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23/10/2023

"Fête de Frères d'Italie pour les un an au pouvoir, Meloni s’excuse : "Je reste avec ma fille.""

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Italie. Revue de presse.

La situation au Proche-Orient, et notamment les craintes d’une escalade régionale du conflit israélo-palestinien, fait les unes : « Israël prévient l’Iran » (Corriere della Sera), « La menace de l’Iran » (La Repubblica, La Stampa), « Gaza, la menace de l’Iran » (Messaggero), « A Gaza, une maison sur deux est détruite ; Macron tente d’arrêter Netanyahou » (Fatto Quotidiano). L’absence pour des raisons personnelles de Giorgia Meloni au meeting de Fratelli d’Italia célébrant les un an au pouvoir de la coalition est aussi largement citée « Meloni ne se rend pas à la fête de Fdi : « je suis humaine » » (Corriere, Repubblica), « Fête de FdI pour les un an au pouvoir, Meloni s’excuse : « je reste avec ma fille » » (Messaggero).

ARTICLE, Messaggero, F. Malfetano « Meloni aux pays arabes : « Pas d’ambiguïté sur le Hamas ». Son déplacement à Tel-Aviv pour faciliter la médiation » : « Georgia Meloni n’a pas ménagé ses efforts. Au Caire, elle a engagé les autres pays à ne pas “tomber dans le piège du Hamas et donc à condamner “sans ambiguïté” le groupe terroriste’’ ; puis, en visite à Tel Aviv, elle a conseillé à Netanyahou “d’éviter de se retrouver isolé” et de ne pas “céder au sentiment de vengeance”. Cette realpolitik américaine version Meloni l’a poussée à critiquer ses alliés : ‘’dans des moments pareils, il faut que les dirigeants soient présents’’, en s’adressant à la fois à Macron et Scholz, mais aussi à Sunak – tous représentés par leurs ministres des affaires étrangères qui devaient éviter une déclaration commune trop peu pro-israélienne. Au contraire, Georgia Meloni est convaincue de la nécessité d‘un dialogue entre Occidentaux et pays arabes’, pour convaincre ces derniers que la crise actuelle est un “djihad islamique’’ freinant le processus de normalisation des relations avec Israël au Proche et Moyen Orient. La présidente du Conseil a rencontré les représentants des puissances européennes, mais aussi les leaders palestiniens auxquels elle a assuré le soutien de l’Italie à une Autorité Palestinienne affaiblie, et sa conviction que l’unique solution était celle de ‘deux peuples, deux États’. Meloni, à Tel Aviv, a réaffirmé à Netanyahou le ‘’ droit d’Israël à exister et à assurer la sécurité de ses citoyens’’ tout en l’engageant à combattre les terroristes “de la meilleure des façons, parce que nous ne sommes pas comme eux”. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Guido Crosetto (Frères d’Italie), ministre de la Défense, « Israël devait réagir, mais le Hamas n’est pas la Palestine » : « [Le sommet qui se tient au Caire] est déjà un premier signal [vers la paix]. Il est important de montrer qu’il n’y a pas de fracture entre le monde arabe et l’Occident, qu’il est possible de construire des ponts. Trop de gens voudraient que [le conflit] se transforme en affrontement entre civilisations. Il n’y a pas non plus d’affrontement entre chrétienté et islam, non. Le Hamas est une organisation terroriste qui veut exterminer Israël, j’invite chacun à ne pas confondre le Hamas et la Palestine. [Tout comme Elly Schlein, secrétaire du Parti démocrate], je dis depuis le premier jour, que vaincre le Hamas ne signifie pas punir l’ensemble de la population de Gaza. Le Hamas a pour objectif le djihad, la guerre totale, l’étape après Israël ce sont les démocraties occidentales. C’est un foyer très dangereux, qui peut se répandre aux pays arabes et s’embraser en un incendie que nous ne parviendrons plus à éteindre. Beaucoup de pays, arabes comme occidentaux, ont tenté d’apaiser les tensions. Etats-Unis, Occident, Egypte, Qatar, Arabie Saoudite… on n’avait jamais vu un activisme aussi fort, cet effort pour la paix m’a surpris positivement. Israël doit forcément réagir, si elle perd sa capacité de dissuasion, elle ne pourra pas survivre. Tout le monde se pose la question des dommages collatéraux qu’une réaction excessive pourrait provoquer. Nous marchons sur un fil. Le fait qu’Israël veuille détruire le Hamas est une chose, une attaque qui provoquerait un trop grand nombre de victimes civiles en est une autre. Comme gouvernement, nous sommes pragmatiques, nous n’avons pas de slogans. La solution des ‘’deux peuples, deux Etats’’ est la bienvenue si elle amène la paix et la stabilité. Quant à Poutine, il se limite à observer la situation et voir s’il peut en tirer profit. Je ne comprends pas que l’on puisse exclure le risque qu’un loup solitaire arrive [en Italie] clandestinement pour nous frapper nous aussi. Lorsque des dizaines de milliers de migrants débarquent en Europe c’est inévitable statistiquement. Pour de potentiels terroristes, c’est la meilleure façon d’entrer en Italie. Evidemment, tous ne se transforment pas en terroristes. Ce dimanche j’ai vu dans Rome au moins 7 ou 8 personnes avec le drapeau du Hamas. La fermeture des frontières [comme avec la Slovénie] se décide en fonction de la situation. Concernant l’appel à manifester de Salvini le 4 novembre, je ne commente par les choix d’autres partis, pour ma part j’ai préféré la prudence. Le 4 novembre sur le forum impérial à Rome on compte habituellement 200 000 personnes, je ne vois pas pourquoi je devrais offrir une telle occasion à un possible fou. Concernant l’affaire Andrea Giambruno, je ne vois aucun complot contre Meloni de la chaîne Mediaset ou des héritiers de Meloni. Pour moi ‘’Dieu, Patrie et famille’’ [mot d’ordre de Fratelli d’Italia] n’est pas un slogan, et ne parle pas de la famille parfaite. »

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Guido Crosetto

ENTRETIEN, Il Giornale (édition dimanche), de Giorgia Meloni, présidente du Conseil  : « Ma première année » par  Alessandro Sallusti et Adalberto Signore, [Extraits] : «  Il est difficile de choisir parmi les nombreuses choses que le gouvernement a faites en un an pour relancer l'Italie. Je les revendique toutes, mais je suis particulièrement fier des interventions décidées avec notre première loi de finances en faveur des familles et des entreprises pour faire face à la crise énergétique, de la réforme fiscale que l'Italie attendait depuis 50 ans et qui est fondamentale pour relancer la croissance et créer un nouveau rapport de confiance entre l'État et le contribuable, et du nouveau rôle de premier plan de l'Italie sur la scène européenne et internationale. Nous sommes reconnus comme une nation solide et fiable". (…) Je n'ai jamais cru à la République des sondages et je n'ai pas l'intention de commencer maintenant. Car gouverner, c'est parfois faire des choix impopulaires dont les effets positifs se verront avec le temps. (…). Mon objectif n'est pas d'être réélue, mais de savoir que dans quatre ans, je rendrai aux Italiens une nation meilleure que celle qui nous a été donnée. Ce sont les Italiens et le temps qui jugeront de nos performances". (…) Sur le MES, je n'ai jamais changé d'avis et je ne m'engage pas dans des batailles idéologiques. Je regarde toujours la substance et l'intérêt national. Je pense qu'il faut suivre une logique de paquet, dans laquelle les règles du pacte de stabilité, l'achèvement de l'union bancaire et les mécanismes de sauvegarde financière sont discutés comme un tout. Je pense que ce serait plus utile pour tout le monde. (…) Pour ma part, il n'y a pas et il n'y aura pas de conflit avec le pouvoir judiciaire, mais cela ne m'empêche pas de penser que l'on peut rendre la justice plus rapide, plus efficace et plus impartiale. Sur l'immigration, ces derniers mois, nous avons réussi à changer les mots d'ordre en Europe. Et si, jusqu'à l'année dernière, nous ne parlions que des mouvements secondaires, ceux à l'intérieur de l'Union européenne, aujourd'hui nous entendons parler de la défense des frontières extérieures ou du fait que c'est nous qui décidons qui entre en Europe, et non les trafiquants d'êtres humains. Ce ne sont pas mes mots, mais ceux de la présidente de la Commission européenne, Mme Von der Leyen. Cela signifie avoir profondément modifié l'idée que l'Europe se fait de l'immigration, avoir radicalement changé d'approche. Si aujourd'hui on parle même de la nécessité de missions navales, comme nous l'avons toujours dit, c'est grâce à l'Italie, qui demande une mission européenne en accord avec les autorités nord-africaines pour arrêter le départ des bateaux, vérifier en Afrique qui a droit ou non à l'asile, et n'accueillir en Europe que ceux qui y ont vraiment droit. En outre, nous poursuivons l'idée du Plan Mattei, qui est un changement radical de la relation avec l'Afrique, de paternaliste à égalitaire". (…) Concernant la taxe sur les surprofits bancaires, je ne regrette rien car il ne s'agissait pas d'une mesure punitive, mais de justice sociale. En raison des politiques de taux de la BCE, les établissements de crédit ont ajusté les taux d'intérêt, y compris ceux des prêts hypothécaires, ce qui a exigé un effort plus important de la part des citoyens et des entreprises. Par conséquent, à un moment difficile pour de nombreux Italiens, il était juste d'intervenir avec un choix de bon sens et non idéologique. (…) Le spread est fermement en dessous des niveaux qu'il avait avant l'entrée en fonction de ce gouvernement et, vendredi, Standard and Poor's a confirmé la notation de l'Italie. Un signe que les marchés ont compris notre budget. De quoi dois-je avoir peur ? (…) L 'Italie a joué un rôle clé dans la promotion de la stabilité et de la cohésion de l'Europe à un moment extrêmement complexe, en jouant un rôle de premier plan à la fois dans le soutien à l'Ukraine et dans la lutte contre l'immigration clandestine. J'ai participé à de nombreux sommets et réunions internationales et l'Italie est fermement présente au sein du Quint, le format transatlantique et occidental qui comprend, outre nous, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne. Il me semble que la méfiance à l'égard de l'Italie n'est perçue que par ceux qui ont intérêt à la "raconter". (…)  A lire une certaine presse, l'Italie aurait fini dans les bras de la Troïka si la droite avait gagné les élections. Mais la vérité est que nous sommes au gouvernement depuis un an et que les prédictions intéressées de la dernière campagne électorale ne se sont pas réalisées. (…) Pendant trop longtemps, les gouvernements qui nous ont précédés étaient plus préoccupés par l’approbation de leurs partenaires européens que par la défense des intérêts nationaux de l'Italie. Nous avons changé cette approche. La conséquence est que, selon le dossier en discussion, des convergences différentes peuvent être trouvées de temps en temps avec différents États européens. En ce qui concerne nos relations avec la France et l'Allemagne, il y a eu des récits qui feraient rougir n'importe qui. Je me souviens, par exemple, du récit d'une certaine presse qui nous présentait, Macron et moi, non pas comme deux dirigeants qui ont des responsabilités gouvernementales et qui s'affrontent, mais comme deux enfants de maternelle qui se jouent des tours l'un à l'autre. Heureusement, cela n'a jamais été le cas. (…) Le monde est dans une phase de reconfiguration géopolitique. Il n'y a rien de caché ou d'obscur. Il y a une convergence évidente d'intérêts entre certains pays, dont la Chine émerge dans le rôle principal, visant à remplacer l'Occident dans le leadership économique et politique. Nous sommes des patriotes et nous nous fixons comme premier objectif la défense de nos intérêts nationaux, conscients que la protection de nos intérêts dépend de la défense de l'Occident, de ses frontières et de sa valeur clé, qui est la "liberté". (…) Le Rassemblement National est l’allié de la Ligue en Europe, il était donc naturel que Marine Le Pen soit présente à Pontida. Matteo Salvini et moi-même gouvernons ensemble l’Italie, correctement et en harmonie, et bien que nous appartenions à des groupes distincts nous avons tous les deux pour objectif de contribuer à une Europe encore plus forte. Concernant l’élection du futur président de la Commission européenne, j’exclus pour ma part de gouverner avec les socialistes, nous n’avons rien en commun, mais je suis convaincue que les équilibres en Europe changeront et que les forces de centre-droit sauront construire l’alternative que l’Europe attend depuis longtemps. Après la disparition de Silvio Berlusconi, beaucoup ont prédit un futur apocalyptique pour Forza Italia, la coalition et le gouvernement, mais rien de tout cela ne s’est produit. Forza Italia est un allié concret et fiable du gouvernement, un parti solide et en parfaite santé. Nous poursuivrons les objectifs que nous nous étions fixés lorsque Berlusconi était encore là. Quant à l’accusation d’éviter volontairement la presse, je ne pourrais jamais fuir les échanges avec la presse. Je suis journaliste [de formation] et considère que ce métier est noble et doit fournir les outils pour interpréter la réalité. Je sais très bien que les opinions personnelles peuvent influencer la façon dont on rapporte l’actualité mais je ne peux pas accepter que l’on déforme la vérité par opportunisme. On me reproche d’avoir souligné le choix de certains journaux de mener une propagande contre moi et l’action de mon gouvernement. Ils ne sont pas difficiles à démasquer et je m’amuse de la contradiction de certains, disant tout et son contraire. Ils ne font que me convaincre que je travaille de façon équilibrée, pragmatique et non idéologique. Je ne suis pas infaillible et j’estime avoir fait des erreurs. Je suis très critique envers moi-même mais j’estime m’être impliquée autant que possible jusqu’à présent, avec conscience et responsabilité. J’estime que ce gouvernement est en train de faire ce dont ce pays a véritablement besoin. J’ai tout le respect qu’il se doit pour l’opposition, ce sont les italiens qui jugeront de l’action du gouvernement comme de l’opposition d’ici quatre ans. Après un an à la tête de l’exécutif, je suis certaine d’être restée moi-même en tant que femme. J’ai fait un pacte avec les Italiens et leur ai promis de leur laisser un pays dans de meilleures conditions qu’ils me l’ont confié. Je dois au peuple italien l’honneur de pouvoir diriger l’Italie, une grande nation, une puissance mondiale dont il est beau de pouvoir être fiers à nouveau. »

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Un an du gouvernement de Giorgia Meloni

ENTRETIEN, La Stampa, de Fabio Rampelli, député Fratelli d’Italia et vice-président du Parlement, « Finissons-en avec les ragots politiques qui détruisent la crédibilité de l’Italie » : « [Je suis particulièrement fier] du rôle et de l’image de l’Italie sur la scène internationale conquis par Giorgia Meloni. Mais aussi de la hausse de l’emploi, de la réduction des charges fiscales, de la suppression du revenu de citoyenneté pour les personnes aptes à travailler, des mesures pour la natalité. Sans les tragédies qui se sont multipliées sur le plan international (post pandémie, guerre en Ukraine, attaque du Hamas) et interne (inondations en Emilie-Romagne), nous aurions le vent en poupe. Sur le dossier migratoire, la politique menée portera ses fruits, il s’agit de favoriser l’immigration régulière, éradiquer l’immigration illégale et les réseaux de passeurs, promouvoir des projets paritaires avec l’Afrique afin de soutenir son développement et la soustraire à l’exploitation par le monstre à deux têtes de la mondialisation : le capitalisme effréné et le communisme chinois. L’Afrique est un partenaire stratégique pour l’Italie et l’Europe, en particulier sur le plan énergétique. Il faut créer les conditions pour mettre fin à l’exode. Concernant l’affaire autour de l’ex compagnon de Giorgia Meloni, cela ne m’intéresse pas de creuser davantage, je pense que les médias devraient se tenir en retrait des personnalités politiques les plus exposées, par civisme. Par le passé, les ragots ont déjà détruit une partie de la crédibilité de l’Italie. J’appelle les médias à s’arrêter. Concernant le portrait de Napoléon qui se trouve à l’étage noble du Palais Montecitorio [siège de l’Assemblée nationale italienne], Jules César a conquis la France et je ne pense pas que son portrait ait sa place à l’Assemblée nationale, il en va de même pour Napoléon qui a conquis et pillé l’Italie. C’est un beau tableau qui a toute sa place au musée, pas dans un lieu qui représente la souveraineté nationale que Napoléon nia à l’Italie. »

ENTRETIEN, Il Tempo, d’Eugenia Roccella (Frères d’Italie), ministre pour l’Egalité des chances et la Famille, « Nous avons remis au centre [de notre politique] des mots presque bannis comme famille et natalité » : « Le mot clef pour décrire ces douze premiers mois de gouvernement est ‘’choix’’. Le gouvernement Meloni a fait face à un contexte international très difficile, aux lourdes retombées économiques notamment en termes d’inflation et de hausse des prix de l’énergie. Dans un cadre aussi contraignant il y avait deux possibilités : distribuer des oboles dérisoires ou avoir le courage de faire des choix parfois impopulaires. Le gouvernement a choisi, il s’est fixé des priorités, il les a mises en œuvre, les a expliquées aux Italiens. En tant que ministre de la Famille dans une telle époque, je me bats pour rétablir la normalité de termes qui avaient été presque bannis du discours public, pas seulement en Italie : famille, parentalité, maternité, natalité. Nous les avons remis au centre de notre programme et en avons fait une priorité du gouvernement. Il faut instaurer un climat nouveau, accueillant, à travers les services, le monde du travail, pour que le fait d’avoir des enfants ne soit plus pénalisant mais socialement valorisé. Les personnes doivent être libres de faire autant d’enfants qu’elles le souhaitent. En seulement deux Lois de Finances le gouvernement a alloué 2,5 milliards d’euros à la famille, malgré un contexte économique difficile. Le gouvernement privilégie les personnes réellement dans le besoin, le travail, les familles. On peut citer les avantages fiscaux pour les mères qui travaillent, le renforcement des congés parentaux, une hausse de la prise en charge par l’Etat des frais de crèche… De façon générale, cette année, un grand travail d’équipe a été mené. Je lis souvent dans la presse des articles sur de présumées disputes en conseil des ministres qui n’ont jamais eu lieu dans la réalité. Je pense que la plupart des Italiens sont conscients à la fois de la complexité du contexte actuel et de la sincérité de Giorgia Meloni et du gouvernement. Nous ne relâchons pas nos efforts malgré une opposition disparate. A la publication de mon livre, mes propos ont été non seulement contestés, mais j’ai été empêchée de parler. Je remarque un terrible appauvrissement du débat public, mais nous ne nous y habituerons pas. »

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Eugenia Roccella

COMMENTAIRE, Repubblica, S. Cappellini : « Ceux qui ciblent Meloni » : « Il y a quelques années, alors qu'elle n'était pas encore Présidente du Conseil, mais qu'elle avait déjà fondé Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni déclarait dans une interview télévisée que s'il lui arrivait d'être plus agressive que nécessaire, la raison en était la nécessité de se défendre : " Si l’on ne se défend pas, on se fait écraser", avait-elle expliqué. Il est possible, voire probable, qu'elle ait gardé cette attitude, même maintenant que se défendre est nettement plus facile, en termes de statut et de pouvoir, et qu'il est facile d'écraser ses adversaires plutôt que d’être affaiblie. La surabondance d'anxiété pour prouver qu'elle est toujours prête, à la hauteur et opérationnelle dépend peut-être aussi un peu de sa formation politique, imprégnée d’une idée de ‘surhomme’ plutôt que de féminisme : elle est "le" Président du Conseil. Le fait est que même Meloni a dû accepter de sauter un tour, en désertant la convention de Fratelli d'Italia hier, et elle l'a fait avec un message moins dur cette fois : "Je suis humaine aussi, je dois m'arrêter". Les raisons privées de cette décision, justes et compréhensibles, doivent certainement être respectées. Il est, au contraire, plus difficile d'accepter la déclaration de sa sœur Arianna, qui a qualifié hier de ‘ragots’ le journalisme qui traite des affaires personnelles de la Présidente, en référence à la séparation avec Andrea Giambruno. Une critique qui ne peut être acceptée pour au moins deux raisons. La première est la décision de ne pas adopter des mesures de précaution minimales qui ont fini par rendre publique la séparation avec Giambruno : lorsque Meloni a été prévenue qu’avoir un compagnon qui tous les jours apparaissait à la télé pour s'occuper aussi et surtout de politique, le but était uniquement de souligner le niveau élevé d’inconscience de ce choix. La deuxième raison est que Meloni elle-même, avec le post-scriptum du message où elle avertit ses ennemis qu'elle est plus dure que la pierre, a revêtu l'affaire d'une forte valeur politique. Si Meloni se considère comme une cible, la question de se demander « par qui ? » s'impose. Par quelqu'un qui a livré les propos tenus hors antennes de Giambruno à Striscia la Notizia ? Par Mediaset qui est détenu par le fils (PierSilvio Berlusconi, ndr) du fondateur de l'un des partis de sa coalition ? Soit Meloni a tort de penser à une intention malveillante, et ce post-scriptum est le miroir de cette tendance agressive à l'autodéfense excessive, soit Meloni a raison, et alors le gouvernement devra lui aussi bientôt se pencher sur ces questions. »

REPORTAGE, Messaggero, C.Guasco, « Sécurité à la frontière slovène: la chasse aux clandestin dans les vans »: « La route des Balkans occidentaux est la plus utilisée pour les migrations vers l’Europe depuis l’Albanie, la Bosnie, le Kosovo, le Monténégro, la Serbie et la Macédoine du Nord (1 700 migrants irréguliers par mois ont passé la frontière de janvier à septembre de cette année). Avec la hausse de la menace terroriste, due à la situation au Proche Orient, la chasse aux clandestins passant par la frontière italo-slovène s’est intensifiée. Les contrôles se font principalement sur les véhicules et fourgonnettes. Les migrants n’ayant pas leur papier peuvent être refoulés à la frontière, ou bien demander l’asile et rester en Italie le temps de l’enregistrement de leur demande. Cependant, toutes les administrations locales ne sont pas convaincues de l’efficacité de ces contrôles pour arrêter les terroristes ‘’qui passent par des routes secondaires’’ ». 

ARTICLE, Sole 24 Ore de dimanche, C. Condina « Voici le plan pour le retour au nucléaire. Les premiers réacteurs seront prêts à partir de 2030 » : « L'ouverture du premier chantier, prévue en 2030, devrait être achevée en 2035, puis se poursuivre au rythme d'un réacteur par an jusqu'en 2050 : un total de 15 à 20 mini-centrales nucléaires pour un investissement total de 30 milliards d'euros. Un impact positif sur le système économique, y compris les industries connexes, de 100 milliards d'euros et plus d'un demi-million d'emplois (plus 180 000 autres au cours des 60 prochaines années d'exploitation). Atteindre la neutralité carbone du pays en 2050, en économisant 400 milliards d'euros par rapport à un scénario basé uniquement sur les énergies renouvelables. Tel est le plan de retour au nucléaire de l'Italie sur la table du gouvernement, et en particulier du ministère de l'environnement et de la sécurité énergétique, qui a été présenté ces dernières semaines au ministre Gilberto Pichetto Fratin (Forza Italia) par les dirigeants d'Edison, d'Ansaldo Nucleare, d'Enea, de l'École polytechnique de Milan et de Nomisma Energia. Un plan caractérisé par "zéro émission, une sécurité accrue et de meilleures perspectives économiques" et qui "réduira la dépendance énergétique de l'Europe, en diversifiant les chaînes d'approvisionnement". Le plan envisagé par le Mase est un mix de deux réacteurs complémentaires en termes de temps et d'industrie, à savoir les Small Modular Reactors (Smr) et les Advanced Modular Reactors (Amr), "les plus prometteurs d'un point de vue économique et de la sécurité". Tous deux se caractérisent par leur petite taille (de 100 à 450 MW), ce qui, selon Edison (évidemment soutenu par Edf) et Ansaldo Nucleare, présente plusieurs avantages : production en série avec assemblage sur place, modularité, plus grande sécurité, moindre impact environnemental, intégration avec les énergies renouvelables (qu'ils peuvent remplacer en l'absence de soleil et de vent), et compatibilité avec le réseau électrique actuel. Le nucléaire est la solution la plus efficace pour décarboner le système énergétique". Selon le dossier en cours d'examen par le gouvernement, l'atome pourrait couvrir 10 % des besoins énergétiques du pays d'ici 2050, en se montrant complémentaire des énergies renouvelables. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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