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31/01/2024

"L’Italie met la pression sur la Hongrie contre l’enchaînement de Ilaria."

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Italie. Revue de presse.

La détention en Hongrie de l'enseignante italienne Ilaria Salis, accusée de violences en marge d'une manifestation à Budapest en février 2023 et dont les images de la comparution ont largement été médiatisées hier, fait les gros titres : « Affaire Salis, Meloni appelle Orban » (Corriere della Sera, Messaggero), « Les prisonniers d'Orban : silence et embarras à droite » (Repubblica), « L’Italie met la pression sur la Hongrie contre l’enchaînement de Ilaria » (Giornale), « L'affaire Salis embarrasse le gouvernement » (Domani).  Les prévisions économiques du FMI sont aussi en une : « PIB, l'Italie devance les autres pays européens après le Covid » (Sole 24 Ore), « La croissance européenne stagne mais l'Italie s'en sort avec +0,7% » (Avvenire). 

Sur X, les hashtag #IlariaSalis #Ungheria (Hongrie) et #Orban font tendance, en lien avec l’affaire Ilaria Salis. 

COMMENTAIRE, La Stampa, par M. Sorgi « L’heure de la crise à la veille des élections européennes » : « Un vent de crise souffle sur toute l’Europe. : Les gouvernements qui vont entrer en campagne électorale savent bien que les citoyens votent au regard des changements de la qualité et du coût de la vie. L’Italie est en ligne avec les prévisions de fin d’année, qui n’étaient déjà pas flatteuses. Les perspectives économiques ne sont pas bonnes et l’inquiétude provient surtout du secteur du bâtiment, le seul en mesure d’inverser la tendance. On découvre ainsi paradoxalement que le fonds pour la rénovation énergétique des bâtiments, tant décrié par Meloni et Giorgetti (Ligue), n’était pas si mauvais que cela.  Bien sûr, personne ne pleure les fraudes à ce système de bonus, mais si l’on compare les données Istat de 2022 et celles de fin 2023, la différence est évidente. Les autres deux facteurs expliquant la contraction de l’économie en Italie sont : 1/ l’inflation, qui bien que contenue grâce à des taux élevés, n’a pas pour autant baissé : on n’a constaté aucune baisse des prix, notamment dans le secteur alimentaire et donc dans les achats quotidiens des Italiens. 2/ La guerre, ou plutôt les deux guerres : en Ukraine et au Proche Orient, qui sont perçues comme très proches pour une grande partie des consommateurs, qui réagissent avec davantage de prudence dans leurs achats et leurs investissements. Meloni, qui s’était attribuée les mérites de la reprise économique, doit faire face à une nouvelle conjoncture et se prépare à expliquer qu’il s’agit d’une maladie diffuse et que l’Italie aussi devra en contenir la propagation. A ce stade, elle peut encore compter sur une opposition distraite qui, au lieu de dénoncer la hausse du coût de la vie, se divise ou manifeste devant le siège de la RAI. » 

COULISSES, Corriere della Sera, M. Galluzzo, « Meloni jouera son rôle de médiatrice avec l’Union Européenne » : « Il y a eu un coup de fil entre Meloni et Orban. En fin de journée, le palais Chigi a estimé nécessaire de le faire savoir, dans un contexte qui dépasse la seule affaire Ilaria Salis. Selon des sources gouvernementales, le coup de fil portait d’abord sur le Conseil européen. Mais il n’est pas exclu que Meloni doive à nouveau endosser ses habits de « médiatrice » et d’ « amie » d’Orban, alors qu’il bloque les aides de 50 milliards d’euros à la résistance ukrainienne. Le Conseil européen qui démarrera demain aura comme sujet le problème hongrois, avec des messages menaçant le versement de fonds à la Hongrie.  Mais après la diffusion des images de Ilaria Salis, en fin de matinée, il semblait que cet appel entre Meloni et Orban était possible mais pas probable, d’autant que Meloni devait rencontrer de nombreux homologues africains en marge de la conférence Italie-Afrique.   Les  explications de l’ambassadeur hongrois  ­ auprès du secrétaire général de la Farnesina mais aussi l’expression de ses regrets ont conduit le ministre Tajani à réfléchir sur la suite à donner face à une indignation croissante [de l’opinion].. ‘’Orban n’y est pour rien’’ a dit Tajani aux journalistes, après avoir consulté Meloni : le système judiciaire ne dépend pas du système politique, donc l’affaire semblait destinée à se dégonfler. En outre, les garanties données par le gouvernement hongrois, confirmées par l’avocat de la famille Salis, semblaient représenter le point d’orgue d’un rappel à l’ordre diplomatique qui pouvait cependant s’arrêter là. Mais ‘’si nous faisons [de ce cas] une affaire politique entre chefs de gouvernement, cela risque de se retourner contre nous’’ font savoir des sources proches de l’exécutif ,‘’et la droite hongroise pourrait monter toute une campagne contre nous, ce qui pourrait nuire à Ilaria Salis, . C’est aussi ce que les oppositions ne comprennent pas’’. La question Salis a donc été abordée lors du coup de fil, ‘’dans le respect’’ fait-on savoir au Palais Chigi, ‘’de l’autonomie de la magistrature hongroise’’. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, V. Picolillo : « Affaire Salis, Meloni intervient » : « Elly Schlein avait été la dernière à demander à Giorgia Meloni d’intervenir auprès de Viktor Orbán sur le cas d'Ilaria Salis, menottée de la tête aux pieds à Budapest : "Orbán est son ami, Meloni doit lui parler clairement" déclarait hier soir la secrétaire du Pd. Quelques minutes plus tard, le Palais Chigi confirmait que la conversation téléphonique entre Orbán et Meloni avait eu lieu et que la Présidente du Conseil a porté à l’attention du premier ministre hongrois l’affaire Salis, "dans le plein respect de l'indépendance et de l'autonomie de la justice hongroise". Meloni, en route pour le Conseil européen, où les deux Premiers ministres se rencontreront, tente ainsi de désamorcer l’affaire qui occupe l’actualité politique depuis lundi et qui a mené les partis d’opposition à demander à la Présidente de s’expliquer devant le Sénat sur cette affaire. Pendant ce temps, le ministre de la Justice Carlo Nordio (Frères d’Italie) cherchait une solution pour ramener Ilaria en Italie. L'idée est de s'appuyer sur les règles de l'UE selon lesquelles une peine , devant être purgée à domicile peut l’être  également dans son pays d'origine, mais il semblerait que la défense de Salis ne l'ait pas demandé. Un conflit a éclaté autour des conséquences politiques de l'affaire. Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani (Forza Italia) considère "inadmissibles et disproportionnées" les conditions de détention de Ilaria Salis, mais minimise, en même temps, la responsabilité du gouvernement hongrois : " Orbán n'y est pour rien. Ce n'est pas le gouvernement qui décide du procès, mais le pouvoir judiciaire. " Et en réponse au père de la jeune fille, qui s'est plaint d'avoir signalé à l'ambassade à plusieurs reprises le mauvais traitement réservé à sa fille : "Les visites consulaires ont toujours été effectuées, apportant à la détenue tout ce qu'elle demandait. Non, nous n’avions pas connaissance de ces conditions de détention". Le secrétaire adjoint de la Ligue, Andrea Crippa, va plus loin : " Chaque pays punit comme il l'entend et il ne m'appartient pas de juger". Roberto Salis, le père d'Ilaria, considère qu’"une vague est en train de monter pour essayer de discréditer les actions de ma fille" et juge qu’il s’agit d’" une très bonne nouvelle" que Meloni ait appelé Orban. Le 2 février, il rencontrera Ignazio La Russa (Frères d’Italie). Hier soir, à la télévision, ce dernier est revenu sur l'affaire, considérant l’accusation visant Ilaria comme “excessive", et espérant qu'elle "puisse être acquittée". Le secrétaire général de la Farnesina Riccardo Guariglia a, de son côté, convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade hongroise à Rome pour lui rappeler le respect des règles de l'UE qui exigent la "dignité des conditions de détention". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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