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13/02/2024

"Agriculteurs, l’accord a été trouvé sur les dégrèvements fiscaux."

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Italie. Revue de presse. 

La protestation des agriculteurs, qui semble ralentir avec l’accord trouvé hier sur des allègements fiscaux, est aussi citée : « Tracteurs, l’entente a été trouvée » (Corriere), « Agriculteurs, l’exemption d’impôts est prévue pour les revenus jusqu’à 10 000€ (Sole 24 Ore), « Agriculteurs, l’accord a été trouvé sur les dégrèvements fiscaux » (Il Messaggero).  

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Franco, « Après les tensions, une entente trouvée avec les agriculteurs manifestants, ‘’au final la majorité est unie’’ dit la Présidente du Conseil » : « Un accord entre des agriculteurs et le ministre italien de l’Agriculture a finalement été trouvé hier au terme d’une journée qui s’annonçait compliquée : réunion après réunion, à forces de rencontres avec les agriculteurs et de signaux d’ouverture. Mais la Ligue n’était toujours pas satisfaite, générant d’inévitables tensions avec la majorité. Une solution a finalement été trouvée dans la soirée sur l’IRPEF, l’impôt sur le revenu des agriculteurs. Une exemption avait été évoquée pour les revenus inférieurs à 10 000 euros, mais il y aura également une réduction d’impôts de 50% pour les revenus compris entre 10 000 et 15 000 euros, pour les entrepreneurs agricoles professionnels et les cultivateurs à leur compte ou à la tête d’une société simple. L’impact de ces mesures sur les comptes publics doit encore être estimé. Giorgia Meloni semble satisfaite et affirme que ‘’si quelqu’un imagine défendre l’environnement en s’en prenant aux agriculteurs, alors il ne sait même pas de quoi il parle. Cette situation est le fruit d’une série d’aberrations de ce que certains appellent ‘’transition écologie’’ alors qu’il s’agit en réalité de ‘’transition idéologique’’’’. ‘’Pour changer tout cela, les prochaines élections européennes seront décisives, et c’est bien ce que nous comptons faire’’ a-t-elle conclu. Le ministre italien de l’Agriculture, F. Lollobrigida, et son secrétaire d’Etat Patrizio La Pietra, ont beaucoup travaillé hier, rencontrant même plusieurs représentants du mouvement Riscatto Agricolo, l’un des plus importants du mouvement. La Pietra leur a proposé des ‘’consultations avec les ministères, les syndicats et les organisations pour échanger sur le coût du travail, la disponibilité de la main-d’œuvre, la gestion des flux, la formation et la simplification administrative’’. Riscatto Agricolo a évoqué une ‘’rencontre positive’’ et les tracteurs devraient quitter Rome dans les prochaines heures. Ce n’est pas le cas du ‘’CRA Agriculteurs trahis’’ qui a annoncé des manifestations ce jeudi. La journée d’hier avait commencé dans une ambiance tendue, notamment lorsque le vice-Président du Conseil Antonio Tajani a rappelé que ‘’toutes les normes avaient été approuvées en Conseil des ministres par l’ensemble de la majorité’’ et s’est dit prêt à ‘’améliorer les choses grâce à des propositions qui ne soient pas démagogiques’’, appelant à ne ‘’pas faire des promesses que l’on ne peut pas tenir au risque de se rendre ridicule’’. A la Chambre, la Ligue présentait ses propositions : augmenter le seuil pour l’exemption de l’IRPEF au-dessus des 10 000 euros, approuver la proposition de la Ligue sur le contrôle des prix et des coûts de production et des mesures pour limiter les dommages causés par les animaux sauvages. Matteo Salvini a également souligné sa ‘’nette opposition aux négociations de l’UE avec l’Amérique du Sud’’. Selon lui, l’accord avec le MERCOSUR ‘’représenterait un danger pour les producteurs italiens’’. La Ligue a toutefois exprimé sa ‘’grande satisfaction’’ à la fin de la journée et Giorgia Meloni a voulu minimiser les tensions : ‘’la majorité est unie, cela n’empêche pas bien sûr les avis de chacun mais je les vois comme une valeur ajoutée, autrement nous serions un seul et même parti’’ ». 

ARTICLE, Corriere della Sera, de N. Pagnoncelli, « Une majorité d’Italiens est favorable à la réforme sur l’autonomie régionale différenciée (41%), 24% ne sait pas en quoi elle consiste » : « La réforme sur l’autonomie régionale différenciée a été longuement préparée et a été le fer de lance de la Ligue. Elle sera examinée au Parlement dans les prochains jours après son approbation au Sénat. Le processus sera long, il faudra notamment définir les ‘’niveaux essentiels de prestations’’ (LEP), un point à la fois complexe et controversé. L’histoire de cette réforme remonte à 2001 lorsque la possibilité de déléguer aux régions certaines compétences en matière de politiques publiques avait été introduite, et ce avec l’appui de la gauche. Toutefois les Italiens connaissent mal le sujet, seulement 13% affirment avoir suivi l’actuelle proposition de loi avec attention et 29% l’ont à peu près suivie. 34% en ont vaguement entendu parler sans bien savoir de quoi il s’agit et 24% n’en ont jamais entendu parler. Ces données sont assez homogènes au Nord et au Sud mais varient en fonction des appartenances politiques : les électeurs du Parti démocrate sont les mieux informés, suivis par ceux de la Ligue et de Forza Italia, contrairement à ceux de Fratelli d’Italia ou du Mouvement 5 Etoiles. 47% des personnes interrogées estiment par ailleurs que la gestion directement par la région des impôts prélevés au niveau local améliorerait la qualité des services publics l. A l’inverse, 48% des personnes interrogées estiment que la réforme générerait des différences inacceptables sur des services essentiels tels que la santé, l’éducation et les transports, et pour 47% cela aggraverait les inégalités qui existent déjà. Les aspects positifs de la réforme et l’optimisme prévalent au Nord alors que la perception des aspects négatifs et le pessimisme prévalent au Sud de même que dans les îles. L’approbation générale l’emporte sans grand enthousiasme, avec 41% d’avis favorables (seulement 6% très favorables et 35% assez favorables), contre 32% d’avis contraires. Il n’y a pas de grand engouement. Si elle n’implique pas de modification de la Constitution, la réforme ne fera pas nécessairement l’objet d’un référendum. Toutefois en cas de référendum révocatoire comme invoqué par la gauche, l’issue serait très incertaine : le oui l’emporterait pour 27% des personnes interrogées et le non pour 26%. » 

ARTICLE, La Repubblica, G. Colombo et L. Milella « Etat de droit : le gouvernement Meloni, gêné, évoque des « tests de routine » » : « Le gouvernement Meloni fait un énième affront à l’Europe et, en parallèle, tente de démentir notre quotidien qui hier a annoncé la nouvelle sur le début des vérifications européennes dans quatre ministères : Justice, Réformes, Entreprises et Affaires Européennes. Tout cela est censé figurer dans le « Rapport 2024 sur l’Etat de droit » concernant tous les pays européens. Le but est de comprendre si les règles de l’État de droit sont respectées par chaque Etats membre, y compris l’Italie. Il s’agit d’une inspection de plusieurs jours où des experts de chaque ministère seront auditionnés par l’équipe européenne. Il ne s’agit absolument pas d’un exercice de routine, de ‘’brefs entretiens’’ ou d’une ‘’activité’’ impliquant les 27 pays ‘’sans distinction’’, comme aime à le faire croire le Palais Chigi. Il suffit de lire les 19 questions, toutes très précises, qui font suite aux vérifications de l’année passée. C’est un travail que Bruxelles effectue de manière différente dans chaque pays. Le Palais Chigi tient à souligner que ‘’les arguments qui font l’objet d’analyse sont les même pour tous’’. Certes, mais cela est conjugué de manière différente et avec des questions qui concernent des lois et des cas spécifiques pour chaque pays et qui représentent le fruit de plusieurs mois de vérifications. Il s’agit donc d’une évaluation des lois italiennes pour vérifier si elles garantissent les standards démocratiques. Par exemple, l’Europe veut connaitre dans le détail le plan Casellati de la réforme constitutionnelle du « Premierato » : ‘’pouvez-vous nous expliquer l’objectif de cette réforme et comment elle est censée améliorer la situation à la lumière des craintes soulevées par plusieurs experts ?’’. Ou encore sur la « loi-bâillon » pour la presse, autrement ditla proposition i « Costa » qui interdit aux journalistes de publier le texte de l’acte d’accusation pour la détention préventive. Ou encore la décision d’effacer l’abus de pouvoir sur lequel l’Europe continue  d’insister car elle ne comprend pas les raisons qui vont dans une direction opposée à ses orientations contre la corruption. Elle ne croit pas au ministre Nordio (Frères d'Italie) quand il dit que notre code civil est déjà doté d’articles définissant les délits prévus pour la contrer. L’UE veut que l’abus de pouvoir soit maintenu alors que le Sénat s’apprête aujourd’hui à adopter sa suppression. » 

COULISSES, Repubblica, C. Vecchio : « La censure, les communiqués et un Festival 'surveillé' : voici comment la droite s'est emparée de la télévision publique » : « Si Sanremo est le miroir du pays, l’emportement de Mara Venier contre le rappeur Dargen D'Amico lors de l’émission Domenica In est la preuve du conformisme qui a désormais anesthésié la RAI. L'hégémonie culturelle est un projet qui s’est accompli. Gennaro Sangiuliano a gagné. Même les stars, après la chaine d’information publique, ont intériorisé la nouvelle phase politique. Après tout, l'année dernière, la droite avait subi le Festival. Cette année, elle a décidé de le contrôler. La recommandation de ne pas trop s’exposer - pas de sujets de société, pas de tracteurs – a été le véritable esprit d'un spectacle qui a réuni 14 millions de spectateurs et qui a fini par mettre en cage même le génie de Fiorello. L'année dernière, les polémiques concernaient les droits des Italiens, cette année, on a débattu de la danse des canards[exécutée par John Travolta et qui a déclenché une polémique, ndlr]. La panique qui a assailli Venier, la vestale du melonisme, suite aux affirmations de D’Amico sur les migrants et en leur défense, reflète bien l’état d’esprit actuel à la Rai. La présentatrice s'est ensuite adressée aux journalistes présents sur scène : " Vous me mettez dans l’embarras, je ne vous laisserai plus parler ! ". Amadeus a été obligé de lire un communiqué sur les massacres des « foibe » [par les troupes de Tito, ndlr] et Ignazio La Russa n'était pas satisfait. " Il aurait dû dire que c'était de la faute des communistes ! ", a protesté le président du Sénat. Le festival a également été marqué par la phrase de Ghali sur Gaza, ("arrêtez le génocide "). Cela reste le point de vue de l'artiste, mais la Rai s'est sentie obligée d'intervenir en demandant à Mara Venier de lire une déclaration pro-israélienne. Les grandes manœuvres de répartition de ce qui reste de la Rai conditionnent  ce souci de se montrer conformiste. Le nouveau conseil d'administration, la bataille pour un changement à la direction. La conquête de la Rai se concrétisera au printemps avec la promotion de l’actuel directeur général pro-Meloni Giampaolo Rossi, au rôle d’administrateur délégué à la place de Sergio. Giorgia Meloni aura alors achevé sa mainmise sur la télévision publique. Télé-Meloni offrira aux Italiens le Festival Giorgia, avec tout le monde qui chantera en chœur. Cette nouvelle direction sera appelée à choisir le nouveau présentateur de la prochaine édition de Sanremo. Dans une Italie de plus en plus vieillissante, le contrôle de la télévision reste décisif. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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