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28/08/2024

"Sur l’autonomie des régions, Forza Italia se met en retrait."

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Italie. Revue de presse.

En Unes des médias, les incursions ukrainiennes hier en Russie - « Kiev conquiert 100 villages russes » (Corriere della Sera), « Missiles et F16, la riposte de Zelensky » (Stampa), « Le super missile de Zelensky » (Il Messaggero) et les dissensions au sein du gouvernement italien entre la Ligue et Forza Italia notamment sur la question des retraites - « Forza Italia dit stop à la Ligue » (La Repubblica), « Agitation au sein du gouvernement sur le thème des retraites » (La Stampa).

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’E. Lauria, « Sur l’autonomie des régions, Forza Italia se met en retrait : ‘’Sans les niveaux essentiels de prestations, la réforme n’existe pas’’ » : « Sur l’autonomie régionale, la Ligue se retrouve coincée par ses alliés. Forza Italia conditionne l’application de la réforme à l’approbation des Lep, les niveaux essentiels de prestations qui sont le cœur politique de la loi. La nouveauté est que le malaise grandit aussi au sein de Fratelli d’Italia. Le gouverneur léghiste de la Lombardie, Attilio Fontana, répond : ‘’Les Lep ? C’est un problème qui sera étudié et surmonté, mais dans un second temps’’. La confirmation d’une volonté claire d’avancer, de la part de la Ligue, même sans entente sur un plan de ressources à attribuer aux Régions. Raffaele Nevi, porte-parole de Forza Italia, ne cache pas ses réserves : « Sans les Lep, il n’y a pas d’autonomie. Si Fontana dit le contraire, il n’a pas lu la loi. Personne ne peut dire pour le moment combien de temps il faudra. La réforme sera appliquée oui, mais sans fuite en avant’’. La Ligue, en attendant la définition des Lep, veut prendre les devants sur d’autres questions. Exactement le contraire de ce que Forza Italia, mais aussi Fratelli d’Italia, ont exprimé au Parlement. Au sein de Forza Italia commence à circuler de façon insistante l’idée d’une résistance au Parlement, qui serait une antichambre de crise pour le centre-droit et son gouvernement. Meloni continue d’observer en silence le débat sur l’autonomie qui enflamme sa majorité mais certains représentants de FdI entrent dans le débat, comme le chef de groupe adjoint de Fratelli d’Italia à la Chambre Manlio Messina : ‘’même si nous encourageons l'application de la loi et que nous ne pensons pas qu'elle portera préjudice à un Sud qui, sans autonomie, ne semble pas avoir décollé, la définition des Lep ne peut être ignorée. Le Sud a besoin qu’ils soient fixés et que les ressources soient déterminées’’. En Sicile Gaetano Galvagno (Frères d'Italie), proche de La Russa (Frères d'Italie), répète une ligne prudente : ‘’L’autonomie ne m’effraie pas, je me préoccupe plutôt que toutes les Régions partent du même point’’. En Campanie, au sein de Frères d'Italie, le climat est similaire : « Seule, l’autonomie ne résout pas les déséquilibres sur le territoire » affirme le coordinateur régional Antonio Iannone. »

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Gaetano Galvagno

EDITORIAL, Corriere della Sera, d’E.  Galli della Loggia, « Le ius scholae, une opportunité pour la droite » : « Nous ne savons pas ce qu'il adviendra de la proposition sur le "ius scholae" visant à accorder la citoyenneté italienne à tous les jeunes immigrés qui ont suivi une scolarité en Italie. La proposition, comme nous le savons, a été présentée par l'opposition.  Forza Italia l’a accueillie favorablement, la Ligue s’y est fortement opposée, tandis que Fratelli d’Italia s’est enfermé jusqu'à présent dans un silence énigmatique. Dans la majorité, dans une tentative de reporter les questions qui menacent de la diviser, on a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'une question urgente. Cette déclaration me semble assez surprenante. En effet, avec la dette publique astronomique et l'évasion fiscale massive, l'indomptable dénatalité - et donc l'absolue nécessité de garantir à l'Italie un patrimoine démographique acceptable - est l'une des trois questions vitales dont dépend notre avenir. Du point de vue de Giorgia Meloni, la proposition devrait être considérée non pas comme dangereuse, mais au contraire comme une importante opportunité. Personne, en effet, ne pourra jamais l'accuser d'avoir eu une politique complaisante à l'égard du phénomène migratoire, de ne pas avoir tout fait - et réussi en grande partie - pour en limiter la portée.  Le cas du ius scholae est emblématique du problème que Giorgia Meloni rencontre depuis le début de son gouvernement : celui des relations entre les partis de la majorité, en particulier les relations avec la Ligue. Mais pas avec la Ligue en général, plutôt avec la Ligue de Salvini. A mille occasions, à commencer par la politique étrangère, celle-ci s'est révélée incompatible avec le projet national-libéral, bien que d'orientation conservatrice, qui ne peut être que celui du gouvernement de la présidente du Conseil. Un projet qui, toutefois, pour se préciser et se consolider, doit nécessairement trouver un moyen de s'élargir vers le centre. C'est une condition absolument nécessaire, entre autres, pour procéder à la cooptation dans la classe dirigeante mélonienne de personnalités d'une origine différente de celle du leader.  Un tel élargissement peut avoir comme acteurs le couple Fratelli d'Italia/Forza Italia - protagonistes possibles d'une sorte de réincarnation italienne du couple allemand Cdu/Csu. Salvini tend continuellement à déplacer vers des positions radicales de populisme dans le but de clouer FdI dans un immobilisme stratégique qui, à long terme, menace de se transformer aussi en paralysie programmatique. De nombreux indices montrent cependant que Giorgia Meloni a encore du mal à s'en rendre compte. Elle a du mal à se convaincre que la tâche qui lui incombe est de contribuer à la refondation du système politique italien par une redéfinition des acteurs de ce système qui gravitent à droite. Et donc, au moins en ce sens, contribuer à la refondation de la République. Elle ne manque pas d'intelligence et de courage pour essayer ; peut-être doit-elle croire davantage en elle-même et en son propre leadership renouvelé avec plus de vision, plus d'énergie, plus d'autorité. »

ARTICLE, La Stampa, de M. Bresolin, « Un espoir pour Fitto (Frères d'Italie) à la vice-présidence [de la Commission européenne], le rapport de Draghi guidera l’agenda européen » : Il reste deux jours pour recevoir les noms des derniers candidats, dont celui de l'Italie, et deux semaines pour distribuer les fonctions du nouvel exécutif, qui sera présenté entre le 11 et le 12 septembre. Mais avant cela, Ursula von der Leyen a demandé à Mario Draghi de lui remettre son rapport sur la compétitivité européenne, initialement prévu pour le début de l'été puis reporté : la présidente de la Commission souhaite en effet que le contenu et les recommandations issues des travaux de l'ancien Président du Conseil fassent partie intégrante des lettres de mission qui seront envoyées aux nouveaux membres de son équipe et donc du programme législatif. Elle finalise l'agenda, mais surtout elle tente de construire le délicat puzzle de la nouvelle Commission. Tous les pays de l'Est souhaitent des délégations pour la sécurité et la défense, tandis que les autres États aspirent à un portefeuille économique "de poids". Le dialogue concernant la vice-présidence entre Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen, malgré l'absence de soutien pour un second mandat, ne semble pas avoir été particulièrement tendu. Selon La Stampa, U. von der Leyen envisage de modifier la structure de sa Commission par rapport à la précédente. Les vice-présidents "simples" disparaîtront, mais les vice-présidents "exécutifs" resteront. Lors de la dernière législature, ils étaient au nombre de trois, représentant les partis de la coalition ayant soutenu sa candidature (socialistes, populaires et libéraux). Il est évident que dans un tel schéma, le commissaire italien - qui, selon toute vraisemblance, sera Raffaele Fitto - aurait été exclu, représentant un parti qui a décidé de rester en dehors de la majorité de Von Der Leyen. Mais cette fois, la logique et le nombre de vice-présidences pourraient changer, afin de récompenser non pas les représentants des partis les plus fidèles, mais ceux des pays les plus grands. L'Italie verrait ainsi ses chances d'obtenir la vice-présidence exécutive tant convoitée augmenter, tout comme la France, l'Espagne et peut-être la Pologne, mais la partie n'est pas encore gagnée. Paris entend donner un rôle de premier plan au commissaire sortant Thierry Breton, qui a su tirer son épingle du jeu lors de son précédent mandat, malgré son absence de grade, mais un portefeuille très large. Parmi les autres "pointures" qui seront sans doute reconnues, la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, devrait être en charge du climat et de l'énergie. Quant à la Pologne, Tusk a présenté son bras droit Piotr Serafin, qui veut la délégation du budget, ce qui risque de faire double emploi avec le portefeuille "Cohésion et Pnrr" auquel Fitto aspire. Et puis il y a Valdis Dombrovskis, qui avait le rang de vice-président exécutif dans la dernière Commission, mais il n’est pas sûr qu’il le gardera. Mme Von der Leyen mettra à profit les deux prochaines semaines pour rencontrer individuellement tous les candidats commissaires. Les premiers entretiens ont déjà commencé hier et se poursuivront aujourd'hui. Outre l'Italie, les candidatures de la Belgique, de la Bulgarie (toutes deux aux prises avec la formation d'un nouveau gouvernement), du Portugal et du Danemark manquent encore à l'appel. Mais les retardataires ne semblent pas susciter d'inquiétude particulière. Après la répartition des délégations et la présentation du collège, les commissaires devront passer l’épreuve du Parlement européen avec des auditions qui s'annoncent difficiles. Si tout se passe bien, la nouvelle Commission pourrait entrer en fonction dès le 1er novembre. Mais s'il y a un seul rejet, ce qui est très probable, le nouveau mandat commencera le 1er décembre. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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