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21/09/2023

"Migrants, 6 Italiens sur 10 critiquent l’action du gouvernement."

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Italie. Revue de presse.

La question migratoire, et notamment l’intervention de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni à l’Assemblée Générale des Nations Unies, fait les gros titres « Migrants, l’appel lancé à l’ONU » (Corriere della Sera), « Migrants, l’Italie reste seule » (La Repubblica), « Migrants, 6 Italiens sur 10 critiquent l’action du gouvernement » (La Stampa), « Migrants, l’enlisement dans l’Union Européenne » (Avvenire), « Meloni : « ONU, réveille-toi » » (Il Giornale). L’intervention du président ukrainien V. Zelensky à l’AGNU [Assemblée générale des Nations unies] est elle aussi citée. 

Les JT couvrent essentiellement l’intervention de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni à l’Assemblée Générale des Nations Unies, la visite du Président de la République Fédérale d’Allemagne à Syracuse, et la hausse des nouveaux cas de Covid-19. 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Guerzoni, « [Il faut mener] une guerre globale contre les trafiquants, l’ONU doit refuser toute hypocrisie » : « Les Nations unies ne peuvent pas fermer les yeux. Comme elles ont mené d’autres combats par le passé, elles doivent lutter pour éradiquer le trafic illégal de migrants, désormais d’ampleur mondiale et "rapportant plus" que le trafic d'armes et de stupéfiants“. Giorgia Meloni a passé des jours à peaufiner son premier discours en tant que Présidente du Conseil, où elle appelle l’Assemblée des Nations unies à déclarer "une guerre globale sans concession contre les trafiquants d'êtres humains". Mais les débuts de la cheffe de Fratelli d'Italia à l'ONU font également parler en raison de son choix de déserter la réception de Biden pour se rendre dans une pizzeria italienne. Elle a aussi choisi de ne pas prendre la parole lors d'une réunion "historique" du Conseil de sécurité, un face à face entre le président ukrainien Zelensky et le ministre russe Lavrov auquel ont participé le chancelier allemand Scholz et le premier ministre japonais Kishida. Il s'agissait d'une séquence spéciale et l'intervention de Meloni avait été annoncée, mais elle a décidé d'envoyer Antonio Tajani (Forza Italia) à sa place. ‘’Elle avait des rencontres bilatérales avec plusieurs pays africains" expliquent ses collaborateurs. Elle a tout de même participé au débat, assure le service de presse de la Présidence du Conseil. Elle a écouté Zelensky et il y a eu ensuite une rencontre en marge, au cours duquel elle a réaffirmé l'engagement de l'Italie et son soutien à Kiev face à l'agression de Poutine, dénonçant notamment les conséquences pour ‘’les pays les plus pauvres du Sud’’. Depuis son arrivée à New York, la Présidente du Conseil a travaillé sur le dossier qui lui tient le plus à cœur dans le contexte politique actuel. Elle a rencontré les présidents de la Guinée, du Sénégal, du Kenya, du Rwanda, du Malawi et de l'Algérie, proposant à tous un renforcement des relations avec l'Italie, qui entend être la tête de file sur le développement économique de l'Afrique et la lutte contre les organisations criminelles.  Dans son discours, elle a donc appelé à cesser l’hypocrisie et tenté de convaincre les puissants de ce monde que le drame de l'immigration clandestine et le sort de l'Afrique conditionneront l'avenir de tous les peuples, pour le meilleur et pour le pire. "Une organisation comme celle-ci, qui affirme dans son acte fondateur "la foi dans la dignité et la valeur de la personne humaine", peut-elle vraiment détourner le regard face à ce désastre ?’’ La thèse de Meloni est que le terrorisme et le fondamentalisme attisent volontairement l'instabilité, alimentant "les réseaux criminels qui profitent du désespoir de millions de personnes et engrangent facilement des milliards". Elle promet que pour sa part elle mènera la bataille contre cette ‘’mafia’’. Giorgia Meloni propose le modèle de coopération d’égal à égal qui a inspiré son "plan Mattei" pour l'Afrique et qui permettrait, à terme, de construire une alternative à l’immigration de masse. La Présidente du Conseil sera de retour à Rome aujourd'hui, après s'être entretenue en tête-à-tête avec Erdogan, Trudeau et Guterres. » 

COMMENTAIRE, Il Foglio, C. Cerasa « Pour le gouvernement Meloni c’est une nouvelle phase qui commence » : « Quand G. Meloni parle d’Ukraine, comme elle l’a fait hier dans son discours ambitieux aux Nations Unies, il est difficile de trouver des défauts dans sa position de défense de l’Occident face à l’agression russe. Pendant ces derniers mois, la posture adoptée en politique étrangère a été cruciale pour permettre au gouvernement Meloni de renforcer sa crédibilité internationale. Sa position sur l’Ukraine a souvent poussé les observateurs internationaux à ne pas trop donner d’importance aux pulsions démagogiques de l’exécutif italien. Aujourd’hui, au lendemain de sa performance aux Nations Unies, c’est une nouvelle phase qui s’ouvre : ce gain de crédibilité internationale acquis jusqu’à présent ne suffira plus à Meloni pour pouvoir se permettre de dire tout ce qu’elle veut. Par ailleurs, son ministre de l’Economie G. Giorgetti a dit qu’il s’inquiétait pour l’avenir du gouvernement sous le coup des évaluations négatives des marchés. Un rapport de Morgan Stanley nous dit même que pour l’Italie ce sera un budget 2024 ‘’complexe’’, avec des déficits plus élevés, une croissance plus faible que prévue et un Spread pouvant dépasser la barre des 210 points d’ici la fin 2023. Ce qui veut dire que si la croissance économique de l’Italie devait connaitre un coup d’arrêt, l’évocation de « complots » ne serait plus un aspect accessoire mais au contraire un élément utile démontrant que face aux problèmes réels, le gouvernement n’a pas d’autres solution que celle de jouer les victimes. » 

DOSSIER, Corriere della Sera, R. Frignani : « La carte des futurs centres pour les migrants irréguliers : on commence par Vintimille, mais il pourrait y en avoir 12 autres » : « Le premier sera à Vintimille. Pour les autres, il faudra attendre. La machine organisationnelle s’est mise en marche pour identifier les structures qui accueilleront les douze, ou treize, Centres de Permanence pour le Rapatriement (CPR) manquants. Entre-temps, le chef du Viminale, Matteo Piantedosi (Indépendant), en accueillant positivement la demande du maire de Vintimille Flavio Di Muro, a annoncé que la ville située à la frontière avec la France "est l'un des endroits auxquels nous prêtons attention pour la construction d'une des structures" destinées à "contenir le phénomène" de l'immigration irrégulière. Les préfectures et les commandements militaires régionaux sont en train d'analyser une série de possibilités dans l'immense patrimoine immobilier du ministère de la Défense, ainsi que celui civil, pour identifier les bâtiments, y compris les anciennes casernes et les zones industrielles désaffectées qui pourront être transformées en Cpr. Le même travail qui avait en partie été entamé en 2017 par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Minniti, qui prévoyait 20 structures de 100 places. Une par région. Les critères fixés par le gouvernement sont que les centres soient loin des centres urbains et facilement contrôlables ; mieux vaut aussi être proche d'un aéroport pour faciliter un rapatriement rapide. Selon le Viminale, les statistiques montrent que "90 % des personnes qui arrivent en Italie de manière irrégulière, au terme de la procédure d'évaluation, n'ont pas droit à des formes de protection". Mais il faudra tenir compte des chiffres : plus de 132.000 personnes ont débarqué depuis janvier, il y en a plus de 141.000 dans les centres d'accueil, sans compter qu'il n'existe pas d'accords bilatéraux de rapatriement avec tous les pays d'origine des réfugiés. Parmi les hypothèses pour les nouveau Cpr, il y aurait des propositions déjà envisagées dans le passé, qui se sont retrouvées au centre de controverses et de protestations : Pescia (Pistoia), Coltano (Pise) et Prato en Toscane, d'autres dans les provinces de Modène et de Bologne en Émilie ; et encore autour de Crotone, Pescara et L'Aquila (avec deux aéroports disponibles), Campobasso, Falconara Marittima, à côté de l'aéroport d'Ancône, et Caserta. En Vénétie, des inspections auraient débuté dans des zones situées entre Venise, Trévise et Vérone. ‘’ Il y aura des résistances, mais nous dialoguerons avec tout le monde. Nous le ferons en essayant d'imposer la ligne du gouvernement mais les oppositions non motivées seront rejetées» a affirmé le ministre Matteo Piantedosi. » 

SONDAGES, La Stampa, d’A. Ghisleri, « Migrants, 6 Italiens sur 10 n’approuvent pas la politique du gouvernement mais le bras de fer fait remonter la Ligue à 10% » : « Les Italiens sont pleinement conscients que nous ne sommes pas prêts à accueillir tous ceux qui traversent la Méditerranée. Il y a un paradoxe dans le fait que nos frontières sud soient si faciles à franchir alors que l’accès au nord est si difficile. Pour 74,2% des sondés, la question de l’immigration est très (31,6%) ou assez (42,6%) importante. Cette forte attention concerne tous les électorats et atteint des pics à 90% parmi l’électorat de la Ligue et de Fratelli d’Italia et 75% pour le Mouvement 5 Etoiles. Depuis mars dernier l’immigration est à nouveau parmi les sujets les plus suivis par l’opinion publique. Le débat public est toutefois compliqué car souvent l’identité politique passe avant les propositions et les possibles accords. Pourtant, les sondés reconnaissent qu’une meilleure organisation est nécessaire (45,4%) afin d’endiguer et de contrôler le phénomène de façon plus ‘’dure’’ (36,6%). Le rapport de la Banque Mondiale identifie une série de phénomènes qui, d’ici 2050, pourrait générer le mouvement de centaines de millions de migrants vers des pays plus stables. Dans ce contexte, 59,3% des personnes interrogées réprouvent l’action du gouvernement. Si le soutien reste élevé parmi l’électorat de Fratelli d’Italia (64,8%) et de Forza Italia (59,3%), l’électorat de la Ligue se divise nettement sur la question : 40% approuvent l’action du gouvernement contre 41,5% qui souhaiteraient un durcissement. L’immigration ne doit donc pas être gérée comme une urgence mais comme une situation d’ampleur et destinée à durer, notamment pour alléger la pression qui pèse sur Lampedusa et sur les côtes du Sud de l’Italie. Il faut dépasser l’instrumentalisation politique du sujet, qui avait en partie permis à la Ligue d’obtenir 34,33% de voix aux élections européennes de 2019 et qui lui permet aujourd’hui d’atteindre le seuil psychologique des 10% dans les sondages. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, E. Marro « PNRR, la ligne du ministre Fitto (Frères d'Italie) en vue des négociations avec l’UE » : « Après le feu vert de la Commission à la 3e tranche à hauteur de 18,5 milliards d’euros et aux modifications demandées par Rome aux objectifs de la 4e tranche, le gouvernement a décidé de faire le point sur l’actuation du PNRR en convoquant toutes les institutions impliquées. Pour le ministre chargé du dossier, Raffaele Fitto, il s’agit d’un « bol d’oxygène » pour les finances publiques. Il y a un troisième dossier qui est en train d’avancer entre Rome et Bruxelles : le RepowerEU, qui, comme demandé par l’UE, doit intégrer les plans de relances nationaux afin de renforcer l’autonomie énergétique des pays membres. L’Italie a proposé des projets à hauteur de 19,2 milliards, 16 desquels ont été pris directement du PNRR. Ce qui a provoqué la colère des municipalités. ‘’ils devraient plutôt nous remercier, car si les investissements étaient restés dans le PNRR, ils ne seraient pas retenus admissibles par la Commission’’. La prochaine réunion sera présidée par Giorgia Meloni et impliquera, outre les ministres, également les Régions et les municipalités. » 

ARTICLE, Sole 24 Ore, L. Palmerini « En présence de Steinmeier, Mattarella demande que les règles budgétaires européennes ne soient pas aveugles » : « Il serait difficile d’insérer Mattarella dans la liste de ceux qui complotent contre l’Italie. Son intervention contre les règles budgétaires rigides a été prononcé en présence de son homologue allemand, président de cette Allemagne qui fait pression pour aller dans la direction opposée. C’est donc une main tendue qui vient de la part du Quirinal dans les négociations sur les nouvelles règles du Pacte de Stabilité sur lesquelles le ministre de l’Economie Giorgetti avait parlé de pièges et de difficultés. Au point de reconnaitre que si la ligne dure devait se confirmer, l’Italie pourrait ne pas s’en sortir. Mattarella a dit ‘’concernant le budget européen, nous devons trouver une entente sur la proposition pour des règles partagées. Les règles rigoureuses vont bien, mais il faut que la rigueur ne soit pas obtuse ou aveugle mais qu’elle ait comme objectif la croissance, tenant compte des phénomènes comme le ralentissement de l’économie chinoise et les conséquences de la guerre en Ukraine’’. Ces propos ont été prononcés à l’occasion de la participation de Steinmeier au ‘’Prix des Présidents’’ qui se tient chaque année à Syracuse comme signe de coopération entre l’Italie et l’Allemagne. D’autres sujets ont été évoqués, tels les débarquements de migrants et le conflit en Ukraine. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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