09/05/2024
"Les aspects flous de l’enquête visant Toti."
Italie. Revue de presse.
La presse titre largement sur les suites de l’enquête pour corruption visant le président de la région Ligurie, Giovanni Toti : « L’affaire Toti secoue la coalition de droite » (Corriere della Sera), « La droite se divise sur l’affaire Toti » (Repubblica) « Toti dément l’existence de pots-de-vin : « je n’ai fait qu’exercer mes fonctions » » (La Stampa), « Les aspects flous de l’enquête visant Toti » (Giornale). La décision du Trésor d’étaler sur dix ans le remboursement des crédits liés au bonus pour la rénovation énergétique des bâtiments (superbonus) fait la une de certains quotidiens « Suberbonus : l’étau se resserre » (Sole 24 Ore), « Le superbonus sera étalé sur dix ans mais les banques critiquent le choix du Trésor » (Messaggero).
ARTICLE, Stampa, F. Amabile : « La droite campe sur ses positions en Ligurie, Meloni gagne du temps avant les élections » : « Suite à l’arrestation du président de la région Ligurie Giovanni Toti pour corruption, la majorité reste prudente. Les yeux sont rivés sur la Présidence du Conseil et la position que prendra Giorgia Meloni. Pour l’instant, celle-ci préfère attendre les développements de l’enquête et souligne qu’en réalité, le choix appartient à Giovanni Toti, qui n’a pas l’intention – pour l’instant – de démissionner. Si la droite est dans l’embarras, c’est aussi parce que la démission de Toti poserait la question de son remplacement, ce pour quoi elle n’a qu’assez peu de pistes. On comprend donc mieux le communiqué conjoint de la coalition de droite, qui souligne que « les événements qui ont impliqué la présidence de la région ne doivent pas effacer l’engagement et le travail de la majorité pour la région ». Salvini lance une question rhétorique « désormais, n’importe quelle ouverture d’enquête ou convocation devant la justice devrait pousser un maire ou un fonctionnaire à la démission ? ». Le Mouvement 5 Etoiles en revanche réclame la démission du conseil régional et la tenue de nouvelles élections. Selon le responsable régional de la Ligurie au sein du parti, Fabio Tosi, « On ne peut pas faire comme si de rien n’était. Ce serait un outrage à la démocratie ». L’ex adversaire de G. Toti à la présidence de région, Ferrucio Sansa, déclare quant à lui que « sans Toti, la droite ligure ne saurait plus quoi faire ». Enfin, le Parti Démocrate se divise sur la question. L’appel à la démission de Toti par Sergio Cofferati fait rire jaune Raffaella Paita, responsable locale du PD : « Si Toti est devenu président de région, c’est grâce à Cofferati qui s’est déclaré candidat bien qu’il ait perdu les primaires. Aujourd’hui, Cofferati accuse Toti mais défend Emiliano [président de la région des Pouilles, accusé de corruption] : c’est un double standard »».
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « La réforme du « premierato » et l’opposition » : « Dans la confusion de la campagne électorale, la réforme constitutionnelle dite du « premierato » visant à conférer davantage de pouvoir au Président du Conseil, est à nouveau présentée par la Présidente du Conseil comme ‘’la mère de toute les réformes’’. Le projet électoral comporte trois axes : l’élection directe du Président du Conseil, l’autonomie régionale différenciée (qui n’implique pas une révision de la Constitution) et la séparation des carrières des magistrats et d’autres nouveautés en matière de justice. Chaque parti de la majorité a sa propre réforme-phare mais les délais pour leur adoption ne sont pas prévisibles. Ceux qui disent que ces réformes, actuellement examinées par le Parlement, représentent toutes des armes électorales n’ont pas tout à fait raison. Certes, à un mois des élections européennes, tout est bon dans la compétition en vue de l’un des rendez-vous électoraux les plus importants de cette décennie. Toutefois, les réformes de la droite sont bien plus ambitieuses : elles visent à créer une architecture générale basée sur la ‘’stabilité’’. Lors du l’échange qui s’est tenu hier à la Chambre, Meloni a dit être ouverte au dialogue avec les oppositions afin d’améliorer le texte. Elle est toutefois restée vague sur l’aspect le plus crucial : la loi électorale selon laquelle les Italiens devront élire leur Président du Conseil. Un aspect majeur, qui peut faire la différence entre une mauvaise réforme et une modification constitutionnelle pouvant donner lieu à une amélioration du texte déposé au Parlement. Quant aux partis d’opposition, il y a deux lignes. Celle d’un refus net à tout (premierato, autonomie régionale, réforme de la justice) et celle du dialogue afin d’obtenir des modifications sensibles. Elly Schlein (PD), Giuseppe Conte (M5S) et les autres partis de gauche ont déjà choisi : ils manifesteront tous le 2 juin lors de la fête de la République, à une semaine des élections européennes, pour dire « non » aux réformes. Il s’agit d’une épreuve de force qui se résoudra au Parlement, au nom de la défense de la démocratie et contre le néofascisme. La voie est tracée et l’objectif est de remporter une victoire écrasante au référendum. C’est aussi, somme tout, la stratégie que Meloni veut tenter : se montrer disponible au dialogue, miser sur l’intransigeance de la gauche pour ensuite la critiquer d’être figée dans sa posture conservatrice, et jouer son va-tout avec le référendum confirmatif. Les sondages nous disent qu’une courte majorité d’Italiens seraient favorables au « premierato ». Cela ne veut pas dire grand-chose car nous sommes au début d’un processus parlementaire qui durera un an et où les positions pourront changer. Toutefois, la droite n’est pas donnée perdante et cela devrait faire réfléchir certains réformateurs du centre-gauche souhaitant modifier le « Premierato » de Meloni en demandant d’introduire un second tour dans la loi électorale. Il sera désormais plus facile de repérer ceux qui veulent le dialogue et ceux qui, au contraire, misent sur le bras-de-fer. »
ARTICLE, Messaggero, de G. Carini, « Elly Schlein appelle au rassemblement : ‘’manifestons le 2 juin’’ » : « ‘’Le 2 juin [jour de la fête de la République italienne] nous serons mobilisés à Rome pour la Constitution, pour l’Europe fédérale, contre la réforme du rôle du Président du Conseil et contre l’autonomie régionale différenciée’’ c’est le défi (à nouveau) lancé par Elly Schlein à Giorgia Meloni. La secrétaire du Parti démocrate appelle les siens à ‘’faire barrage de leurs corps’’ contre une réforme accusée de ‘’bouleverser le cadre de la Constitution’’. Elle déplore un ‘’troc sordide’’ au sein du gouvernement afin de le ‘’maintenir sur pied’’ et accuse le gouvernement de n’avoir ‘’jamais voulu le dialogue’’ avec les oppositions. Elly Schlein se trouve à Rome pour présenter la candidature de Nicola Zingaretti [ancien secrétaire du PD et président du Latium] aux européennes. Elle évoque des listes empreintes d’ ‘’ouverture à la société civile et aux forces du parti’’. La joute à distance avec Giorgia Meloni se poursuit y compris sur l’avenir de l’Union européenne, l’accusant de ‘’réduire le programme électoral à un simple prénom [celui de Giorgia Meloni]’’ là où il y a besoin de ‘’poids politique et de vision’’. Outre les réformes institutionnelles, elle revient sur l’éducation et la santé : ‘’[le gouvernement] a choisi de démanteler l’école publique qui représente pour nous un ascenseur social’’. Elly Schlein demande une réforme de la nationalité ‘’puisque 70% des élèves étrangers naissent en Italie’’. Elle apostrophe G. Meloni qui ne lui a ‘’jamais répondu sur la proposition d’un congé parental de 5 mois pour les deux parents, comme cela a été fait en Espagne et comme c’est en train d’être fait en France’’. Elle appelle une nouvelle fois à une bataille commune avec les oppositions pour la santé. L’autre point de convergence passé avec les oppositions et de désaccord avec le gouvernement est le salaire minimum : ‘’moins de 9€ de l’heure c’est de l’exploitation’’ dénonce la secrétaire démocrate. Elle s’adresse aux jeunes en particulier et appelle à abolir les stages non-rémunérés, rappelant les propositions faites en Europe par les Socialistes sur ces questions. Elle tente de concilier défense du Green Deal, des entreprises et des agriculteurs, et pointe les contradictions du gouvernement sur le Next Generation Eu. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, « Un partenariat plus étroit entre l’Italie et l’Afrique » : « En ouvrant le forum de dialogue entrepreneurial Italie-Afrique, le ministre des Affaires Etrangères Antonio Tajani (Forza Italia) a souligné que ‘’l’Afrique représente une priorité stratégique du gouvernement italien et du ministère. L’intérêt des pays et des entreprises est un élément fondamental qui laisse présager de bons résultats aujourd’hui. Je crois depuis toujours en cette relation privilégiée et je suis persuadé que nous sommes les interlocuteurs naturels de l’Afrique’’. »
ARTICLE, Corriere della sera, M. Galluzzo : « Stoltenberg rencontre Meloni. Rappel sur les dépenses militaires, engagement en Méditerranée : entretien au Palais Chigi, entre éloges et remontrances sur les « dépenses communes » » : « Giorgia Meloni a demandé à l’OTAN de s’engager davantage en mer Méditerranée. Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l’OTAN en visite à Rome, a demandé en retour à l’Italie de contribuer davantage aux dépenses militaires de l’Alliance atlantique. Le gouvernement continue de porter une grande attention à la situation en Méditerranée. Caractérisée par l’arrivée de nouveaux acteurs, comme la Russie, qui gênent la stratégie italienne, notamment en ce qui concerne le plan Mattei pour l’Afrique, la Méditerranée est un enjeu majeur pour le gouvernement qui déclare que « l’Italie espère que Washington pourra adopter des décisions concrètes qui répondent aux spécificités des enjeux que connaissent les pays du Sud de l’Otan ». Stoltenberg en a aussi profité pour louer « le soutien italien à l’Ukraine, notamment la livraison du système de défense aérienne Samp-T », prévue par le prochain paquet d’aide militaire, ainsi que la participation de soldats italiens aux opérations de l’OTAN en Bulgarie, en Hongrie, en Lettonie ou dans les pays Baltes. Des compliments qui n’ont pas empêché Stoltenberg de rappeler à l’Italie qu’elle doit s’efforcer d’atteindre l’objectif des 2% du PIB alloués au secteur de la Défense, un seuil difficilement atteignable en l’état actuel des comptes publics. Hier le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani (Forza Italia) a répété face aux critiques des oppositions que « notre position consiste à défendre l’indépendance territoriale de l’Ukraine, mais nous ne sommes pas en guerre avec la Russie ». Ce à quoi il a ajouté que « aucune de nos armes ne peut être utilisée au-delà de la frontière ukrainienne ». Pour finir, hier matin l’assemblée a voté la résolution du gouvernement autorisant la poursuite des opérations militaires internationales, qui inclue aussi l’entraînement de militaires ukrainiens sur le sol européen. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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