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11/10/2023

"Visite de Meloni à la synagogue."

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Italie. Revue de presse. 

Le bilan et la nature particulièrement violente de l’attaque terroriste du Hamas dans deux kibboutz en Israël fait les gros titres « Les enfants, l’horreur » (Corriere della Sera), « Le massacre des enfants » (La Repubblica, Il Messaggero), « Le massacre d’innocents » (La Stampa, Avvenire). Le débat au parlement hier sur la motion unitaire en soutien d’Israël est aussi cité : « Pas de motion unitaire sur Israël mais le « fair play » l’emporte » (Repubblica), « Le Hamas massacre des enfants mais la gauche se divise » (Giornale, Libero). La finalisation de la Loi de finances fait la Une du quotidien Sole 24 Ore « Giorgetti (Ligue) : « des coupes importantes sont prévues dans le budget » ». 

Les JT couvrent essentiellement le bilan de l’attaque terroriste du Hamas dans deux kibboutz en Israël, les déclarations de soutien d’Israël par le Président Joe Biden, la visite de la Présidente du Conseil G. Meloni à la Synagogue de Rome, les marches silencieuses en soutien à Israël en Italie dont celle organisée par le quotidien Il Foglio à laquelle ont participé la plupart des partis politiques italiens. 

ARTICLE, Corriere della Sera, M.-T. Meli, « Pas d’accord sur la motion unique. Le compromis des quatre textes présentés à la Chambre » : « Antonio Tajani (Forza Italia) avait sollicité à la Chambre des députés une “motion unitaire” pour “condamner sans ambiguïté l’agression du Hamas”, et avait mentionné la formule de “deux peuples deux États” chère à la gauche dans l’espoir de les rallier. Cependant, majorité et opposition ne sont pas parvenues à un accord, et quatre textes ont été présentés (du centre-droit, du PD, du M5S allié avec l’Alliance des verts et de la gauche, et une dernière regroupant Azione, Italia Viva et +Europa). Tout en plaidant qu’ils “ne pouvaient pas donner l’impression d’un Parlement divisé”, Tajani a proposé un compromis, et majorité et opposition ont chacune voté la motion de l’autre. Tous les textes ont été ainsi approuvés, exception faite du point n°5 de la motion du PD, du M5S et des verts et SI, qui dénonçait “l’élargissement des colonies de peuplement”. Tous y ont renoncé pour que les autres forces politiques s’accordent sur le reste du texte. Si, lundi, l’illusion d’une motion unitaire pouvait être maintenue, elle n’a pas résisté à l’ajout de Giovanbattista Fazzolari (Frères d’Italie) dans la motion du gouvernement d’un point qui refusait toute aide humanitaire dans la Bande de Gaza – ce passage aurait été l’occasion de frictions entre le Secrétaire d’État et le Ministre des affaires étrangères. Le PD a accusé “l’aile dure du Palais Chigi” d’avoir “ fait sauter l’entente”, en ajoutant qu’ils étaient prêts à ‘’réintroduire le langage de l'UE ainsi que l'engagement de Tajani à négocier la paix’’. Telle était la situation hier matin. La majorité a donc nuancé la partie qui avait fait hésiter le PD, et la motion du centre-droit a fait disparaître la mention des aides humanitaires. Cependant un passage a été jugé ambigu par les oppositions puisqu’il engage le gouvernement à “éviter que des financements arrivent entre les mains du Hamas” - un passage auquel les démocrates ont fini par donner leur accord après des négociations de Tajani. Du reste, même Casini pense que “le Hamas est le véritable ennemi de la cause palestinienne”. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni, « Visite de Meloni à la synagogue : « Il y a un risque de surenchère » »: « Alors que des images de massacres nous parviennent, la présidente du Conseil voit dans “la chasse aux civils, maison par maison (…) une haine envers tout un peuple”. Après sa visite à la Synagogue de Rome avec Giovanbattista Fazzolari, secrétaire d’État à la présidence du Conseil et qui a comparé dans une interview les massacres du Hamas à l’Holocauste, Georgia Meloni a exprimé sa préoccupation tout en cherchant à rassurer : “nous devons renforcer la protection des citoyens de religion juive sur notre sol, parce que le risque de surenchère face aux actes criminels du Hamas pourrait arriver jusque chez nous” a-t-elle déclaré. La menace djihadiste recommence à effrayer la communauté juive d’Italie, et le Viminal a ordonné le renforcement de la protection des lieux à risque, alors que les routes empruntées par les migrants sont elles aussi plus étroitement surveillées selon les ordres du ministre Tajani qui veut ‘’vérifier que parmi les migrants illégaux, il n’y ait pas de terroristes cherchant à entrer en Europe’’. Dans un Parlement en état de choc, les partis se divisent selon leur ligne politique habituelle, et même à droite perdurent certaines positions pro-palestiniennes. Cependant, le soutien du gouvernement à Israël est sans faille et la condamnation des attaques terroristes sans ambiguïté. Hier soir, des ministres (Lollobrigida (Frères d’Italie), Sangiuliano (Indépendant, autrefois MSI), Valditara (Ligue) et Abodi (Indépendant)) ont participé à la veillée “Nous sommes Israël” promue par le Foglio, et à laquelle Georgia Meloni s’est associée dans une lettre. Les chefs de groupes Foti et Malan, accompagnés par des sénateurs et des députés ont défilé face à l’Arc de Titus illuminé aux couleurs d’Israël, tout comme les ministres Tajani (Forza Italia) et Nordio (Frères d’Italie). Malgré les appels de Giuliano Ferrara et de Claudio Cerasa à défendre “sans hésiter” la démocratie israélienne, le M5S et l’Alliance des verts et de la gauche n’ont pas participé au sit-in transpartisan. Cependant, le PD était représenté par Alfieri et le maire de Rome Gualtieri, Azione par Calenda et Carfagna, Italia Viva par Matteo Renzi et pour +Europa, Della Vedova et Maggi étaient présents. Noi Moderati était représenté par son chef Maurizio Lupi. La Ligue, quant à elle, avait envoyé les chefs de groupes Molinari et Romeo et le secrétaire d’Etat à l’économie, Federico Freni. »

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EDITORIAL, il Foglio « Fazzolari contre Fazzolari (Frères d’Italie). Le court-circuit entre le Palais Chigi et Fratelli d’Italia sur les armes à l’Ukraine » : « Giovanbattista Fazzolari, en commentant l’attaque criminelle du Hamas en Israël, nous dit que c’est la timidité occidentale dans le soutien à l’Ukraine qui a ‘’favorisé la propagation des conflits’’. Dans son entretien au Corriere, le Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil nous explique que l’Occident ‘’a évité d’envoyer ce qui aurait pu faire pencher rapidement le sort du conflit en faveur de Kiev. Il suffirait une petite partie des dépôts inutilisés d’armes et de munitions des Etats-Unis et de l’Europe pour assurer la victoire ukrainienne’’. La confession de Fazzolari, qui est l’un des conseillers les plus influents de Meloni au Palais Chigi, se révèle aussi très courageuse. Car cela résonne aussi comme une auto-critique. Comment concilier alors cette volonté intrépide d’envoyer des armements avec le choix du gouvernement de ne pas le faire ? Le ministre de la Défense Guido Crosetto ne cesse de répéter que l’Italie ‘’a donné beaucoup’’ et qu’avant de procéder à l’envoi d’autres armes ‘’il faut vérifier ce que nous sommes en mesure de donner’’. Faut-il s’attendre à un déblocage imminent de la 8e tranche d’aides militaires à Kiev ? Fazzolari pourrait s’imposer et prendre la décision, étant donné son importance au sein du gouvernement. Les propos de Fazzolari sont encore plus courageux car ils remettent en cause toute la stratégie d’alliances de Fdi. Après une telle prise de position, aucune déclaration ambiguë sur la guerre de la part de la Ligue ne sera tolérée. Et au niveau international, il n’y a plus d’espace pour une proximité entre Meloni et le PiS polonais, qui est en train de se démarquer du soutien à Kiev. Enfin, concernant les relations transatlantiques, l’entretien de Fazzolari marque une rupture irréversible entre Fdi et le parti Républicain américain, qui est engagé à boycotter le financement de nouveaux fonds fédéraux en faveur de l’Ukraine. Nous sommes sûrs que cela se réalisera rapidement. Fazzolari n’est pas du genre à faire des déclarations infondées. » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « Le mur européen qui sépare Salvini de ses alliés » : « La bataille européenne entre le PPE et les partis de droite se prolonge et l’Italie se confirme comme l’un des épicentres et des laboratoires des futures alliances. En Allemagne, les extrémistes d’AfD s’imposent comme le deuxième parti en Bavière et en Hasse. En France, la formation pro-russe et eurosceptique de Marine Le Pen est toujours donnée première dans les sondages. Pour la Ligue de Salvini, ces succès représentent des arguments forts qu’il est possible d’avancer contre le refus de FdI et de Forza Italia à l’idée d’une alliance avec ces forces extrêmes aux élections européennes de 2024. Pourtant, le clivage se creuse et l’impression est qu’en juin nous assisterons non seulement à la compétition classique entre Populaires et Socialistes mais aussi à une compétition au sein même du front conservateur, entre modérés et extrémistes. La question est de savoir si le populisme de droite parviendra à chambouler les équilibres existants. Le PPE ne renoncera pas à ériger un mur contre l’AfD et le Rassemblement National. Au contraire, il le renforcera. C’est la raison pour laquelle Antonio Tajani évoque une ‘’menace extrémiste’’. Il s’agit donc de l’énième refus à l’invitation de Salvini d’unir les forces de droite aux élections de 2024. Selon la Ligue, les partis souverainistes européens sont destinés à la victoire : ne pas saisir cette évidence signifierait finir par être écrasés. C’est un avertissement lancé non seulement à Tajani mais surtout à la Présidente du Conseil, Meloni. Cela prouve que le bras-de-fer entre les partis de droite sera le bruit de fond de cette campagne électorale, et cela pas seulement en Italie. » 

SONDAGES, La Repubblica, d’A. Noto, « Immigration et Union européenne, les Italiens ne font pas confiance à Orban et à Le Pen » : « L’issue du Sommet de Grenade montre combien la Présidente italienne du Conseil doit composer avec les deux faces de la médaille. Elle doit d’une part être en harmonie avec ‘’l’Europe qui compte’’, à commencer par l’Allemagne et le chancelier Scholz, et d’autre part avec le chef du gouvernement hongrois, Viktor Orban, avec lequel elle partage de nombreuses positions politiques en matière d’immigration. La nouvelle fermeture d’Orban ne fait certainement pas brèche auprès de l’opinion publique italienne, qui est au contraire de plus en plus encline - indépendamment de l’orientation politique - à demander à l’Europe une intervention commune pour faire face à la crise actuelle. Il est vrai aussi que les deux principaux membres du gouvernement italien, Giorgia Meloni et Matteo Salvini, avaient respectivement trouvé dans Orban et dans Marine Le Pen leurs références politiques en matière de politique internationale et d’immigration. Il semble que le narratif autour d’une ‘’invasion’’ ait davantage influencé la population italienne et l’électorat de centre-droit, alors que la question des droits civiques divise le centre-droit. Si Salvini adhère pleinement aux positions extrémistes de Marine Le Pen, il semble que Meloni tente de poursuivre deux voies à la fois, à priori opposées : comme Présidente du Conseil, elle est l’alliée d’Ursula von der Leyen, comme cheffe de Fratelli d’Italia, elle est l’alliée d’Orban. Le Pen et Orban plaisent à l’électorat de centre-droit italien : 44% de la population italienne partagent leurs positions en matière d’immigration, dont 60% de l’électorat de centre-droit (77% des électeurs de la Ligue). On note également l’approbation de 41% des électeurs du Mouvement 5 Etoiles. C’est une donnée importante pour l’opposition de centre-gauche qui ne parvient pas à comprendre et à interpréter les craintes des Italiens sur l’immigration. De façon générale, Marine Le Pen attire toutefois plus qu’Orban, remportant 34% de confiance contre 20%. Viktor Orban est populaire auprès de 26% des électeurs de Forza Italia seulement, contre 49% et 45% pour la Ligue et Fdi. De la même façon, seule une majorité d’électeurs de la Ligue et de FDI approuve la loi interdisant d’évoquer à l’école l’homosexualité et le changement de sexe et plus de 60% d’entre eux approuvent l’interdiction du mariage entre personnes du même sexe. Une popularité que l’on ne retrouve pas chez ceux qui disent voter pour Forza Italia. Une majorité d’Italiens est contre les lois sur l’école (51%) et sur la famille (69%) votées en Hongrie. On note également que Salvini et Le Pen obtiennent la même côte de popularité (34%) alors que Meloni obtient le double d’Orban (43% contre 20%). Giorgia Meloni plait à 89% des électeurs léghistes, contre 62% pour Salvini auprès des électeurs de Fratelli d’Italia. Sur l’Europe, la préférence des Italiens pour une Europe des Nations domine de peu (42% contre 38%). Une majorité se dit favorable aux socialistes (27%) mais une hypothétique alliance à droite entre conservateurs, populaires et libéraux atteindrait 47% et obtiendrait plus de sièges au Parlement que la ‘’majorité Ursula’’ (42%). » 

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, G. Trovati : « Giorgetti (Ligue), fortes restrictions budgétaires dans la loi de finances. Des choix différents si la situation s'aggrave » : « L'architecture de la loi de finances, qui reposera sur les quatre piliers que représentent la réduction de la charge fiscale, le regroupement des deux premières tranches de l'Irpef, le 'paquet famille' et le renouvellement des contrats publics à commencer par celui des travailleurs de la santé, sera également marquée par des réductions de dépenses 'difficiles à digérer' qui toucheront de nombreux secteurs, dont les ministères, mais qui sont indispensables pour l'équilibre des comptes publics." Un contrôle strict de l'évolution des dépenses deviendra un principe incontournable", a souligné le ministre de l'Economie Giorgetti lors de son audition sur la NaDef devant les commissions budgétaires conjointes de la Chambre et du Sénat, " sur la base des nouvelles règles qui se dessinent pour la gouvernance économique européenne", mais aussi pour réussir "le défi le plus important auquel le pays est appelé à faire face", à savoir celui de garantir la "soutenabilité de la dette" aux yeux des marchés, plus encore qu'à ceux de Bruxelles. Sur la base de ces hypothèses, le ministre de l'Economie a présenté un projet de loi de finances ferme, qui sera complété par des fonds pour la reconstruction pour les catastrophes naturelles et pour l'aide à l'Ukraine, et a annoncé que le gouvernement s'opposera aux "amendements qui envisagent de couvrir des dépenses plus importantes par des recettes plus importantes", car la réduction des dépenses est la seule voie à suivre. L'objectif est celui de fournir aux marchés financiers la preuve que les comptes publics ne s'éloignent pas d'une virgule de la trajectoire décidée dans la NaDef, où la dette a été utilisée au maximum pour financer des mesures qui réduisent la pression fiscale, et qui perdraient donc d’efficace si l'Etat intervenait sur les recettes. Ces limitations, qui animeront de vives discussions avec les collègues de Giorgetti au gouvernement et les partis de la majorité, sont d'autant plus nécessaires, à cause, des chocs extérieurs répétés, devenus tristement habituels en ces temps compliqués. Au point que même les équilibres qui viennent d'être décidés au sein de la NaDef ne semblent pas être gravés dans le marbre. Il est clair que si la situation s'aggrave, non seulement en Italie, mais dans le monde entier, il faudra faire d'autres évaluations", a reconnu Giorgetti en réponse à ceux qui l'interrogeaient sur une éventuelle révision à la baisse des objectifs de déficit suite au nouveau conflit entre le Hamas et Israël. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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