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30/08/2024

"Loi de finances, le véritable défi c’est la dette."

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Italie. Revue de presse.

Le débat politique sur la fin de certaines aides de l’Etat aux familles et la prochaine Loi de Finances - « Bras de fer sur sur les allocations » (La Repubblica) « Loi de Finances, Meloni bride Salvini » (La Stampa), « Loi de finances, le véritable défi c’est la dette » (Sole 24 Ore) ; et la question de l’envoi et de l’usage des armes occidentales par l’Ukraine - « Armes à Kiev, tensions en Europe » (Corriere della Sera), « Sur [l’utilisation] des armes en Russie, l’Italie dit non » (Messaggero) ; font les Unes des médias. La Mostra de Venise reste largement couverte en Une.

ARTICLE, Repubblica, de G. Cerami, « La réunion de la discorde » : « Giorgia Meloni, Matteo Salvini et Antonio Tajani se réunissent ce matin à 10 heures au Palais Chigi. Ils devaient se rencontrer avant les vacances, mais les esprits étaient déjà trop échauffés. Non pas que le climat soit plus serein aujourd'hui, mais la Loi de Finances presse de même que le dossier RAI, déjà trop repoussé. Le Ius scholae, sujet qui a fait l'objet de toutes les attentions ces dernières semaines, fait également partie des nuages qui planent sur la rencontre, le secrétaire de Forza Italia étant prêt à expliquer, si on lui demande des éclaircissements, qu'il ne votera rien avec la gauche. Le leader de la Ligue reste sceptique sur la question et c'est pourquoi la présidente du Conseil fera tout pour qu'elle ne devienne pas le plat de résistance de ce déjeuner de travail. Concernant la Loi de Finances, les deux présidents du Conseil, Tajani et Salvini, illustreront leurs demandes respectives au nom de Forza Italia et de la Ligue. Mais la voie de la loi budgétaire reste étroite, compte tenu de la nécessité d'alléger le bloc de la dette publique. Et Meloni leur dira qu'il ne sera pas possible de satisfaire les appétits de tous. Le problème de la Rai n'est pas mince. La Ligue réclame le directeur général et pourrait l’obtenir, pour contrebalancer ce qui, aux yeux de Salvini et Tajani, est la "surpuissance télévisuelle" de Fratelli d'Italia. Le vrai problème est celui de la direction. Le secrétaire de Forza Italia mettra un niet sur la table : pas de possibilité pour Simona Agnes de se retirer. Mais il manque les voix des oppositions de la commission de Vigilance. Difficile de trouver une solution aujourd'hui. »

ARTICLE, Corriere della Sera, de F. Fubini, « Sur les comptes, l’Italie et l’UE, sont proches mais sur le plan de la croissance une stratégie est nécessaire » : Le "plan fiscal structurel" de l'Italie est attendu à Bruxelles pour le 20 septembre. Il s'agira du nouveau visage de la loi budgétaire pour 2025, dans le cadre de l’engagement septennal du gouvernement à assainir les comptes et à effectuer des interventions sur l'économie. Car pour respecter les nouvelles normes européennes et pouvoir ainsi répartir la consolidation sur sept ans, les pays de l'euro ne pourront désormais plus seulement indiquer des objectifs de déficit ou de dette. Ils devront présenter des plans de croissance à long terme. Si le document n’a pas encore été envoyé, les techniciens de la Commission et du ministère de l'économie ont au cours de l'été longuement discuté de la manière dont l'Italie pourrait sortir de la procédure de déficit excessif déclenchée en juillet. La voie choisie est précisément celle d'une consolidation sur sept ans, combinée à une liste de réformes pour la croissance - comme le prévoient les nouvelles règles - au lieu d'une correction plus brutale sur quatre ans et reposant largement sur les seules interventions des finances publiques. Bien que le ministre de l'économie Giancarlo Giorgetti se plaigne des règles européennes "éphémères", sur les équilibres budgétaires, les positions de Rome et de Bruxelles sont relativement proches. L'Italie accepte une correction du déficit d'environ 13 milliards par an jusqu'en 2031 et de contenir l'augmentation du volume des dépenses publiques en euros à 1,6 % en moyenne par an. À long terme, cela signifie réduire la part des dépenses publiques dans le produit brut, un engagement qui implique de maîtriser la dynamique des retraites. Plus concrètement, la correction du déficit de l'Italie devrait provenir pour moitié environ d'une augmentation des recettes fiscales. Dix à douze milliards d'économies et de recettes supplémentaires doivent encore être assurés. Des outils existent pour cela : deux milliards supplémentaires provenant d'un doublement de la révision des dépenses prévue ; environ deux milliards provenant d'économies supplémentaires, par rapport aux deux déjà prévues, provenant eux de la réduction des mesures de lutte contre la pauvreté ; potentiellement deux milliards issus de la révision des allégements fiscaux et des exonérations, si la majorité parvient à un accord. C'est précisément la rationalisation des avantages fiscaux qui fait partie des "recommandations" que la Commission européenne a adressées à l'Italie en juin. Les discussions doivent se poursuivre, et une stratégie est certainement nécessaire, car le taux de croissance du pays est à peine d’1 %, même au sommet du PNR 2024 et avec encore un bon coup de pouce du Superbonus. Fin septembre, M. Giorgetti (Ligue) a l'intention de demander au Parlement d'approuver un des mesures structurelles sur lesquelles engager toute la majorité. Pourtant, les cadres du ministère ont expliqué à Bruxelles que cette stratégie de croissance ne dépendait pas que d'eux. La Commission "recommande" également à l'Italie de financer l'allègement de la charge de travail par la mise à jour des valeurs cadastrales, de renforcer la concurrence dans les professions libérales et le commerce de détail et de se doter d'une stratégie de lutte contre le déclin démographique. »

ENTRETIEN, La Repubblica, d’Elly Schlein, secrétaire du parti démocrate, « La droite sectaire détricote des mesures justes pour revendiquer des batailles, la priorité est le coût de la vie » : « La priorité de cet automne est sans aucun doute la question sociale, le gouvernement évite la question car il ne sait pas comment faire repartir le pays, par exemple sur les retraites, les aides pour les femmes ont été renversées, 5 millions de travailleurs attendent le renouvellement de leur contrat. Ce gouvernement est sectaire, lorsqu’une mesure est bonne mais qu’elle ne vient pas d’eux, ils tentent de la remettre en cause. Sur le salaire minimum, nous continuons à recueillir les signatures afin de présenter à nouveau au Parlement la proposition liquidée par le gouvernement. Les chiffres sur l’emploi dont se vante le gouvernement ne disent pas qu’il s’agit aussi de travail précaire et à temps partiel non voulu qui n’assure pas la dignité. Le centre-droit n’a rien fait sur le coût de la vie et les familles seront en difficulté à la rentrée. Nous voulons amenée des services publics dans les zones les plus isolées et dépeuplées que nous continuons à parcourir. Il faut créer des opportunités économiques dans ces zones grâce à des avantages fiscaux. Nous avons le taux d’emploi des femmes le plus bas d’Europe, et c’est encore pire au Sud. Mais en Emilie-Romagne et en Toscane, les fonds européens permettent d’abaisser considérablement le coût de la crèche, cela réduit aussi les inégalités entre les enfants. L’opacité totale du gouvernement sur le plan fiscal à moyen terme est très grave, il doit être présenté le 20 septembre, il aurait dû faire l’objet de consultations avec les partenaires sociaux, la société civile et l’opposition. Ce qui se passe en Cisjordanie est inacceptable et viol le droit international. Ce qu’a déclaré l’ONU sur l’impossibilité de mener des actions humanitaires à Gaza est gravissime. L’UE doit s’engager pour faire cesser le massacre des civils et obtenir la libération des otages. Le gouvernement israélien viole systématiquement le droit international. En vue des régionales, nous avons des candidats pour l’Emilie-Romagne et la Ombrie et ce sera le cas aussi pour la Ligurie. Avec le Mouvement 5 Etoiles et Italia Viva, nous devons faire front commun afin de remporter nos batailles. Notre adversaire est la droite. Sur le ius scholae, nous considérons que toute personne née ou qui a grandi en Italie est italienne, nous attendons de voir des propositions concrètes. » 

COULISSES, La Stampa, de M. Bresolin, « Les pays divisés sur un ‘’boycott’’ visant V. Orban, la question de la ministérielle prévue à Budapest se pose » : « Poursuivre le boycott de la présidence hongroise de l’UE, quitte à renoncer à l’habituelle réunion mensuelle des ministres, ou alors faire un pas en arrière, au risque de faire émerger des divisions internes ? Les institutions financières européennes se posent la question, notamment Paschal Donohoe, président de l’Eurogroupe qui organise la réunion des ministres de la zone euro, pour l’instant prévue le 13 septembre à Budapest en marge de la réunion informelle Ecofin. Soit le lendemain de la réunion de la BCE et une semaine avant le délai d’envoi des plans budgétaires triennaux par les gouvernements. De nombreux ministres ont suivi la lignée énoncée par la Commission et ont déjà annoncé qu’ils ne participeraient pas. Par exemple les pays baltes et l’Allemagne ont décliné, la France hésite même si cela est surtout dû à la formation du nouveau gouvernement, alors que le ministre italien Giancarlo Giorgetti (Ligue) a confirmé sa présence. Mais compte tenu du timing, P. Donohoe semble vouloir maintenir la rencontre, malgré les pressions et les nombreuses défections. On se souvient du déplacement d’Orban en Russie pour discuter d’un ‘’plan de paix’’ sans aucun mandat. La première réaction avait été celle de la Commission européenne, U. von der Leyen ayant annulé le traditionnel voyage dans la capitale de la présidence tournante et demandant aux siens de ne participer à aucune réunion informelle du Conseil en Hongrie. La présidente de la Commission a demandé à Paolo Gentiloni et Valdis Dombrovskis de ne pas participer à l’Ecofin en Hongrie mais il ne sera pas possible d’organiser au même moment une autre réunion à Bruxelles comme cela a été le cas hier avec le Haut-Représentant J. Borrell. Les 13 et 14 septembre à Budapest, les gouverneurs des banques centrales sont également attendus et l’agenda a été fixé : financement de la transition écologique en présence du secrétaire général de l’OCDE, et effets de l’évolution démographique sur la soutenabilité de la dette. »

ARTICLE, Messaggero, de F. Bechis, « La ligne italienne : soutenir Kiev en évitant l’escalade » :  Pas d'armes italiennes en Russie. Même les plus irréductibles partisans de la cause ukrainienne se heurtent à des lignes rouges. Celle de l'Italie peut être résumée comme l’a fait Antonio Tajani en répondant à Josep Borell : plus aucune restriction à l'utilisation d'armes européennes sur le territoire russe. Une "boutade", dit-on au Palais Chigi, qui a réagi hier avec irritation à la déclaration du Haut Représentant en marge du Conseil Affaires étrangères. "Déraisonnable", selon Tajani, est aussi l'invitation de Borrell à sanctionner les ministres ultra-orthodoxes du gouvernement Netanyahou : une mesure qui romprait brutalement les relations diplomatiques avec Tel-Aviv, également rejetée en chœur par les pays de l'UE. Sur Kiev, le ministre italien des affaires étrangères rectifie le tir, en accord avec Giorgia Meloni : la présidente du Conseil n'a aucun intérêt à ce stade à ouvrir un nouveau front au sein de la majorité sur le soutien militaire à Kiev, qui reste monolithique, et sur ce point la leader du centre-droit n'admet aucun doute. Mais avec la proposition Borrell, nous entrons en terrain inconnu. Donner le feu vert au déploiement et à l'utilisation de munitions et de missiles italiens à travers la frontière russe signifie ouvrir une nouvelle phase, pleine d'inconnues et d'embûches. D'une part, cela nous exposerait à la propagande russe et accentuerait les tensions avec Moscou, déjà très vives. En témoignent les informations reprises en chœur par la presse russe et vivement démenties par les autorités italiennes d'un véhicule blindé de fabrication italienne utilisé par les forces ukrainiennes pour participer à l'invasion de la région russe de Koursk. D'autre part, ce feu vert déclencherait de nouvelles tensions au sein de la majorité, la Ligue étant prête à en découdre à nouveau. Fin juillet déjà, au lendemain du sommet de l'OTAN à Washington auquel Meloni a participé, la Ligue a réprimandé la présidente du Conseil pour l'envoi d'armes défensives à Kiev ("Les missiles ne sont pas des armes défensives", ont déclaré Salvini et ses fidèles à l'époque). « Chaque pays est libre de décider comment il convient d'utiliser les armes envoyées à l'Ukraine. Nous avons principalement envoyé des armes défensives : nous sommes sur le point d'envoyer la nouvelle batterie Samp-T, qui est défensive et ne peut être utilisée sur le territoire russe ». Les responsables du dossier expliquent que chaque paquet d'armes et de munitions italiennes destiné à la résistance ukrainienne est accompagné d'instructions claires et de règles d'engagement. Sur le papier, il s'agit donc d'éviter une escalade avec le Kremlin. En réalité, contrôler comment et à quelle distance du front les Ukrainiens utilisent le matériel envoyé par Rome est une tâche difficile, voire impossible. La ligne officielle, répète Tajani, est que l'Italie n'envoie que des armes défensives. L’Italie est un des rares pays à encore conserver le secret de ses envois d’armes. Pour autant, les lignes bougent ; dans le dernier paquet, par exemple, des missiles mortels à longue portée capables de frapper à des distances de plus de 300 kilomètres ont été intégrés aux envois, à même en théorie de frapper le territoire russe. La défense de la cause ukrainienne reste donc solide, et Meloni déclame sa ligne aux siens : le gouvernement n'est pas du tout opposé à l'invasion "défensive" des militaires de Kiev dans la région russe de Koursk, qui empêche Vladimir Poutine de dormir depuis une quinzaine de jours. » 

ENTRETIEN d’Antonio Tajani, ministre des Affaires étrangères et vice-président du Conseil italien, « Nous sommes avec l'Ukraine, mais pas en guerre contre Moscou – [Borrel] parle pour lui-même, il quitte bientôt son poste. Non à l'escalade. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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