les paramètres des objectifs. Le dirigeant du syndicat CGIL Landini s’exprime : ‘’il y a quelques nouveautés mais la certitude pour 2024 est le chômage technique’’ ». Foglio : « la paix entre le gouvernement et Stellantis, avec des engagements et des investissements de la part du groupe automobile en Italie. Elkann est désormais disposé à se présenter devant le Parlement italien ». La Stampa : « il est possible de constater un tournant dans les rapports entre Stellantis et le Gouvernement. La partie ne se joue plus sur les aides de l’Etat pour les sociétés automobiles mais se joue en Europe. Giorgia Meloni l'a dit explicitement lors de son allocution devant les Chambres en vue du Conseil Européen : « Nous demandons la suspension immédiate des amendes qui conduisent déjà à la fermeture d'usines importantes précisément pour éviter ces sanctions ». Au cours des heures où Mme Meloni s'est exprimée, à Bruxelles cette question a été discutée lors d'une réunion des ministres de l'environnement. Après quelques hésitations, la France et l'Allemagne demandent désormais de la « flexibilité », sans toutefois remettre en cause (du moins pour l'instant) l'échéance de 2035 ».
Ukraine/Italie/Otan : Repubblica : « G. Crosetto (Frères d’Italia) a évoqué la possibilité que l’UE soit bientôt amenée à envoyer en Ukraine plusieurs dizaines de milliers de soldats pour servir de force d’interposition entre les Russes et les Ukrainiens. Pour l’heure, cela reste prématuré, car pour imposer un armistice, il faudrait d’abord signer des accords de trêve, sinon de paix. Mais si ça arrive, le rôle des soldats européens, dans cette ampleur et sous cette forme, représenterait un événement sans précédent”. “Dans quelle mesure les partis italiens sont-ils conscients de ce saut qualitatif à venir ?”. “À droite, Matteo Salvini s’est longtemps voulu le plus fervent allié de Poutine en Italie, au risque du ridicule”. “Il continue de croire que Trump est un homme du Kremlin, preuve qu’il comprend mal les enjeux de la politique internationale”. “À gauche, les divisions sont encore plus profondes et imprégnées d’un pacifisme à tendance pro-russe” ».
Georgie-Italie. Stampa : « Hier, le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidzé a publié un post sur X, dans lequel il remerciait cinq pays de l'UE – la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie, l'Espagne et l'Italie – pour leur « soutien au peuple géorgien » lors du Conseil des Affaires étrangères d'hier, en bloquant les sanctions. Cependant, seules la Hongrie et la Slovaquie s’étaient opposées aux mesures restrictives contre la Géorgie”. “La Roumanie a été la première à démentir un prétendu soutien au gouvernement géorgien, suivi peu après par l’Italie”. “L’Italie a soutenu les deux propositions auxquelles la Hongrie et la Slovaquie s’étaient opposées : à la fois le paquet de sanctions visant les responsables de la police géorgienne impliqués dans les violences contre les manifestants (qui n’a pas été adopté, car il nécessitait l’unanimité), ainsi que la réintroduction de l’obligation de visa pour les passeports diplomatiques et de service géorgiens (cette mesure a été approuvée grâce à une majorité qualifiée) ».
La rencontre entre U. von der Leyen et R. Erdogan. Sole 24 Ore : « la crise syrienne rapproche la Turquie de l’UE. Au cœur des discussions entre Ursula von der Leyen et R. Erdogan figuraient le risque de nouveaux flux de migrants mais aussi l’hypothèse de relancer le sommet bilatéral UE-Turquie, le dernier étant celui de 2020 ». Il Foglio : « le pari risqué d’Ursula avec la Turquie, face aux inconnues sur les Kurdes et sur la gestion des réfugié syriens. Sans attendre la discussion sur la chute du régime syrien lors du Conseil européen de demain, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a pris hier des engagements au nom de l'UE sur la Syrie et a soutenu le rôle clé de la Turquie pour l'avenir du pays. Quoi qu'il en soit, M. Erdogan a fixé ses conditions de coopération avec l'UE : levée de « toutes les restrictions » dans les relations bilatérales, reprise du « dialogue à haut niveau », mise à jour de l'union douanière et libéralisation totale des visas pour les citoyens turcs se rendant en Europe ».
Sole 24 Ore, Antonio Tajani (Forza Italia), vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères : « Les exportations génèrent plus d'un tiers du PIB italien et sont le pivot de notre économie. Avec 626 milliards d'euros d'exportations enregistrées l'année dernière, l'Italie est confirmée comme l'une des économies les plus dynamiques au niveau mondial". "Nous devons veiller à ce que la compétitivité de nos entreprises se poursuive et se développe dans un contexte international complexe marqué par de nombreuses crises et fronts d'instabilité. Il y a d'autres inconnues, comme "le ralentissement de certaines économies européennes, en particulier celle de l'Allemagne, qui reste le premier partenaire commercial et industriel de l'Italie - L'incertitude sur les perspectives de nos exportations vers les États-Unis, dans l'attente des décisions qui seront prises à l'avenir, a également suscité des inquiétudes dans le système de production. Notre objectif en matière d'exportations est d'atteindre plus de 700 milliards d'euros à la fin de la législature", en 2027.
Corriere della Sera, Ettore Prandini, président de Coldiretti (organisation représentant les travailleurs du secteur agricole et de l’élevage) : « Dans l’accord du Mercosur, le principe de réciprocité n'est pas du tout appliqué. Je vais vous donner un exemple : au cours des 20 dernières années, en Italie, nous avons réduit de 50 % l'utilisation des médicaments agricoles, alors que dans le même temps, le Brésil les a augmentés de 600 %. Autre exemple : dans les pays du Mercosur, on utilise encore massivement des antibiotiques pour élever les animaux. Une pratique interdite en Europe. Dans l'industrie italienne de la volaille, l'utilisation d'antibiotiques a en fait diminué de 96 % au cours des dernières années. L'Europe a choisi une orientation contestataire et favorise ensuite l'importation de produits sans droits de douane qui ne respectent en rien nos règles ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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