Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/05/2024

"Arianna Meloni : "Voici comment Giorgia Meloni changera également l’Europe.""

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

M5S.jpg

Italie. Revue de presse. 

Les suites de l’enquête pour corruption visant le président de la région Ligurie Giovanni Toti font la une de plusieurs quotidiens : « Les nouvelles inculpations font vaciller le sort politique de Toti » (Corriere della Sera), « Santé publique, les financements illicites de Toti » (Repubblica), « La ligne de défense de Toti se fonde sur la transparence des fonds reçus » (Il Giornale). L'avancée de l'armée russe vers Kharkiv est aussi largement citée : « Moscou avance vers Kharkiv, Poutine révolutionne le ministère de la Défense » (Repubblica) « Moscou attaque et Poutine torpille le ministre de la défense » (Corriere, Messaggero). Enfin, une interview d’Antonio Tajani, vice-président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères et dirigeant de Forza Italia fait la une du Messaggero : « Il n'y a pas que le duel télévisé entre Meloni et Schlein, le temps de parole doit être reconnu à tous les dirigeants politiques ».  

Les JT couvrent essentiellement la guerre en Ukraine avec les frappes russes sur Kharkiv, le changement de ministre de la Défense en Russie, la situation au Proche-Orient et les tensions entre les gouvernements américain et israélien, ainsi que les débats autour de la réforme de la justice et les suites de l’enquête pour corruption visant le président de la région Ligurie. 

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Logroscino « L’association nationale des magistrats se défend ‘’nous ne sommes pas une corporation’’. Les critiques de Crosetto (Frères d’Italie) et les propos de Conte (M5S) suscitent un débat » : « A quelques semaines des élections européennes, la justice demeure toujours le terrain de bataille le plus dur. Nous assistons à un bras-de-fer où les partis s'affrontent et où le gouvernement fait de même à l’égard des magistrats. A l’issue du congrès de l'Association nationale des magistrats (ANM) qui s’est tenu à Palerme, les juges confirment leur opposition à la réforme prévoyant une séparation des carrières [entre magistrats du siège et du parquet, ndlr], tout en rejetant l'accusation de faire partie d’une caste et en revendiquant le droit de participer au débat sur la réforme sans être attaqués. Après le soutien exprimé par le Parti démocrate, l'ANM obtient aussi de celui du Mouvement 5 Etoiles, des Verts et de la Gauche. Au même moment, le ministre de la défense, Guido Crosetto, poids lourd de FdI, s’est exprimé contre les ‘’magistrats politisés’’ en ajoutant : ‘’Si maintenant un magistrat, à cause des opinions que j'ai exprimées, inventait quelque chose pour essayer de me nuire, ce serait un problème pour la démocratie’’. Le dirigeant du M5S Giuseppe Conte, invité hier à Palerme, a assuré son soutien aux magistrats dans leur bataille, en soulignant : 'le modèle italien sur les carrières des juges ne doit pas être modifié, je suis clairement contre cette réforme de la justice’'. Ensuite, abordant les réformes constitutionnelles de l’exécutif, Conte a critiqué un ‘’pacte scélérat’’, un « virage autoritaire qui présente des similitudes avec le projet de faire renaitre démocratiquement la P2 [loge occulte soupçonnée d’implication dans certains attentats pendant les années 70-80, ndlr.] ». Les magistrats, dans la motion approuvée par acclamation, soulignent aussi que ‘’ la séparation des carrières est inopérante pour garantir le statut impartial du juge, mais apparaît plutôt comme un instrument pour affaiblir le rôle du procureur et la fonction de contrôle de la légalité’’ ». Par ailleurs, on dénonce la tendance de la classe politique à chercher dans la vie privée des magistrats et dans leurs déclarations passées tout ce qui pourrait donner l’impression qu’ils ne sont pas neutres. Cette tendance ‘’pollue le débat et génère de la méfiance à l'égard de la justice’’ ».  

SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, « La réforme dite du ‘’premierato’’ plait à la moitié des Italiens, l’autonomie régionale différenciée seulement au Nord » : « L’opinion publique n’a pas vraiment évolué ces derniers mois concernant les deux réformes constitutionnelles proposées par la majorité au gouvernement, l’une sur l’élection directe du Président du Conseil, l’autre sur l’autonomie différenciée des régions. Dans les deux cas, les propositions divisent le pays presque en deux. L’élection directe du Président du Conseil est approuvée par 55% des citoyens, et l’autonomie différenciée par 45% des citoyens. On constate dans les deux cas une légère hausse d’un point par rapport à il y a deux mois. L’Italie reste donc divisée face à ces deux projets. Près de 9 électeurs sur 10 de la Ligue et plus de 8 électeurs sur 10 de Fratelli d’Italia et Forza Italia sont favorables à l’élection directe du Président du Conseil. Mais le taux d’opinions favorables est élevé également parmi les électeurs du parti Azione (70%) et des partis de la liste ‘’Etats-Unis d’Europe’’. A relever également que 58% de l’électorat du Mouvement 5 Etoiles se dit favorable à cette réforme, contre seulement 45% de l’électorat du PD et encore moins pour les électeurs de l’Alliance des Verts et de la Gauche. Cela fait écho à une tendance évidente de la politique italienne depuis des années, à savoir la ‘’personnalisation’’ de la politique, l’identification d’un parti ou d’institutions à une figure de proue. Dès les années 1990, les médias et en particulier la télévision, sous l’impulsion de Silvio Berlusconi et la création de son parti personnel ‘’Forza Italia’’, ont beaucoup alimenté le phénomène. L’autonomie régionale différenciée fait quant à elle l’objet d’opinions plus disparates sur le plan politique, les électeurs des partis de la majorité étant largement favorables (environ 75%) et ceux d’opposition nettement opposés, en particulier le Parti démocrate (seulement 35% d’avis favorables). Mais surtout, l’autonomie différenciée accentue les différences régionales et est donc plus populaire dans le Nord, caractérisé par un système économique et productif plus solide, et surtout au Nord-Est (70% se disent pour). Au contraire, le centre et le sud seraient plutôt désavantagés. C’est en tous cas la perception des citoyens. Il est intéressant de noter que le soutien à la réforme d’autonomie des régions est plus élevé au Sud (42%) que dans les régions du centre (autour de 30%), et ce malgré le rôle joué par l’Etat central qui est considérable dans ces régions et où la présence de l’Etat est plus forte qu’ailleurs. La volonté de dépasser l’image habituelle d’un ‘’sud périphérique’’ explique probablement en partie ce phénomène. Au Nord, la rhétorique autonomiste voire indépendantiste a toujours été bien ancrée historiquement. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-Président du Conseil, ministre des Affaires étrangères et coordinateur de Forza Italia, « Nous sommes prêts à modifier le décret au Parlement, il n’y a aucune dispute avec le ministre Giancarlo Giorgetti (Ligue) » : « Il n’y a jamais eu de dispute entre moi et le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti concernant le bonus pour la rénovation énergétique des bâtiments, dit ‘’Superbonus’’. Je veux seulement tirer les choses au clair car l’usage juridique ne prévoit pas la rétroactivité de telles mesures, or les propositions du Ministère de l’Economie seraient rétroactives alors que nous ne l’avions pas décidé ensemble. Le caractère rétroactif pour les six premiers mois de 2024, comme le souhaiterait le ministère de l’Economie, serait délétère pour la crédibilité des institutions. La Chambre a approuvé le report de deux ans de la taxe sur les boissons sucrées dite ‘’Sugar tax’’, avec l’avis favorable du gouvernement. Si le coût des boissons augmentait, les ventes diminueraient et il y aurait des licenciements. Cette proposition a été faite par surprise. Ce n’est pas bien et nous sommes défavorables à d’autres hausses des taxes. Après avoir discuté avec les entreprises, nous sommes prêts à en discuter au Parlement et à approuver certaines modifications au texte du ministère. Nous défendons les comptes publics, nous voulons nous accorder sur une stratégie d’ensemble et sur la méthode selon laquelle l’appliquer. Je ne défends aucun intérêt corporatiste, je défends l’emploi. L’affaire autour du président de la région Ligurie, Giovanni Toti, soulève la question d’un système de financement efficace des partis. Avant d’affirmer qu’une personne est coupable, il faut que cela ait été démontré par un tribunal. Quoi qu’il en soit, ce sera à Toti de décider s’il démissionne ou pas. Il serait par ailleurs plus opportun que des actions judiciaires d’une telle ampleur soient lancées avant la période de campagne électorale ou après les élections, y compris pour préserver l’image de la magistrature. Nous souhaitons une séparation des carrières dans le domaine de la justice, mais il n’y a pas d’urgence, la réforme sera menée sans propagande et sans précipitation. Pour cette campagne européenne, nous parlerons d’Europe, et pas seulement de questions qui n’ont rien à voir avec les décisions prises à Bruxelles. Je souhaite qu’une majorité de populaires, libéraux et conservateurs l’emportent, et cet objectif est à portée de main. Le rôle du PPE sera déterminant puisque les traités prévoient que le président de la Commission soit choisi sur la base du scrutin. L’Italie s’est abstenue à l’ONU sur la Palestine car dans le contexte de la présidence italienne du G7, l’Italie a le devoir de garder une position de grand équilibre or la majorité des pays du G7 n’a pas eu de position univoque, les Etats-Unis annonçaient un vote contraire, la France et le Japon un vote favorable et au final la majorité a décidé de s’abstenir. Nous avons maintenu une position médiane. »

ENTRETIEN, Il Giornale, d’Arianna Meloni, responsable du secrétariat de Fratelli d’Italia « Voici comment Giorgia Meloni changera également l’Europe » : « Nous voudrions que l'Europe soit au centre de l'Occident et que l'Italie soit au centre de l'Europe dans tous les processus décisionnels : du développement industriel à la défense commune, de la gestion des phénomènes migratoires à la PAC. Les prochaines élections sont une occasion extraordinaire pour changer l'ordre politique européen et de faire de l'Italie, de la fierté italienne, le pivot d'une nouvelle Europe. C'est pourquoi voter pour Giorgia et Fratelli d'Italia en juin prochain est fondamental pour donner plus de force et de poids à notre nation en Europe. Giorgia est estimée partout. Tout le monde la considère comme un exemple, comme un modèle. C’est parce qu’elle n'a jamais fait de compromis, elle est arrivée au gouvernement en disant ce qu'elle pense et en faisant ce qu'elle dit. Et cela caractérise aussi notre parti. Nous sommes une communauté humaine et politique qui a les pieds sur terre, qui défend des valeurs précises et qui a une vision claire et cohérente. Nous sommes pour une Europe des peuples où chacun peut sauvegarder ses caractéristiques sans devoir se trouver dans un rôle subalterne. Concernant la réforme du Premierato, elle offrira aux Italiens la garantie de voir leur volonté respectée. La souveraineté appartient au peuple et à travers cette réforme la souveraineté pourra être perfectionnée. C’est la raison pour laquelle je pense que cette réforme parviendra aussi à contrer le phénomène de l’abstention car elle changera le rapport entre les citoyens et la politique. Par ailleurs, si un pays se présente aux réunions européennes avec un président du Conseil qui change tous les ans, il est normal que personne en Europe ne considère ce pays comme sérieux et fiable’’ ».

Arianna Meloni.jpg

Arianna et Giorgia Meloni

ARTICLE, La Repubblica, de G. Riotta, « Biden pris entre deux feux » : « Est-ce la guerre en Ukraine, à Gaza, ou contre TikTok qui pèsera le plus dans l’affrontement entre Joe Biden et Donald Trump le 5 novembre prochain ? Il peut sembler absurde que les morts et les destructions aient autant de poids sur les élections américaines que les vidéos virales, mais 170 millions d’Américains utilisent TikTok, et pour 40% des jeunes vouloir l’interdire leur rend hostile le président actuel. À moins de six mois du vote, Biden paraît dans les cordes. Le retard tragique dans le vote du paquet d’aide à l’Ukraine a sûrement coûté l’offensive à Kharkiv, et comme l’affirme le professeur de stratégie John Nagl, Poutine ne veut pas négocier. Les bonnes nouvelles ne viennent donc pas de l’Est pour Joe Biden, pas plus qu’elles ne viennent du Proche Orient où les récentes tensions avec Benjamin Netanyahou au sujet des livraisons d’armes risquent de faire perdre le vote des juifs américains, des étudiants révoltés, et des communautés arabes. Bien que l’économie américaine aille à un train qui ferait envie aux Européens, tous les sondages soulignent la crainte des citoyens pour « le futur », une peur que doit affronter le président de 81 ans, jugé trop vieux et fragile par beaucoup pour guider les Etats-Unis contre Moscou, Pékin, et les Européens récalcitrants jusqu’en 2029.  « Il n’y a pas assez de monde pour soutenir une coalition pro-Biden, mais il y en a pour un coalition anti-Trump : Biden peut ne pas plaire, mais l’alternative est pire », affirme un consultant politique. Biden endosse donc la casquette du protectionniste : il s’oppose à TikTok, donne des gages aux syndicats, soutient le Made In Usa au détriment des Européens, ne compte pas faire de cadeaux à la Chine sur l’intelligence artificielle. Alors que l’Iran veut dominer sa région, et que la Corée du Nord, que Trump pensait avoir neutralisée, se tourne vers Moscou, Téhéran et Pékin, des « adversaires » selon le général des forces américaines en Europe, tout en regardant de près la situation à Taïwan pour pouvoir répliquer en Corée du Sud, les Etats-Unis veulent remettre en exergue les valeurs communes avec l’Europe : la démocratie, une société ouverte sur le monde, des principes à risque au XXIème siècle. Joe Biden a une tâche difficile : défendre l’Europe de l’Est et le Moyen Orient, empêcher la renaissance du fondamentalisme islamique au Sahel ainsi que l’enracinement des Chinois et des Russes, avec comme menace l’explosion des flux migratoires. Diplomatie, commerces, aide humanitaire : voici la sérénité qui doit permettre de contrebalancer les opérations militaires, sans quoi les foyers de conflits et les victimes innocentes se multiplieront. » 

ARTICLE, La Repubblica, de R. Castelletti, « Poutine décide d’un remaniement au Kremlin, son ami et parrain lorsqu’il était au KGB est lui aussi remplacé » : « Vladimir Poutine commence son cinquième mandat avec un remaniement en partie inattendu. D’après la Constitution, il était appelé à « proposer » un nouveau gouvernement à la Douma, l’assemblée russe, afin de donner un semblant de légitimité à cette institution. Si, dans les grandes lignes, il a privilégié la stabilité et la continuité, le sort de Sergueï Shoigu, désormais ex-ministre de la Défense, était encore incertain. Atteint depuis l’arrestation pour corruption de son vice-ministre le 23 avril dernier, il a été muté au conseil de sécurité, hiérarchiquement supérieur au ministère, ce qui montre qu’il ne s’agit pas d’une punition de la part du président russe. La plus grande surprise, c’est la nomination de Belousov pour le remplacer. Economiste de formation, il avait travaillé sur les réponses à donner aux sanctions internationales, ce qui lui a valu de nombreux compliments.  C’est un choix qui peut s’expliquer de deux façons : empêcher que le ministère n’interfère avec les décisions du chef des armées, c’est-à-dire Vladimir Poutine ; et permettre de combattre la corruption au sein de la Défense, un sujet important selon Dmitrij Peskov, porte-parole du Kremlin, qui a déclaré que c’était un moyen de s’assurer que les dépenses militaires restent en lien avec les intérêts du pays. Reste toutefois une inconnue : l’avenir de Nikolaj Patrushev, « l’homme le plus à craindre de Russie », un très proche de Poutine qui a grandi avec lui, est passé par le KGB, partage ses convictions et fait partie de l’élite russe passée par les services secrets, un homme à qui les services intérieurs et extérieurs doivent rendre des comptes.  Mais qu’adviendra-t-il de celui pour qui Poutine a fait passer « l’amendement Petrushev », lui permettant de conserver son poste de président du Conseil de sécurité après la limite d’âge de 70 ans ? Une première hypothèse veut qu’il soit promu directeur de l’administration présidentielle, ou bien d’un nouvel organisme majeur qui pourrait constituer une future porte de sortie pour le locataire du Kremlin. La deuxième soutient au contraire qu’il sera nommé à un poste moins important, par exemple dans une ambassade, ce qui serait une façon de se débarrasser du seul homme qui, non seulement, réussissait à dire « non » à Vladimir Poutine, mais aussi qui maintenait le lien avec les Etats-Unis, évitant l’escalade nucléaire.  Ce serait là un signe de la dérive napoléonienne du pouvoir russe, avec un président toujours plus seul aux commandes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.