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01/08/2023

"La campagne de Salvini pour les européennes ne plaît pas à Giorgia Meloni."

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Italie. Revue de presse. 

Les thématiques économiques dominent, avec notamment le recul du PIB italien (- 0,3%) - « La croissance italienne ralentit » (Corriere della Sera) et le débat politique autour de l’abolition du revenu de citoyenneté « Le gouvernement marque contre son propre camp » (La Repubblica), « Alarme sociale : après le PIB et l’inflation, les personnes fragiles se verront retirer le revenu de citoyenneté » (Fatto Quotidiano). 

Les JT couvrent Les JT couvrent essentiellement le ralentissement de l’inflation à 6 % en Italiel’obligation gouvernementale à destination des stations essence d’afficher le prix moyen à la pompe outre les prix pratiqués, la baisse du PIB italien de 0,3 % par rapport aux trois mois précédents, le débat autour de la suspension du revenu de citoyenneté, la réunion des dirigeants des services de renseignement et des Ministres des Affaires étrangères et de la Défense par Giorgia Meloni pour faire le point sur la situation au Niger, les démentis de la France sur les accusations d’intervention militaire par la junte, et la nouvelle attaque de drone à Moscou.

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Cremonesi « Le ministre Giorgetti (Ligue) assure : « nous avançons avec prudence et nous confirmons les objectifs économiques déjà fixés » » : « Les données de l’institut de statistique ISTAT sont mauvaises par rapport à ce qui était prévu mais l’économie italienne se porte mieux que celle d’autres pays. Face aux données fournies pour le deuxième trimestre et qui attestent un recul du PIB (-0,3%), c’est l’avis du ministère de l’Economie. Le ministre Giorgetti publie un communiqué où il reconnaît un recul ‘’qui semble dû essentiellement à la baisse de la valeur ajoutée de l’industrie alors que les services ont continué à hausser, même si à un rythme plus modéré’’. Les facteurs en cause étant ‘’la flexion du cycle international de l’industrie, la hausse des taux d’intérêt et l’impact de la phase prolongée de hausse des prix sur le pouvoir d’achat’’. Bref, ‘’en Italie comme dans le reste de l’Europe, la flambée de l’inflation a été l’une des conséquences du conflit en cours, qui demeure le principal facteur d’incertitude’’ . Toujours selon le ministère de l’Economie, ‘’cela n’impacte pas, à ce stade, la prévision annuelle faite dans le document économique et financier (DEF)’’, l’objectif de croissance initialement prévu ‘’est encore pleinement à la portée’’ et se poursuivra ‘’avec des politiques économiques de responsabilité prudente qui sont appréciées et reconnues sur le plan international’’. Le ministère rencontre les autres ministères en vue de la loi de finances et il n’y aura pas de place pour des ‘’requêtes trop fantaisistes’’, le rapport Istat étant ‘’utile pour ramener tous à la réalité’’. ‘’Il n’y a pas d’argent à gaspiller’’ : c’est le message donné par le ministère de l’Economie ».

PREMIER PLAN, La Stampa, de F. Olivo, « Le retour à Little Italy » : « Le retour des Etats-Unis a dû être un peu abrupt pour Giorgia Meloni, passant des grands dossiers internationaux aux querelles bien de chez nous, à commencer par le revenu de citoyenneté. Une promesse phare de la campagne électorale qu’il faut maintenant gérer avant qu’elle n’érode la côte de popularité encore haute du gouvernement. La colère des anciens bénéficiaires et les annonces d’un automne chaud par le syndicat CGIL inquiètent Meloni. La ligne sur le revenu de citoyenneté (Rdc) reste inchangée mais la communication doit être revue, on pense en particulier au froid sms de l’INPS (Institut national de prévoyance sociale) pour annoncer la fin des aides. Les alliés au gouvernement se défilent et laissent Meloni et Fratelli d’Italia gérer la déferlante. La suppression du rdc pour les bénéficiaires dits ‘’employables’’ était annoncée depuis sept mois déjà et il était prévisible que sa suppression serait une phase délicate. Il était prévisible aussi que l’opposition s’empare du sujet pour se ressouder, notamment autour du Mouvement 5 Etoiles, et attaquer le gouvernement. Rien d’imprévu donc, et pourtant l’attaque 5 Etoiles a tout de même déstabilisé Fratelli d’Italia qui n’avait pas de narration prête pour répondre à l’attaque, hormis le vieux ‘’ceux qui le peuvent doivent travailler et ne pas demander d’argent à l’Etat’’. Face au spectre de la rue agité par Giuseppe Conte et autres thèmes soulevés par le syndicat CGIL, le gouvernement revoit sa communication et tente de contrer l’image de ‘’méchante’’ que Meloni veut à tout prix éviter. Il a pour cela recourt à la mémoire berlusconienne et la promesse que ‘’personne ne sera laissé sur le bord du chemin’’. Mais les alliés aussi ont des doutes. La Ligue et Forza Italia auraient voulu un processus par étapes plutôt qu’un arrêt brutal. Matteo Salvini, qui a pourtant plaidé pour la suppression du revenu, préfère éviter de se placer en première ligne dans cette bataille. Forza Italia aussi, dont une part importante de l’électorat se trouve au sud (où les bénéficiaires sont les plus nombreux), opte pour la prudence. » 

REACTIONS, La Stampa, L. Monticelli : « Revenu minimum de citoyenneté, Schlein : 'Meloni doit se présenter au Parlement'. L'alarme de Conte : 'Ils sont en train de diviser le pays' » : « ‘’ Le gouvernement doit se présenter au Parlement sur le revenu de citoyenneté "dans les plus brefs délais". ‘’Il est incroyable non seulement qu'ils aient décidé de faire la guerre aux pauvres", affirme Schlein, "mais aussi qu'ils n’aient pas du tout préparé cette transition, en avec une information correcte et en soutenant les mesures d'aide qui doivent être mises en place". Giuseppe Conte s'est adressé à la présidente du Conseil, Giorgia Meloni : " Revenez sur vos pas et arrêtez immédiatement ce désastre social et économique. Ne divisez pas le pays, retirez les sms de l'Inps et envoyez un message d'excuses aux familles. Il faut que l'Italie lutte contre la pauvreté, et non contre les pauvres". De nouvelles tensions ont éclaté dans le sud. A Naples, a eu lieu une manifestation contre la suppression du revenu de citoyenneté, les assistants sociaux dénoncent une situation de chaos, les bureaux de la municipalité de Naples sont surveillés par la police. L'Anci (Association nationale des communes italiennes) parle de "problèmes techniques qui provoquent un décalage entre le moment où le revenu de citoyenneté est supprimé et la vérification effective des ayants droit ".»

ARTICLE, La Repubblica, de G. Torlone, « Migrants, la vague des arrivées clandestines qui dure : 90 000 personnes depuis janvier, le double de l’année dernière à la même période » : « Au cours des sept premiers mois de 2023, près de 90 000 migrants sont arrivés clandestinement sur les côtes italiennes, un record depuis 2017. C’est le double de l’année dernière à la même période. Si la tendance se poursuit, les chiffres record de 2016 pourraient être atteints, avec 181 000 personnes arrivées clandestinement à l’époque. Face à de tels chiffres et la pression migratoire venue de Tunisie, les navires d’ONG comme Open Arms ou la Geo Barents se sont retrouvés à plusieurs reprises à devoir mener des interventions multiples, en dépit du décret Cutro qui interdit les missions de sauvetage multiples. Le navire de Médecins Sans Frontières est intervenu 9 fois rien qu’en juillet, dont 4 interventions lors d’une seule et même expédition. Six opérations ont été demandées à l’Open Arms, en coordination avec le commandement général de la capitainerie du port de Rome. D’après Frontex, la Méditerranée centrale reste la route migratoire la plus parcourue pour rejoindre l’Europe. Les autres routes, comme en Méditerranée orientale et occidentale, sont à l’inverse moins parcourues qu’avant. La pression est également de plus en plus forte sur les structures d’accueil des migrants. Le hub de Catane a enregistré 15 000 arrivées en 3 mois donc 700 mineurs. L’hotspot de Lampedusa a accueilli jusqu’à 3000 personnes en même temps, soit 7 fois la jauge maximale. Un commissariat de police spécial va être créé pour la Sicile et, d’après le procureur d’Agrigente, il sera chargé essentiellement de gérer l’urgence migratoire. »

ARTICLE, La Repubblica, E. Lauria, « ‘’Pas de veto sur Le Pen’’ : la campagne de Salvini pour les européennes ne plaît pas à Giorgia Meloni » : « Matteo Salvini lance sa campagne pour les élections européennes. Sur la scène de la Tour San Michele [à Cervia, en Emilie-Romagne, ndlr] il demande à ses compagnons de route italiens de ne pas opposer leur veto à Marine Le Pen, aux Allemands de l'Afd et aux Autrichiens du Fpo. Des extrémistes de matrice nationaliste et populiste qui, rappelle Salvini, représentent la première ou la deuxième force politique dans leurs pays selon les sondages : "Vous ne pouvez pas les exclure de la droite européenne que vous voulez construire". La réaction, dans les milieux du FdI, reste froide : "Pas d'exclusion mais le soutien total à l'Ukraine est une ligne rouge pour nous", dit une source de la délégation melonienne à Bruxelles. Et les partenaires de M. Salvini, sur cette question, ne répondent pas aux critères requis. Alternative fur Deutschland, par exemple, a choisi comme tête de liste Maximilian Krah, un membre du parlement connu pour ses positions pro-russes. Le Pen ne veut pas dialoguer avec le Ppe (un sentiment qui est réciproque), tandis que le Fpo cherche à diriger l'Autriche, qui est en dehors de l'OTAN, sans égard particulier pour la cause ukrainienne. La Présidente du Conseil Giorgia Meloni, qui revient d'un voyage à la Maison Blanche où elle a promis à M. Biden le plein soutien de l'Italie contre l'agression de Poutine, ne peut se permettre une entente avec ces forces politiques. Mais dans les dix mois qui nous séparent des élections européennes, Matteo Salvini va tenter de faire campagne à travers son action au sein du gouvernement. L'"ingénieur" Salvini – dont les photos portant un casque de chantier envahissent les réseaux sociaux – prévoit une « tournée » dans les régions italiennes pour présenter les projets de grands travaux. En attendant, le leader de la Ligue renforce aussi son réseau de relations syndicales. ‘’Les relations entre Matteo Salvini et Giorgia Meloni n'ont jamais été aussi bonnes qu'en cette période", assure-t-on dans l'entourage du secrétaire. Mais la concurrence demeure, et Salvini doit prouver qu'il peut remonter la pente, au moins par rapport aux sondages qui continuent de placer la Ligue à 9 %. Au prix de continuer à irriter ses alliés en revendiquant des amitiés internationales inconfortables et en proclamant de vastes amnisties fiscales. »

ARTICLE, La Repubblica, S. Folli, « L’Italie en Afrique. Paris et le Niger » : « La récente visite de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni à la Maison Blanche a été considérée comme un succès par la plupart des observateurs. Un succès personnel mais aussi politique : l'administration Biden a apprécié l'atlantisme de l’invitée italienne et son engagement en faveur de la stabilité dans la région méditerranéenne, ce qui implique de savoir gérer les relations avec un réseau non négligeable de pays africains d'où partent les flux de migrants clandestins vers les côtes italiennes. Ce n'est pas un hasard si le voyage de Giorgia Meloni a été précédé d'une conférence internationale à la Farnesina au cours de laquelle le "processus de Rome", c'est-à-dire l'intention de créer un pont entre l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient, a été lancé avec insistance. L'Italie en est évidemment le centre. Le "plan Mattei" pour l'Afrique, du nom du célèbre directeur de l'Eni, est lié à cette initiative. Là encore, l'idée est de faire de Rome le pivot d'une série d'initiatives économiques et politiques visant à freiner l'émigration tout en favorisant la stabilité des régions qui en ont besoin. La France n'a pas été invitée à la conférence de Rome et ceux qui l'ont signalé, suggérant qu'il s'agissait d'une erreur, ont été plus ou moins explicitement accusés d'intelligence avec le gouvernement Macron considéré comme "inamical", pour ne pas dire hostile. On sent que l'Italie de droite veut se montrer capable de prendre les rênes de la politique méditerranéenne sans paraître inféodée aux stratégies et aux intérêts français. Les élections européennes de l'année prochaine sont également en fond. La tentative de crédibiliser l'entente entre partis populaires et conservateurs trouve en Macron l'un de ses principaux adversaires et en Giorgia Meloni une partisane convaincue. Il est toujours risqué de mêler des paris électoraux à des questions de politique étrangère, surtout lorsqu'on cultive des projets ambitieux. L’absence de la France lors de la conférence à Rome démontre non pas la force, mais plutôt certaines limites du projet italien. L'effondrement auquel est exposé le Niger est une très mauvaise nouvelle pour l'avenir d'une partie de l'Afrique devenue la cible des manœuvres de déstabilisation de Poutine. Pour contrer cet effondrement, il ne faut surtout pas que les pays européens se livrent à ces piques. Ce n'est peut-être pas un hasard si, sur le point précis du "plan Mattei" pour l'Afrique, la Maison Blanche n'a pas caché une certaine froideur. L'administration Biden a utilisé une formule neutre ("prend note") à l'égard des initiatives de Rome. Peut-être parce qu'elle a saisi la rivalité franco-italienne et qu'elle n'aime pas prendre parti. Ou peut-être parce qu'elle a pu constater le désastre du Niger, où Français et Italiens ont des contingents militaires sur le terrain engagés dans la même mission de soutien à un pays pauvre mais essentiel à l'équilibre général. Tout porte à croire que la politique pour l'Afrique, si elle n'est pas trop tardive, doit avoir pour protagoniste non pas un seul pays, mais un concert des grandes capitales européennes. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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