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03/07/2024

"Meloni : "Il faut chasser les nostalgiques de Fratelli d'Italia.""

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Italie. Revue de presse.

Les désistements aux triangulaires en vue du second tour des élections législatives en France font la une de la presse : « Le pacte électoral anti-Le Pen » (Corriere della Sera), « La France stagne. Une vague de désistements pour arrêter l’extrême-droite au second tour dimanche, 218 candidats renoncent à se présenter » (Repubblica), « France, les 218 désistements et les difficultés à trouver une majorité » (Il Messaggero). La lettre de Giorgia Meloni aux cadres de son parti Fratelli d'Italia dénonçant les attitudes et propos racistes et antisémites au sein du mouvement de jeunesse de Frères d’Italie, après les révélations de Fanpage, est aussi citée : « Antisémitisme, la lettre de Meloni au Parti » (Corriere) « Meloni : « il faut chasser les nostalgiques de Fratelli d'Italia » » (Messaggero), « Meloni : « Il n'y a pas de place pour les racistes » ». Enfin, la visite du Premier ministre hongrois V. Orban à Kiev est aussi citée avec large couverture photographique en une.

Les JT couvrent essentiellement l’autorisation donnée par la Commission pour la cinquième tranche du plan de relance européen pour l’Italie, la condamnation par Giorgia Meloni des propos racistes et antisémites au sein de l’organisation de jeunesse de son parti, la première visite du premier ministre hongrois Viktor Orban à Kiev alors que débute le semestre de présidence hongroise de l’UE et enfin les suites de l’enquête sur la mort de Satnam Singh, l’ouvrier agricole qui avait été abandonné malgré un bras amputé.

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Ginori, « Le front républicain freine les ambitions de Marine Le Pen. Le risque d’un pays ingouvernable. » 

EDITORIAL, Il Foglio, de C. Cerasa, « Le show de Meloni contre Giorgia » : « Souverainistes du monde entier, désunissez-vous ! Si Marine Le Pen savait ce qui se passe en Italie ces jours-ci, elle y réfléchirait à deux fois avec d’accepter la main tendue de Giorgia Meloni et les lepénistes feraient peut-être moins l’éloge de la leader italienne. La nouvelle du jour représente un véritable petit manifeste d’économie : après 25 ans de crises, de sauvetages par l’Etat, d’accords, de prêts, la compagnie aérienne nationale, Alitalia devenue Ita, sera officiellement vendue à la compagnie allemande Lufthansa. Oui, vendue. La vieille compagnie italienne sera ainsi non seulement ‘’sauvée’’ mais aussi ‘’relancée’’ par ce choix hautement inattendu venant de ce gouvernement qui, à la différence d’autres gouvernements par le passé, et pas seulement les populistes, a décidé de placer l’ancienne Alitalia entre les mains de certains capitaux courageux. Une nouvelle à mettre en perspective avec une autre annonce économique d’hier concernant TIM, la plus grande entreprise de télécommunications en Italie, dont l’Etat est actionnaire à travers la Cassa Depositi e Prestiti à hauteur de 9,8% et qui après des années de crises, de sauvetages par l’Etat, d’accords, de prêts, a accepté de s’ouvrir un peu plus au marché à travers la vente au fonds d’investissement américain KKR de son réseau. Un réseau stratégique par lequel passent des informations précieuses, délicates, que les amis de Marine Le Pen définiraient stratégiques et souveraines et que le gouvernement italien a accepté de vendre afin de libérer TIM d’une dette monstrueuse. Valeur de l’opération : entre 18 et 19 milliards, réduction d’environ 14 milliards de la dette de TIM. Les souverainistes voire les lepénistes qui nous lisent pourraient être fortement perturbés. La double histoire d’Ita est de TIM relève presque du fantastique pour l’Italie, pour Giorgia Meloni et pour son ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti : le gouvernement qui devait marquer la rupture avec celui de Draghi a mené à bien deux opérations que le gouvernement Draghi avait lui-même tenté de réaliser sans succès. Si la Giorgia leader de Fratelli d’Italia voyait ce qu’est en train de faire en matière d’économie la Meloni à la tête du gouvernement, elle l’accuserait au bas mot de brader le pays, de baisser son pantalon, de livrer l’Italie aux Allemands, de céder au chantage des fonds de spéculation. ‘’J’ose espérer que le président du Conseil Draghi démentira l’hypothèse d’accélérer le processus de vente d’ITA et Lufthansa’’ disait Giorgia Meloni le 2 août 2022, ‘’nous rappelons à ces messieurs de Lufthansa que nous ne sommes pas sous la domination du Reich allemand’’ disait le même jour Fabio Rampelli [désormais vice-président de la Chambre et député FDI]. Mais aujourd’hui, fort heureusement, ils font preuve de beaucoup de ‘’draghisme’’ et de bien peu de lepénisme, du moins sur ces dossiers industriels. Voici donc l’énième formidable incohérence de Meloni (en campagne électorale, Fratelli d’Italia avait même proposé de nationaliser TIM), soulignant la distance (heureusement) entre la Meloni d’hier et celle d’aujourd’hui et entre le modèle Le Pen (‘’les marchés, non merci’’) et le modèle Meloni (‘’les marchés, pourquoi pas’’). Or dans la période que nous traversons, alors que peu de pays peuvent garantir aux investisseurs un critère de plus en plus rare et précieux, la stabilité, le gouvernement italien ne devrait pas faire de la France qui va vers Le Pen un modèle à suivre. L’Italie de Meloni ferait mieux de garder son cap et présenter son pays sur la scène internationale comme une alternative au désordre français, allemand, et peut-être américain d’ici peu. Ce gouvernement qui a promu avec désinvolture le nationalisme nous fait pousser un soupir de soulagement en refermant un long chapitre politique italien marqué par le nationalisme, le souverainisme et le corporatisme. Cela nous rappelle que [le gouvernement italien] est peut-être proche de l’angoissante France populiste, protectionniste, souverainiste et nationaliste dans les discours mais pas dans les faits. »

COMMENTAIRE, La Stampa, de M. Sorgi « Il faut que Giorgia Meloni laisse tomber les derniers « oui mai » » : « Il lui aura fallu huit jours. Il y a eu entretemps l’appel de Gianfranco Fini, son prédécesseur, qui avait déjà dû faire les comptes avec l'histoire trente ans plus tôt. A la fin, Meloni s'est convaincue qu’il fallait une clarification moins alambiquée que les fois précédentes. Arrêter avec les nuances entre le "nazisme" et le "fascisme", qui a enfin été appelé par son nom pour la première fois. Et entre le "fascisme" et l’"antisémitisme". Les relents antisémites sont l’élément le plus grave qui ressort de l'enquête de Fanpage, qui a provoqué la réaction de la sénatrice Mieli de Fratelli d'Italia puis de la sénatrice à vie Liliana Segre. En outre, ce qui s'est passé en Italie n'est rien comparé à la consternation suscitée en Europe par ces révélations, précisément au moment où la présidente du Conseil était engagée dans une négociation de plus en plus compliquée sur les postes de haut niveau dans les institutions européennes. C’est aussi à cause de l'affaire Gioventù Nazionale que l'Italie a été marginalisée sans pouvoir jouer pleinement son rôle à Bruxelles. Mais l'approche de Meloni risque aussi d'affaiblir la condamnation ferme d’hier à l'égard du fascisme, du nazisme, du racisme et de l'antisémitisme, car elle n'a pas complétement abandonné la thèse selon laquelle ce reportage serait le fruit d’une stratégie de ses opposants politiques ».

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COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de L. Cremonesi, « Pour la paix entre la Russie et l’Ukraine, Orban ne suffit pas » : « Viktor Orbán peut-il réellement contribuer à la paix entre la Russie et l'Ukraine ? La réponse est tout simplement non. Cependant, la question semble plus que légitime et planait lors de la visite du premier ministre hongrois à Kiev hier. Cette question n'est pas nouvelle. Elle avait déjà été abordée il y a quelques jours à Bruxelles, juste avant le début de la présidence hongroise de l'UE, lors d'une discussion entre Orbán et Zelensky. C’était un moment important, étant donné que, depuis le début de l'invasion russe, Budapest a critiqué l'embargo économique contre Moscou et s'est prononcé contre l'envoi d'armes à l'Ukraine. Surtout, la situation évolue. Zelensky sait bien que son pays est fatigué de la guerre : après le sommet de la mi-juin en Suisse, qui devait créer un front allié pour élaborer une proposition de paix, il se projette sur le prochain, qui, selon ses intentions, devrait aussi inclure une délégation russe. L'impasse est palpable sur les champs de bataille, avec des centaines de victimes chaque jour. Grâce aux nouvelles arrivées d'armes américaines et européennes, un grand nombre de soldats russes tombent en essayant de gagner quelques dizaines de mètres par jour. Orbán entretient des relations amicales avec le Kremlin et a rencontré des dirigeants chinois : il n'est pas étrange qu'il aspire au rôle de médiateur du destin, de faucon de la droite populiste européenne capable de rapprocher Poutine et Zelensky. Il aimerait bien, mais il ne peut pas. Moscou et Kiev ont clairement indiqué que la Hongrie n'était pas la voie à suivre pour une éventuelle négociation. "Nous n'attendons aucun résultat de sa visite en Ukraine. Orbán n'a eu aucun contact avec nous avant son départ", a déclaré le porte-parole russe, Dmitri Peskov. À ce stade, la proposition de cessez-le-feu est considérée à Kiev comme une reddition à Poutine et l'acceptation d'un territoire occupé par l'armée russe. Mais Zelensky ne fera aucune concession territoriale à moins que l'OTAN ne garantisse un parapluie de défense militaire. Personne ne cache que Poutine attend le résultat des élections américaines pour traiter avec le prochain président. Or, Orbán n'a aucun poids auprès des électeurs américains. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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