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12/07/2024

"Meloni avertit les alliés : l’Afrique est la cible des Russes et des Chinois."

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Italie. Revue de presse. 

Le sommet de l’OTAN, sur fond de tensions avec la Chine et la Russie, domine les unes : «OTAN, querelle avec la Russie et la Chine » (Corriere della Sera)« OTAN : la grande rupture entre l’Occident et le bloc sino-russe » (Avvenire), « Orban chez Trump, le pacte anti-OTAN » (La Stampa)Le débat autour de la candidature de Joe Biden après certaines gaffes lors de la conférence de presse à l’issue du sommet de l’OTAN est aussi cité : « Biden vacille après les nouvelles gaffes » (Messaggero), « Biden est arrivé au terminus, l’Amérique plongée dans le chaos » (Giornale), « La candidature de Biden vacille, Trump rencontre Orban » (Domani). L’adoption de la réforme de la justice est aussi en une de la Repubblica, tandis que la qualification de l’Italienne Jasmine Paolini pour la finale de Wimbledon est citée avec large couverture photographique en une :« Jasmine, la première Italienne qualifiée pour une finale à Wimbledon » (Corriere, Stampa, Messaggero). 

Les JT couvrent la fin du sommet de l’OTAN à Washington, et l’engagement à fournir 40 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, les spéculations sur le maintien de la candidature de Joe Biden aux élections présidentielles, les prises de position de Giorgia Meloni en faveur du soutien à l’Ukraine et d’une plus grande implication de l’OTAN en Afrique, ainsi qu’une révolte contre la surpopulation carcérale dans une prison de Trieste. 

ARTICLE, Corriere della Sera, G. Sarcina : « De l’irréversibilité de l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN aux aides promises, quels résultats ont été obtenus ? » : « Le mot clef de ce sommet : irréversibilité. Le chiffre le plus important ? 40 milliards de dollars. Cette rencontre se clôt donc sur la réaffirmation du soutien à l’Ukraine et l’adoption d’un ton plus dur vis-à-vis de la Chine : il faut qu’elle cesse son aide militaire à la Russie. Dans le communiqué final, les alliés ont déclaré que ‘’le parcours de l’Ukraine vers l’intégration dans l’OTAN est irréversible’’. Un progrès par rapport au sommet de 2023, qui déçoit les Ukrainiens même si les conditions n’étaient pas réunies pour obtenir plus. En effet, la charte de l’Alliance ne permet pas d’intégrer un pays en guerre, car sinon l’article 5 serait immédiatement déclenché. Toutefois, les alliés se sont engagés à verser 40 milliards de dollars au gouvernement de Kiev avant fin 2025, soit la même somme que celle versée en 2023. Jens Stoltenberg souhaitait la création d’un fond automatique qui permettrait de maintenir la continuité de l’aide, afin d’empêcher Donald Trump, dans le cas où il reviendrait à la Maison Blanche, de couper les subsides à l’Ukraine. Un point sur lequel il n’y a pour l’instant pas eu d’accord. Quant à l’aide italienne, le document final fait état d’une contribution nationale proportionnelle au PIB. Il en ressort que l’Italie est censée contribuer à hauteur de 8,5%, soit 3,5 milliards, mais Giorgia Meloni s’est engagée, pour le moment, sur 1,7 milliards. Les négociations seront donc intenses. Dernier point saillant de ce sommet, l’OTAN prend une position extrêmement forte. Mentionnée depuis 2021, la Chine est accusée cette année de ‘’mettre la Russie dans des dispositions lui permettant la poursuite de la guerre’’. Le document met donc la Chine sur le même plan, ou presque, que la Corée du Nord ou l’Iran, sévèrement épinglés pour leur soutien à Moscou. » 

ARTICLE, il Messaggero, F. Bechis : « Meloni avertit les alliés : l’Afrique est la cible des Russes et des Chinois » : « Giorgia Meloni a réaffirmé son soutien inconditionnel à l’Ukraine lors du sommet de l’OTAN à Washington : ‘’J’en entends qui disent : si on continue à envoyer des armes à l’Ukraine, on alimente la guerre. Mais tout dépend de ce qu’on envoie, sans les systèmes de défense aérienne, les missiles russes auraient touché beaucoup plus de gens’’. Et elle ajoute : ‘’Le soutien à l’Ukraine est dans notre programme de gouvernement, la majorité est unie là-dessus’’, une façon de couper l’herbe sous le pied à ceux qui dans sa majorité, et particulièrement à la Ligue, contestent la ligne atlantiste. Satisfaite du sommet et des discussions sur un envoyé de l’OTAN pour le Sud, elle a déclaré que Joe Biden ‘’va bien, je le félicite pour ce sommet’’. Sur le vote européen du 18 juillet enfin, elle a affirmé que ‘’comme présidente du conseil, je peux dire que l’Italie demandera le maximum à l’UE ; comme leader d’ECR, nous écouterons ce que Ursula von der Leyen a à nous dire’’. Et s’il y a une chose ou Giorgia Meloni ne transige pas, c’est sur la ligne atlantiste, une ligne réaffirmée aux alliés à travers l’alerte lancée sur l’Afrique. Lors d’une réunion à huis-clos, elle a montré aux alliés une carte de ce continent pour souligner la progression des Russes et des Chinois. L’ombre de Moscou plane sur le Sahel et la Libye, celle de Pékin sur la corne de l’Afrique. Les Européens et les Américains, eux, n’ont plus assez d’influence, et c’est pourquoi l’Italie demande à l’OTAN de s’engager activement pour stabiliser l’Afrique du Nord, ‘’autrement l’Afrique sera partagée entre la Russie et la Chine’’. Cela fait des mois que la présidence du conseil s’inquiète de la situation en Afrique, et c’est pour cela que Meloni ira en Lybie la semaine prochaine, pays où la menace russe est très forte, notamment à travers la brigade Wagner qui se fait désormais funestement appeler African Corps. Ils seraient entre 800 et 2000 sur place. L’Iran étend aussi son influence dans la région, puisqu’elle a récemment acquis de l’uranium au Niger afin de relancer son programme nucléaire. Selon Giorgia Meloni, le risque est grand pour l’Europe. Elle a par exemple souligné que le gaz russe pourrait, paradoxalement, revenir en Europe via l’Afrique, achevant de rendre les Européens dépendants du Kremlin. C’est aussi pour servir cet agenda que Giorgia Meloni souhaite la nomination d’un Italien ou d’une Italienne comme envoyé de l’OTAN pour le Sud, et le nom de Elisabetta Belloni circule de plus en plus. Que pourrait faire l’OTAN ? Par exemple, former les troupes tunisiennes et algériennes ; aider l’Egypte dans son programme de déminage ; apprendre à la junte nigérienne à combattre le terrorisme islamiste ; ou encore utiliser le centre de l’OTAN à Tarente comme point de départ pour contrecarrer les plans russes et chinois en Lybie. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, U. Tramballi « OTAN, la menace vient de l’intérieur » : « Jamais peut-être dans l'histoire une Alliance n'a été aussi vaste et compacte : lorsque la guerre sera terminée, l'Ukraine en fera également partie. Mais si l’engagement de l'OTAN à résister à l’ennemi extérieur [russe] a été confirmé, le sommet de Washington a également montré que la véritable menace ne se trouve pas aux portes, mais à l'intérieur de l'Alliance. Et elle ne vient pas de l'intempérance du Turc Erdogan ou du Hongrois Orban, mais des incertitudes du pays qui l'a créée : les Etats-Unis. Avec Donald Trump qui, selon tous les sondages, devrait revenir à la Maison Blanche ; et avec Joe Biden, passé du rôle incontesté de sauveur à celui de « roi Lear » d'une tragédie américaine de plus en plus probable. Le lieu même où elle a été fondée il y a 75 ans, Washington, a peut-être accueilli le dernier sommet de l'OTAN telle qu'on la concevait pendant et après la guerre froide. Dans son discours à la Sorbonne en avril, Emmanuel Macron a reconnu qu'"aussi forte que soit notre alliance avec l'Amérique, nous ne sommes pas sa priorité. Elle a deux priorités : elle-même et la Chine". Même si Biden ou un démocrate plus jeune devait gagner, c'est ce qui se passera. Mais il y aura une grande différence pour l'Europe, l'Ukraine, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est si le changement est mené par Donald Trump. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Basso et C. Zapperi: « Chez les Patriotes, le cas Vannacci : le boulet de la Ligue selon les lepénistes » : « Le RN de Jordan Bardella, nouvellement élu à la tête du groupe des Patriotes, fait éclater le cas Vannacci, incompatible avec la fonction de vice-président du groupe selon le parti d’extrême-droite. ‘’Nous nous réunirons très vite pour en parler’’ a déclaré au Corriere une source du parti, qui ajoute que ‘’les déclarations de Roberto Vannacci sont problématiques’’ et qu’il est ‘’possible’’ qu’il soit demandé à la Ligue de le remplacer. Les députés RN Jean-Philippe Tanguy et Laurent Jacobelli ont expliqué être réticents à la nomination de l’ex-général par la Ligue. Pour Jacobelli, ‘’il a fait des déclarations qui ne correspondent pas à nos valeurs. Pour être clair, je ne pense pas que ce monsieur sera vice-président’’. Le RN essaie de soigner son image en vue de 2027, un processus engagé de longue durée, puisque le parti avait déjà pris ses distances avec l’AfD en janvier. Les déclarations du RN ont été accueillies avec une irritation mal dissimulée par la Ligue. La première raison invoquée, c’est que les nominations sont des prérogatives des partis, et que la Ligue, qui a une ‘’très grande estime’’ pour Vannacci, a le droit de faire ce choix, bien qu’il ait été décidé essentiellement par Matteo Salvini. L’autre raison qui explique la surprise de la Ligue, c’est que lors de la nomination du président et des sept vice-présidents, qui s’est faite par acclamation, les députés du RN ont participé et ont acclamé Vannacci. Enfin, à la Ligue, on souligne que Vannacci est le candidat italien le mieux élu de ces élections, derrière Giorgia Meloni, ce qui lui confère une légitimité. » 

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, M. Perrone, G. Trovati : « Giorgetti (Ligue) insiste : le timing du PNRR doit être revu » : « La première demande de Giancarlo Giorgetti de "revoir le calendrier du PNRR" en avril n'a pas eu d'effet immédiat. Mais le ministre de l'Economie est bien conscient que la question de l’extension de l'échéance de 2026 – sujet qui reste tabou dans les déclarations officielles de l'UE, mais très discuté en coulisses, non seulement en Italie – sera vraiment posée l'année prochaine, lorsque la nouvelle Commission aura fait chauffer ses moteurs après le démarrage de novembre. Giorgetti critique encore le plan, et non seulement au sujet de son calendrier. Le ministre estime qu'"il aurait été plus rationnel d'envisager un délai plus normal " pour permettre aux investissements publics de se déployer sur une économie qui a d’abord été frappée par le Covid, et ensuite, alors que le PNRR existait déjà, par les hausses de prix provoquées par l'invasion russe en Ukraine. Les premières demandes de Giorgetti, il y a trois mois, ont été froidement accueillies en Europe et en Italie : "Ils ont déjà dit non" affirme-t-il, en ajoutant "dans un an, nous en reparlerons". Pour l'instant, la réaction de l'UE est habituelle, indiquant que l’extension du délai n'est pas sur la table, pour l'instant. Mais le dossier devrait revenir sur le devant de la scène après la passation compliquée entre la Commission sortante et la nouvelle, qui cherche toujours un accord politique pour se constituer. Dans ce contexte, le poids effectif de chaque gouvernement doit encore être mesuré et l'Italie continue de prétendre qu’elle a un gouvernement " paradoxalement parmi les plus stables, certainement le plus stable des grands pays ", comme le répète souvent Giorgetti. Quant à l’état réel de la mise en œuvre, le scénario reste double : les points d’étapes et les objectifs sont à un stade parfaitement conforme au programme. Mais celui des dépenses effectives en revanche, continue d'évoluer plus lentement, comme l'ont encore montré la semaine dernière les chiffres officiels. La première donnée est cruciale pour l'obtention des fonds de l'UE, mais la seconde l'est pour les effets sur la croissance. » 

COMMENTAIRE, La Repubblica, de L. Abbate « Abolition du délit d’abus de pouvoir : l’impunité d’Etat » : « L’abolition du délit concernant l’abus de pouvoir, voulue par le ministre de la Justice Carlo Nordio, nous conduit vers une double interprétation de la loi, et par conséquent sur le principe même d’égalité de tous les individus devant la Justice. Car pour les citoyens normaux commettant des délits il y aura une tolérance zéro, alors que pour les « cols blancs » une sorte d’impunité est prévue : ils ne pourront plus être visés par des enquêtes ou jugés par la justice en cas d’abus de pouvoir dans l’exercice de leurs fonctions. Il s’agit d’une sorte de Moyen-âge du droit car l’on passera l’éponge sur environ 4 000 enquêtes. Selon la loi voulue par le ministre Nordio, il y a désormais deux catégories de citoyens : d’une part les individus communs et d’autre part ceux qui ont un rôle institutionnel. Cette majorité parlementaire voudrait qu’un pot-de-vin ne suscite plus le scandale. D’où aussi la volonté de réduire la mise en place d’écoutes, de modifier les instruments législatifs ou de les éliminer tout simplement. Au final, ce sont les armes à disposition de la magistrature qui se sont émoussées, ces mêmes armes qui ont permis aux juges enquêteurs d’envoyer en jugement les corrompus et ceux qui ont effectué des détournements de fonds publics. C’est une amnistie cachée mais ce terme ne plait pas du tout au ministre Nordio car selon lui cela signifierait ‘’une défaite pour l’Etat’’. Comment juger alors les récents suicides dans les prisons surpeuplées, écrasées par cette chaleur estivale ? » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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