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29/08/2024

"Manfred Weber demande à Giorgia Meloni un tournant pro-UE."

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Italie. Revue de presse.

La rentrée politique du gouvernement italien, les nominations européennes et la Loi de Finances - « Double défi pour le gouvernement italien » (Corriere della Sera), « La fin de certaines aides de l’Etat aux familles » (La Repubblica) ; l’ouverture de la Mostra de Venise font les Unes des médias.

Les JT couvrent essentiellement le raid israélien en Cisjordanie et sur les réactions internationales, la rencontre entre la présidente du Conseil Giorgia Meloni et le leader du Parti populaire européen Manfred Weber (CSU), à propos notamment de la nomination italienne pour un poste à la Commission européenne, la poursuite de l’enquête sur le naufrage du voilier en Sicile, le typhon au large du Japon, ainsi que la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques à Paris, et le début du festival de la Mostra de Venise.

COULISSES, La Repubblica, d’A. Fraschilla, « Du Sud à la pauvreté : la Présidence du Conseil craint l’interventionnisme du monde catholique » : « "Plus que préoccupés par les répercussions sur notre électorat, nous sommes très étonnés", un député de longue date de Fratelli d'Italia, l'un proche de Meloni et du Palazzo Chigi, rapporte ainsi l'état d'esprit qui y règne, y compris pour G. Meloni. Les méloniens ont pour l'instant instruction de ne pas répondre et de ne pas hausser le ton. Et surtout, de ne pas suivre la Ligue qui, d'abord avec le gouverneur de la Vénétie Luca Zaia et ensuite avec Matteo Salvini lui-même, a répondu dans des termes très durs au vice-président de la Conférence épiscopale italienne, Francesco Savino, qui a exprimé l'opposition de tous les évêques italiens à la réforme de l'autonomie différenciée, vue comme une loi qui divise le pays et risque de rendre le Sud encore "plus pauvre et plus dépeuplé". Une attaque, celle de la Conférence épiscopale italienne, qui intervient après des mois de mécontentement contre le gouvernement sur les questions sociales : de l'immigration à l'abolition du revenu de citoyenneté, en passant par le manque d’attention envers les catégories les plus vulnérables du pays. Fratelli d'Italia, parti qui se positionne comme un agrégateur de conservateurs et de catholiques, se retrouve à nouveau dans le collimateur des représentants du monde catholique et de l'Eglise sur l'autonomie des régions. La loi de finances qui sera votée à l'automne risque d'aggraver les tensions avec les catholiques : rien n'est prévu à l'agenda social, au contraire. A la Présidence du Conseil, où le syndrome de l'état de siège règne depuis longtemps, on murmure que "même dans l'Église, il y a des positions différentes et des amis du Parti démocrate". Il est difficile cependant de faire passer Zuppi ou Savino pour des paladins de la gauche dans le monde catholique. L'espoir est que la polémique prenne fin dans quelques jours et que l'on passe à autre chose dans les médias. Hier, Salvini a haussé le ton : "Les évêques italiens (tous ?) s’en prennent à l'autonomie. Avec tout le respect que je leur dois, je ne suis absolument pas d'accord". » 

TRIBUNE, Foglio, d’Emilio Del Bono, vice-président du conseil de la région Lombardie, « La Loi Calderoli (Ligue) sur l’autonomie est néfaste aussi pour le Nord » : « Le débat sur le référendum relatif à la loi Calderoli sur l’autonomie régionale différenciée s'intensifie. La question est complexe ne peut être liquidée par un instrument abrupt comme le référendum d'abrogation, qui est pourtant devenu le seul moyen possible d’un processus lancé sans réflexion ni conditions adéquates, selon la Banque d'Italie, la Conférence épiscopale, la Commission européenne et le Bureau d'études du Sénat. Le débat est confus et l’on risque de jeter le bébé (un processus sain de régulation des autonomies dans notre pays) avec l'eau du bain (la loi Calderoli). La loi Calderoli définit 23 domaines dont les compétences peuvent être transférées aux régions selon un modèle de réglementation très peu convaincant. Par ailleurs, sans moyens financiers importants, l'autonomie différenciée ne peut être réalisée. On a donc à faire à une loi dont le contenu et le calendrier manquent de certitude et de rationalité. Pour que la négociation des compétences transférables soit pertinente, il manque encore deux éléments : le fédéralisme fiscal et la réforme du Texte de synthèse des collectivités locales. Tout d'abord, il n'existe pas de loi mature régissant le fédéralisme fiscal, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de certitude que pour chaque compétence transférée, il y ait également l'autonomie fiscale nécessaire pour que le décideur (qu'il s'agisse d'une région, d'une province ou d'une municipalité) soit responsable de l'adoption de résolutions qui soient également financièrement et budgétairement responsables. Aujourd'hui, cependant, les principaux domaines transférables resteraient financés par l'État, qui transférerait les ressources nécessaires par le biais de la finance dérivée. Il suffit de rappeler qu'actuellement plus de 70% des dépenses de santé sont couvertes par la TVA, dont les taux et la destination des recettes sont et resteront à la charge de l'Etat. Deuxièmement, la grande question de la réforme du texte consolidé des autorités locales (municipalités, provinces, communautés de montagne, villes métropolitaines), qui est vraiment nécessaire si nous ne voulons pas remplacer le centralisme étatique par un centralisme régional coûteux et inefficace, est absente. Enfin, sommes-nous toujours convaincus, à l'ère de la concurrence mondiale et des défis auxquels nous sommes confrontés, que des domaines telles que l'éducation, la recherche scientifique, la production et le commerce d'énergie, le commerce extérieur, les grands réseaux de transport aérien et naval peuvent être fragmentées en 21 législations et compétences différentes ? On pourrait toutefois s'accorder sur le transfert éventuel de domaines tels que la protection civile, l'administration territoriale ou la mise en valeur du patrimoine culturel et environnemental. Il faudrait un véritable débat entre le centre-droit et le centre-gauche. Notre pays a besoin de normes mises au point et approuvées par tous. » 

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Emilio Del Bono

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Manfred Weber, « La Présidente du Conseil et Antonio Tajani ont obtenu plus de voix que Macron et Scholz, un rôle fort doit être attribué à Rome » : « Il est très important pour [le PPE] de travailler ensemble, avec la Présidente du Conseil, pour maintenir nos promesses de campagne. Les deux figures qui ont un rôle-clef au sein du gouvernement italien sont Giorgia Meloni et Antonio Tajani. La perception de Giorgia Meloni depuis Bruxelles est qu’en deux ans elle a considérablement évolué et que Tajani y a largement contribué. Elle est respectée en tant que cheffe du gouvernement et son exécutif est perçu comme pro-européen, crédible et tentant de résoudre les problèmes. En tant que leader du PPE, il m’est impossible d’ignorer l’Italie qui est un pays central en Europe. Je veux voir l’Italie parmi les pays qui dirigent l’UE et c’est pourquoi je suis là aujourd’hui. Le Pacte législatif mis sur pied en matière d’immigration par von der Leyen avec Meloni et Tajani est une réussite de l’Italie qui a dirigé le débat sur l’un des sujets les plus importants pour l’UE. Les chiffres disent que les arrivées de migrants ont reculé de 60%. Concernant Matteo Salvini, je ne me concentre pas sur les partis mais sur le gouvernement italien qui est un partenaire fiable. La Ligue appartient au groupe des Patriotes qui n’ont pas de poids sur les décisions qui seront prises sur l’agriculture, l’industrie ou le commerce. Ce sont Meloni et Tajani qui défendent les intérêts des Italiens à Bruxelles. Raffaele Fitto (Frères d'Italie) est un ami, une personne compétente et responsable, nous attendons la décision de l’Italie concernant son candidat commissaire européen. Meloni et Tajani ont obtenu bien plus de voix lors des Européennes que Macron et Scholz qui en sont les grands perdants ; je soutiens l’attribution d’un rôle fort à l’Italie. Je soutiens Tajani et sa proposition de ius scholae qui est juste ; il montre que le populisme ne résout pas les problèmes de l’Italie et nous avons besoin de canaux pour une immigration légale, les personnes qui veulent s’intégrer doivent respecter nos règles. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Manfred Weber demande à Giorgia Meloni un tournant pro-UE, ‘’elle est isolée à Bruxelles à cause de Salvini’’ » : « Manfred Weber a rencontré Raffaele Fitto le matin, déjeuné avec Giorgia Meloni puis dîné avec son ami Antonio Tajani. Il nous confie de manière informelle que ‘’Giorgia Meloni est actuellement isolée en Europe parce que Scholz et Macron ont demandé à U. von der Leyen de ne pas aller au-delà du périmètre du PPE, des socialistes et des libéraux. Ils ont fait pression pour qu’elle ne parle pas avec la Présidente du Conseil italien afin d’écarter les Conservateurs’’. Le président du PPE ajoute que ‘’Scholz à poser son véto contre elle et que Macron a eu de fortes tensions avec Giorgia Meloni’’. C’est d’après lui cet isolement qui a éloigné Rome de l’exécutif européen, au moins dans un premier temps. Une situation qui ne plait pas à M. Weber, à droite du PPE et en compétition avec U. von der Leyen. Il dit souhaiter que Meloni soit à nouveau au centre mais que cela dépendra d’elle et de sa ligne dans les prochains mois. ‘’Le vrai problème de Meloni c’est Salvini’’ observe M. Weber, car il la ‘’fait dévier de sa trajectoire’’ pro-européenne. S’il exclut une fusion avec les Populaires, Weber affirme en tous cas vouloir coopérer avec les Conservateurs, en particulier sur l’environnement et l’énergie, c’est-à-dire sur le Pacte vert, sur lequel ses positions divergent de celles des socialistes et des libéraux. Il reconnait toutefois qu’il ‘’existe un problème de croissance de l’économie italienne’’. Weber estime que Fitto ‘’est modéré et est un gage de stabilité’’, il lui assurera le soutien du PPE lors du passage au Parlement européen. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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