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28/11/2023

"Magistrats, voici la nouvelle note d’évaluation."

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Italie. Revue de presse. 

La réforme de la justice, sur fond de polémiques soulevées par les récentes déclarations du ministre de la Défense (Frères d'Italie) évoquant l’existence d’un courant de magistrats voulant nuire au gouvernement Meloni, est citée en Une : « Le gouvernement adopte les « bulletins de notes » pour les magistrats » (Corriere della Sera), « La tentative du gouvernement d’imposer des tests psychologiques aux juges échoue » (La Repubblica), « Magistrats, voici la nouvelle note d’évaluation » (Sole 24 Ore), « Juges, l’étau se resserre sur les non titulaires » (Messaggero). 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Le coup d’éclat de Mantovano (Indépendant, autrefois Alliance nationale) et la réunion très tendue ; Nordio (Forza Italia) dit stop : ‘nous risquons de déclencher une guerre avec le pouvoir judiciaire’’ » : « Au cours de la réunion technique qui précède traditionnellement le Conseil des ministres, le responsable législatif du ministère de la Justice détaillait le contenu des décrets d’application de la réforme Cartabia sur la justice, lorsqu’il a été interrompu par Alfredo Mantovano. Le secrétaire à la Présidence du Conseil, qui est également juge, a suggéré un ‘’mécanisme pour le contrôle des magistrats’’, une proposition inattendue qui a laissé place à un silence gêné. Mais le bras droit de Giorgia Meloni ne se démonte pas et d’après plusieurs sources de l’exécutif il aurait dit : ‘’pourquoi ne pas imaginer l’introduction d’un test d’aptitudes psychotechniques pour les nouveaux magistrats ?’’. Le responsable du ministère de la Justice tente immédiatement de freiner son collègue : ‘’non, ce ne serait pas possible, pas sans une consultation préalable avec les magistrats, avec les organisations de représentants’’. On comprend en tous cas que quelque chose de profond dans les rapports entre le gouvernement et la justice est en train de se jouer et que cela fait suite, personne ne le nie, aux propos de Guido Crosetto (Frères d'Italie) dans la presse. Un autre responsable du ministère appuie d’ailleurs la proposition de Mantovano soulignant que ce type de tests existe déjà pour d’autres branches de la fonction publique et surtout pour le recrutement des forces de police, mais la discussion s’arrête là. Si ce n’est que, lors du Conseil des ministres, Antonio Tajani (Forza Italia), vice-président du Conseil et coordinateur de Forza Italia, prend la parole pour déconseiller l’introduction de ces tests d’aptitude, en tous cas par le biais des décrets en cours de discussion, pour ne pas faire de passage en force. En réalité, tout donne l’impression d’une impulsion de Fratelli d’Italia et de la Présidence du Conseil – et donc de Giorgia Meloni – pour amener le gouvernement à une confrontation directe avec la magistrature. Personne ne sait encore vraiment pourquoi. Crosetto comme Meloni tentent d’une part de modérer leurs propos et disent vouloir éviter la confrontation mais on perçoit bien l’atmosphère de suspicion derrière les discours officiels. Meloni critique l’Association nationale des magistrats et répète la théorie selon laquelle ‘’une frange politisée de la magistrature prend ouvertement position contre tout gouvernement qui ne serait pas de gauche’’. Le ministre Guido Crosetto a été appelé par le PD devant la commission anti-mafia, mais la date n’est pas encore connue. Le bras-de-fer est encore en cours et la Présidence du Conseil ne semble pas avoir l’intention d’y mettre fin. » 

COULISSES, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « La crainte des alliés : de nouvelles enquêtes visant à affaiblir le gouvernement » : « L’écho retentissant des propos du ministre de la Défense ne s’atténue pas, malgré les tentatives d’apaisement de ce dernier. Les groupes parlementaires et même la Présidence du Conseil craignent un ‘’assaut judiciaire’’ de la magistrature contre le gouvernement comme au temps de Berlusconi. Personne ne sait précisément qui au sein de Fratelli d’Italia a fini dans le viseur de la magistrature mais la sensation que tous partagent, y compris la Ligue et Forza Italia, est que quelque chose de grave se prépare, avec pour objectif d’entraver la coalition menée par Giorgia Meloni dans la course vers les européennes. La Présidente du Conseil était au courant de ce passage final contre les juges dans l’entretien de Crosetto et partage la conviction de son ministre qu’une ‘’partie de la magistrature est en train de se déporter à gauche’’. La Ligue s’en prend aux magistrats comme une ‘’caste d’intouchables’’ et prédit des ‘’enquêtes comme des bombes à retardement’’. La majorité s’agite, au Parlement les députés s’alarment, convaincus que si le ministre a tenu ces propos ce n’était pas par hasard. Pour Tommasi Foti, chef de groupe de Frères d'Italie au Parlement, Crosetto a identifié un péril clair pour le gouvernement, ‘’s’il s’est exprimé ainsi c’est qu’il doit effectivement y avoir quelque chose’’, de sérieux, de nouveau. Peut-être quelque chose qui le concerne personnellement. Mais le ministre, contacté directement, répond qu’il ne crain aucune enquête à venir, ni contre lui ni contre quelque ténor de la majorité. Il confirme toutefois que ‘’certains magistrats expriment explicitement et même publiquement leur volonté d’entraver l’action du gouvernement avec les moyens à leur disposition“. Les ministres discuteraient afin de comprendre où se cacherait le danger exactement. Les noms de Daniela Santanchè, ministre du Tourisme inquiétée pour conflit d’intérêt, ou encore d’Andrea Delmastro, secrétaire d’Etat à la Justice, reviennent souvent. Tous attendent que Crosetto révèle ce qu’il sait. » 

ENTRETIEN, Sole 24 Ore, de Francesco Lollobrigida (Frères d'Italie), ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire « Avec la révision du PNRR, nous multiplions par deux les fonds pour l’agriculture » : « Nous nous sommes concentrés sur des mesures et des investissements qui se sont révélés intéressants pour les entrepreneurs. La technologie agrivoltaïque réduit non seulement la pollution mais produit aussi de l'énergie à partir de sources renouvelables, ce sont donc des investissements qui offrent des réponses plus positives. Nous avons proposé des changements au PNRR parce que nous estimons qu'il y a eu un manque de discussion avec les partenaires sociaux et le Parlement. Il est peut-être juste qu'un gouvernement comme le nôtre ait pris la responsabilité de demander que cette approche soit modifiée. En ce qui concerne le photovoltaïque, nous avons convaincu la Commission de remplacer le concept d'autoconsommation des entreprises par le concept plus large de "communautés énergétiques". Une approche qui a été accueillie avec enthousiasme à Bruxelles. Le fait est que beaucoup de choses ont changé depuis le lancement du plan de relance. Après le début du conflit en Ukraine, le besoin d'autosuffisance énergétique face à l'explosion des prix du gaz est devenu pressant. Cela a également modifié l'attitude de la Commission. Grâce au travail du gouvernement, nous avons montré à Bruxelles que l'Italie est capable de dépenser, et bien, les ressources allouées, comme le démontre l'avis préalable sur agrivoltaïque. C'est grâce à ce travail d'équipe que nous avons proposé au Conseil AgriFish la reconnaissance de la profession d’agriculteur en tant que bio-régulateur et la défense de son rôle dans la protection des territoires et de l'environnement. Une nouvelle approche qui est également partagée par d'autres pays comme la France et avec laquelle nous proposons à Bruxelles d'augmenter les ressources de la Politique Agricole Commune afin d'inverser la tendance à la réduction des exploitations agricoles qui ont diminué – en quelques années seulement – de 35% en Italie (avec des pointes de 40% dans le Sud et dans le secteur de la pêche) et de 28% dans l'UE. Après le feu vert de Bruxelles, la dotation pour le secteur agricole passe de 3,68 à 6,53 milliards d’euros. » 

ARTICLE, Repubblica, G. Colombo, L. Pagni : « Marché libre de l'électricité et du gaz, pas de retour en arrière » : « C'est le ministre de l'Environnement Gilberto Pichetto Frattin (Forza Italia) qui porte le décret sur l'énergie sur la table du Conseil des ministres. Mais la ligne est dictée par Giorgia Meloni et le fidèle ministre Fitto (Frères d'Italie). Quand la réunion au Palais Chigi commence, la fin du marché protégé de l'énergie est déjà décidée. Le report de la double échéance – 10 janvier 2024 pour le gaz, 1er avril pour l'électricité - n'est pas prévu. Après quatre reports, la libéralisation des factures d'électricité et de gaz est maintenant proche. Concrètement, cela signifie que quelque 9,5 millions de ménages et de travailleurs indépendants devront signer un nouveau contrat pour le gaz naturel et l'électricité d'ici juin prochain. Ainsi, la droite au gouvernement s’aligne avec les choix de Draghi sur la transition définitive vers le marché libre. C'est un autre signal adressé à Bruxelles, après une loi de finances prudente et les réformes, précisément sur la concurrence, qu'il a été décidé d'élargir afin d'obtenir le feu vert de l'UE pour la révision du PNRR. Et c'est précisément pour respecter un engagement pris dans le cadre du Plan national de relance et de résilience que la Présidente du Conseil et le ministre pour le PNRR ont décidé de forcer la main, en faisant plier la résistance du ministère de l'Environnement, qui demandait un report, entre six mois et un an, de la libéralisation. Les représentants du PD sont furieux lorsque la nouvelle de la non-prolongation du marché protégé sort dans des dépêches d’agences de presse. La secrétaire du parti, Elly Schlein, a immédiatement convoqué une conférence de presse, prévue pour ce matin. Le Mouvement 5 étoiles et les associations de consommateurs protestent également. Dans le décret, il est également prévu de considérer les terminaux gaziers de Porto Empedocle et de Gioia Tauro comme "d'utilité publique, non-délocalisables et urgents". On reparle aussi d'énergie nucléaire. Les communes qui ne sont pas incluses dans les zones appropriées pourront se proposer pour accueillir le dépôt de déchets attendu en Italie depuis plus de 40 ans, depuis le premier référendum qui a mis fin à l'industrie de l'énergie atomique. » 

ARTICLE, La Repubblica, de D. Longhin, « Accord avec l’Arabie Saoudite pour la recherche de terres rares en Afrique » : « L’Italie et l’Arabie Saoudite pourraient bien unir leurs forces pour orienter vers l’Afrique la recherche des matières premières rares ou récupérer les ressources existantes et qui ne seraient pas encore aux mains de sociétés chinoises ou russes. Ensemble, le tandem italo-saoudien pourrait démultiplier ses capacités financières et technologiques dans un secteur fondamental, la conquête des terres rares et de tous les éléments nécessaires aux nouvelles technologies (cobalt, cuivre, lithium en particulier). Dans le cadre de son tour de la péninsule arabique, le ministre italien des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso (Frères d'Italie), a notamment rencontré le président de la Commission royale Jubail et Yanbu, Khalid Al Saalem, et discuté d’un possible accord. Un pas supplémentaire, après le forum italo-saoudien de septembre sur les investissements en Italie qui s’était déroulé à Milan. L’Italie s’apprête à approuver un fonds souverain d’un milliard, ouvert au secteur privé, et jetant les bases d’une coopération plus étroite entre les deux pays dans le secteur minier et du traitement des matériaux rares en Afrique, en Italie et en Arabie Saoudite. Avec pour objectif notamment de briser le duopole de la Russie et de la Chine. Cet accord ‘’favoriserait et accélèrerait l’autonomie stratégique dans le secteur des matières premières critiques, à travers des partenariats et des investissements conjoints, surtout pour l’extraction des ressources, dans nos propres pays ou dans des zones tierces, comme sur le continent africain, dans l’esprit du Plan Mattei que notre gouvernement est en train de développer’’ a expliqué Urso aux côtés de Saalem. Le ministre italien s’est également entretenu avec le président du fonds souverain saoudien sur la recherche de matières premières et les investissements en Italie. Le fonds s’intéresse au Made in Italy et l’un de ses derniers investissements a été fait dans la société de yachts Azimut-Benetti. Mais le ministre s’est aussi précédemment rendu à Doha, où un autre forum sera organisé en mai 2024 avec le Qatar, là encore afin de consolider les relations entre les entreprises des deux pays et plus généralement avec celles de la Péninsule arabique dans des secteurs tels que l’énergie, les véhicules électriques, la pétrochimie, l’immobilier, le luxe et le sport. » 

ARTICLE, Avvenire, D. Fassini « Lampedusa, des arrivées record et l’adoption du décret sur les mineurs non accompagnés » : « Après quelques jours de répit, en raison du mauvais temps, hier matin les patrouilleurs de la Garde côtière, de la brigade des finances et du dispositif suédois de Frontex ont secouru un navire avec à bord 573 personnes, provenant tous de Libye. Un autre flux record a été intercepté deux heures plus tard, un bateau avec à bord 259 personnes. Les migrants, partis depuis la Libye, sont de nationalité bangladaise, soudanaise, syrienne, indienne, égyptienne et pakistanaise. Ils affirment avoir versé entre 4 et 6 000 dollars aux passeurs. Entretemps, à Rome, la Chambre a adopté par vote de confiance le décret sur les migrants, appelé « Cutro 2 », qui représente le troisième décret de ce gouvernement sur le phénomène. Le texte prévoit de prolonger de 30 à 45 jours le délai maximum de séjour des mineurs âgés de plus de 16 ans dans les structures de premier accueil et, en cas de flux migratoire intense, les centres pourront accueillir jusqu’à 50% en plus de personnes par rapport au maximum de la jauge normale. Le décret passera ensuite au Sénat. Les oppositions critiquent toujours l’approche du gouvernement ‘’cet exécutif aborde une question complexe avec des décrets d’urgence qui parlent exclusivement au ventre des personnes, avec une approche idéologique par l’exploitation de la peur’’, souligne C. Auriemma du Mouvement 5 Etoiles. ‘’Nous savons bien qu’il y a la nécessité de main d’œuvre dans certains secteurs productifs mais nous ne pouvons pas permettre que des passeurs gèrent les nécessités du peuple italien et qu’ils le fassent avec votre soutien’’, a répondu F. Mura, député de Fratelli d’Italia. » 

EDITORIAL, Corriere della Sera, F. Giavazzi « L’Europe qui regarde vers le futur » : « Si quelqu’un avait un doute qu’un pays puisse utiliser la dette commune pour payer les insuffisances qui lui sont propres, il est clair que personne n’accepterait d’en assurer la charge. Les fonds du projet Next Generation EU servent justement à cela : ils sont en effet limités à des interventions spécifiques : l’environnement, le numérique, les écoles, les hôpitaux, le transport sur rail et en tout cas pour financer des investissements et jamais des dépenses courantes. Il est encourageant que la Cour constitutionnelle allemande en adoptant il y a quelques années le Next generation EU, ait accepté cet argument. Ce sera l’Europe du futur : des projets avec des bénéfices communs et financés par de la dette commune. Après l’environnement et la reconstruction de l‘Ukraine, ce sera le tour de la défense, de l’accueil et de l’intégration des migrants et, comme cela s’est déjà passé avec le programme SURE, le financement d’une assurance européenne contre le chômage. La capacité de savoir représenter de manière coopérative et non conflictuelle permet à l’Union de faire des pas en avant utiles à chaque pays membre. Le travail entre le gouvernement italien et la Commission, qui a duré environ un an, et qui a permis l’accord sur une révision du PNRR et au versement de la 4e tranche du plan, en est un exemple. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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