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09/04/2024

"Discussion de plusieurs mesures financières."

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Italie. Revue de presse. 

Le conseil des ministres aujourd’hui où la discussion de plusieurs mesures financières est prévue, relatives à la loi de finances, au PNRR et aux droits de succession, fait la une de plusieurs quotidiens : « Le gouvernement à l'épreuve des comptes » (Corriere della Sera), « Giorgetti et la loi de finances à l'aveuglette : "nous attendons les règles européennes » (Stampa), « PNRR, Giorgetti demande un report des échéances » (Messaggero), « Les donations et les successions seront plus simples » (Sole 24 Ore, Giornale). La crise au Proche-Orient fait aussi la une : « Israël met Rafah dans son viseur, les universités italiennes dans le chaos » (Avvenire), « Retour à Khan Younès où l’avenir de Gaza est mort » (Repubblica). Enfin, l’éclipse solaire en Amérique et le texte du Saint-Siège condamnant l’avortement et la GPA sont aussi cités. 

COULISSES, Corriere della Sera, de F. Fubini, « Le déficit italien devrait se situer en 4,3 et 4,8% de PIB, mais ce sont les mesures et les aides exceptionnelles de l’Etat qui pèseront le plus dans la balance » : « Si le gouvernement confirme le choix de ne publier que les chiffres sur les tendances des comptes publics -et non ses objectifs- dans son Document d’économie et de finances (DEF), ce sera un fait assez exceptionnel, puisque cela n’est arrivé que deux fois depuis que l’euro et le Pacte de Stabilité existent. Mais dans les deux cas – sous Paolo Gentiloni en 2018 et Mario Draghi en 2022- il s’agissait de gouvernements démissionnaires suite à des élections qui avaient complètement renversé le cadre politique. Dans le cas actuel, il s’agit d’un gouvernement bien installé, ayant encore trois ans et demi devant lui. Si c’est confirmé, le Document d’économie et de finances présenterait des trajectoires en partie semblables à celles présentées il y a six mois. Les observateurs des autres capitales européennes et les marchés commenceraient à la minute même à se demander comment interpréter les chiffres publiés officiellement par Rome. Il sera évident que le Document d’économie et de finances présenté aujourd’hui en Conseil des ministres ressemble à plusieurs égards à la Note de mise à jour du Document d’économie et de finances (NADEF) approuvée à l’automne dernier par le même gouvernement, notamment concernant la trajectoire du déficit public, ce qui suppose donc que cette année et celles à venir, aucune des lois ayant un impact sur les finances publiques ne changeraient. Sur la base de cette note, le déficit se situerait donc autour des 4,3% de PIB cette année,  3,4% l’année prochaine et 3,1% en 2026. Des niveaux somme toute contenus et en baisse, surtout par rapport au 8% de déficit en 2023 et les années précédentes. Aujourd’hui, les chiffres devraient être semblables à ceux de septembre, probablement légèrement supérieurs, entre 4,3 et 4,7% de déficit pour 2024. Il faut donc comprendre ce qu’implique véritablement une trajectoire budgétaire à législature inchangée aujourd’hui en Italie. La Loi de Finances actuellement en vigueur pour 2024, et donc liée au déficit pour cette année, contient en effet une série de mesures et d’aides fiscales aux familles, aux entreprises et aux ménages qui, sur le plan légal, arriveront échéance à partir de décembre prochain. Autant de mesures exceptionnelles qui ont une couverture financière seulement pour cette année et dont l’impact sur le déficit devrait disparaitre en 2025. Un Document d’économie et de finances ne présentant que les chiffres et les tendances sans changement de législation élimine ainsi l’impact sur le déficit et sur la dette de toutes les mesures en vigueur seulement pour 2024. Le gouvernement s’est pourtant engagé politiquement à les reconduire en 2025. Or l’ancien président du bureau parlementaire chargé du budget estime ces mesures à 19 milliards d’euros, soit près d’1% de déficit en plus par rapport au PIB. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, G. Trovati « Giorgetti (Ligue), demande à revoir l’échéance de 2026 pour le PNRR » : « Lors de son intervention au forum « Selecting Italy 2024 » de Trieste, le ministre de l’Economie a parlé sans détour des inconnues du PNRR : ‘’cette obligation de terminer tout d’ici juin 2026 ne va pas exactement dans le sens de l’efficacité des interventions. Je le dis de manière sereine, je souhaite qu’il y ait une réflexion sur ce point car, si les pressions pour faire vite sont légitimes, il faut aussi faire bien’’. Pour G. Giorgetti, le PNRR reste ‘’une occasion unique pour l’Italie’’ mais il devrait toutefois faire l’objet de réflexions quant aux modalités de réalisation des projets. Parmi les points à revoir, on retrouve ce que Giorgetti qualifie de « tabou » soit, la date butoir :  ‘’un terme qu’on me suggère de ne pas prononcer’’. Or, le ministre décide d’en parler clairement, demandant ouvertement une réflexion sur le calendrier, qui serait justifiée par les chocs de l’inflation et des guerres : ‘’nous avons perdu des années pour des raisons qui vont au-delà des responsabilités relevant des gouvernements ou des Etats, non ne pouvons plus l’ignorer’’. A vrai dire, ce « tabou » de la date avait souvent été évoqué lors des différentes réunions ministérielles, mais toujours de manière sous-jacente. C’est aussi le cas à Bruxelles, malgré les discours publics où on le mentionne uniquement pour s’assurer que le terme de 2026 ne sera pas modifié, comme l’a répété le vice-président de la Commission Dombrovskis. Giorgetti ajoute :‘’les transitions numérique et écologique nécessitent l’intervention du secteur public en même temps que les capitaux privés’’. Il cite alors le rapport sur la compétitivité de Mario Draghi qui met en lumière ‘’les difficultés du marché des capitaux, et le décalage important entre les objectifs d’investissements demandés par ces transitions et la capacité effective de mobiliser des capitaux privés’’ en Europe. » 

SONDAGE, Messaggero, de M. Ajello, « Le Parti démocrate et le Mouvement 5 Etoiles n’ont jamais été aussi proches dans les sondages, et Giuseppe Conte rêve de dépasser le PD aux européennes » : « On assiste jusqu’à présent à une lutte dure et téméraire de Giuseppe Conte contre la secrétaire démocrate Elly Schlein. Une stratégie qui, d’après les sondages, s’avère payante. D’après la dernière étude d’Euromedia, les démocrates italiens ne remporteraient qu’un siège de plus que les 5 Etoiles à Bruxelles et à Strasbourg, et la distance entre les deux partis se réduit de plus en plus : le Parti démocrate obtiendrait 19,3% des voix et le M5S 17,5%. D’ici le 9 juin, le leader 5 Etoiles fera tout pour dépasser le PD, et il est même prêt à retirer son conseiller régional de la présidence des Pouilles, région dirigée par l’élu du PD Michele Emiliano. Des membres du Parti démocrate affirment que Conte aurait promis à certains téno.rs du parti, dont Dario Franceschini [ancien ministre de la Culture sous Conte et Draghi], qu’après la compétition sans pitié dans le cadre des européennes, il y aurait un ‘’pacte de non-agression’’ avec E. Schlein pour la construction d’une coalition contre la droite en vue des législatives de 2027. Mais l’entourage de la secrétaire démocrate ne sait pas s’il faut croire à ses bonnes intentions. Il semble que Conte veuille dépasser le PD, faire aussi bien ou en tous cas ne pas être à plus de deux ou trois points derrière aux Européennes, en misant sur la rhétorique 5 Etoiles de fidélité à ses idées et de refus du compromis, et en promouvant les mesures de la gauche sur le salaire minimum et les embauches dans le secteur de la santé publique. Après quoi, il devrait tenter de s’imposer comme le leader du front unitaire progressiste et comme le candidat symbole de l’unité démocrate-5 Etoiles comme lors des élections en Sardaigne. Le PD s’inquiète car Conte oriente toute sa campagne de façon à soustraire des voix au PD. Il mise en outre sur des thèmes comme la précarité des jeunes au Sud et le pacifisme sur le plan international, ce qui fonctionne bien actuellement. Sur ces sujets, les démocrates semblent tentés de suivre avec difficulté. Les détracteurs de Conte lui reprochent de jouer sur deux tableaux : d’un côté il veut être libre de ses mouvements et pouvoir attaquer le PD s’il le souhaite, d’un autre il veut préserver la possibilité d’un rapprochement avec E. Schlein après juin. Si son comportement pourrait pousser le PD à renouer le dialogue avec l’aire centriste de Calenda et Renzi (ou avec l’un des deux, au regard de la bataille qu’ils se mènent), Schlein n’y semble toutefois pas encline. La Présidence du Conseil reste l’obsession de Conte, pour laquelle il s’estime bien mieux armé qu’Elly Schlein, invoquant sans cesse sa gouvernance à l’époque du Covid et la conquête des 209 milliards du PNRR. »

(Traduction : ambassade de France à Rome) 

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