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04/07/2023

"Les élections européennes deviennent un laboratoire d’ambiguïté."

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Italie. Revue de presse.

Les divisions au sein de la majorité sur les alliances en vue des élections européennes de 2024 font la Une : « Le défi sur les alliances européennes » (Corriere della Sera), « La droite est séparée en Europe » (Repubblica), « Tajani-Salvini, le bras-de-fer sur l'Europe » (La Stampa), « Tajani freine sur les alliances en Europe [avec l'extrême droite de M. Le Pen], Salvini estime qu’on ne doit rien lui imposer » (Messaggero). La mort d'un écrivain-reporter en Ukraine, Victoria Amelina, est aussi largement citée. Les émeutes en France sont rapportées en Une de La Stampa : « France, les rassemblements ultras » - L'enveloppe pour le policier qui a tué Nahel franchit la barre d'un million d'euros.

ARTICLE, il Messaggero, Francesco Malfetano : « Grandes manœuvres à droite, Giorgia craint l’assaut contre Forza Italia » : « ‘’A droite, la ‘’paix berlusconienne’’ n’aura duré qu’une vingtaine de jours. Après la mort du Cavaliere et à l’aube des élections européennes de juin 2024, le fragile pacte de non-belligérance voulu et garanti par Giorgia Meloni bat de l’aile. Le veto posé par Antonio Tajani à Marine Le Pen et au parti allemand d'ultra-droite AfD a en effet fortement irrité Matteo Salvini, convaincu qu'à Rome comme à Strasbourg, il ne devrait pas y avoir de perspectives d'alliances alternatives à celle de la droite. "L'objectif devrait toujours être de fédérer les âmes de droite", a déclaré une source au sommet de la Ligue, particulièrement critique à l'égard des déclarations de Tajani. ‘’La droite l’emporte lorsqu'elle est unie et ne confond pas son identité avec celle de la gauche", a attaqué, par exemple, Stefano Candiani, le chef du groupe de la Ligue. Ce sont les premiers signes d'une compétition interne au sein de la majorité qui, à onze mois des élections européennes, n'est pas sans inquiéter Meloni. En effet, ‘’l’opération d’usure’’ que mène Salvini à l’encontre de Forza Italia pourrait à terme fragiliser la coalition gouvernementale. Le président de FI A. Tajani, quant à lui, est conscient du risque que représenterait une alliance avec le groupe souverainiste Identité et Démocratie, lequel a toujours représenté une menace pour le PPE. Meloni et les siens chercheraient à se tenir à l'écart le plus longtemps possible de ces dissensions européennes, lesquelles pourraient à terme affecter l’équilibre interne du gouvernement. C'est pourquoi, au Palais Chigi, on se contente pour l'instant de dire : "Les comptes seront faits lorsque les résultats seront connus". Priorité au consensus, donc, à rebours des socialistes et autres formations d’extrême droite comme Afd ou le RN. Si les sondages se confirment, le parti de Marine Le Pen pourrait obtenir près de 24% des voix aux élections européennes. Des chiffres qui, malgré tout, pourraient s’avérer insuffisants pour évincer une partie de Renew de la majorité parlementaire et écarter ainsi le mal-aimé Emmanuel Macron ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Les élections européennes deviennent un laboratoire d’ambiguïté » : « Un bras-de-fer aussi dur au sein de la coalition de droite à onze mois des élections européennes n’était pas prévisible. Bien que les divergences en politique étrangère étaient évidentes, le coup de froid entre la Ligue et Forza Italia laisse entrevoir une longue campagne combattue entre alliés. Le parti de Salvini adhère au groupe d’extrême droite dont font partie Marine Le Pen et les Allemands de l’AfD ; le parti de Meloni fait partie des Conservateurs, dont elle assure la présidence ; Forza Italia adhère au PPE. Par ailleurs, les élections européennes se feront sur la base du système proportionnel, ce qui signifie : chacun pour soi. Cela ne suffit pas pour autant à expliquer les dynamiques au sein de la majorité et qui ne concerne pas, à ce stade, le gouvernement. Toutefois, ces dynamiques pourraient devenir un facteur de tension permanente, voire d’une usure. Avec sa proposition (un pacte pour ne pas s’allier avec les partis de gauche), Salvini lance un avertissement au vice-président de FI Antonio Tajani, ce dernier soutenant l’idée d’une alliance entre populaires et libéraux mais sans l’extrême droite. En réalité, il parle indirectement à Giorgia Meloni. Cette polémique fait comprendre à quel point le scénario a changé depuis la disparition de Silvio Berlusconi. Salvini craint un isolement et son choix s’explique par un calcul désespéré. C’est ce même calcul qui l’a porté a soutenir les agents et les maires français contre les violences des jeunes d’origine arabe après la mort du jeune Nahel. Sa tentative est de miser sur une ‘’unité de droite’’ en critiquant Tajani (et peut-être aussi Meloni) pour avoir promu une sorte d’ ‘’unité supranationale’’ à Bruxelles avec les partis de gauche. Si tout cela arrive au début de la campagne électorale, il faut s’interroger sur ce qui peut se passer d’ici 2024. Il est illusoire de croire que la politique européenne sera séparée de celle nationale, tout comme le fait de croire que les partis de coalition n’entreront pas en route de collision. L’agression russe a radicalisé les valeurs et les alliances et met en avant les différences au sein même des coalitions, à droite comme à gauche. L’Italie se porte candidate comme un laboratoire de contradictions. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli, « Salvini et son obsession pour Meloni » : « Amoindri par Fratelli d’Italia aux élections du 25 septembre dernier, Salvini avait deux choix possibles : entrer dans le gouvernement et faire payer à Meloni le fait d’être restée dans l’opposition pendant la saison Draghi ou bien accepter une responsabilité ministérielle avec sérieux et loyauté. Le dirigeant de la Ligue a choisi un troisième chemin : celui d’un jeu sournois et ambigu, dans le projet de remettre en cause la crédibilité de sa rivale en partant des sujets identitaires de droite. Cela explique aussi la naissance d’une alliance de vrais nationalistes, à partir de RN de Marine Le Pen et ouverte aux Allemands de l’Afd. Ces partis, qui ont en commun une intolérance envers les règles des démocraties libérales, finissent par soutenir naturellement l’autocrate de Moscou. Il est clair que l’opération de Salvini va contre Giorgia Meloni. Car le projet de la Présidente du Conseil, soutenu par Forza Italia, est de créer un front conservateur en mesure de collaborer au Parlement Européen de Strasbourg avec les Populaires, voire aussi avec les Libéraux. Le réalisme pousse Meloni à renouer les liens avec Macron. Or, Salvini choisit Marine Le Pen, avec laquelle Meloni n’a plus de rapports depuis une dizaine d’année. L’ambiguïté de Salvini avec le Poutinisme a également pour objectif de capter des voix de Fratelli d’Italia en gagnant quelques sièges en Europe. Car par le passé, le parti post-fasciste préférait Poutine à l’Atlantisme. La guerre a ensuite changé la donne et Meloni est désormais vue comme une vraie atlantiste. Enfin, Marine Le Pen a montré plus d’intelligence politique par rapport à son allié italien : elle a préféré transformer la « rencontre historique » avec Salvini en simple visioconférence. Car avec la France en flammes, les conditions n’étaient pas réunies pour des opérations modestes et d’exploitation politique. Cela devrait faire réfléchir Salvini. » 

ARTICLE, la Repubblica, Andrea Greco et Andrea Montanari : « Sur le Pnrr, l'énergie et les migrants, Meloni ne rassure pas les industriels » : « Lors de son discours à l’assemblée d'Assolombarda (l’association des industriels lombards, ndlr), Giorgia Meloni a tenu à rassurer les entrepreneurs de la région : ‘’Je suis fière du travail accompli par le gouvernement, mais j'ai le sens de la mesure et je sais que ce petit miracle est dû à votre travail". Le président de la Confindustria, Carlo Bonomi, s’est ensuite exprimé pour rappeler que "l'Italie était en croissance en plus d’être le pays le plus fiable de la zone euro’’. Concernant la proposition de loi sur le salaire minimum, il a ensuite déclaré : "Pour le salaire minimum avec un seuil de 9 euros, ce n'est pas un problème pour Confindustria. Nos contrats sont tous plus élevés". Pour Meloni, l’enjeu de cette assemblée était aussi d’évoquer la modernisation de l'Italie et sa crédibilité internationale. Au sujet du Pnrr, elle a notamment promis que l’Italie ‘’mettra les fonds en œuvre quoi qu'il en coûte’’. En ce qui concerne les matières premières et l'industrie, M. Meloni assure que le gouvernement travaille avec "une approche commune pour une UE qui commence aujourd'hui à parler de rien de moins que de souveraineté, ce qui était impensable il y a quelques mois". L’association lombarde a ensuite énuméré ses cinq priorités : l'énergie, l'innovation, le travail, les infrastructures et la gouvernance territoriale. Le public d'entrepreneurs, très nombreux, s’est montré sceptique à l’annonce de certaines mesures ou déclarations de Meloni, alors qu’Assolombarda réclame toujours les 16 milliards d'euros sur le coin fiscal "dans la prochaine loi de finances" ou encore le renouvellement des crédits d'impôt pour l'énergie. "Si Meloni dit que l'industrie est centrale, elle devra avoir une vision claire : par exemple sur le renouvellement des crédits d'impôt sur l'énergie, que tous les pays européens ont mais qui n'ont pas été inclus dans le décret sur les projets de loi’’, a ainsi déclaré en marge de l’Assemblée Aurelio Regina, entrepreneur et délégué à la transition énergétique de la Confindustria. ‘’Meloni a ramené les questions de l'usine et du travail à l'attention des politiques et de l'opinion publique", a commenté Marco Bonometti, président d’un grand groupe industriel. "Bien sûr, nous espérons la baisse des charges pourra se poursuivre et devenir structurelle, car l'Italie ne peut pas avoir un coût du travail aussi élevé". Pour Bonometti, l’autre problème majeur est celui des carences en main d’œuvre : le fossé doit être comblé "par une migration contrôlée et ciblée, en dispensant des cours d'italien et de sécurité dans les pays d'origine, comme le gouvernement a commencé à le faire en Tunisie". Le directeur d'une entreprise, qui n’a pas souhaité être cité, a ainsi résumé l’impression générale laissée par l’intervention de Meloni : "Un discours inspiré, qui a flatté les entrepreneurs en abordant plusieurs thèmes qui leur sont chers, mais sans proposer de projets concrets" ».

ARTICLE, Corriere della Sera, A. Logroscino : « Les dossiers de Santanchè pour le test au Sénat » : « Demain après-midi Daniela Santanchè se présentera au Sénat pour une relation. La ministre du Tourisme, élue au Sénat avec le parti de Fratelli d'Italia, est attentionnée depuis des semaines, suite aux enquêtes télévisées de l'émission Report sur Rai Tre, qui ont dénoncé une gestion peu claire des entreprises qui lui appartiennent, et en particulier la société Visibilia, qui fait l'objet d'une enquête à Milan pour banqueroute et faux en écritures comptables. Malgré le fait que les détails des révélations s'intensifient et l’enquête judiciaire en cours, la ministre se veut rassurante : elle prépare sa ligne défensive avec ses avocats et elle se considère soutenue par le parti d Giorgia Meloni. La présidente du Conseil, lors d'une interview au Corriere a déclaré : '' Santanchè expliquera ses raisons au Sénat : un choix de transparence et de fiabilité qui prouve sa bonne foi.'' L'opposition est aux abois : '' Si les faits sont confirmés, une démission est le minimum '' a déclaré la secrétaire du Pd, Elly Schlein. »

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, E. Patta: «  Risque de renvoi à 2024 pour le présidentialisme  » : «  Le comité pour l'identification des niveaux minimums des prestations pour les droits civiques et sociaux qui doivent être garantis sur l'ensemble du territoire national, le Clep, devait être le fleuron du projet d'autonomie différenciée du ministre Calderoli (Ligue). Mais l’opposition du ministre à accueillir des suggestions d’amélioration a mené au désengagement de plusieurs représentants influents comme l'ancien président de la Chambre, Luciano Violante (Parti Démocrate), l'ancienne chef de groupe du PD au Sénat, Angela Finocchiaro, et le juriste Franco Gaetano Scoca. Et avec la démission hier de Giuliano Amato (Parti Démocrate) et Franco Bassanini, qui s'ajoute à celles des juristes Gallo e Pajino, le Clep subit un coup dur. La réalisation de l'autonomie des régions, à partir de la Vénétie et de la Lombardie, gouvernées par la Ligue, risque donc de ne pas voir le jour avant les élections européennes de 2024. Calderoli a plusieurs fois affirmé qu'il démissionnera si son projet d'autonomie différencié ne verra pas le jour. Giorgia Meloni a de son côté tout intérêt de retarder la mise en œuvre du projet pour éviter d'arriver aux élections avec les partis d'opposition et les régions du Sud qui dénoncent l'attaque à l'unité du Pays. Mais pour Meloni le problème est à double tranchant car l'autonomie différenciée est depuis toujours liée aussi à la réforme sur le présidentialisme : si l'autonomie ne se concrétise pas, Matteo Salvini ne donnera pas son appui à la réforme constitutionnelle sur le présidentialisme. La ministre Casellati (Forza Italia)devait présenter son projet de réforme avant la pause estivale, probablement elle le fera à l'automne, et l'idée de constituer une commission bicamérale revient en force dans le gouvernement. Ce qui semble certain est que les deux réformes, l'autonomie et le présidentialisme, semble destinées à être renvoyer après les élections européennes, afin de pouvoir mesurer dans les urnes le poids politique des forces de la majorité. »

COMMENTAIRE, Sole 24 Ore, M. Fortis « Le boom du tourisme estival (revenu aux niveaux de 2019) et la croissance du PIB italien. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, de B. Romano, « Présidence espagnole de l’UE, priorité à l’Ukraine et à la révision du budget. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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