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18/03/2024

"Le déplacement de Giorgia Meloni et d'Ursula von der Leyen au Caire a permis de conclure un accord UE-Egypte."

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Italie. Revue de presse.

La réélection de Vladimir Poutine à l'élection présidentielle en Russie fait la une de plusieurs quotidiens : « Poutine, un plébiscite et des protestations » (Corriere della sera), « Russie, un vote qui sacre le « tsar » » (Repubblica), « La farce de Poutine : 88% des suffrages malgré les protestations » (Giornale), « Poutine, président jusqu’en 2030 » (Messaggero). Le déplacement de Giorgia Meloni et de Ursula von der Leyen au Caire avec d'autres chefs de gouvernement européens (Grèce, Chypre, Autriche, Belgique), qui a permis de conclure un accord UE-Egypte et un accord bilatéral dans le cadre du « Plan Mattei »  est aussi en Une : « Egypte, un accord sur les migrants » (Messaggero), « Sept milliards à al-Sissi, Meloni oublie l’affaire Regeni » (Stampa), « Pacte Italie-Egypte contre l’invasion de migrants » (Giornale). 

ARTICLE, La Repubblica, T. Ciriaco « Le pari d'Ursula isole la Première ministre en Europe. Le dilemme Draghi. » : Les élections politiques à peine gagnées, et même avant la naissance du gouvernement actuel, l’idéologue de Meloni, Giovanbattista Fazzolari (Frères d’Italie), rêvait déjà de faire de l'Italie l'avant-poste atlantiste de l'Europe occidentale. La photo prise avant-hier où l’on voit Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Donald Tusk a renvoyé une image bien différente : c'est la Pologne qui remplace l'Italie, lui arrachant le troisième siège dans l'attelage de tête de l’Union. C’est de ce triangle que le nouveau Président de la Commission devrait émerger. Voilà pourquoi Giorgia Meloni est actuellement en difficulté et s’interroge : combien de temps encore faudra-t-il continuer à soutenir la candidature d'Ursula von der Leyen (de plus en plus impopulaire) ? Combien de temps encore faudra-t-il faire le tour des régimes méditerranéens et des sultanats en leur promettant des ressources en échange d'une réduction des flux migratoires, comme hier au Caire ? Si elle veut sortir de cette impasse, elle doit imaginer des options alternatives, chez elle et à Bruxelles. On y réfléchit depuis un certain temps au palais Chigi, autour de l'option d'abandonner la « route d’Ursula » pour envisager un scénario plus complexe, mais potentiellement capable de bouleverser l'équilibre européen : la candidature de Mario Draghi. Cette photo à trois a révélé une dynamique susceptible d'isoler Rome à partir du mois de juin. Le libéral Macron, le socialiste Scholz et le populaire Tusk représentent une épine dans le pied pour la « majorité Ursula », même sans Ursula. A cela s’ajoutent les incertitudes sur l’issue des présidentielles américaines. Aucun des trois leaders n’est très fort dans son propre pays, et les résultats des élections risquent d'aggraver leurs difficultés. Néanmoins ils représentent les familles européennes les plus enracinées. La Pologne est certes le cinquième pays le plus peuplé, mais devient la véritable puissance militaire émergente du continent. Elle est le premier rempart à l'Est face à la menace russe. C’est pour cela que Macron a favorisé un format à trois et que l’Élysée a désormais fait de la résistance à Poutine une priorité, allant même jusqu'à émettre l'hypothèse d’envoyer des troupes européennes sur le sol ukrainien. Meloni et Von Der Leyen dépensent leur énergie principalement sur un autre terrain et se concentrent davantage sur le blocage des flux migratoires que sur la question de Kiev. Elles mettent en avant les questions migratoires parce qu'elles les considèrent comme pouvant accélérer une éventuelle association de la droite entre le Ppe et les conservateurs. Mais le pari est risqué, car au PPE la défiance envers Ursula s'est manifestée lors du dernier congrès du parti, qu’elle n’est pas aimée à Paris et que la défaite du conservateur Mateusz Morawiecki aux élections législatives polonaises a privé Meloni comme Von der Leyen d’un atout majeur dans la tentative de rapprochement entre PPE et conservateurs. L’option Draghi – ses avantages et ses inconvénients- est donc étudiée de près à Chigi.  Elle aurait l'avantage d'être appréciée par Macron, comme l'avait révélé le premier notre journal. Et cela s’inscrirait dans le sillon atlantique, un positionnement que Meloni continue de privilégier comme l’a montré aussi la nomination d'Elisabetta Belloni comme sherpa du G7. En faisant ce choix, Meloni stériliserait la stratégie de Matteo Salvini : il serait difficile pour lui d'expliquer son hostilité à une personnalité qui a dirigé un gouvernement dont son parti était membre il y a deux ans. »

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Giovanbattista Fazzolari

SONDAGE, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Les Italiens et les migrants : « une source d’inquiétude mais pas tant sur la question de l’emploi’’ » : « Selon un sondage récent, les migrants continueraient de représenter une source d’inquiétude pour les Italiens, et ce malgré les efforts du gouvernement pour gérer les flux migratoires, comme avec l’accord entre l’Albanie et l’Italie (qui n’a pas été approuvé par la Cour européenne). Les traversées de la Méditerranée se poursuivent, puisque les conditions de vie et la situation dans les pays de départ restent inchangées. Ainsi, l’inquiétude suscitée par les migrants parmi la population italienne continue de croître, atteignant ces derniers mois un niveau qui n’avait pas été aussi élevé depuis 2007. En parallèle, leur ‘’visibilité médiatique’’ a également augmenté, d’après l’association ‘’Carta di Roma’’. La crainte des immigrés apparait clairement liée aux échéances électorales en cours et à venir [élections régionales et élections européennes]. Matteo Salvini s’est par exemple affirmé en faisant de la peur des immigrés l’un des principaux arguments de sa ‘’campagne permanente’’, avec une pause lors de la pandémie de Covid et l’irruption d’autres peurs. Des régions constituant traditionnellement d’importants bassins électoraux pour la Ligue ont été durement touchées par l’épidémie (nord et nord-est de la Péninsule notamment). Il y a ensuite eu la guerre en Ukraine, puis la crise au Proche-Orient. D’après le ministère italien de l’Intérieur, les arrivées clandestines ont sensiblement augmenté ces deux dernières années. En 2023, les migrants ont regagné de l’espace médiatique sans toutefois retrouver l’attention politique du milieu de la décennie précédente. D’après le récent ‘’Rapport de l’Observatoire européen sur la sécurité’’ de Demos-Unipolis, seulement 6% des Italiens considèrent les migrants comme le problème ‘’prioritaire’’. Cela tient en partie au changement de paysage politique, avec l’arrivée au pouvoir de la Ligue et d’autres partis de centre-droit. Si leur électorat exprime un niveau d’inquiétude élevé concernant les migrants (66% considèrent qu’ils constituent une menace pour l’ordre public et la sécurité des personnes), c’est un thème délicat à manier lorsque l’on est au pouvoir, surtout en présence d’alliés encombrants. L’opposition de centre-gauche n’est pas assez large et trop divisée pour peser, y compris sur ces questions. Le sondage souligne notamment les différences entre l’électorat des 5 Etoiles (52% s’inquiètent de la présence de migrants pour l’ordre public et la sécurité des personnes) et celui du Parti démocrate (22%), le moins inquiet, sur la question. A l’échelle de l’ensemble de la population italienne, 50% jugent que les immigrés constitueraient un ‘’danger pour l’ordre public et la sécurité des personnes’’, 38% jugent qu’ils représenteraient une ‘’menace pour la culture italienne et la religion’’, alors que seuls 31% considèrent que leur présence menacerait l’emploi. Il est probablement devenu évident pour la plupart des citoyens combien les immigrés sont indispensables à notre économie, à nos entreprises. Il est toutefois probable qu’en période de campagne électorale (régionales, européennes), ces craintes s’accentuent. »

ARTICLE, La Repubblica, V. Conte « Le spread revient à des niveaux aussi bas qu’à l’époque de Draghi. »

ENTRETIEN, La Verità, d’Antonio Tajani, vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « Les fuites en avant de Macron pourraient diviser l’Europe. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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