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21/11/2023

"L’offre de Meloni à l’Europe : la ratification du MES en décembre, après l’accord sur le Pacte de Stabilité."

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Italie. Revue de presse. 

Le meurtre d'une jeune fille, Giulia Cecchettin, commis par son ex-compagnon est toujours en Une de la plupart des journaux : « Meurtre de Giulia, la douleur et la marche blanche » (Corriere della Sera), « [Les marches blanches] du côté des femmes » (Repubblica), « « Faisons du bruit pour Giulia » » (La Stampa), « Giulia, voici la vidéo du massacre » (Messaggero). Le résultat de l’élection présidentielle en Argentine est également en une : « La révolution Milei en Argentine » (Corriere, Repubblica, Messaggero). Enfin, un naufrage près des côtes de Lampedusa, ayant fait plusieurs victimes dont une petite fille de deux ans, est cité en Une du Messaggero : « Tragédie à Lampedusa, naufrage d’un bateau : une petite fille de deux ans décède ». 

Le naufrage d'un bateau transportant des migrants au large de Lampedusa et la mort d'une fillette de deux ans.  

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « Meloni-Schlein, ce leadership féminin qui pourrait changer la donne » : « Au final, une affaire douloureuse et grave comme celle de l’assassinat de la jeune Giulia aura permis de démonter ce manège politique qui était en train de contaminer les deux principales leaders politiques, la cheffe du gouvernement et la cheffe de l’opposition. On parlait encore de l’invitation refusée par Schlein de se rendre au meeting annuel de Frères d’Italie, quand l’actrice et réalisatrice Paola Cortellesi a lancé son appel à intervenir contre ce drame que sont les féminicides. Le défi pour Meloni et Schlein est d’adopter une posture différente au moins sur ce sujet et de parvenir à faire quelque chose de concret. Car si les homicides sont de plus en plus fréquents, il y a aussi la rage quotidienne et latente des hommes contre l’épanouissement professionnel des femmes et vis-à-vis de leur émancipation. Il est positif que le débat politique commence enfin à parler d’éducation dans les écoles et dans les familles, et pas uniquement de sanctions pénales. Pour Meloni et pour Schlein, il n’a pas été facile de s’affirmer et elles ont vécu personnellement la difficulté de leurs collègues à leur laisser la place sur le devant de la scène. Maintenant, Meloni et Schlein peuvent remporter le défi en donnant le bon exemple, en trouvant un accord sur des pistes déjà suggérées par les experts, à commencer par l’instruction et le soutien psychologique des jeunes. Nous verrons si le leadership féminin parviendra à démontrer sa valeur ajoutée. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, de V. Piccolillo, “Le gouvernement assure la médiation Italie-Albanie, l’accord [sur la détention provisoire des migrants] sera examiné au Parlement » : « Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani (Forza Italia), doit annoncer aujourd’hui l’intention du gouvernement de soumettre l’accord Meloni-Rama sur les migrants au ‘’processus parlementaire’’. Il tente ainsi d’éviter la confrontation avec les oppositions afin que ‘’le memorandum soit opérationnel et aboutisse à des résultats concrets dans la lutte contre les passeurs’’. Antonio Tajani a voulu rassurer hier sur le fait qu’il n’y aurait ‘’aucun Guantanamo’’ albanais et que l’accord respectera ‘’le droit italien et européen’’. Il a également salué les propos du chancelier allemand qui a émis un avis positif sur l’accord avec l’Albanie. La secrétaire du PD, Elly Schlein, met en garde : ‘’ils ne s’en sortiront pas en ignorant la Constitution, qui prévoit clairement que les accords internationaux soient présentés et ratifiés par le Parlement’’. A l’exception d’Italia Viva, une bonne partie de l’opposition tente en effet de présenter une motion commune (PD, Azione, Verts, +Europa…), réduite à l’essentielle afin de ne pas soulever le problème des visions divergentes en matière d’immigration. La Conférence asile et immigration ainsi que d’autres organisations demandent l’annulation de l’accord italo-albanais qui ‘’viole les obligations constitutionnelles et internationales de notre pays en voulant externaliser les frontières et le droit d’asile, comme l’accord avec la Tunisie’’ selon la CAI. » 

ARTICLE, La Repubblica, T. Mastrobuoni et C. Tito « L’offre de Meloni à l’Europe : la ratification du MES en décembre, après l’accord sur le Pacte de Stabilité » : « Le gouvernement Meloni est prêt à ratifier le nouveau MES, mais pas dans l’immédiat : il sera soumis au Parlement après la réunion de l’Ecofin, qui devrait donner le feu vert à la réforme du Pacte de Stabilité. C’est le message qu’a fait filtrer la Présidence du Conseil à la Commission Européenne. C’est aussi le message que Meloni fera passer demain à Berlin à l’occasion de sa rencontre avec le Chancelier allemand. Le but est d’obtenir un maximum de disponibilité de la part de Scholz sur le Pacte de Stabilité, notamment afin de sortir de l’impasse où la majorité de droite s’est retrouvée dernièrement. L’objectif est le suivant : convaincre les plus récalcitrants de la coalition (la Ligue) de ne pas faire d’éclat lors de la ratification du MES, et s’assurer une sorte d’« assurance vie ». Dans le texte soumis au Parlement, il y sera clairement mentionné que le recours au mécanisme de sauvetage européen ne pourra se faire que par le biais d’un nouveau scrutin des deux Chambres. Ce qui veut dire que tant qu’il y aura cette majorité, l’Italie ne fera pas appel au MES. Meloni souhaite ainsi obtenir en échange plus de souplesse de Bruxelles sur le Pacte de Stabilité. C’est également lié à l’évaluation de la part de la Commission de la loi de finances italienne. Le budget italien sera déclaré « conforme » mais ses perspectives seraient toutefois inadaptées car la tendance de l’endettement est considérée comme pas compatible avec les normes communautaires. Dans ce contexte, le gouvernement Meloni risque de se retrouver, même avec les nouvelles règles, dans l’obligation de demander une nouvelle rallonge budgétaire en été, après les élections européennes. C’est la raison pour laquelle, au moins sur le MES, le Palais Chigi tente de se montrer plus ouvert au dialogue. L’enjeu est d’éviter un énième bras-de-fer avec Bruxelles. » 

SCENARIO, Messaggero, F. Malfetano, « Meloni rencontre Scholz : de l’immigration à l’économie, oui à un pacte en cinq points » : « Le plan d’action italo-allemand, qui porte sur cinq secteurs stratégiques (croissance, compétitivité et emploi, politique extérieure et sécurité, Europe et État de droit, et culture et société civile), deux forums de dialogue et une plateforme institutionnelle pour se coordonner ; sera signé demain par Giorgia Meloni et Olaf Scholz. La signature sera précédée d’un entretien bilatéral lors duquel sera évoqué la réforme du pacte de stabilité européen. Le Plan sera un cadre, ‘’comme tous les accords de ce type’’ selon une source diplomatique, qui sera opérationnel de manière épisodique, et relève plutôt des bonnes intentions témoignant de l’entente entre Meloni et Scholz. Les secteurs stratégiques identifiés peuvent être modifiés au gré des sujets politiques du moment, et sont peu contraignants – le gouvernement ne montre aucune volonté de perfectionner le projet de Draghi qui voulait mettre en place un axe Rome-Paris-Berlin. Le Plan d’action melonien ne peut en effet être comparé au traité qu’avait signé Mario Draghi et Emmanuel Macron, d’abord parce qu’il n’est pas aussi ambitieux au niveau diplomatique et n’aura pas la “profondeur du Traité du Quirinal”. Du reste, Meloni a déjà démantelé la coopération telle que la voulait Draghi – l’article prévoyant la participation, une fois par trimestre, d’un ministre au conseil des ministres du pays allié n’est pas appliqué, et cet article ne figurera probablement pas dans le pacte avec Berlin. Fratelli d’Italia est le seul parti qui n’avait pas voté en faveur du traité avec la France, et les lieutenants de Meloni parlaient alors d’une “subordination scellée” par ce traité. De là vient le choix de desserrer les mailles de l’accord avec Berlin, au point de faire douter l’Allemagne de l’intention de Meloni de réellement le mener à bien – qui ne s’est confirmée qu’en juin dernier. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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