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09/11/2023

"Matteo Salvini n'a pas du tout apprécié le jeu en solo de la présidente du Conseil."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes se concentrent sur le débat politique autour des réformes institutionnelles et de la loi de finances : « Réformes, la tension monte » (Corriere della Sera), « Le gouvernement fait marche-arrière sur la baisse des retraites pour les médecins » (La Repubblica), « Alerte [de la Cour des Comptes] sur le PNRR, les dépenses stagnent » (Sole 24 Ore). Les rumeurs de possible négociation entre le Hamas et Israël pour une trêve à Gaza en échange de la libération d’otages sont également citées. 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « Nous soutenons la défense d’Israël mais il faut protéger les civils. »  

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, V. Piccolillo, « Le navire hôpital est en route : « À bord, il y a un véritable hôpital » : « Le Vulcano, de 194 mètres de hauteur avec à son bord 164 personnes, a pris le large hier pour la première mission humanitaire au secours des blessés gazaouis. Le ministre de la Défense Crosetto (Frères d’Italie) a tenu à souligner que cette initiative était ‘’la première et en réalité unique en son genre’’, et espéré qu’elle “déclencherait une course, sans compétition entre les pays, pour porter secours aux civils”. Le contre-amiral, un médecin qui coordonne l’équipe médicale à bord, a déclaré : “nous ne sommes en guerre contre personne. Nous allons offrir notre soutien à ceux qui en ont besoin”. Le ministre a ajouté que le navire était un “signal” “de ce que pense l’Italie [de la situation] et de comment elle compte agir”, et que cette mission avait été partagée avec d’autres pays, européens, membres de l’OTAN ou pays arabes. “Nous envoyons l’unique navire de l’État équipé d’un hôpital (…) et je pense que cela sera bien accueilli, de la part des Palestiniens comme des Israéliens” a conclu Crosetto. Une autre mission, plus délicate, a également lieu entre les partis engagés dans la crise pour les négociations [pour la libération des otages et les pauses humanitaires]. Pour cette raison, l’Italie a donné son accord à l’envoi de deux carabiniers demandés par les États-Unis “pour leur rapport de confiance” avec les locaux, au sein du centre de coordination pour la sécurité d’Israël et de l’Autorité Palestinienne – dans ce qui pourrait être le prélude à l’envoi d’un contingent plus important pour remplacer celui qui jusqu’au 7 octobre formait la police palestinienne. L’Italie compte également dialoguer avec tous les acteurs “en particulier les pays arabes”, et demander à la communauté internationale “ de se comporter dans le respect des règles [de l’État de droit] contrairement au Hamas” “Nous espérons qu’Israël le fera, tout en comprenant la difficulté d’agir dans une zone telle que Gaza, où les cellules du Hamas sont cachées sous les hôpitaux”. 

ARTICLE, La Repubblica, G. Vitale « Election directe du Président du Conseil : les travaux commenceront au Sénat, Frères d’Italie joue la carte de la surprise mais le texte est inexistant » : « Six jours après l’adoption au Conseil des ministres du texte qualifié de ‘’mère de toutes les réformes’’, il est encore impossible de pouvoir le consulter. Les cinq articles censés réécrire la Constitution et chambouler les équilibres des pouvoirs de l’Etat demeurent au Palais Chigi pour ‘’des retouches’’. Pourtant c’est bien du Palais Chigi qu’a été lancée l’opération-éclair visant à lancer le débat parlementaire non pas à la Chambre, comme le veut le protocole, mais au Sénat. C’est ce qu’a confirmé hier la ministre pour les réformes, Casellati. Cette dernière a expliqué, sur la prime de majorité (de 55% pour le parti arrivant en tête aux élections) : ‘’nous sommes encore en train d’y travailler’’. L’inversion des Chambres s’explique par un choix politique bien précis : assurer une voie rapide à la réforme de Meloni afin de l’adopter en première lecture d’ici les élections européennes. Ce serait alors un deuxième coup porté, après celui de l’accord sur les migrants avec l’Albanie, pour affronter une campagne électorale qui s’annonce décisive pour le gouvernement et pour la Présidente du Conseil. En effet, le règlement au Sénat impose des délais contingentés qui limitent la possibilité pour les oppositions de faire de l’obstructionnisme et d’en ralentir l’adoption. Par ailleurs, au Sénat, le rôle de président est assuré par La Russa, qui appartient à Fratelli d’Italia. En revanche à la Chambre, la présidence est assurée par le léguiste Fontana alors que celle de la commission pour les affaires constitutionnelles est aux mains de Forza Italia. La décision prend ainsi de court les deux partis de la majorité. Enfin, au Sénat, Meloni est persuadée de pouvoir compter sur le soutien de Matteo Renzi. Les partis minoritaires, entretemps, ont exprimé leur opposition à cette décision qui va contre le protocole parlementaire. » 

ARTICLE, La Repubblica, V. Conte, « Le FMI critique la loi de finances qui ne favoriserait pas la croissance : ‘’l’Italie est peu ambitieuse’’ » : « La loi de finances du gouvernement Meloni ne favorise pas la croissance. C’est le Fonds Monétaire International qui le dit, en confirmant ses prévisions pour un PIB à hauteur d’un simple 0,7%, alors que le Palais Chigi en évaluait l’évolution à +1,2%. L’Italie devrait ainsi ‘’augmenter la productivité’’ et ‘’travailler dur afin de bien dépenser les fonds du PNRR’’. Les critiques du FMI dressent le portrait d’une Italie peu ambitieuse, alors qu’elle devrait ‘’penser à des réformes budgétaires structurelles et favorisant la croissance’’, qui toutefois ‘’ne sont pas prévues’’ dans la loi de finances. D’où l’exhortation à ‘’bien utiliser’’ les fonds du plan de relance malgré ‘’les difficultés que rencontrent plusieurs pays à les dépenser“. C’est dans ce contexte global d’inflation et de ralentissement économique que le FMI repère « l’objectif-clé » de l’Italie, soit ‘’augmenter la productivité’’, notamment pour qu’elle ne soit pas à la traîne par rapport la France et à l’Allemagne dont l’économie devrait augmenter respectivement de 1,3% et de 0,9% en 2024. Les syndicats aussi critiquent le la loi de finances du gouvernement Meloni et ont organisé des mobilisations : CGIL et UIL organiseront du 17 au 1er décembre cinq grèves de 8 heures dans différentes villes, ‘’pour améliorer le budget’’. L’autre syndicat, CISL, fait cavalier seul et annonce pour sa part une manifestation nationale pour le 25 novembre à Rome. » 

ARTICLE, M. Sorgi, Stampa, « Un message clair [adressé] à Meloni » : « D'abord la mission pour analyser l'état de l'Union et proposer une stratégie pour la compétitivité. Puis, hier, une longue interview au Financial Times dans laquelle il dévoile ses inquiétudes et évoque le risque que l'Europe se réduise uniquement à un marché, abandonnant l’aspiration de trouver des politiques communes pour les Etats membres. Le fantôme de Mario Draghi, rappelé par Ursula von der Leyen, plane sur cette longue veille d'élection, en nette opposition avec les simplifications souverainistes et le front eurosceptique de la droite radicale, de Salvini à Le Pen en passant par l'AfD, qui se préparent à une campagne sans concession. Le 13 septembre, lorsque son prédécesseur a été appelé par von der Leyen, Meloni a fait bonne figure, affirmant qu'elle ne considérait pas la nomination de M. Draghi "contre l'Italie" et souhaitant, comme elle l'avait déjà fait pour M. Gentiloni, "une vision positive pour notre pays". Mais il est désormais clair que pour elle, qui a toujours été à la croisée des chemins entre une conversion pro-européenne convaincue et l'éternelle compétition avec son allié/rival le leader de la Ligue, il est temps de prendre position. Salvini n'a pas du tout apprécié le jeu en solo de la présidente du Conseil qui a annoncé l'accord avec Edi Rama sur l’envoi de migrants vers l'Albanie. Un accord qui aurait pour l'instant essentiellement " des visées dissuasives". Dans son entretien, M. Draghi ne cache pas son inquiétude sur la guerre en Ukraine et, plus récemment, face à la nouvelle flambée de conflit au Moyen-Orient. Et il explique qu'il a par conséquent réfléchi à la nécessité plus urgente pour l'Union de se doter d'une politique étrangère et de défense commune, précisément en termes de compétitivité. "L'époque où les États-Unis dépensaient pour leur défense, où ils exportaient vers la Chine et où ils achetaient de l'énergie à la Russie est révolue", résume magistralement l'ex-premier ministre. En ce sens, il ne s'agit certainement pas d'un discours contre l'Italie, pour citer Meloni. Mais une invitation à notre pays – et à sa présidente du Conseil – à s'ouvrir à un horizon plus large, en oubliant les petites polémiques politiques. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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