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19/12/2023

"La réforme constitutionnelle qui devient le centre d'un conflit politique et électoral."

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Italie. Revue de presse.

Plusieurs sujets se partagent les Unes ce matin : « Loi de finances, feu vert en commission sur les amendements sur la fiscalité et les locations de courte durée » (Corriere della Sera, Sole 24 Ore), « Réformes institutionnelles : le Quirinal dans le viseur [du président du Sénat] » (Repubblica), « Proche Orient, les attaques en Mer Rouge font monter le prix du gaz et du pétrole » (Messaggero), « Données Istat, l’Italie sans enfants et avec une croissance enlisée » (Stampa), « Migrants, l’année des naufrages avec plus de 2 200 victimes » (Avvenire).

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco : « Une nouvelle phase destinée à accroître les tensions » : « En quelques jours, le nuage d'ambiguïté et de réticence qui entourait le projet de réforme pour l'élection directe du Président du Conseil s'est dissipé. Le président du Sénat, Ignazio La Russa (Frères d’Italie), et la présidente Giorgia Meloni, ont fait la lumière. Et ils ont implicitement corrigé ceux qui, à commencer par la ministre des Réformes, Elisabetta Casellati (Forza Italia), affirmaient que la réforme constitutionnelle en gestation ne toucherait pas aux pouvoirs du Quirinal. Lors de la fête du parti Atreju, d'abord, puis à la cérémonie des vœux au Sénat, ils confirment une stratégie visant à réduire le rôle du chef de l’État. Le projet de réforme semble contenir plusieurs contradictions : à commencer par la figure du "deuxième Premier ministre", à choisir si celui qui a été élu par le peuple est contraint de démissionner. Mais le noyau dur de la réforme demeure, "incontournable" avec le chef du gouvernement qui est objectivement destiné à circonscrire les tâches du président de la République. Affirmer que la réforme ne touche pas formellement au pouvoir du Président n'est qu'un leurre. Avec sa rude franchise, le numéro deux de l'État, Ignazio La Russa, l'a bien expliqué hier : la réforme redimensionne les fonctions qu'au fil des ans les chefs d'État "ont eu le mérite de s'approprier pour pallier les carences de la politique", mais qui ne sont pas "strictement prévues par la Constitution". La Russa a également ajouté que, si cela ne tenait qu'à lui, il élirait aussi directement le président de la République : confirmant un présidentialisme qui est dans l'Adn de la droite, mais pas seulement, et qui modifie profondément le système parlementaire. Ce sont des signaux qui montrent l'ouverture d'une nouvelle phase, avec la réforme constitutionnelle qui devient le centre d'un conflit politique et électoral, et en perspective d'un conflit potentiel entre les institutions. Il est difficile, en effet, de ne pas voir une accélération qui coïncide avec les tensions de l'Italie au niveau européen et avec les réalisations économiques controversées du gouvernement. La question est de savoir comment les alliés, ainsi que les oppositions, l'interpréteront. Et beaucoup attendent le discours que le chef de l'Etat, Mattarella, adressera aux hauts fonctionnaires le 20 décembre. »  

ARTICLE, Repubblica, C.Tito « Négociation sur le Pacte de stabilité à l’UE, une suspension prolongée jusqu'à fin juillet » : « Des nouvelles négociations auront lieu demain au Conseil Affaires économiques et financières (Ecofin) qui réunira les 27 ministres des Finances en visioconférence. Les divergences sont importantes. En particulier, l'Allemagne n'a pas l'intention d'abandonner sa ligne rigoureuse. La révision des paramètres sur la dette et le déficit, ainsi que les procédures pour les pays ne les respectant pas, est reportée d'au moins un mois. La France et l’Italie insistent sur la possibilité d’une nouvelle suspension du Pacte, dans le but d’arriver aux nouvelles règles sans que les anciennes ne reviennent en vigueur en pleine campagne électorale. Il convient de rappeler qu’en juin, des procédures seront engagés pour “déficit excessif” à l’égard de l’Italie et la France (et autres pays). À moins d’arriver à une suspension des paramètres pour le premier semestre de 2024. Le cœur du conflit et la possible dernière négociation porte sur la "déduction" du déficit d'une partie des dépenses d'intérêts sur la dette pour les pays investissant dans des projets d'infrastructures. Dans la dernière proposition, la main tendue vers l'Italie et la France prévoyait cet avantage pendant trois ans. Paris et Rome cherchent à prolonger cette période transitoire, d'autant plus que Berlin ne recule pas sur la clause de sauvegarde établissant la réduction du déficit à 1,5%. Atteindre cet objectif pour des pays comme l'Italie, qui enregistreront un déficit de 5,3% à la fin de cette année, sera complexe. Cela signifiera faire des sacrifices et des coupes au moins jusqu’en 2027. Dans ce cas également, l'Allemagne a imposé une donnée chiffrée, la dette devra diminuer de 1% chaque année. Un pourcentage élevé, en lisant les dernières estimations de la Banque d'Italie sur le PIB. Pour cette année, la croissance sera au mieux de 0,7 %, et en 2024, elle chutera à 0,6 %. » 

ARTICLE, Stampa, U.Magri «  La souveraineté solitaire ne tient plus en Europe. ‘’Il est nécessaire que le vote s’effectue à la majorité” »: « Face au risque de paralysie en Europe, avec des décisions systématiquement reportées à plus tard, le président de la République Mattarella, fait entendre sa voix contre les “égoïsmes stériles” qui bloquent tout. L’Union européenne ne peut plus être otage de l’unanimité. Le président souhaite “un recours de plus en plus fréquent au vote à la majorité” comme antidote aux blocages. […] » 

ARTICE, La Stampa, C. Luise « Ligne Lyon-Turin : feu vert au chantier » : « ‘’C'est le bon moment, nous allons maintenant plus vite que les Français". Le ton est triomphant, celui d'une "page historique", comme s'apprêtent à la signer le président de la région Piémont, Alberto Cirio, et le directeur général de Telt, Maurizio Bufalini. L'heure du tunnel a sonné. Le groupement d'entreprises qui a remporté le contrat d'un milliard va commencer à creuser le tunnel principal de la ligne ferroviaire qui reliera Turin à Lyon. La « Tav », comme on appelle improprement cet ouvrage dont on parle depuis trente ans. En alternance, car c'est d'abord la France qui a voulu accélérer et maintenant, avec le changement de gouvernement dans les deux pays, c'est l'Italie qui a un calendrier précis. C'est ce qu'a affirmé le vice-premier ministre Matteo Salvini, qui s'est empressé d'inaugurer le chantier pour l'occasion. ‘’En 2032, le premier train passera ici". Avec son casque et le dossard jaune nécessaire pour entrer dans le tunnel de Chiomonte, le seul construit à ce jour, le leader de la Ligue mise sur ce qu'il considère comme "la victoire du oui". Il considère que l'ère de l'opposition aux travaux est désormais révolue. ‘’2032 sera une année spéciale, pour l'Italie, grâce à la vision de ceux qui n'ont jamais abandonné", déclare M. Salvini. Il est accueilli par les représentants des catégories de production, les maires de la vallée, quelques représentants syndicaux et les représentants régionaux de la Ligue au grand complet. Outre le président de la région, Alberto Cirio, et le maire de Turin, Stefano Lo Russo. Cirio ajoute : "Lorsque je suis devenu président, ce travail était bloqué comme tant d'autres dans le Piémont. Aujourd'hui, au contraire, le tronçon italien commence, ce qui montre que le processus est désormais irréversible". "Il est clair qu'une infrastructure qui profite à beaucoup pose des problèmes à certains. Pour cela, il faut accompagner, expliquer et donner quelque chose en retour. Et nous travaillons avec Rfi pour trouver les millions nécessaires dans l'accord de programme", explique M. Salvini. Il ajoute : "Je fixe d'abord le chiffre, puis je l'annonce. Je remercie les communautés et les maires. Cette patience sera récompensée non seulement par une grande infrastructure mais aussi par des travaux pour les citoyens". Il s'agit de 7 millions (environ), qui serviront à réaliser une série de travaux sur la ligne ferroviaire historique, que Rfi prendra en charge dans le contrat-programme sans puiser dans les ressources prévues pour les communes de la Vallée de Suse. Le groupement binational Uxt, composé d'Itinera (mandataire), Ghella et Spie Batignolles, qui a obtenu le contrat de construction d'un milliard en Italie, devra construire les deux cannes du tunnel ferroviaire jusqu'à Suse, pour lesquels deux tunneliers et environ 700 ouvriers sont prévus (lorsqu'ils seront pleinement opérationnels, d'ici quelques années). Le tunnel de base du Mont Cenis, d'une longueur de 57,5 km, est déjà en cours de construction du côté français, à partir de l'entrée de Saint-Julien-Montdenis. Il s'étend sur 45 km en France et sur 12,5 km en Italie. Au total, il coûtera environ 12 milliards d'euros, dont 3 milliards pour Italie. ‘’Nous construisons un morceau d'Europe", déclare Bufalini, "et pour ceux qui ont vécu la naissance de ce chantier aujourd'hui, c'est une grande émotion : le début des travaux en Italie aussi est un objectif qui ne pouvait pas être considéré comme acquis". Tant d'annonces ne suffisent pas à effacer le sentiment que, du côté français, quelque chose est bloqué. A commencer par l'éboulement qui a interrompu la ligne ferroviaire du Fréjus - en Haute Maurienne - et qui ne sera pas réglé avant l'automne. ‘’Ce matin encore, j'ai écrit à mon collègue français. L'Italie, conclut M. Salvini, se hâte, tient ses engagements. Et je compte sur tout le monde pour avoir le même sens de l'urgence parce qu'on ne peut pas isoler le Nord-Ouest". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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