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10/05/2024

Markus Söder reçu par Giorgia Meloni.

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Italie et Bavière. Le ministre-président de Bavière Markus Söder a été reçu à Rome par le Premier ministre italien Giorgia Meloni.

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Horst Seehofer et Giorgia Meloni

"L’affaire de la manifestation d’étudiants contre la ministre Roccella."

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Italie. Revue de presse. 

La presse titre largement sur les protestations d’étudiants contre la ministre de la famille Eugenia Roccella (Frères d’Italie) lors de son intervention aux Etats généraux de la natalité : « Polémiques autour des protestations contre Roccella » (Corriere della Sera), « Roccella, critiquée par les étudiants, quitte le forum » (Repubblica), « Mattarella : « il faut toujours respecter la liberté d’expression » » (La Stampa), « Avortement, le bâillon mis à Roccella » (Messaggero). Les suites de l’enquête pour corruption visant le président de la région Ligurie Giovanni Toti font la une de certains quotidiens (Repubblica, Fatto Quotidiano). 

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Eugenia Roccella

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de V. Piccolillo, « L’affaire de la manifestation d’étudiants contre la ministre Roccella, le chef de l’Etat prend sa défense » : « ‘’Vouloir faire taire ceux qui pensent différemment va à l’encontre des fondements du civisme et de la Constitution’’, c’est le message de solidarité adressé par Sergio Mattarella après la protestation ayant visé hier matin la ministre Eugenia Roccella. La ministre de la Famille, de la Natalité et de l’Egalité des chances a provoqué une vague de protestation dès son arrivée aux Etats généraux de la Natalité qui se tiennent en ce moment à Rome, avec les sifflets et les slogans hurlés par des étudiants et des militants défendant le droit à l’avortement. Elle a fini par quitter la scène et tous les ministres qui devaient participer aujourd’hui ont annulé. Il n’y a pas eu non plus de message vidéo d’Antonio Tajani ni du leader du Mouvement 5 Etoiles Giuseppe Conte. Le pape François devrait tout de même être présent ce matin. La police a relevé l’identité d’une cinquantaine de manifestants. Après avoir quitté le rassemblement, la ministre Roccella a apostrophé nommément sur les réseaux la secrétaire du Parti démocrate ainsi que plusieurs ‘’intellectuels de gauche’’ et la ‘’presse militante’’ qui ‘’auraient sans aucun doute des propos en solidarité avec elle après la censure l’ayant empêchée de s’exprimer’’. Une censure qu’elle oppose au ‘’fascisme qu’il n’y a pas’’. Le Président de la République italienne a donc téléphoné à la ministre par solidarité, mais également Giorgia Meloni qui a évoqué ‘’un spectacle indigne de personnes qui ne cessent d’invoquer la liberté mais qui aiment la censure et empêchent une femme de parler’’, et de tout le centre-droit. Matteo Salvini a dénoncé ‘’l’énième acte de censure violente’’, Antonio Tajani parle lui ‘’d’incivilité’’. Plusieurs personnalités du centre-gauche prennent leurs distances, pour Giuseppe Conte il serait mieux de ‘’la laisser s’exprimer et d’argumenter durement à la fin’’, parmi les démocrates on dit qu’ ‘’on ne peut pas faire passer le message que ceux qui ne pensent pas comme nous ne peuvent pas s’exprimer’’, Stefano Bonaccini (PD) estime que ‘’c’est une erreur de l’empêcher de parler mais les femmes ne laisseront pas la ministre leur imposer ce qu’elles doivent faire de leur corps’’ alors que pour une autre membre du parti ‘’il est juste de protester contre une ministre qui utilise des fonds européens pour des associations d’extrême-droite dans les cliniques gynécologiques’’. Pour Riccardo Magi de +Europa ‘’il ne s’agit pas de censure’’, l’Alliance des Verts et de la Gauche ‘’offre sa solidarité aux féministes’’ alors que Carlo Calenda d’Azione dit ‘’n’être pas d’accord avec Roccella mais qu’elle doit pouvoir parler’’. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de S. Mattera, « Le gouvernement retoque le Family Act et le juge ‘’dépassé’’, les mesures d’aides destinées aux parents sont abandonnées » : « Sur volonté du gouvernement de Giorgia Meloni, la loi jamais appliquée dite du ‘’Family Act’’, réforme de Draghi approuvée à l’unanimité par le Parlement en 2022 à l’exception de Fratelli d’Italia (seul parti d’opposition à l’époque), a été reléguée aux oubliettes. Le projet prévoyait des aides aux familles, aux femmes employées et aux jeunes, réviser une bonne fois pour toute un système qui ne fonctionne pas, et peut-être réellement encourager la natalité. Une seule mesure a été réalisée : une allocation unique pour les enfants à charge. Le ministère pour la Famille, la Natalité et l’Egalité des chances dirigé par Eugenia Roccella, explique que techniquement le projet de loi est ‘’dépassé’’, car un nouveau ‘’plan pour les familles’’ mis au point par le gouvernement est en train d’être mis en œuvre. Le gouvernement explique par ailleurs qu’il n’y a pas les ressources nécessaires pour mettre en œuvre et financer les mesures et aides prévues par le Family Act. L’entourage de Meloni explique que ce qu’il est possible de faire pour les familles est déjà en train d’être fait. Il s’agit en réalité pour la plupart de mesures uniques et ponctuelles. D’après le ministère de la Famille, il y a 2,5 milliards d’euros d’investissements directs avec un bénéfice net pour les familles estimé à plus de 16 milliards en 2024 par le bureau parlementaire chargé du budget. Ce dernier compte toutefois la réduction des charges salariales pour les employés. L’ancienne ministre sous le gouvernement Draghi déplore un ‘’retour en arrière avec une logique de bonus et d’aides ponctuelles’’ rappelant que ‘’le vaste plan pour les familles était un pan important de la campagne’’ et que ‘’la mise en œuvre du Family Act était dans le programme de Forza Italia’’. Pour Elena Bonetti, ‘’substituer une telle réforme structurelle et globale par des petites mesures c’est renoncer à agir de manière significative contre la dénatalité’’. Concrètement, le Family Act du gouvernement Draghi prévoyait des aides pour l’éducation et la scolarité des enfants, un allongement significatif du congé de paternité à plusieurs mois au lieu des dix jours actuels, des mesures incitatives pour l’emploi et l’entreprenariat des femmes, et des mesures d’aides pour les études supérieures et l’autonomie financière des jeunes. Vaste programme mais dont le calendrier était déjà fixé et qui suscitait un véritable espoir pour améliorer le temps d’emploi des femmes et de la natalité en baisse. D’après le dernier rapport de l’association Save The Children, 1 femme sur 5 abandonne son emploi lorsqu’elle a un enfant. Giorgia Meloni choisit une autre voie : elle renforce l’allocation unique pour les enfants à charge (pour un coût de 19 milliards par an) et détaille une vingtaine de mesures, plus ou moins structurelles, plus ou moins onéreuses, parmi lesquelles un chèque d’inclusion (qui a remplacé le revenu de citoyenneté), la hausse de l’indemnité lors des congés parentaux , la prise en charge ‘’presque totale’’ de la crèche dès le deuxième enfant (mais en Italie seul 1 enfant sur 4 trouve une place à la crèche et les fonds du Plan de Relance ont été coupés), des avantages fiscaux pour les employeurs de femmes ayant des enfants, un code pour l’équilibre vie professionnelle-vie privée dans les entreprises… Voilà ce qui fait dire au ministère que le Family Act est dépassé. Et d’admettre, presque avec résignation, que de toute façon, même si l’on voulait faire plus, il manque les financements. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, G. Guastella et A. Pasqualetto « Toti évoque son futur politique ‘’j’en parlerai avec les alliés’’ » : « L’enquête se poursuit, même si les personnes jusque-là auditionnées par les juges ont décidé de garder le silence. Le Parquet se penche sur tous les financements dépassant les 40 000€ ainsi que sur les liens avec une vingtaine d’entreprises. A ce stade, la ligne de défense du président de la région Ligurie est la suivante ‘’la traçabilité des fonds versés par les entrepreneurs aux comités est totale’’. Aujourd’hui Giovanni Toti, bien décidé à ne pas démissionner, se présentera devant le juge pour son premier interrogatoire. Sauf coup de théâtre, Il revendiquera son droit au silence. Un choix ‘’pertinent et logique face à un dossier énorme : nous devons approfondir la lecture et comprendre sur quels points et comment fournir des explications’’, explique son avocat, persuadé de pouvoir démontrer qu’il n’y a eu aucune irrégularité. Quant à l’avenir politique de son client, l’avocat explique que ‘’Toti décidera après avoir entendu l’avis des personnes qui ont travaillé avec lui jusqu’à présent et avec les partis de majorité’’. Entre temps, hier, environ 200 personnes ont manifesté dans les rues de Gênes pour demander la démission du président de région. » 

ENTRETIEN, La Stampa, de Giuseppe Conte, dirigeant du Mouvement 5 Etoiles « C’est une nouvelle période politique marquée par la corruption qui émerge, le gouvernement est ridicule : Toti doit démissionner » : « ‘’À droite, il y a eu une réaction corporatiste et il est extrêmement grave que même le ministre Nordio soit intervenu pour censurer les magistrats de Gênes, sans même connaître les détails de l'enquête. Mais il suffit de voir les réformes qu'ils mènent, de la séparation des carrières au caractère discrétionnaire des poursuites pénales, de l'abolition de l'abus de pouvoir à la dépénalisation du trafic d'influence, jusqu’à la limitation des écoutes dans les enquêtes. Ils veulent élargir les zones d'impunité et asservir la justice à la politique. La position du gouvernement est ridicule : comment un président de région peut-il continuer à exercer ses fonctions tout en étant assigné à résidence ? Quelle image offrons-nous de nos institutions ?’’ » 

ARTICLE, Stampa, F. Olivo « Meloni appréhende le référendum sur la réforme du premierato, elle se veut rassurante auprès de la Présidence de la République et décide de ne pas s’imposer de force lors des travaux parlementaires » : « Giorgia Meloni craint que le référendum sur la réforme constitutionnelle dite du « premierato » visant à conférer davantage de pouvoir au Président du Conseil puisse se transformer en une sorte de sondage électoral entre elle et Sergio Mattarella. Si aucun d’eux n’a l’intention de poser la question dans ces termes, la présidente du Conseil est néanmoins inquiète des possibles retombées négatives sur le plan électoral. La stratégie serait alors de ne pas faire de forcing lors des sessions parlementaires pour examiner la réforme et surtout d’envoyer des signaux rassurants à la Présidence de la République. Il est vrai que le Chef de l’Etat a toujours évité de prendre part au débat sur la réforme constitutionnelle. Meloni a demandé à plusieurs reprises à l’opposition de ne pas se servir de l’image de Mattarella pour contrer le projet de réforme. D’abord par politesse institutionnelle, mais surtout afin d’éviter que la campagne pour le référendum ne devienne trop difficile. Le choix du PD d’organiser lors de la Fête de la République du 2 juin une manifestation contre le premierato semble confirmer les craintes de Fratelli d’Italia. Ainsi, le décret-loi ne sera pas voté au Sénat avant les élections européennes. On a remarqué, ces dernières semaines, un changement d’attitude de la Présidence du Conseil à l’égard de la Présidence de la République. A l’occasion de la rencontre, organisée mercredi à la Chambre pour défendre la réforme du premierato, Meloni, connaissant bien l’embarras du Chef de l’Etat lorsqu’il a eu à gérer directement des crises parlementaires, a tenu à souligner que ‘’le Président a joué un rôle de suppléant d’une politique incapable de décider’’. Les signaux de ce changement d’attitude, à peine perceptible, sont bien réels. C’est la ligne imposée par le Secrétaire d’Etat Alfredo Mantovano, qui l’emporte sur ceux qui tendent à souligner les différends politiques et culturels avec le Chef de l’Etat. Un Président ‘’pour lequel Fratelli d’Italia n’a pas voté’’ tient à souligner l’autre secrétaire d’Etat, Giovanbattista Fazzolari. L’orgueil identitaire, dans cette phase, pourrait être nuisible. »  

ARTICLE, Stampa, F. Schianchi : « Sur la Défense européenne, il y a déjà des comptes à rendre : les soutiens de Kiev critiquent la ligne d’Elly Schlein » : « Demain à Milan, une rencontre sur le thème de « l’identité européenne et de la défense » se terminera par un débat entre deux anciens ministres de la Défense issus du Parti Démocrate, Lorenzo Guerini et Roberta Pinotti. L’occasion pour le parti d’opposition de rappeler sa ligne sur l’aide à l’Ukraine, actuellement remise en question en interne. Le débat est organisé par des cadres du parti soutenant Kiev, ceux qui ont voté les résolutions de la droite sur l’aide militaire, à contre-courant du reste du parti. Bien sûr le débat, qui impliquera des professeurs et des experts, a vocation à porter au-delà du Parti démocrate. Mais tout de même, à un mois des européennes et alors que la secrétaire Elly Schlein soutient la candidature de Marco Tarquinio et Cecilia Strada, tous deux opposés à l’envoi d’armes à Kiev, ce sera l’occasion de réitéré un message fort : « la ligne du parti sur ce sujet ne peut pas changer ». La secrétaire générale considère quant à elle que les voix divergentes sont une richesse et que le parti reste « uni dans l’objectif de construire une paix juste ». L’ex-ministre de la Défense Pinotti déclare quant à elle : « ça ne me choque pas que le PD accueille des candidats indépendants avec leurs propres idées. Ce qui me choquerait en revanche, c’est que les candidatures soient utilisées pour changer la ligne du parti ». Toutefois comme elle le rappelle, Elly Schlein « a signé le programme du PSE [groupe socialiste européen], qui est extrêmement clair sur ce sujet ». La secrétaire générale relativise cette inquiétude en affirmant que l’attitude du PD ne changera pas et appelle tout de même l’UE à « un effort politique et diplomatique plus important ». Demain, par précaution, une frange de son parti réaffirmera cette position. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)