Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/04/2024

"Approbation d’un budget "léger" sans objectifs chiffrés."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse. 

L’explosion dans la centrale hydroélectrique de Camugnano (Emilie-Romagne) ayant fait plusieurs victimes fait la une : « Le drame de la centrale hydroélectrique » (Corriere della Sera, Messaggero), « Le test mortel » (Repubblica) « Brûlés vifs à trente mètres de profondeur sous le lac » (Stampa). L’adoption du Document d’économie et de finances (DEF) marqué par l’absence d’objectifs chiffrés et une hausse du déficit jusqu’en 2026 est aussi citée : « Approbation d’un budget « léger » sans objectifs chiffrés » (Corriere), « Le DEF prévoit un déficit en hausse pendant trois ans » (Sole 24 Ore, Avvenire), « DEF, le gouvernement cherche 20 milliards » (Stampa). 

ARTICLE, La Stampa, F. Olivo « Réforme institutionnelle : le Président du Conseil aura plus de pouvoirs pour dissoudre les Chambres » : « Est-ce qu’en changeant un seul mot, on peut changer le destin de la réforme dite du « Premierato » ? C’est ce que semble croire Fratelli d’Italia. La commission pour les affaires constitutionnelles du Sénat a adopté un amendement présenté par Sinistra Italiana e Verdi, qui modifie le texte de l’exécutif en cas de crise du gouvernement. Le texte initial prévoyait que le président du Conseil pouvait dissoudre les Chambres « en cas de démission volontaire ». Or, l’amendement élimine justement cet adjectif, « volontaire », ce qui limite au maximum la possibilité de remplacer le président du Conseil par un autre parlementaire. Cet amendement, proposé par l’opposition, suscite paradoxalement une grande satisfaction au Palais Chigi qui voit maintenant la réforme ressembler davantage à son objectif initial. « En cas de démission volontaire du président du Conseil élu, après information du parlement, il peut proposer sous sept jours la dissolution des chambres au président de la Republique, qui l’exécute" peut-on lire dans le texte d’origine. Selon les « méloniens », cette nouvelle formulation permet de renforcer la condition du « simul simul », soit le fait que la chute du chef du gouvernement coïncide avec la fin de la mandature. Derrière ce qui ressemble à un détail technique, il y a en réalité un enjeu très politique et notamment lié aux pouvoirs du président de la République, dont le rôle perd en importance. Ce point avait aussi fait l’objet d’un bras-de-fer entre Fdi et la Ligue : cette dernière voulait sauvegarder le pouvoir du Parlement de faire tomber le chef du gouvernement, sans craindre de perdre ses sièges. L’accord trouvé au sein de la majorité prévoyait donc une limite, le fait que la démission soit volontaire. D’après AVS, le PD et le reste de l’opposition, qui ont non seulement présenté mais aussi voté l’amendement, cela servira à faire lumière sur un projet de réforme déjà qualifié de ‘’largement insuffisant’’. S’agit-il d’un cadeau fait par les oppositions à la majorité ? Selon Peppe De Cristofaro, sénateur d’AVS qui a présenté l’amendement, cela n’est pas du tout vrai : ‘’nous avons simplifié un texte qui était un véritable imbroglio’’. Toutefois, l’amendement a été voté à l’unanimité, une décision qui a pris de court les oppositions qui comptaient sur le vote contre de la Ligue. En réalité, la Ligue est toute concentrée sur la réforme de l’autonomie régionale différenciée, qui arrive en lecture finale à la Chambre. La règle imposée par Meloni est bien connue par Salvini : les deux réformes doivent avancer en parallèle. Autant éviter les faux pas au Sénat. » 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures, par F. Basso, « Le [nouveau Pacte sur la migration et l’asile] est un accord-clef, si le Parlement européen ne vote pas en faveur, nous nous retrouverons tous en difficulté » : « Les pays membres ont hâte de lancer la mise en œuvre du nouveau Pacte. Certains pays ont déjà mis en place le criblage prévu par la législation, comme par exemple les îles Canaries, et d’autres appliquent déjà plus ou moins les procédures à la frontière, comme l’Italie et la Bulgarie. Je pense que le pacte sera mis en application avant les deux années prévues. Sous la prochaine législature, le taux de rapatriements devrait doubler (il est actuellement d’environ 22%). A l’issue du mandat actuel, nous sommes bien mieux préparés, les pays membres travaillent mieux sur ce volet et la coopération avec les pays tiers est meilleure. Les rapatriements plus rapides sont aussi plus faciles, car plus longtemps on reste sur le territoire européen, plus le rapatriement est difficile. Désormais, avec le Pacte, les personnes concernées ne pourront plus tomber dans une zone grise : si la demande d’asile n’aboutit pas, il y aura automatiquement une demande de rapatriement. Nous envoyons ainsi un message clair : si vous n’avez pas besoin d’une protection internationale, vous ne devriez pas rentrer de manière clandestine sur le territoire européen. Nous investissons plutôt sur les voies légales, qui restent formellement extérieures au Pacte. Des milliers de personnes perdent la vie en Méditerranée et cela ne peut pas continuer. Nous établissons des partenariats afin d’accueillir les talents. Avec le nouveau Pacte, les mineurs non-accompagnés et les personnes vulnérables seront mieux protégés. Il y aura un mécanisme de contrôle indépendant pour assurer le respect des droits fondamentaux lors des contrôles aux frontières. Il y aura un plafond pour éviter la surpopulation des centres d’accueil. L’immigration légale reste une compétence des Etats mais nous pouvons faire plus en tant qu’Union européenne. Les élections européennes sont imminentes et les différentes forces politiques cherchent à se distinguer sur ces sujets, toutefois avec ce Pacte nous avons soustrait à l’extrême-droite plusieurs de leurs sujets de prédilection. Mais si le Parlement européen n’approuve pas le nouveau Pacte aujourd’hui, nous nous retrouverons tous en difficulté. Durant ces cinq dernières années nous avons construit la confiance, mené les négociations, trouvé un accord autour d’une proposition équilibrée et obtenu le soutien des forces politiques et des différents pays : c’est le bon moment. » 

ARTICLE, Repubblica, de G. Di Feo, « L’appel de l’Ukraine à Meloni : nous avons besoin de plus de missiles Patriot et Samp-T pour mettre fin aux attaques sur nos villes » : Du point de vue ukrainien, le raisonnement est à la fois simple et dramatique : leurs faiblesses se trouvent dans leurs faibles moyens de défense qui permettent aux Russes de détruire des centrales électriques et de raser des villes entières. Des dizaines de civils sont tués chaque jour tandis que les arsenaux européens comptent des centaines de missiles terrestres et aériens en réserve : des armes qui pourraient sauver de nombreuses vies et arrêter l'escalade de Moscou. C'est pourquoi l'Ukraine a demandé à Giorgia Meloni, en tant que présidente du G7, de porter cette demande urgente d'un don immédiat d’armes nécessaires pour protéger la population des raids aériens. Les demandes de Kiev ont été présentées hier à Rome par une délégation d’ONG comprenant le Center of Ukrainian Victory et le New Europe Center. Il y a deux jours, l’Ukraine a lancé le même appel à Paris, en s’adressant au gouvernement de Macron et aujourd’hui, ils feront de même à la Chancellerie de Berlin : une tournée qui ressemble à un pèlerinage, pour tenter de soutenir la résistance ukrainienne à un moment particulièrement difficile de la guerre. Les besoins le plus urgents sont les missiles pour les systèmes Patriot, dont les réserves de munitions s’épuisent depuis la suspension de l’aide américaine. « L'Occident possède 100 batteries Patriot - a déclaré hier le haut représentant de l'UE Josep Borrell - il serait inconcevable de ne pas en donner 7 à Kiev : il y a un nombre limité de batteries, mais là, le besoin est désespéré ». Les représentants des ONG ont également adressé une demande ciblée à Meloni et Macron : obtenir une seconde batterie de missiles Samp-T, plus moderne que les Patriot. L'Italie et la France en ont déjà donné une, avec des radars et des lanceurs provenant des deux armées : le système est actif depuis un an et ses résultats sont considérables. Aujourd’hui, c’est le transfert de celui qui est déployé en Roumanie qui est demandé aux Français pour protéger la frontière orientale de l’OTAN. Le raisonnement ukrainien est le suivant : « c’est en Ukraine que se joue l'avenir de la sécurité ; si Poutine gagne, c'est toute l'Alliance atlantique qui sera directement menacée ». Les gouvernements et les principaux Etats occidentaux hésitent toutefois à céder d'autres systèmes anti-aériens. Et ce, pour deux raisons. Premièrement, ils en possèdent peu car personne n’avait craint ces dernières années des attaques aériennes, et il faut trois à cinq ans pour en fabriquer de nouveaux. De plus, les coûts sont astronomiques : aujourd’hui, l’achat d’un seul missile Patriot coûte plus de 5 millions d’euros, idem pour le Samp-T. Une batterie complète pour un radar dépasse les 300 millions. Pour le moment donc les capitales européennes sont disposées à fournir uniquement des missiles anciens, destinés à la casse et d’une fiabilité limitée. Le gouvernement de Meloni, qui soutient l'Ukraine qu'avec des armes défensives, continue de lui donner des Aspides « au rebut » de l'armée de terre et de l'armée de l'air. Les Espagnols donnent pour leur part des Hawks, tout aussi anciens. Mais ces dons, peu nombreux et anciens n’ont pas de quoi inquiéter Poutine et ses troupes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.