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11/06/2024

"Le plan de Meloni pour compter davantage en Europe."

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Italie. Revue de presse. 

Les résultats des élections européennes et la question des nominations à la tête des institutions européennes monopolisent les gros titres : « La nouvelle Europe, coup d’envoi des discussions » (Corriere della Sera), « Schlein défie Meloni » (Repubblica), « Meloni et Schlein, les deux visages de l’Italie » (Stampa), « UE, Meloni veut distribuer les cartes » (Messaggero), « Le plan de Meloni pour compter davantage en Europe » (Giornale), « Le Parlement Européen, désormais plus à droite, cherche son leader » (Avvenire). Le résultat des élections municipales dans certaines villes italiennes est aussi cité en une de certains quotidiens : « Le centre-gauche s’impose à Bergame et Cagliari ; le Piémont confirme Cirio  (Sole 24 Ore, Avvenire). Enfin le Sole 24 Ore propose en Une l’entretien de la présidente de la BCE Christine Lagarde « L’économie européenne est en croissance ; pour la baisse des taux d’intérêt, il faudra patienter. » 

PREMIER PLAN, La Stampa, de L. Monticelli, « Les flux électoraux : le Mouvement 5 Etoiles perd 2 millions de voix, Fratelli d’Italia récupère des électeurs de la Ligue, le Parti démocrate du Troisième Pôle » : « De tous les partis, le Mouvement 5 Etoiles est le plus pénalisé par l’abstentionnisme. Plus d’un tiers de ses électeurs ne se sont pas mobilisés et le M5S a perdu 2 millions de voix, passant de 15,4% aux législatives de 2022 à 10% aux européennes de ce week-end. Le M5S a notamment perdu en popularité dans le Sud et les îles. En valeur absolue, seuls le Parti démocrate (+250 000 voix, atteignant 5,6 millions au total) et l’Alliance des Verts et de la gauche ont gagné des voix. Toutes les autres forces perdent des voix. Fratelli d’Italia, en tête avec 28,8%, perd 600 000 voix en valeur absolue (6,7 millions au total). La Ligue perd 380 000 voix, Forza Italia 300 000. La plupart des électeurs ayant voté pour FDI et pour le PD appartiennent à un électorat stable qui avait déjà voté ainsi en 2022. En revanche la plupart de leurs nouveaux électeurs proviennent du Troisième Pôle, [alliance de forces centristes] qui n’a jamais vraiment vu le jour. Forza Italia (9,6%) passe devant la Ligue (9%) essentiellement grâce aux voix remportées en Sicile. Cette étude montre que Fratelli d’Italia parvient encore à soustraire des voix à la Ligue (près d’1%) et à Forza Italia, alors que l’Alliance des Verts et de la Gauche les soustrait au M5S et au PD qui lui-même récupère des voix auprès des électeurs 5 Etoiles, Italia Viva et Azione. Il y a eu 30% d’abstention parmi les électeurs de 2022 du Troisième Pôle (IV et Azione), 26% parmi les électeurs de FI, 25% pour FDI, 24% pour le PD, 23% pour la Ligue. Les démocrates obtiennent leurs meilleurs scores dans les Pouilles et en Emilie-Romagne. Le PD reste en tête à Milan alors que Naples passe des 5 Etoiles aux démocrates. Les 5 Etoiles sont en tête à Palerme. A Rome, Fratelli d’Italia est en tête (29%), suivi du PD (27,5%) et de l’Alliance des Verts et de la Gauche (11%). Le PD l’emporte auprès de moins de 35 ans alors que FDI atteint 33% parmi les plus de 55 ans. Plus de la moitié des électeurs ayant voté pour des forces centristes en 2022 ont fait d’autres choix pour ces élections. » 

COULISSES, Corriere della Sera, de F. Verderami, « L’œuvre de Giorgia Meloni, dès le G7, pour un commissaire de poids » : « Alors que les négociations européennes commencent, Giorgia Meloni demande à ses dirigeants d'utiliser leur tête et d'éviter les coups de tête. Et il est clair que, le moment venu, elle demandera à son groupe à Strasbourg de voter en faveur de la Présidente de la Commission. Pour plusieurs raisons. D’abord, on n'a jamais vu un chef de gouvernement nommer un commissaire et ne pas soutenir la commission dont son candidat est membre. Et si le choix de Meloni se portait sur Giancarlo Giorgetti, "même Matteo Salvini serait contraint de voter en sa faveur", affirme un membre de l'exécutif. Ensuite, la Présidente du Conseil n’a pas du tout l'intention de renoncer à son influence et ne pas peser dans les négociations. D’autant plus que cela pourrait lui permettre de résoudre une série de (graves) problèmes économiques qui la tourmentent à Rome : de l'application du nouveau pacte de stabilité à la mise en œuvre du PNR selon un calendrier bien précis. Giorgia Meloni reste dans l’attente et si elle ne se prononce pas encore sur la reconduction d’U. von der Leyen c’est plutôt en vue du bras de fer qui s'ouvrira sur les nominations. Meloni s’attend non seulement à une place proportionnelle au poids politique conquis dans les urnes, mais vise même une vice-présidence de la Commission. Dorénavant elle ne veut donc plus de ‘’sorties’’ de la part de ses proches, comme l'idée d'un groupe unique à droite, la règle imposée étant "d'éviter tout écart en réaction" contre les socialistes et les libéraux, qui "n'attendent que cela : voir l'Italie s'autoexclure’’. L’opération de médiation commencera en fait dès le G7 ces jours-ci, puisque Giorgia Meloni passera trois jours avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz. Les discussions se poursuivront ensuite lors des sommets du Conseil européen. En parallèle des négociations, la Présidente du Conseil devra construire un récit pour expliquer aux Italiens qu'elle participera à l'accord avec les socialistes et les libéraux, mais qu'elle ne passera pas d’accord avec les socialistes et les libéraux. C’est-à-dire que le seul point sur lequel ils voteront ensemble à Strasbourg sera l’élection à bulletin secret du président de la Commission. Pour tout le reste, la Présidente italienne du Conseil se positionnera au cas par cas en fonctions des mesures examinées. Sachant d'ores et déjà qu'elle trouvera dans le PPE de Manfred Weber un appui sûr. En effet, pour sa reconduction, Ursula von der Leyen ne pourra pas se passer de ses alliés traditionnels (Pse et Renew) mais "la porte ouverte" à laquelle elle a fait allusion hier en conférence de presse est réservée à "Giorgia". Et lorsque le leader de la CDU Friedrich Merz a déclaré que les Verts n'auraient aucun poids dans le prochain Parlement européen, le scénario construit par Paris et Berlin, selon lequel le PPE avait accepté de soutenir le groupe écologiste afin d'exclure Meloni - s'est effondré. Imaginer que les forces sorties perdantes de ces élections (les socialistes et les libéraux) puissent imposer leurs choix au parti victorieux (le PPE) est une théorie fantaisiste. Mais il s’agit d’une tentative désespérer d'éviter une défaite encore plus grave dans un futur proche. Car la leader italienne pourrait bien laisser entrer aussi Marine Le Pen par cette "porte ouverte", qui, si elle remportait les élections, se taillerait un rôle dans les choix de la France. Bref, ces élections européennes pourraient marquer un tournant historique ou un flop retentissant. C'est pourquoi Meloni craint ses ‘’amis’’. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, B. Fiammeri « Meloni est prête à faire bon usage de son succès électoral à la table des négociations de l’UE » : « Selon Giorgia Meloni ‘’un gouvernement solide sera un atout lors des discussions pour la prochaine Commission Européenne’’. La Présidente du Conseil se prépare ainsi à la première discussion qui aura lieu en marge du G7 de Borgo Egnazia. Elle s’apprête en effet à accueillir à cette occasion, en représentante du ‘’gouvernement le plus fort en Europe’’, les deux perdants de cette tournée électorale : Olaf Scholz et Emmanuel Macron. Il y aura aussi Ursula von der Leyen en tant que présidente sortante de la Commission. Ce sera donc l’occasion d’un premier tour de table pour se sonder réciproquement. Déjà avant les élections, la dirigeante italienne avait dévoilé son objectif d’obtenir des postes de commissaires importants (l’Economie, le Marché intérieur et aussi le Pacte Vert). Si Meloni salue la victoire de Marine Le Pen en France, cela ne suppose pas nécessairement une alliance avec elle. N’oublions pas les distances qui les séparent sur le plan de la politique étrangère. Par ailleurs, Meloni étant la cheffe d’un parti de majorité, ses objectifs ne coïncident pas avec ceux de Marine Le Pen. » 

ARTICLE, La Stampa, G. Orsina « Les raisons pour lesquelles l’avenir de Meloni passe aussi par le duel entre Emmanuel Macron et Marien Le Pen » : « Avant de pouvoir se consacrer aux deux années qu’elle a devant soi, Meloni devra bien terminer le match en Europe car c’est bien de cela que dépendra la seconde partie de son mandat. Avec un gouvernement solide, récompensé lors des élections européennes, l’Italie figure aujourd’hui parmi les pays européens en bonne santé politique. Meloni a ainsi plusieurs atouts dans les négociations en vue de la prochaine Commission au sein du Conseil Européen. Si elle arrive à conclure un bon accord en tant que présidente du Conseil, cela ne pourra que lui faciliter le travail en tant que cheffe de parti au moment où il faudra voter au Parlement Européen, malgré le fait que les socialistes, les libéraux et les populaires constituent une majorité autonome, du moins en apparence. Il est intéressant de voir aussi comment les négociations en Europe seront impactées par la crise gouvernementale ouverte en France. Une négociation menée par un Président français ayant retrouvé sa légitimité grâce au vote national serait bien différente d’une négociation menée par un président lourdement affaibli par une cohabitation avec le parti de Marine Le Pen. Meloni pourrait négocier en tant que représentante d’extrême droite dans le premier cas, ou bien négocier avec le Rassemblement National, bénéficiant alors d’une position plus centrale et donc plus forte. Mais elle subirait en même temps les réactions politiques les plus radicales en Italie, comme celle de Salvini. La dissolution de l’Assemblée Nationale par Macron ne représente, pour l’Italie, que la fin de la première mi-temps. Il faudra attendre le second tour des élections législatives du 7 juillet pour connaitre le résultat final. » 

ARTICLE, il Messaggero, A. Gentili : « Le dialogue avec Marine Le Pen pour amener l’UE vers la droite » : « Marine Le Pen et Giorgia Meloni ne s’apprécient guère. Pourtant, dans ces dernières semaines, les deux grandes leaders de la droite européenne ont entamé un rapprochement : ‘’Le résultat obtenu en France par Marine Le Pen est très important’’ a déclaré Giorgia Meloni. Forte de son statut de ‘’seule gouvernement européen sorti renforcé des élections’’, Giorgia Meloni a envoyé un signal clair à Bruxelles dans l’optique d’obtenir des postes de commissaires : ‘’les résultats imposent que l’UE se tourne davantage à droite ‘’. Certains ont vu dans ces propos la volonté de construire un axe avec Marine Le Pen. Et en effet, au-delà des nominations à Bruxelles, les deux femmes pourraient s’accorder sur certains dossiers à Strasbourg et engagé un rapport de force, d’autant que ces dernières semaines, Marine Le Pen a adouci son ton pro-russe et annoncé l’exclusion de l’AfD du groupe Identité et Démocratie. En revanche, peu sont ceux qui considèrent que la cheffe du Front National peut rentrer dans la majorité qui choisirait le nouveau président de la Commission. Ursula von der Leyen souhaite étendre sa majorité à Giorgia Meloni, pas au-delà, car elle est méfiante vis-à-vis des positions de Marine Le Pen sur la guerre en Ukraine et craint qu’un rapprochement n’éloigne à la fois Renew et le Parti Socialiste Européen. La prochaine majorité en Europe devrait donc être composée du PPE, du PSE, de Renew et de Fratelli d’Italia. Toutefois, rien ne dit que, d’ici à 2029, les choses resteront ainsi, surtout en cas de succès électoral de Le Pen aux élections anticipées du 30 juin. Mais l’exclusion de la leader de l’extrême droite française ne gênerait pas Giorgia Meloni, car sa position de seule souverainiste dans l’alliance lui donnerait un poids déterminant. Toutefois, pour Carlo Fidenza (représentant de FdI au sein d’ECR), ‘’Pour l’instant, l’implication de Marine Le Pen dans ces calculs est à exclure. Après, si elle devait remporter les élections françaises le 30 juin beaucoup de choses changeraient’’. La partie n’est donc pas close, et c’est bien les élections législatives en France qui décideront des équilibres européens. Bien qu’ayant atteint 32% aux européennes, l’extrême droite devra faire face au scrutin uninominal à deux tours, qui la désavantage grandement et l’a empêché par deux fois d’accéder à l’Elysée. » 

COMMENTAIRE, la Repubblica, P. Benassi, « Le G7, un test pour Meloni » : « Renforcée par le résultat aux Européennes, la Présidente du conseil se prépare à ouvrir le G7 à Borgo Egnazia, sur fond d’effondrement franco-allemand et avec un Vladimir Poutine, vainqueur indirect de ces élections, aux aguets. Sans oublier Donald Trump. Le sommet devra aussi éclaircir la question de la « réputation globale » de l’occident. Les sujets inscrits à l’ordre du jour, à commencer par l’utilisation des actifs russes pour soutenir l’Ukraine, ce que souhaite Joe Biden, s’annoncent controversés : Paris et Berlin appellent à la prudence et craignent les marchés financiers. Le couple franco-allemand, fragilisé dans leurs pays respectifs, ne pourra pas ignorer l’ascension des « amis de Poutine ». Meloni sera aussi appelée à clarifier sa position sur la question des armes fournies à Kiev, une position plus frileuse que d’autres voix atlantistes. Quant à l’intelligence artificielle, thème mis en avant par l’Italie, la réunion devrait permettre d’avancer vers une conscience plus forte du défi qui s’impose, surtout en ce qui concerne le monde du travail. Un enjeu d’autant plus important que l’Italie et l’Europe ont du mal à concilier le rôle « régulateur » de l’UE avec les exigences d’une compétition systémique face aux technologies et industries chinoises mais aussi américaines. Une accélération devrait également s’observer sur les questions de sécurité alimentaire, notamment sur la question du transport de blé en mer Noire. Le défi, pour le G7, sera donc de surmonter l’impression que l’occident est entré dans une crise systémique, et aussi de voir au-delà des crises électorales en France et en Allemagne, sans oublier le Royaume-Uni. Enfin, il serait sans doute bon de considérer plus sérieusement les pays du Sud global invités au sommet, à commencer par l’Inde, pays stratégique notamment en ce qui concerne la sécurité maritime, mais aussi pour le commerce, avec l’IMEC, le corridor Inde-Moyen-Orient-Europe dans lequel les ports italiens sont particulièrement impliqués. L’Afrique pourrait aussi faire l’objet de discussions, surtout dans le domaine des énergies renouvelables qui est de plus en plus cher à Narendra Modi, mais aussi avec le Plan Mattei de Giorgia Meloni. La leader italienne peut se prévaloir de bonnes relations avec le géant indien, qui cherche à toujours plus se projeter économiquement. Une opportunité dont l’Italie, qui bénéficie d’un potentiel encourageant, pourrait profiter. » 

ARTICLE, il Messaggero : « La Présidente du Conseil est déjà dans les Pouilles : les tarifs douaniers et les actifs russes sur la table » : « La victoire de la droite aux européennes engrangée, Giorgia Meloni s’est d’emblée remise au travail, dans son rôle de présidente du G7. Elle est arrivée en avance dans les Pouilles afin de plancher sur les dossiers les plus brulants de la réunion à laquelle participeront les chefs d’Etat mais aussi le Pape François et une dizaine de leaders mondiaux, parmi lesquels Mohammed Bin Salman, Narendra Modi, ou Recep Tayyp Erdogan. Le village des Pouilles est déjà surprotégé, il le sera encore plus puisque 1 500 miliaires, auxquels le conseil des ministres a aussi conféré des pouvoirs policiers, seront déployés. Les sujets sont nombreux. Les dossiers économiques, comme la compétitivité face à la Chine et la libéralisation du marché dans l’Indopacifique, seront étudiés. Mais les réunions commenceront par les questions de la reconstruction de l’Ukraine et du soutien à Kiev. Les Sept renouvelleront en effet leur soutien à l’Ukraine, qu’il soit militaire ou économique. À cet égard, Giorgia Meloni a déclaré vouloir trouver une solution afin de sortir de l’impasse sur les actifs russes et le prêt de 50 milliards d’euros à l’Ukraine. La Présidente du conseil a aussi fortement voulu que soient évoqués les thèmes de l’immigration, de la nouvelle centralité du continent africain, et surtout de l’intelligence artificielle. Le risque est que cette opportunité, mal saisie, n’aboutisse à une énième déstabilisation du marché du travail. C’est aussi là que le Saint-Siège entend jouer un rôle : à travers la promotion d’une « algoréthique », c’est-à-dire d’une éthique appliquée aux algorithmes. Le Pape François interviendra en effet vendredi lors d’un discours visant à réguler et à donner un cadre éthique et culturel à l’intelligence artificielle. »

ARTICLE, La Stampa, « L’ancienne société Microtecnica devient française, le gouvernement italien renonce à son véto contre Safran. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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