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17/01/2024

"Un accord moins ambitieux sur l’autonomie [différenciée des régions], Fratelli d’Italia édulcore la réforme de la Ligue."

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets se partagent les unes : « Fin de vie, la proposition de loi du président de la région Vénétie Luca Zaia ne passe pas » (Corriere della Sera), « La droite bloque la loi sur la fin de vie » (Avvenire), « Primaires du parti républicain dans l'Iowa : Trump secoue l'Amérique » (La Repubblica), « Proche Orient : l'Iran défie les Etats-Unis » (La Stampa)« Aciérie de Tarente : [bientôt] un décret pour la gestion extraordinaire du site par l'Etat » (Messaggero), « Fraude fiscale : le revenu moyen déclaré par les professions libérales dont la déclaration est jugée frauduleuse est de 23 530 euros » (Sole 24 Ore), « Sommet de Davos : Zelensky exprime sa colère auprès des alliés » (Domani).  

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. Milella, « Sur la prescription, premier feu vert pour la réforme imaginée par Forza Italia, ‘’nous pouvons faire une croix sur trois milliards de fonds du Plan de Relance’’ déplore le Parti démocrate » : « Le ‘’cri du cœur’’ des 26 Cours d’Appel italiennes n’a pas été entendu. Elles s’étaient adressées fin novembre au Garde des Sceaux Carlo Nordio pour obtenir au moins une norme transitoire mais la nouvelle loi sur la prescription a été adoptée par le Parlement en seulement une après-midi. Le Mouvement 5 Etoiles reproche notamment à la nouvelle norme de ‘’jouer en faveur des corrompus’’ et de laisser mourir les procès ayant duré trop longtemps alors que le Parti démocrate s’inquiète de la potentielle perte de ‘’trois milliards d’euros de fonds du PNRR’’. Face à eux, c’est à nouveau, comme sur la ‘’loi-bâillon’’ sur la diffusion des procès-verbaux et actes d’inculpation dans la presse, l’alliance entre Azione et Forza Italia qui l’emporte. Au Parlement, la loi sur la prescription a fait l’objet d’un débat qui n’aura duré que 5 heures, ce qui est un événement en soi, face à un M5S et un PD divisés, les uns soutenant la réforme de la prescription proposée par l’ancien ministre Alfonso Bonafede, les autres celle de l’ancien Garde des Sceaux Andrea Orlando. Ils votent donc l’un contre l’autre et perdent tous les deux, à la grande satisfaction d’Enrico Costa d’Azione qui voit sa proposition l’emporter. Les amendements tentent de préserver au moins une norme plus sévère concernant les catastrophes industrielles ou les accidents du travail dûs à la négligence. Depuis la loi Cirielli votée en 2005 sous Berlusconi, chaque délit a déjà un délai de prescription correspondant à la durée maximum de la peine encourue plus un quart de celle-ci (auparavant elle correspondait à la durée de la peine maximale plus la moitié de celle-ci). La réforme voulue par E. Costa ajout une période de suspension de 24 mois en appel et de 12 mois en cassation. Le bras-de-fer est politique. Le PD ne peut pas éviter de s’en prendre à son ennemi numéro un, le secrétaire d’Etat à la Justice Andrea Delmastro, qui représente le gouvernement à la Chambre et ce malgré les demandes de démission après l’affaire Pozzolo. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de G. Casadio, « Un accord moins ambitieux sur l’autonomie [différenciée des régions], Fratelli d’Italia édulcore la réforme de la Ligue » : « La majorité a trouvé un accord sur la réforme de l’autonomie des régions, mais il a un goût amer pour la Ligue, contrainte d’accepter les termes imposés par Fratelli d’Italia. Le ministre léghiste pour l’Autonomie régionale, Roberto Calderoli, fait abstraction des obstacles semés par les proches de Mleoni et qui risquent de compromettre le ‘’fédéralisme à la carte’’ défendu par la Ligue. ‘’Il me semble que les réformes se poursuivent, il ne manque pas grand-chose à l’autonomie différenciée, la réforme électorale pour le ‘’premierato’’ (réforme institutionnelle permettant une désignation directe par le vote du premier ministre, ndlr) est également en cours d’examen par la commission Affaires constitutionnelles’’ se contente-t-il de dire. C’est une façon de dire que la réforme du rôle du Président du Conseil, à laquelle tient tant Giorgia Meloni, et celle de l’Autonomie régionale, sur laquelle Matteo Salvini joue le tout pour le tout, vont de pair. La réforme devant conférer davantage de poids au Président du Conseil est examinée à la Chambre depuis hier alors que celle sur l’autonomie régionale doit être votée au Sénat pour rapidement passer à la Chambre et être ratifiée avant les européennes. La secrétaire du Parti démocrate Elly Schlein dénonce ‘’un troc indigne entre Fratelli d’Italia et la Ligue’’ et un ‘’gouvernement contre le Sud, l’autonomie différenciée scindant un pays qui a besoin d’être réuni’’. Le leader du M5S Giuseppe Conte accuse Giorgia Meloni de ‘’brader le Sud pour contenter Salvini’’ craignant un ‘’véritable désastre pour tout le pays’’. Les leaders démocrates, 5 Etoiles et AVS, ainsi qu’un groupe de parlementaires, des associations, des maires… ont manifesté hier à Rome contre le projet de loi Calderoli, promettant le recours à un référendum d’abrogation s’il devait passer. Les syndicats représentant les écoles ou encore les médecins étaient présents, craignant eux aussi que le ‘’fédéralisme léghiste’’ creuse l’écart entre Nord et Sud. Le président de la commission Affaires constitutionnelles (Fratelli d’Italia) tente de rassurer sur ce point, invoquant notamment les ‘’niveaux de prestation élémentaires’’ qui devront préalablement être définis à l’échelle nationale et appliqués sur tout le territoire. FDI est très sensible aux revendications du sud qui constitue un important vivier électoral pour le parti. Pourtant, les fonds nécessaires à l’introduction de ces fameux niveaux de prestation élémentaires (« Livelli elementari di prestazione », ou Lep) restent un problème pour les finances publiques et la commission budgétaire devait s’exprimer hier soir sur ce point. La dernière tentative de l’opposition pour bloquer le projet au Parlement en invoquant la Constitution a été rejetée. Demain ou tout au plus mardi prochain, le Sénat devrait valider le projet. »

PREMIER PLAN, La Stampa, de F. Perina, « Le Doge [Luca Zaia (Ligue), président de la région Vénétie] remporte l’épreuve de force et les léghistes plus proches de Salvini sont en minorité » : « La rébellion de Luca Zaia prend forme là où on s’y attendait le moins : en prenant position sur le débat public très sensible sur la fin de vie, un débat qui avait été évité par les politiques depuis des années. La Vénétie aurait pu être la première région italienne à se doter d’une réglementation sur les délais et les modalités de réponse aux demandes de suicide assisté. Zaia a en effet présenté une proposition de loi en ce sens au Conseil régional, contre l’avis de ses alliés, et a ouvertement pris position en faveur du projet de loi. Celui-ci n’a pas été approuvé à une voix près, à l’issue d’un débat qui a divisé le centre-droit et scindé la Ligue. Pourtant, il remporte l’épreuve de force, avec 25 voix pour (il en fallait 26) et 22 contre, mettant Fratelli d’Italia et les léghistes les plus proches de Salvini en minorité. Un pilier politique de la droite vient ainsi d’être ébranlé, de façon inattendue de la part d’un gouverneur qui semblait tout absorbé par ses propres intérêts électoraux, à savoir la bataille pour supprimer la limite des trois mandats à la présidence d’une région. La droite conservatrice italienne a toujours refusé catégoriquement le dialogue sur la fin de vie, vu comme une concession au monde progressiste. Zaia était d’ailleurs lui-même ministre en 2009 lorsque le gouvernement Berlusconi avait été jusqu’à la confrontation directe avec le Quirinal sur le cas d’une jeune fille que son père ne voulait plus maintenir en vie. Le président de région a choisi une approche « laïque » sur ces questions morales, conscient de la rupture qu’il représente au sein de son camp et ayant collaboré pour cela avec les forces de gauche. C’est un véritable défi à l’histoire récente de la Ligue et à son leader Salvini, qui aime agiter des crucifix et des rosaires lors de ses meetings, proche du mouvement Pro Vita. C’est aussi un contrepoint évident au discours réactionnaire du général Vannacci soutenu par le chef de la Ligue. Mais surtout, de cette façon, le président de la Vénétie a relancé la rhétorique de la fierté régionale en opposition à Rome, comme haut-lieu du pouvoir ayant oublié ses concitoyens. La Rome ‘’immorale’’ qui abandonne ‘’une question si profonde et importante à une décision de la Cour Constitutionnelle’’ et à laquelle il est donc légitime de tenir tête, au-delà de la frontière droite-gauche. Zaia s’adresse en fait au centre-droit, à cette coalition Meloni-Salvini-Tajani, occupée à la réforme électorale et à la loi sur l’autonomie des régions. Il emploie leur langage, celui des rapports de force, disant qu’il peut très bien trouver une majorité alternative et les défier en amenant ses voix où bon lui semble, y compris sur un tel tabou politique et éthique. »

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Luca Zaia

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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