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09/10/2023

"Migrants, un Italien sur deux rejette les choix des tribunaux."

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Italie. Revue de presse.

L’attaque terroriste menée ce samedi par le Hamas sur le territoire d’Israël monopolise toujours les gros titres : « Israël, au moins 700 morts » (Corriere della Sera), « Le drame des otages » (La Repubblica), « Le massacre en Israël » (La Stampa), « La recherche des otages » (Il Messaggero), « Israël, des tanks et des avions de chasse sur la Bande de Gaza » (Sole 24 Ore) « Hamas, le massacre des innocents. Netanyahu sur le banc des accusés » (Fatto Quotidiano), « La rage et l’orgueil. Israël réagit à son 11 septembre » (Il Giornale). 

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani (Forza Italia), vice-Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « Il faut éviter l’escalade des violences aux effets impossibles à prévoir, il faut une médiation [des pays] arabes » : « Du côté d'Israël et de son peuple qui subit une agression "monstrueuse" contre des civils sans défense, des femmes, des enfants, des personnes âgées et non un simple acte de guerre ou de terrorisme. Antonio Tajani, ministre des Affaires étrangères, n'a aucun doute quant à la prise de position de l'Italie dans le conflit qui vient d'éclater au Moyen-Orient. Il croit et espère que, sur ce sujet, "la politique, les partis, la majorité et l'opposition ne se divisent pas : ce que nous voyons, ce que nous savons, ce qui arrive jusqu’à nous depuis ces territoires est tellement insoutenable que personne ne pourra nier sa solidarité à Israël". Mais, dans le même temps, lui et le gouvernement italien sont engagés et continueront à l’être "avec force" pour qu'une solution diplomatique à la crise, pour une désescalade immédiate et durable, soit trouvée le plus rapidement possible. Car le risque d'une expansion du conflit, avec des effets dont la gravité serait difficilement imaginable, est très élevé. » 

ARTICLE, Repubblica, F. Bei, « Si nous nous découvrons tous aux côtés de Noa » : « Dans la tragédie qui touche Israël, une petite lueur d’espoir a surgi : les principales forces politiques italiennes ont mis de côté leur différents politiques quotidiens pour être unanimement solidaires avec les victimes de la brutale attaque terroriste au Moyen Orient. Elly Schlein est l’une des nombreuses voix du Parti Démocrate à exprimer sa “ferme condamnation” de l’exécution de centaines de civils innocents et à montrer sa solidarité avec Israël. Azione, Italia Viva, +Europa et même le Mouvement 5 étoiles –  qui par le passé a presque semblé soutenir le Hamas – ont fait part d’un sentiment similaire. À droite également, toutes les voix se sont accordées pour condamner ces attaques, avec la Présidente du Conseil qui a parlé directement avec son homologue israélien pour lui assurer le soutien de l’Italie dans cette “heure la plus sombre” pour l’Etat hébreux depuis l’attaque par la Syrie et par l’Égypte il y a cinquante ans. Il est difficile de savoir combien de temps cette condamnation unanime va durer, alors que les nouvelles des bombardements israéliens sur les positions du Hamas commencent à arriver. On peut, aujourd’hui comme alors, considérer le gouvernement de Netanyahou comme dangereux, on peut le critiquer pour ses politiques extrémistes, pour la discrimination à l’encontre des citoyens arabes, et pour bien d’autres raisons encore. Mais la réponse de la droite et de la gauche, face à toutes ces horreurs, a été pour une fois unanime : nous sommes tous israéliens. Si quelques-uns ont bien dit a mi-voix qu’Israël “l’avait bien cherché” pour sa politique d’occupation, le ton général condamne fermement ces attaques. Mais nous sommes aujourd’hui à un tournant de l’histoire, où l’on se souviendra de tout ce qui a été dit – ou non. Comme après le 11 septembre, ou les attentats de Daech, la position des esprits démocratiques doit être d’être main dans la main avec les victimes du terrorisme. Demain, nous pourrons à nouveau nous déchirer sur le conflit israélo-palestinien et ses causes, sur la politique de Netanyahou, et sur le futur de la bande de Gaza, mais pour l’instant, nous sommes avec Noa, qui dansait dans un festival pour la paix, et qui a été enlevée par des milices palestiniennes, alors qu’elle les suppliait de ne pas la tuer. » 

ARTICLE, Corriere, L. Sirignano, « Les motivations [des décisions judiciaires remettant en liberté les migrants illégaux] : détention illégale, liberté violée. » : «La demande de caution pour quitter un Cpr (Centre pour le rapatriement des migrants illégaux, ndlr) n'est pas légale. Le rejet du décret Cutro est total. Et les détentions ordonnées par le premier magistrat de Raguse à l'encontre de six demandeurs d'asile tunisiens ne doivent pas être validées. La décision a été signée par le juge catanien Rosario Annibale Cupri qui, en un temps record, a rédigé les jugements désapprouvant les règles de l'exécutif et fixant des limites strictes. La ligne suivie est celle de la juge Iolanda Apostolico, la magistrate qui s'est retrouvée au coeur d’une polémique, après la publication, par le leader de la Ligue Matteo Salvini, d'une vidéo qui la filmait manifestant en 2018 contre la politique du ministre de l'Intérieur de l'époque en matière d'immigration. Mais son collègue Cupri, 47 ans, passé à la section du travail,  est arrivé aux mêmes conclusions : en sept pages il explique son rejet du décret. "La détention d'un demandeur de protection internationale, écrit notamment le juge, constitue une mesure coercitive qui le prive de sa liberté de mouvement et l'isole du reste de la population, l'obligeant à rester dans un périmètre circonscrit et restreint”. De plus, dans les cas examinés, les migrants avaient déjà demandé une protection internationale, et donc acquis le statut de demandeur d'asile, à leur arrivée à Lampedusa. "En d'autres termes, la demande de protection internationale formalisée à Raguse - selon le magistrat - ne peut être traitée comme une procédure frontalière". La détention n'est donc pas légitime. Le juge rejette également la fourniture d'une garantie financière comme moyen d'éviter la détention. La garantie financière n'est pas, en droit, une alternative à la détention, mais la règle stipule expressément qu'au lieu de la détention, le questeur peut ordonner une ou plusieurs mesures alternatives telles que la remise d'un passeport, l'obligation de rester dans la commune ou de se signaler régulièrement au commissariat. Enfin, le magistrat de Catane considère que le décret Cutro est en contradiction avec les règlements de l'UE parce que "la détention ne peut avoir lieu, si nécessaire, que sur la base d'une évaluation au cas par cas (et non sur la base de l'origine du migrant à partir de pays considérés comme sûrs), à moins que des mesures alternatives moins coercitives ne soient effectivement applicables". » 

SONDAGE, La Stampa, A. Ghisleri : « Migrants, un Italien sur deux rejette les choix des tribunaux » : « Les flux migratoires en provenance d'Afrique du Nord et du Proche-Orient sont vus comme un phénomène bien établi depuis des années, considéré comme un "fait naturel et structurel lié à des facteurs sociaux, historiques, économiques et politiques" par 57,1% des citoyens italiens, selon un sondage réalisé par EuromediaResearch pour le programme Porta a Porta. Un citoyen sur quatre les considère comme des "envahisseurs" (23,3 %), tandis que 10,3 % sont convaincus qu'il s'agit d'une machination mise en place par le gouvernement pour justifier les tentatives importantes d'impliquer l'Europe dans l'organisation d'une meilleure répartition des migrants. Dans la recherche convulsive d'une issue, face à des chiffres sur le nombre d’arrivées qui ne cessent d’augmenter, le gouvernement propose des nouveaux décrets comme celui sur l'expulsion directe lorsqu'il existe des raisons sérieuses de sécurité publique, ou celui sur l'emprise des mineurs, qui prévoit l'accueil mixte avec des adultes d'adolescents de 16 à 18 ans en cas d'indisponibilité temporaire des structures d'hébergement pour les migrants mineurs. Les deux solutions proposées sont partagées par la majorité des personnes sondées : 63,6 % est d’accord avec la mesure qui prévoit l'éloignement par le préfet s'il existe des raisons sérieuses de sécurité publique et 56,5 % avec l'accueil temporaire des mineurs de plus de 16 ans dans des structures pour adultes. Les images des arrivées de migrants secouent l'opinion publique, mais ne déstabilisent pas ses certitudes importantes visant à vouloir défendre à tout prix le maintien de la sérénité de la vie quotidienne. L'augmentation générale des prix, les factures en hausse, le phénomène de l'inflation sont au premier rang des priorités des Italiens, tout comme le désir d'avoir des soins de santé plus abordables. A tout cela s'ajoute la confusion générée par l'affaire du tribunal de Catane, qui a accepté le recours d'un migrant débarqué à la mi-septembre à Lampedusa, jugeant le nouveau "décret Piantedosi" (Indépendant) illégitime à plusieurs égards. 46,2 % des personnes interrogées ne trouvent pas cette intervention du magistrat justifiée, tandis que 32,7 % l'approuvent. Les électeurs de centre-droit rejettent majoritairement la décision, tandis que les électeurs de l'opposition la jugent favorablement. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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