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08/08/2023

"Vers les élections européennes : Alemanno sur la liste. Voici l'OPA de la Ligue sur les mécontents de FdI."

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Italie. Revue de presse. 

Les nouvelles mesures adoptées hier en Conseil des ministres, notamment une taxe sur les super-profits des banques, font les gros titres « Banques, les super-profits seront taxés » (Corriere della Sera, Messaggero), « Hausse des taux, un prélèvement à hauteur de 3 milliards d’euros grâce aux super-profits » (La Stampa), « Banques, une taxe à hauteur de 40% sur les super-profits » (Sole 24 Ore). La polémique autour des déclarations du porte-parole du président de la région Latium sur l’attentat terroriste à Bologne du 2 août 1980 est encore citée « Meloni sert d’écran [aux critiques visant  De Angelis] » (La Repubblica), « Affaire De Angelis, Meloni prise en otage par les ex-fascistes (Domani). Enfin, le Niger est lui aussi mentionné en Une : « Crosetto dédiabolise les putschistes : « ils ne sont pas hostiles, mieux vaut négocier »» (La Repubblica). 

Les JT couvrent les mesures sur les superprofits et contre le renchérissement du prix des vols décrétées hier en Conseil des Ministres, l’élargissement du champ de mise sur écoute pour les délits mafieux, les incendies qui ont touché la Sardaigne et la recherche des présumés auteurs, la commémoration de la catastrophe minière de Marcinelle en Belgique où sont morts 136 immigrés italiens.

ENTRETIEN, Corriere della Sera, avec Antonio Tajani, vice-président du conseil et ministre des affaires étrangères, « [Décret sur les extra-profits] :"Il s'agit d'une réponse aux erreurs de la BCE sur les taux" » par Virginia Piccolillo : « La mesure sur les profits des institutions bancaires ? "Nous disons depuis des mois que la BCE a tort d'augmenter les taux d'intérêt et que c'est la conséquence inévitable", déclare le ministre Tajani. Et il précise : il ne s'agit pas d'une mesure contre les banques et cela "protège plutôt les familles". »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi et M. Sensini « La taxe sur les banques, la surprise, les tensions et l’absence du ministre Giorgetti (Ligue) lors de la conférence de presse » : « La présence du ministre de l’Economie à la conférence de presse, à l’issue du dernier Conseil des ministres avant la pause estivale, avait été annoncée. Or, il ne s’est pas présenté alors que Matteo Salvini s’apprêtait à annoncer une nouvelle sensationnelle selon laquelle le ministre de l’Economie aurait adopté ‘’une mesure d’équité sociale par le biais d’une taxe sur les superprofits des banques pour l’année 2023 destinée à faciliter l’accès aux crédits fonciers pour l’achat d’un premier logement et pour réduire les impôts’’. L’absence de Giorgetti en conférence de presse est donc devenue un mystère. Il est assez singulier que le responsable des finances n’explique pas lui-même un décret à hauteur de plusieurs milliards d’euros. D’autant plus qu’il avait dit en juin dernier qu’‘’aucune taxation sur les super-profits n’est envisagée’’. Tard dans la soirée, une recommandation de ne pas mentionner le terme « superprofits » mais d’employer « prélèvement extraordinaire à charge des intermédiaires financiers » arrive au ministère de l’Economie. C’est une mesure lourde et rétroactive qui s’abat sur les banques, accusées par le gouvernement d’avoir fait des recettes de plusieurs milliards grâce à la hausse des taux de la BCE. »

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, G. Negri, « Approbation d’un décret facilitant les mises sur écoute. Il faut mettre fin à la méthode mafieuse » : « La possibilité de procéder à des écoutes téléphoniques selon des critères plus larges et plus souples prévus dans les enquêtes sur la mafia s’étend à de nouveaux délits. Tel est l'effet de la disposition, annoncée par la Présidente du Conseil Giorgia Meloni elle-même, incluse dans le décret-loi approuvé hier par le dernier Conseil des ministres avant la pause estivale. Une mesure rendue nécessaire par la difficulté de faire entrer dans le cadre réglementaire qui régit les enquêtes sur les formes de criminalité organisée les délits "communs", même s'ils ont été commis avec des méthodes mafieuses. L’élargissement du champ délictuel permet d'utiliser plus largement les opérations d’écoutes téléphoniques actuellement prévues pour les délits mafieux, ce qui diffère de la règle actuelle sur les conditions et la durée des écoutes. Cette mesure, dont la nécessité est peut-être douteuse d'un point de vue technique, trouve, en revanche, une opportunité politique évidente pour sortir le gouvernement et le ministère de la Justice de la controverse qui a éclaté sur une supposée complicité extérieure aux associations mafieuses. »

COMMENTAIRE, La Stampa, U. Magri « Un décret fourre-tout qui ne plait ni au Quirinal ni à la Cour Constitutionnelle » : « Il s’agit de deux décrets dit « omnibus » car il y a un peu de tout dedans, allant des licences pour les taxis à la lutte contre les crabes bleus [espèce qui menacerait l’écosystème méditerranéen, ndlr], de la cybersécurité à la lutte contre la hausse des prix des vols, en passant par le « Golden power » sur le Pont de Messine ou encore les écoutes téléphoniques. Toujours est-il que ce genre de décrets n’est pas apprécié par le Chef de l’Etat Mattarella, qui a sensibilisé à maintes reprises les présidents des deux Chambres sur cette mauvaise pratique qui représenterait un passage en force à l’égard du Parlement. Les Présidents La Russa et Fontana auront-ils des remarques à faire cette fois-ci ? Les juristes du Quirinal se limitent à dire que ces décrets « omnibus » ont plusieurs précédents, bien avant le gouvernement Meloni, et que si le caractère d’urgence est réel, le Président de la République a peu d’armes pour s’y opposer. Toutefois, ceux qui s’y connaissent font remarquer que la Cour Constitutionnelle est intervenue plusieurs fois pour faire respecter la condition de l’homogénéité de la matière, comme en 2014 et 2019. Si le gouvernement Meloni devait continuer avec ses maxi-décrets, malgré les appels de Mattarella, il devra tôt ou tard avoir affaire à la Cour Constitutionnelle, qui ne fait que faire son travail. »

ARTICLE, La Repubblica, G. Di Feo, « ‘’Les putschistes nigériens ne nous sont pas hostiles’’ ou comment l’Italie dédouane les militaires rebelles » : « L'Italie se démarque de la position interventionniste française, soulignant les différences de posture dans la crise nigérienne. Hier, un tweet du ministre de la Défense Guido Crosetto (Frères d’Italie) a été interprété par de nombreuses chancelleries comme une reconnaissance de facto des militaires putschistes qui ont renversé le président Mohamed Bazoum. M. Crosetto ne les a pas qualifiés de "putschistes", mais a utilisé l'acronyme CNSP, qui désigne le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, formé par les commandants rebelles. Il a également souligné leur "non-hostilité à l'égard des militaires italiens". Dans son message, Crosetto fait référence à une réunion qui s'est tenue ces derniers jours à Niamey entre les représentants des quatre contingents occidentaux présents au Niger - États-Unis, France, Italie et Allemagne - et le porte-parole des généraux qui ont pris le pouvoir. Au cours de la rencontre, le responsable nigérien aurait accusé les Français de menacer la sécurité nationale, de transférer au Niger une importante unité de forces spéciales à bord de pick-up immatriculés comme des véhicules civils au Tchad et de faire de la "corruption" pour pousser certains pays d'Afrique de l'Ouest à l'action. Lors de cette réunion, le représentant du CNSP a réaffirmé que les Français devaient quitter le Niger, sans poser pour autant d’obstacles aux missions américaine, italienne et allemande. L'inquiétude du gouvernement à Rome est claire : toute opération menée par des armées étrangères en ce moment risquerait d'entraîner une escalade de la situation. Une intervention pourrait non seulement accroître le soutien populaire aux putschistes, mais aussi renforcer les relations de la junte avec les colonels pro-russes qui dirigent le Mali et le Burkina Faso, ouvrant ainsi les portes du Niger à la milice Wagner. "L'Europe ne peut pas se permettre une intervention armée, nous ne devons pas être perçus comme des colonisateurs de l'Afrique. Au contraire, nous devons créer une nouvelle alliance avec les pays africains, une alliance qui ne soit pas fondée sur l'exploitation" a déclaré le ministre Tajani à la Stampa. L'Allemagne a également déclaré hier qu'elle soutenait en priorité la ligne diplomatique, sans toutefois exclure d'autres initiatives. A ce stade, l'orientation de Washington, qui déploie au Niger la plus grande force opérationnelle du continent africain avec deux bases et un millier de soldats, sera déterminante. Dans les heures qui ont suivi le putsch, les Etats-Unis semblaient déterminés à restaurer l'autorité de Bazoum, s'alignant sur la position française en faveur d'une action de la CEDEAO. L'évolution de la situation semble inciter à la prudence. D'une part, on craint l'entrée de mercenaires russes dans le pays, d'autre part, le veto de l'Algérie sur les opérations étrangères complique tout soutien occidental aux armées de la CEDEAO. Pour le moment, cependant, les Américains ne reconnaissent pas les décisions des putschistes, comme la révocation des ambassadeurs nommés par Bazoum.»

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, E. Patta, « Le président du groupe PPE Manfred Weber soutient Giorgia Meloni : ‘’La Présidente du Conseil n’est pas comme l’AfD’’ » : « Pas d'alliance avec ceux qui veulent "la destruction de l'UE". L'avertissement vient du chef de groupe et président du Parti populaire européen, Manfred Weber, qui souligne ce qu'il a défini à plusieurs reprises comme la "ligne rouge" pour pouvoir siéger aux côtés du PPE dans la future majorité européenne après les élections de juin 2024 : le soutien à l'UE, le respect de l'État de droit et le soutien à l'Ukraine contre la Russie de Vladimir Poutine. Une fois de plus, le parti raciste et néo-nazi allemand AfD est dans le collimateur, et siège à Strasbourg dans le même groupe de droite Identité et Démocratie (ID) que la Ligue de Matteo Salvini et le Rassemblement national de Marine Le Pen. Toutefois, il trace immédiatement une ligne de démarcation entre la droite europhobe et Fratelli d'Italia : "Je pense que nous commettrions une grave erreur si nous mettions l'Afd et Giorgia Meloni sur le même plan". Parlant d'une éventuelle collaboration future avec Fratelli d'Italia, M. Weber part du principe qu'il existe encore des divergences et que Mme Meloni doit montrer qu'elle est du côté de "cette Europe’’. Les propos de Weber, qui si d'un côté confirment le rapprochement de Meloni avec le Parti populaire européen, d'un autre côté confirment que le vrai problème de la Présidente du Conseil est chez elle : lors du dernier face-à-face avec Salvini la semaine dernière, le vice-président du Conseil et dirigeant de la Ligue a réitéré son intention de rester dans le groupe ID avec l'AfD et Le Pen. C'est-à-dire avec les "infréquentables" européens. Parmi les "examens" que Meloni devra passer pour se rapprocher du PPE, il y a aussi la distanciation par rapport au passé post-fasciste de Fratelli d'Italia, à tel point qu'au cours des derniers mois, il a été question d'éliminer la flamme tricolore du logo du parti. Pourtant, les propos tenus sur le massacre de Bologne du 2 août 1980 par Marcello De Angelis, ancien militant de la formation de droite subversive Terza posizione, passé ensuite à AN [Alliance nationale, ndlr] et aujourd'hui responsable de la communication de la région Latium, semblent montrer que ce passé est difficile à effacer. L'irritation de Giorgia Meloni a été immédiate et elle a discuté de l'affaire ces dernières heures avec le président du Latium Francesco Rocca : d'où les excuses de De Angelis qui sont finalement arrivées ("malheureusement, je suis intervenu de manière irréfléchie dans une affaire qui me touchait personnellement", a-t-il déclaré, affirmant son "respect" pour le pouvoir judiciaire). Pour l'instant, le Palais Chigi considère clos cet épisode désagréable, malgré les protestations de l'opposition. » 

ARTICLE, Repubblica, G.Vitale, « Vers les élections européennes : Alemanno sur la liste. Voici l'OPA de la Ligue sur les mécontents de FdI » : « La contre-offensive de Matteo Salvini contre Giorgia Meloni pour reprendre ce que le FdI a pris à la Ligue en termes de voix passe (aussi) par Gianni Alemanno. Une stratégie qui vise à exploiter les faux-pas de Meloni et de ses fidèles, comme le montre récemment l'affaire De Angelis. Elle cible aussi le Forum de l'indépendance italienne, le mouvement que vient de fonder l'ancien maire de Rome : fin juillet, il a fait ses débuts à Orvieto, avec un millier de personnes réunies pour représenter 38 sigles, dans le but de marquer la distance par rapport au parcours actuel de FDL, de plus en plus éloigné de l'esprit originel de la droite sociale. Prêt en octobre à devenir un parti "si les conditions sont réunies", pour capter les déçus de cette zone - et pas seulement eux, même ceux qui ont voté pour le M5S et les autres forces de la coalition gouvernementale - qui ont fini par se réfugier dans l'abstention. Une opération ambitieuse, avec un risque élevé d'échec qui a cependant attiré l'attention de Salvini. A tel point qu'il envisagerait de présenter Alemanno aux prochaines élections européennes, en tant qu'outsider au sein de ses propres listes ou dans le cadre d'une alliance si le nouveau parti voit le jour, afin d'intercepter la vague croissante de scepticisme soulevée par le virage conservateur de Giorgia. Et ainsi attirer cette partie de la droite centrée sur les couches les plus faibles de la société, qui ont du mal à se reconnaître dans une première ministre désormais euro-atlantiste et projetée sur les grandes entreprises. »

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Gianni Alemanno à Orvieto

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(Traduction : ambassade de France à Rome)

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