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24/10/2024

"Démission du directeur de cabinet du ministre de la Culture."

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Italie. Revue de presse.

En Unes ce matin : la loi de finances qui a été déposée au Parlement hier « Loi de finances, mesures et tensions » (Corriere della Sera), « Loi de finances, la santé trahie » (La Repubblica), « Santé et retraite, la farce de la loi de finances » (la Stampa), « Loi de finances et migrants, les deux oui de Matarella » (il Giornale). Autres sujets : la démission du directeur de cabinet du ministre de la Culture (Corriere, Repubblica, Stampa), l'attentat en Turquie (Repubblica, il Messaggero), les élections américaines (Stampa, il Fatto Quotidiano)

La démission du chef de cabinet du ministre de la Culture, Francesco Spano, est largement couverte par la presse italienne. Corriere della Sera : ‘’Le ministre de la Culture a été reçu hier par le Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, Alfredo Mantovano (Indépendant, autrefois Alliance nationale), suite à la démission de son chef de cabinet’’. ‘’La tension monte au sein de Fratelli d’Italia’’. ‘’La vérité est que l’âme politique et idéologique de FDI n’a jamais digéré qu’Alessandro Giuli (Indépendant) devenu ministre de la Culture impose un ‘corps absolument étranger’, une personnalité proche de Paolo Gentiloni, un libertaire épris de droit humain […]  un homosexuel déclaré, uni civilement à un autre homme [comme chef de cabinet]. Et ce contre l’avis de Giovanni Donzelli et de Fazzolari, l’autre secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil. Au point qu’hier après la démission de Spano, les rumeurs d’une démission également de Giuli ont commencé à circuler’’. ‘’Alessandro Giuli a par ailleurs dû prendre acte de la profonde irritation de Giorgia Meloni, lors de l’entretien à la Présidence du Conseil avec A. Mantovano qui lui aurait posé un ultimatum’’. ‘’A. Giuli serait donc reparti encore en poste mais sur la sellette’’. ‘’Après les dégâts causés par l’affaire Boccia-Sangiuliano, ex-ministre de la Culture ayant démissionné en septembre, G. Meloni aurait voulu éviter à tout prix une nouvelle affaire si dévastatrice autour de ce ministère-clef pour l’image de l’Italie dans le monde’’. ‘’Par ailleurs, les 10 000 signatures recueillies contre F. Spano par l’association Pro Vita & Famiglia divise profondément la majorité.’’ Corriere ella Sera : ‘’Hier Giorgia Meloni n’était pas d’humeur festive après la nouvelle affaire autour du ministère de la Culture’’. ‘’Offensive et attaquant ses adversaires, elle affirme ne pas être complotiste mais déplore qu’on ne tienne pas assez compte de la volonté et du vote du peuple’’. ‘’Interviewée par il Tempo, G. Meloni parle avec froideur de F. Spano. Sa nomination comme chef de cabinet de Giuli avait suscité une grande amertume au sein de Fratelli d’Italia’’. ‘’La Présidente du Conseil laisse transparaitre son irritation’’. Messaggero : ‘’Pour le ‘dandy’ Alessandro Giuli aussi le ministère de la Culture s’avère être un piège’’. ‘’A. Giuli était censé rentrer dans le vif de la politique culturelle, effacer les scandales, offrir à la droite une vitrine intellectuelle et une dignité de pensée dont la gauche estime qu’elle est l’unique dépositaire. Au lieu de cela, Giuli ne fait que perpétrer le chaos et déstabiliser la majorité’’. ‘’Le ministère de la Culture et les institutions en sortent pénalisés’’. ‘’Pour Fratelli d’Italia la faiblesse du duo Giuli-Spano ne dérive pas tant des accusations des associations anti-avortement contre Spano mais de l’intolérance de la droite la plus identitaire vis-à-vis d’eux, perçus comme des ‘corps étrangers’ et dangereux. Il ne faut donc pas parier sur Giuli dans la durée.’’ Sole 24 Ore : ‘’Un nouveau trébuchement [pour la majorité], pas de quoi impacter le gouvernement et la Présidente du Conseil mais la démission du tout nouveau chef de cabinet du ministre de la Culture est surtout un préjudice en termes de réputation’’. ‘’Une nouvelle affaire après celle de Boccia-Sangiuliano qui révèle avant tout la méthode autour des nominations, du choix des collaborateurs, de la gestion des relations’’. ‘’Les pressions les plus fortes seraient arrivées du sein-même de Fratelli d’Italia’’. ‘’Le problème principal serait le conflit d’intérêt suite à la nomination du mari de Spano à la tête du musée MAXXI après le départ de Giuli pour le ministère’’. ‘’Cette affaire met tout de même en lumière une scission au sein de la droite’’. ‘’Encore une fois, G. Meloni se retrouve bien isolée, davantage entourée de problèmes que de soutiens, en plein période compliquée sur le volet migratoire’’.

La presse italienne consacre ses Unes et ses premières pages à la loi de FinancesCorriere : « Signée dans la matinée par le chef de l'Etat, la loi de finances 2025 est arrivée hier au Parlement, réservant quelques surprises à la lecture des 144 articles qui la composent. Parmi les nouveautés, il faut citer la réduction du personnel scolaire, la coupe des voitures de service pour les ministères et les coupes dans les budgets de la RAI, tandis que les coupes budgétaires dans les ministères et les autorités locales sont plus importantes que prévu et que l’argent destiné à la santé est inférieur à ce qu’avait été annoncé ». Sole 24 Ore : « le plan prévoyant 30 000 nouveaux recrutements pour la Santé ne figure plus. Le ministère de l’Economie explique que : « cela commencera en 2026 ». Concernant les listes d'attente pour les prestations sanitaires dans les hôpitaux, les régions les plus vertueuses recevront 150 millions de bonus. Quant aux retraites, il n’y aura pas de nouvelles dérogations à la loi Fornero sur la sortie anticipée flexible, mais plutôt des mesures visant à faciliter le maintien dans le travail, en commençant par les fonctionnaires. Les facilitations pour la sécurité sociale des travailleuses ayant au moins quatre enfants sont également renforcées : le seuil d'âge pour l'accès à la retraite diminuera de 12 à 16 mois à partir de 2025. En revanche, sur l’augmentation des retraites, les syndicats sont sur le pied de guerre, l'indexation sur l'inflation de ces traitements avait été fixée à 2,7 %, mais ne sera finalement que de 2,2% pour 2025 et de 1,3% pour 2026. Le bonus bébé pour les professions libérales n’est prévu que pour les mamans avec au moins deux enfants et dont le revenu annuel ne dépasse pas les 40.000€. ». Messaggero : « Les recettes de l'Etat en provenance des banques augmentent. Au lieu des 3,2 milliards annoncés, d'après le rapport technique joint à la loi de Finances, validée et présentée à la Chambre hier, davantage de recettes sont attendues, dans les deux années 2025 et 2026. Cela s’explique par le report de l'utilisation des impôts différés d’actifs, d'un montant total de 4 067,7 millions, dont 2 541,6 en 2025 et 1 526,1 en 2026. ». Stampa : « Le mécanisme de la réduction des charges fiscales change et le nombre de salariés concernés augmente. En 2025, les effets s'étendront aux revenus bruts inférieurs à 40 000 euros, alors que la version de cette année arrêtait à 35 000 euros. » Repubblica « Elle a choisi la santé, Elly Schlein, pour lancer son attaque contre le budget 2025. « C'est un coup retentissant pour le système sanitaire, un coup que ce pays ne mérite pas ». La secrétaire du Parti démocrate choisit ainsi le terrain de la protestation en décidant de s’unir aux médecins et infirmiers qui manifesteront à Rome le 20 novembre prochain et qui se disent « contre la réduction des financements qui change la donne par rapport à ce qui est proclamé depuis des mois » ». A signaler quelques commentaires : Foglio : « La ligne est très éloignée des promesses électorales et encore plus de la rhétorique populiste utilisée par les partis de centre-droit dans le passé. Aussi étrange que cela puisse paraître, la « Mélonomie » se compose de quelques ingrédients structurels, qui étaient initialement peu visibles dans les budgets précédents mais qui donnent aujourd'hui une continuité à l'action du gouvernement : la prudence sur les équilibres budgétaires et les réductions d'impôts pour les revenus faibles et moyens. ». Avvenire « Feu vert du Quirinal à la loi de finances marquée par la rigueur : Meloni défend sa ligne caractérisée par la responsabilité et reporte à 2026 les aides à la classe moyenne. La baisse des impôts et des charges salariales sont moins importantes que prévu mais concerneront plus de travailleurs. La baisse d’échelon du taux d’imposition concernera uniquement les travailleurs à partir de trois enfants à charge. ». Il Giornale : « la prudence et la rigueur dans la gestion du budget ont déjà été récompensées par les marchés. Le gouvernement entend continuer dans cette direction en s’attaquant aux gaspillages de l’Administration et en remettant de l’ordre dans les remises fiscales. Environ 17 milliards sont destinés pour le pouvoir d’achat. Le couperet sur les retraites a été évité de justesse ». Domani « ce qui surprend le plus dans cette loi de finances, c’est surtout ce qui manque à l’appel, à savoir la dotation pour les embauches concernant le système sanitaire national, malgré l’annonce faite par le ministre Schillaci au début du mois d’octobre. Ce n’est pas le seul bémol : les fonds pour la Santé passent de 3,7 milliards à 1,3 milliards pour 2025. C’est une nouvelle amère pour les travailleurs du secteur. Ce qui provoqué la colère des syndicats, qui ont proclamé une grève de 24 heures pour le 20 novembre. »  

Le décret de loi concernant la liste des pays considérés comme sûrs, adopté en conseil des ministres et signé par le Chef de l’Etat, est aussi largement rapporté. Sole : «   les deux principales nouveautés du décret sont la possibilité de faire appel contre les mesures de protection internationale et l’abolition de l’exception territoriales, mais pas de celle ‘’personnelle’’ dans la définition de pays sûr. La possibilité d’obtenir une suspension de la décision des commissions territoriales ne reconnaissant pas le statut de réfugié s’élargit en présence de ‘’graves raisons’’ et prévoit l’octroi d’un permis de séjour temporaire. La décision de première instance en cas de rétention à la frontière peut à nouveau faire l'objet d'un recours, annulant la suppression d'une instance décidée en 2017, qui avait eu pour effet de mettre la Cour de cassation dans les cordes, submergée par des milliers de recours en quelques mois. Le ministère de l'intérieur, qui pourra recommencer à contester les décisions inopportunes de la justice en première instance avec de plus grandes marges de manœuvre, et les défenses des migrants, qui verront la réintroduction d'une cour de justice devant laquelle faire valoir la demande d'asile ». Domani « le décret de loi a été validé par le Quirinal mais le nouveau texte ne résout pas l’imbroglio albanais. Le texte est court et simple comme vivement conseillé par les bureaux du Quirinal : trois articles précédés par un rappel à la décision de la Cour de Justice européenne du 4 octobre 2024 et à la ‘’nécessité et urgences extraordinaires de désigner les pays d’origines sûrs, excluant ceux ne satisfaisant pas les conditions pour des parties de leur territoire’’ (Cameroun, Colombie et Nigeria). Les pays considérés comme sûrs passent de 22 à 19 : Albanie, Algérie, Bangladesh, Bosnie-Herzégovine, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Égypte, Gambie, Géorgie, Ghana, Kosovo, Macédoine du Nord, Maroc, Monténégro, Pérou, Sénégal, Serbie, Sri Lanka et Tunisie. La liste sera mise à jour « périodiquement ». La seule nouveauté concerne l'introduction de la possibilité pour le gouvernement de faire appel contre les ordonnances des juges sur la détention des migrants, en plus de faire appel à la Cour de cassation. Le Quirinal a ainsi convaincu le gouvernement Meloni à rapprocher son décret à la loi européenne ».

Corriere della Sera, Giovanni Donzelli, coordinateur national de Fratelli d’Italia : « Il n'y a pas de conflit avec le pouvoir judiciaire, il y a juste quelques magistrats isolés et politisés qui s'opposent à notre désir de réformer la justice. Ce n'est pas une coïncidence que le magistrat Patarnello ait dit que Meloni devait « être arrêtée » dans une discussion qui concernait au début les migrants mais qui, de fait, a atteint le cœur de la réforme de la justice, celle de la séparation des carrières entre avocats et juges enquêteurs. Les migrants sont devenus un instrument de lutte. Une partie du pouvoir judiciaire interprète son rôle de manière politique. Nous poursuivrons la réforme de la justice afin de sauvegarder précisément la nature impartiale des nombreux juges qui ne sont pas politisés et qui font bien leur travail ».

Quotidiano Nazionale, Giorgio Gori, député européen du PD : « Le gouvernement tente de faire passer l'idée que le rapatriement des migrants irréguliers n'a pas lieu à cause de l'Europe et des juges, qui, avec leurs objections sur les pays dits sûrs, empêchent le centre construit en Albanie de fonctionner et, par conséquent, les rapatriements. Rien n'est plus faux. Le centre albanais est un lieu d'expulsion dans lequel le gouvernement imagine soumettre les ressortissants des pays sûrs à une procédure accélérée. Mais les normes européennes fixent des critères très précis, et c'est là que réside le contentieux. Il serait préférable d’aborder le problème autrement : il faudrait étendre les accords bilatéraux avec les pays d'origine, recourir à l'aide au retour volontaire. Enfin, il faudrait affronter de manière pragmatique le problème que représentent les centaines de milliers de personnes en situation irrégulière, avec un outil de régularisation sélective. Il est plus facile et plus utile de régulariser que de tenter inutilement d'expulser ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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