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23/10/2024

"Mise en accusation de la police, la colère de l'Italie."

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Italie. Revue de presse.

En Unes ce matin : le rapport du Conseil de l'Europe sur le racisme dans la police italienne « Mise en accusation de la police, la colère de l'Italie » (Corriere della Sera), « Racisme dans la police » (Repubblica), « Dérive raciste en Italie, colère de Meloni et Matarella » (La Stampa), « Attaque sur nos policiers » (il Giornale). Autres sujets : les élections aux États-Unis « Si le vent souffle dans les voiles de Trump » (Repubblica), « Etats divisés d'Amérique » (Stampa), « Kamala en perte de vitesse, les démocrates regrettent Biden » (Libero), Immigration/ centres en Albanie « Le décret déjà modifié, la guerre des recours » (Il Messaggero).

Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, les deux ans du gouvernement Meloni, avec le rapport diffusé par le Palais Chigi sur les objectifs atteints.

La presse italienne consacre ses Unes et ses premières pages au rapport du Conseil de l'Europe sur le racisme dans la police italienne. Corriere : « La Commission contre le racisme et l'intolérance (Ecri) du Conseil de l'Europe, dans son rapport sur l'Italie, a dénoncé « les critiques injustifiées qui visent à saper l'autorité des juges individuels qui décident des cas de migration » et a également attaqué la police qui « s'engage dans le profilage racial au cours des activités de contrôle, de surveillance et d'enquête, en particulier contre la communauté rom et les personnes d'origine africaine » ». C’est une accusation très lourde et qui provoque les réactions politiques : de la part de la présidente du Conseil ‘’nos forces de l’ordre méritent du respect et pas ce genre d’insultes’’, de tout le centre-droit mais aussi du Quirinal, qui fait savoir que le Chef de l’Etat a appelé le chef de la police Vittorio Pisani pour lui faire part de sa ‘’stupeur pour les affirmations contenues dans le rapport, rappelant son estime et sa proximité aux forces de l’ordre’’. Repubblica « Mattarella défend la Police aussi afin de la garder en dehors des polémiques entre la droite et la gauche et éviter ainsi une radicalisation du débat. La ligne du Quirinal est la suivante : l’Italie n’est pas une République basée sur des règles arbitraires ». Messaggero : « les critiques avancées par l’ECRI concernent aussi la qualité du débat politique italien, qui ces dernières années est devenu « de plus en plus xénophobe », tandis que les discours des personnalités politiques « même à un niveau élevé » (la bibliographie rapporte des articles sur les membres de la Lega Nord Matteo Salvini et Roberto Vannacci) « ont pris des tons fortement antagonistes, en particulier à l'égard des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants, et des citoyens italiens d'origine immigrée, des Roms et des Lgbti ». 

La presse met aussi en avant le décret-loi adopté en conseil des ministres sur les « pays sûrs » Sole : « Mattarella serait prêt à signer le décret établissant les pays sûrs pour le rapatriement des migrants. Le texte était encore attendu hier soir, mais apparemment les discussions entre les bureaux du Quirinal et le Palais Chigi se sont bien déroulées, le gouvernement assumant substantiellement le principe établi par l'Europe - la directive de l'UE et la Cour de justice - selon lequel les pays dont certaines parties du territoire ne sont pas sûres ne sont tout simplement pas sûrs. Du coup, trois pays ont été rayés de la liste ». Messaggero « dans la version finale de la mesure, une disposition a été incluse qui prévoit un recours devant la Cour d'appel contre les décisions judiciaires des tribunaux relatives à la détention des migrants. Les ordonnances, jusqu'à présent, ne pouvaient être contestées que devant la Cour de cassation ». Corriere : « Le ministère de l'intérieur mandate le bureau du procureur général pour faire appel à la Cour de cassation contre les ordonnances du tribunal de Rome qui n'ont pas validé la détention des douze migrants en Albanie. Surtout, dans le texte final du décret-loi sur les pays sûrs pour le rapatriement, a été ajoutée la possibilité de faire appel devant la Cour d'appel, dans un délai de cinq jours, des décisions judiciaires sur la détention des migrants dans les centres de rapatriement». Repubblica : « Le navire militaire « Libra » est toujours en escale dans le port sicilien d'Augusta. Mais lorsqu'il appareillera pour l'Albanie, le décret devra être mis à l'épreuve. Car pour l'instant - c'est l'avis des juristes - la règle rédigée par le gouvernement ne suspend pas la non-validation de la détention et donc, face à un nouveau « non » du tribunal de Rome, les migrants devront être renvoyés en Italie, comme cela s'est déjà produit. ». Giornale : « le décret-loi du gouvernement représente une loi primaire, il sera sans doute plus difficile pour un magistrat de s’y opposer. Pour décider si un pays est considéré comme sûr ou pas sûr, les tribunaux devront respecter la liste des 19 pays. »

La presse italienne aborde le budget 2025, anticipant quelques nouveautés : Corriere : « La loi de finances 2025 a finalement été clôturée et envoyée pour validation au Quirinal. Aujourd'hui, la loi, d’un montant total de 28,5 milliards d'euros, sera remise par le gouvernement à la Chambre des députés, qui entamera la discussion. Entre-temps, d'autres détails apparaissent, comme l'augmentation des pensions minimales de 6 euros par mois, ‘’une misère’’ selon le président de Codacons (association des consommateurs), car l’augmentation annuelle devrait être de 2,7% plus 1% par le biais de la péréquation. La proposition du ministre Giorgetti (Ligue) d'imposer un nouveau plafond aux salaires des cadres de l'administration publique continue également à faire débat. Le plafond actuel de 240 000 euros serait ramené à 160 000 euros et s'appliquerait également aux dirigeants d'organismes, de fondations et d'associations qui reçoivent des contributions publiques. ». Sole : « les objectifs de croissance du gouvernement sont à risque en absence d’investissements. Le signal provenant de la production industrielle, en baisse de 2,4 % en 2023 et encore de 3,2 % au cours des huit premiers mois de 2024, ne doit pas être sous-estimé. Celui approuvé par le gouvernement est donc, de ce point de vue, un budget de « maintenance » substantielle. »

Le G7 Développement à Pescara est rapporté par certains quotidiens : Corriere « Le ministre Tajani (Forza Italia) tient à souligner que pour la première fois depuis le début du conflit, des représentants d’Israël et de l’Autorité Nationale de la Palestine ont participé ensemble à un événement du G7 Développement, en présence aussi de l’ONU et de la Croix rouge. Il y avait le ministre des affaires étrangères libanais, l’ambassadrice d’Israël auprès des agences de l’ONU en Italie et le ministre de l’Economie de l’Autorité palestinienne. ‘’Nous les avons réunis car il n’y a qu’à travers de dialogue qu’il est possible d’arriver à la paix’’, assure Tajani, ‘’l’Italie et le G7 demandent un cessez-le-feu, la libération des otages et une accélération importante dans l’aide humanitaire en faveur de la population civile’’». Messaggero « Tajani lance une proposition de Rome : celle d'une « conférence pour la reconstruction » de la bande de Gaza, des zones détruites à l'intérieur des frontières de Beyrouth et des territoires du nord d'Israël meurtris par le conflit, sur le modèle de ce qui se fait pour l'Ukraine. Une manière d'introduire dans le débat le thème de l'après, de cette paix qui « n'est pas encore proche », souligne le vice-premier ministre, mais dont l'Italie veut « porter » et s'efforce « d'accélérer les délais». Après l'assassinat du chef du Hamas, Yahya Sinouar, dit le titulaire de la Farnesina, « je suis un peu plus optimiste ». L’événement de trois jours s'est ouvert sur l'annonce d'une nouvelle aide de Rome aux populations touchées par la guerre, d'un montant total de 25 millions d'euros. « Dix pour le peuple libanais, dix pour l'aide humanitaire à Gaza et un soutien de cinq millions au plan de l'Autorité palestinienne pour la reconstruction de la bande de Gaza », a précisé M. Tajani, de retour d'un voyage entre Tel-Aviv et Ramallah au cours duquel il a rencontré les premiers ministres Benjamin Netanyahu et Mohammad Mustafa. »

Corriere della Sera, Matteo Piantedosi (Indépendant), ministre de l’Intérieur : « ‘’il est incroyable qu’une organisation internationale censée défendre les droits humains, promouvoir l’identité culturelle européenne et la recherche de solutions aux problèmes sociaux puisse faire des déclarations pareilles, sans aucun fondement. Nos forces de police sont appréciées en Italie et dans le monde entier et considérées comme gardiens de démocratie. La décision d'identifier la liste par la loi s'inscrit dans le cadre du renforcement du système de rapatriement, précisément pour compléter l'action fructueuse que nous menons pour lutter contre les migrations irrégulières. Je rappelle que ce renforcement est un objectif demandé par l'UE elle-même. La liste n'est pas basée sur des éléments controversés mais sur des paramètres précis ainsi que sur des informations obtenues auprès d'organisations internationales. Je peux dire que l'Italie ne rapatrie pas de personnes en Afghanistan, comme le font d'autres pays européens dont la vocation à respecter les droits fondamentaux des personnes n'est pas mise en doute’’. ‘’Sur les centres en Albanie, les nouvelles règles européennes imposent à l'Italie de s'organiser pour l'accueil et la détention de plusieurs milliers de personnes. Il aurait été illogique de renoncer à l'opportunité des 880 places que les centres en Albanie seront en mesure d'offrir à l'avenir. Lorsque le système sera pleinement opérationnel, la dissuasion des départs irréguliers qui en résultera permettra de réaliser d'importantes économies par rapport aux coûts d'accueil actuels’’». »

Sole 24 Ore, Marina Elvira Calderone (Indépendante), ministre pour l’Emploi « ‘’Le dernier décret sur les flux prévoit que toute personne arrivant en Italie avec un permis de travail est inscrite d'office dans le système d'inclusion sociale et professionnelle. Ce système devient également l'outil permettant de gérer l'accompagnement au travail de ceux qui dénoncent le phénomène de l’exploitation des travailleurs (caporalato) ou collaborent aux enquêtes visant à y mettre fin. À ce jour, plus de 460 000 entreprises sont entrées dans le circuit de la « licence de crédit ». La sécurité est une priorité. « Le Fonds pour les nouvelles compétences, doté d'environ 800 millions d'euros, accompagnera la formation des salariés avec celle des nouveaux embauchés et des chômeurs qui ont passé une présélection en vue de leur entrée dans une entreprise. Les vérifications formelles sont en cours pour commencer sa mise en œuvre’’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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