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06/03/2024

"Lors de son meeting dans les Abruzzes, Meloni s’interroge : "Où est Matteo ?""

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Italie. Revue de presse. 

L’affaire du fichage de nombreuses personnalités par un agent de la garde des finances, faisant l’objet d’une enquête ouverte à Pérouse, continue de faire la une des quotidiens : « Des politiciens et des célébrités, plusieurs milliers de personnes espionnées » (Stampa) ; « La tension monte sur le fichage de personnalités » (Corriere della Sera) ; « Espionnage : à présent il faut savoir qui sont les commanditaires » (Messaggero). La campagne des régionales dans les Abruzzes, où l’on vote ce week-end, est aussi en une : « Centre-droit : le défi des Abruzzes » (Corriere della Sera) ; « Abruzzes : les jeux sont ouverts »  (Repubblica). Les attaques houthies en mer Rouge sont aussi en une (« Attaque des Houthis contre un navire de MSC, il faut employer de nouvelles armes » (Messaggero) de même que le vote hier au Parlement autorisant la participation italienne à la mission Aspides (« Mission en mer Rouge, un oui transpartisan [au Parlement] » (Stampa). Enfin, le mécanisme européen de 1.5 milliards pour des achats communs dans la défense est en une du Sole 24 Ore : « Premier accord pour une défense européenne ». 

PREMIER PLAN, La Stampa, « Meloni et les dossiers sur les personnalités : « Ce sont des méthodes de dictature, je veux connaitre les commanditaires » par Francesco Olivo : « Lors de son meeting dans les Abruzzes, Meloni s’interroge : « Où est Matteo ? ». Elle cherche désespérément Salvini, craignant l’image que son absence renvoie sur le vote. Mais le leader de la Ligue est déjà parti, après avoir fait une photo de groupe un peu avant. Mais le meeting de Pescara a permis aussi d’aborder la question du fichage de personnalités, et Meloni a répondu nettement : « On veut savoir qui les a commandés. Il faut de la clarté sur ce qu’on vient de découvrir dans les journaux, au sujet d’une enquête à Pérouse selon laquelle il y a des fonctionnaires de l’Etat italien qui font des fiches sur des personnes pour les fournir ensuite à certains journaux, notamment à celui de De Benedetti (Domani, ndlr). On veut savoir qui demande cela, car ce sont des méthodes de dictature ». Peu avant, elle avait déclaré qu’elle voulait « savoir ce qui ressortira des auditions de la Commission anti-mafia. C’est franchement grave qu’en Italie il y ait des fonctionnaires qui passent leur temps à violer les lois en faisant des vérifications sur des citoyens, anonymes ou non, pour donner ces informations aux journaux. Cela n’a rien à voir avec la liberté de la presse ». Mais à Pescara l’ordre du jour c’est autre chose, les régionales pour lesquelles on vote dimanche prochain, que la droite, et Meloni en particulier, ne peut pas perdre. Pour Tajani, ces révélations sur le fichage montrent des pratiques « anti-démocratiques », et Salvini est plus loquace, il part presque à la recherche de la presse sur place pour annoncer des actions de tout sorte, y compris des poursuites : « je porterai plainte auprès de tous les parquets contre cette honte qui ne peut pas se répéter. On est allé espionner des pères et des mères de famille ». « S’il y a vraiment un comité d’espions qui vendait ces informations pour faire du tort à la Ligue et la droite, je pense que 60 millions d’Italiens ont le droit de le savoir ». Mais il y a un problème plus urgent : Marco Marsilio, « l’ami de toujours de Giorgia Meloni » doit rester président des Abruzzes. Le défi s’est compliqué pour ce scrutin, et on parle des sondages de toute sorte : « il est en avance de 4% » dit un parlementaire, « plutôt de 6% » dit un sénateur, « ou plutôt de 3% » pour un élu régional. Meloni sait qu’elle joue son va-tout : « j’ai déjà mis mon casque, d’ici aux européennes toute sorte de choses vont se passer » prévient-elle. « Comme j’ai moi-même été élue ici, ce serait vraiment un mauvais coup si on me chassait » plaisante-t-elle ensuite avec les entrepreneurs de Teramo ». 

(http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2024/02/29/abr...)

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Lorenzo Cesa (UDC), Matteo Salvini (Ligue), Giorgia Meloni (Frères d’Italie), Antonio Tajani (Frères d’Italie), Marco Marsilio (Frères d'Italie), Maurizio Lupi (Nous modérés).

PREMIER PLAN, La Stampa, « Mattarella : « Le président n’est pas un roi. Promulguer des lois, cela ne veut pas dire en partager la substance » par Ugo Magri : « Quand le Parlement s’exprime, et que les lois qu’ils propose sont conformes à la Constitution, le chef de l’Etat doit donner son aval, il ne peut pas faire autrement. S’il refusait malgré cela, il se comporterait comme un souverain. Et heureusement, le président n’est pas un monarque » déclare Sergio Mattarella [devant un parterre de journalistes]. Son message est qu’il est inutile de le tirer par la manche chaque fois qu’une réforme ou un décret arrivent sur son bureau. C’est la majorité et le gouvernement qui font leurs choix, c’est à eux qu’il faut demander des comptes. C’est justement dans le monde des médias que l’émotion était montée récemment avec la « loi-baîllon », l’amendement du parlementaire d’Azione, Enrico Costa, qui interdit de publier dans les journaux les actes d’accusation avant la fin de l’audience préliminaires. Mattarella rassure la profession en garantissant qu’aucune atteinte à la presse libre ne sera jamais tolérée, puisque la constitution le dit clairement. Elle prévoit, souligne le président, « une protection nette, claire, indiscutable, face à laquelle vous avez une responsabilité : la loyauté, l’indépendance, la liberté de critiquer dans le respect des faits et des personnes ». Si quelqu’un voulait profiter du dossier sur l’espionnage de personnalités pour s’en prendre à la presse, le président laisse entendre qu’il n’irait pas loin : l’information aun « rôle indispensable à jouer qui est au cœur des institutions appelées à les protéger », notamment le Quirinal. Et il a souhaité faire un rappel utile : « il y a ceux qui s’adressent au Quirinal en disant, il ne faut pas signer ceci ou cela, car on n’est pas d’accord, c’est une mauvaise mesure » ou bien « ceux qui disent que le président a signé un texte, donc il en partage le fond ». C’est une pression quotidienne et déplacée, car le président « ne signe pas les lois, il en signe la promulgation qui est une chose bien différente ». Elle veut simplement dire que « les chambres ont approuvé une nouvelle loi et que ce texte ne présente pas de mesures contraires à la Constitution ». Et si à l’inverse il refusait de signer en disant qu’il estime que la loi est contraire à la Constitution, « il s’arrogerait les prérogatives du Conseil constitutionnel ». Certains « ont l’impression, dit Mattarella avec une certaine ironie, que nous sommes encore à l’époque du « Statuto albertino », où le pouvoir législatif était à la fois détenu par les deux chambres et le roi.  Lequel devait approuver la loi sur le fond avant sa promulgation. Heureusement, ce n’est plus comme ainsi aujourd’hui ». Il y a des références implicites : il y a quelques mois, la Première Ministre avait laissé entendre qu’en autorisant la présentation au parlement de la réforme du « Premierato », Mattarella était d’accord. Mais il s’agissait simplement d’une procédure classique, comme l’étaient les consultations préliminaires avec ses équipes du Quirinal sur le texte ». 

ARTICLE, Il Messaggero, « Pnrr et nouveau budget de l’UE, la visite de Fitto à Bruxelles : l’Italie vient d’envoyer à la Commission une demande de modification « technique » du Plan national de relance »: « A Bruxelles, pour le ministre des Affaires européennes Raffaele Fitto (Frères d’Italie), c’est une opération séduction sur les Politiques de cohésion et du Pnrr. Il a rencontré hier la présidente du Parlement européen Roberta Metsola et le vice-président exécutif de la Commission Valdis Dombrovskis, ainsi que le commissaire au Budget Johannes Hahn et le commissaire à la Justice Didier Reynders. Comme l’indique un communiqué, le plan de relance et l'utilisation complémentaire des fonds de cohésion ont été au centre des échanges, tout comme les prochaines élections européennes - il reste moins de 100 jours avant l'ouverture des bureaux de vote qui détermineront le début d'un nouveau cycle politique européen. La directive sur le respect de contraintes en matière de droits et d'environnement par les multinationales s'est heurtée à l'opposition claire des gouvernements, dont le gouvernement italien, au sein du Conseil. « L’échange approfondi avec Dombrovskis sur le Pnrr révisé et sa complémentarité avec la politique de cohésion », à la lumière de l’importante révision estivale du plan qui incluait précisément un objectif consacré à la cohésion, a confirmé « le climat de coopération fructueuse et constructive entre le gouvernement italien et la Commission européenne », a écrit Fitto sur son compte X. Et si avec Metsola, le ministre a notamment évoqué les élections du 6 au 9 juin et le renouvellement des sièges au parlement de Strasbourg, avec Hahn, il aurait eu « une première réflexion sur le prochain budget pluriannuel (2028-2034), qui devra être adapté aux défis géopolitiques auxquels l'Union sera confrontée dans les années à venir et prendre en compte les évolutions possibles de l’élargissement » afin de « résister au choc » d'une Europe à 30, 33 ou 36 Etats ; un calcul qui inclut non seulement l'Ukraine et la Moldavie mais aussi les Balkans. L'adhésion de nouveaux États, a rappelé Fitto lors de son échange avec Hahn, « ne se fera pas à coût nul » pour ceux qui font déjà partie de l'Union et, au contraire, elle aura des effets immédiats sur les fonds de l'UE, en particulier les plus importants et dont notre pays est un bénéficiaire traditionnel, comme la politique agricole commune et les fonds de cohésion. Lundi le gouvernement a envoyé à la Commission Européenne une nouvelle demande de modification du Pnrr avec l’objectif de corriger certains éléments techniques du plan, pas tant des corrections d’erreurs matérielles qui ont déjà été faites après la grande révision du plan de relance, mais plutôt sur l’utilisation de termes différents pour désigner la même chose. L'exécutif européen a jusqu'à deux mois pour commenter ces ajustements. »

ARTICLE, La Stampa, « Mission en mer rouge : le parlement dit oui à l’opération européenne contre les Houthis » par Federico Capurso : « Le gouvernement voulait un vote à une large majorité, avec l’opposition, sur les trois missions militaires auxquelles notre pays participe cette année, et renforcer la position italienne. Cette unité a été trouvée, même si elle n’était pas gagnée d’avance. Car la mission Aspides contre les rebelles houthis en mer rouge n’emportait pas la conviction des cinq étoiles, qui s’étaient abstenus lundi soir en commission. Le gouvernement avait présenté cette mission comme ‘éminemment défensive’, un adverbe qui déplaisait aux Cinq étoiles et laissait transparaitre selon un accent un peu trop belliqueux ouvrant la voie à des frappes sur le territoire yéménite. Le ministre des affaires étrangères Tajani, en intervenant en séance, a admis qu’il « y a peut-être eu un malentendu lexical » puisqu’il s’agissait « au contraire de renforcer le caractère purement défensif de la mission ». « Celle-ci ne pourra pas procéder à des actions préventives ». Les cinq étoiles ont donc fini par voter pour, et seul le groupe AVS s’est opposé. La médiation avec le M5S avait commencé avec la secrétaire d’Etat Isabella Rauti, tandis que les parlementaires cinq étoiles se félicitent d’avoir « ramené le gouvernement sur leurs positions » selon les déclarations du député M5S Ricciardi. Mais l’opposition d’AVS divise le camp progressiste : « nous sommes les seuls à défendre une position pacifiste » justifie le groupe. « Si la mission Aspides devait changer de nature, nous ne serons pas d’accord – prévient Ricciardi-, c’est pourquoi nous avons demandé à être informés régulièrement de son action ». Dans le même temps, Schlein pour le PD demande « un engagement diplomatique plus fort pour le cessez-le-feu à Gaza » mais le parti est amer sur la mission Levante, dont l’objectif est d’apporter de l’aide à la population palestinienne. « Nous avions demandé de reprendre les contributions à l’UNWRA et les fonds pour les ONG italiennes qui œuvrent en Palestine et en Israël. Mais le gouvernement est contre » déclare la cheffe du groupe du PD à la Chambre. Le ministre Crosetto envisagerait de faire des livraisons humanitaires par voie aérienne, ou de rejoindre l’initiative internationale « Maritime Aid to Gaza ».  

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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