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23/06/2023

"Le MES secoue la majorité, le conseil des ministres a été reporté."

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Italie. Revue de presse.

Les divisions au sein de la majorité sur la ratification du MES font les gros titres « Le MES secoue la majorité, le conseil des ministres a été reporté » (Corriere della Sera), « MES, le gouvernement se divise » (La Stampa), « Le gouvernement face au casse-tête du MES » (Il Messaggero). Les enquêtes visant des représentants de la majorité « Les hommes d’affaire du gouvernement » (La Repubblica) et le futur du réseau de Telecom Italia sont aussi cités « TIM accorde à KKR des négociations exclusives pendant 3 mois » (Sole 24 Ore).

Les JT couvrent l’issue des recherches du sous-marin « Titan », la visite à Rome de la Présidente du Parlement Européen Roberta Metsola, et la situation sur le terrain en Ukraine, avec notamment l’explosion d’un pont en Crimée. 

ARTICLE, Sole 24 Ore, G. Trovani « Le gouvernement placé devant le dilemme d’un oui impossible ou d’un non qui pourrait retomber sur les titres d’Etat » : « D’une part, il y a la fidélité aux totems et aux slogans anti-MES que Fratelli d’Italia et la Ligue ont brandi depuis des années. D’autre part, nous avons le sort des obligations d’Etat que les familles italiennes ont récemment souscrit en masse, notamment celui nommé « Valore ». Le MES représente un mélange de contradictions qui divise la coalition de droite : Forza Italia est tout sauf contre sa ratification. A gauche, nous avons le PD qui fait pression pour le feu vert au MES, tout comme Italia Viva, Azione et +Europa. Le M5S, lui, ne l’a jamais vraiment accepté. Le gouvernement a déserté la Commission affaires étrangères, évitant ainsi de se retrouver devant un dilemme impossible : donner son accord à la ratification, et confirmer donc l’avis technique favorable du ministère de l’Economie dirigé par Giorgetti (Ligue), ou bien voter contre, ouvrant la voie à une énième tempête italienne en Europe. L’escamotage d’hier a permis au gouvernement de gagner encore un peu de temps, sachant que laisser passer des semaines ne peut que nuire à l’image de l’Italie face aux alliés européens. Sans considérer les retombées négatives sur nos obligations d’Etat, ce qui n’est pas marginal si l’on considère que l’Italie est l’un principaux pays de la zone euro faisant ce genre d’émission. » 

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « MES : Un court-circuit provoqué directement par la majorité » : « Jusqu’à hier, l’opinion publique ne s’intéressait pas trop à ce sujet. Toutefois, l’absence de majorité lors du scrutin en Commission affaires étrangères qui a donné son accord à la ratification du MES, avec les voix du PD et des oppositions centristes, risque toutefois d’attirer l’attention. Non du point de vue de l’équilibre au sein du gouvernement Meloni mais plutôt sur l’image renvoyé par celui-ci au-delà des frontières nationales. Derrière l’abstention du M5S, c’était en réalité un non qui s’exprimait, et derrière celle de Fratelli d’Italia et de la Ligue, des hésitations. Le résultat en Commission montre une nouvelle convergence sous le signe du populisme, saison qui semblait révolue après l’expérience Draghi. Pour Meloni, qui avait assuré que le MES ne serait jamais adopté tant qu’elle serait au pouvoir, céder en ce moment signifierait se désavouer. Quant à la prise de distance de Salvini à l’égard du ministre de l’Economie Giorgetti [sur le fait que le MES n’aurait aucun impact négatif pour le pays, ndlr], cela pourrait être une sorte de réaction face à l’entente retrouvée entre Meloni et le président français Emmanuel Macron, ce dernier représentant l’ennemi juré de l’extrême-droite de Marine Le Pen, alliée européenne de la Ligue. Quoi qu’il en soit, la coalition offre une image marquée par la nervosité et l’indécision, offrant une arme aux partis d’opposition. Enfin, les berlusconiens de Forza Italia ont adopté une posture plutôt favorable, assurant que la majorité votera unie au Parlement. Il faut voir si la « pleine harmonie » évoquée par Salvini permettra d’aboutir à des décisions claires et utiles ou plutôt des reports et des compromis au rabais, ternissant ainsi une crédibilité internationale obtenue avec difficulté. »

ARTICLE, la Stampa, Federico Capurso, « La ministre du tourisme : ‘’je reste à ma place’’. Meloni : si vous êtes inculpée, partez » : « Après les révélations de l’émission Report sur la gestion des sociétés de la ministre du Tourisme Daniela Santanchè, Visibilia et Ki group Spa, celle-ci s’est défendue face aux accusations qui lui ont été faites : ‘’pas question de démissionner". Même les appels à la démission qui fusent de l'opposition ne semblent pas la toucher : "Chaque week-end, ils demandent à un ministre de démissionner pour des affaires qui n'ont rien à voir avec son activité politique. C'est arrivé à Francesco Lollobrigida (Frères d'Italie) et à Carlo Nordio (Frères d'Italie), maintenant c'est à moi qu'ils s'en prennent". Giorgia Meloni défend pour l’instant les membres de son gouvernement, d’autant que Santanchè est un nom qui pèse au sein de Fratelli d'Italia et qu’elle est proche du président du Sénat Ignazio La Russa (Frères d'Italie) (lui aussi touché par l'enquête de Report). Si des implications judiciaires sérieuses devaient toutefois émerger et mettre en cause la crédibilité du gouvernement, Meloni pourrait revoir sa position et plaider pour la démission de sa ministre. Cependant, pour que Santanchè soit inculpée, il faut d'abord que des charges soient retenues contre elle - l'acte d'accusation des procureurs milanais repose pour l’instant sur l'hypothèse d'un délit de faux en écriture -. Si la procédure judiciaire peut prendre des mois, la ministre, elle, n’a pas caché sa nervosité : "celui qui écrira que je suis à nouveau visée par une enquête ira s’expliquer devant le tribunal, car il aura un gros procès". Elle a aussi décidé d'annuler tous les événements publics prévus à son agenda, en attendant que la tempête médiatique passe. Meloni lui aurait déjà demandé de s'expliquer et de sortir de son silence, car ce n'est qu'après une clarification publique qu'elle pourra se défendre. Au sein de la majorité, l'affaire est abordée avec une certaine prudence. Les déclarations des alliés en faveur de Santanchè se comptent sur les doigts d'une main, tandis que les oppositions se déchaînent. A la Ligue, le silence est absolu et même au sein de Forza Italia, on attend que la ministre mise en examen intervienne et s'explique ».

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Daniela Santanchè

ARTICLE, Corriere della Sera, P. Di Caro « Forza Italia décide unanimement de nommer Tajani comme régent mais le défi entre les courants est déjà lancé » : « Forza Italia tiendra son conseil national le 15 juillet afin d’élire son nouveau président. Le seul candidat en lice est Antonio Tajani. On décidera plus tard quand tenir le congrès, qui sera cette fois-ci une vraie confrontation, avec les courants et les factions. Les propos d’hier de Licia Ronzulli, ancienne cheffe de groupe à la Chambre, nous font comprendre toutefois que la compétition est déjà ouverte, quand elle dit ‘’il faut que les nouveaux arrivants soient respectueux à l’égard de ceux qui sont là depuis longtemps’’. La référence à l’entourage de Marta Fascina (compagne de Berlusconi) est assez claire. On craint qu’elle puisse avoir un rôle dans le parti, une fois que le testament du « Cavaliere » sera rendu public. Entretemps, la gestion du symbole de Forza Italia passe à Fabio Roscioli, avocat de la famille Berlusconi. Ce qui laisse entendre que Marina Berlusconi gardera une forme de contrôle sur le parti, bien que Tajani répète ‘’dans le respect des rôles de chacun’’ et donc sans un engagement direct. »

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Antonio Tajani

ARTICLE, Il Messaggero, M. Di Branco, « Treizième mensualité, impôt sur le revenu à 15 % pour les revenus inférieurs à 20 000 euros, plus d'avantages pour les salariés » : « La semaine prochaine, la commission des finances de la Chambre des députés achèvera de voter les amendements au projet de loi fiscale, au cœur de la réforme lancée par le gouvernement Meloni. L'attention générale est tournée vers la proposition que le gouvernement déposera sur la réduction nette d'impôts sur le 13e mois, les primes et les heures supplémentaires. Dans les intentions du Palais Chigi, il y a la volonté d'appliquer un taux réduit forfaitaire fixé à 15 % pour ce type de revenus. Dans le raisonnement de la majorité, la stratégie de ciblage des revenus prévaut, en concentrant l'essentiel des ressources sur les salaires les plus bas (qui bénéficieraient donc du taux réduit à 15 %), tandis que le prélèvement augmenterait sur les salaires du treizième mois et les revenus complémentaires. En d’autres termes, le taux forfaitaire de 15% pourrait bénéficier aux revenus jusqu'à 20 000 euros et les avantages diminueraient progressivement jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent à 60 000 euros. Parmi les nouveautés de ces dernières heures, en ce qui concerne les avantages sociaux, le décret travail relève le seuil d'exonération des "compensations en nature" accordées par l'employeur (des chèques-repas à la prime pour les factures d'électricité) de 258 euros actuellement à 3 000 euros, mais uniquement pour les salariés ayant des enfants à charge. Avec cette couverture, les avantages en nature seront exonérés non seulement d'impôts, mais aussi de cotisations de sécurité sociale. En ce qui concerne le travail, il a été établi que pendant les 12 premiers mois, les contrats à durée déterminée peuvent être non seulement prolongés mais aussi renouvelés "librement". Sur le revenu d’inclusion (successeur du revenu de citoyenneté), le bénéficiaire de l'allocation ayant des enfants de moins de 14 ans à charge n'est pas tenu d'accepter une offre d'emploi à durée indéterminée que s'il se trouve dans un rayon de 80 km ou s'il peut être atteint dans un délai de 2 heures par un moyen de transport. Outre la distance de 80 km, une offre d'emploi à durée déterminée ou d'emploi temporaire doit également être accessible dans un délai de deux heures par des moyens de transport. De plus, le nombre de bénéficiaires de l'allocation est étendu aux personnes prises en charge par les services sociaux et de santé. Parmi les nouveautés, le télétravail, qui devait prendre fin le 30 juin dans les secteurs privé et public, est prorogé dans le secteur privé jusqu'au 31 décembre pour les travailleurs fragiles et les parents d'enfants de moins de 14 ans, tandis que dans le secteur public, il l’est jusqu'au 30 septembre pour les travailleurs fragiles uniquement. Une prime d'été pour les travailleurs du tourisme est enfin prévue : du 1er juin 2023 au 21 septembre 2023, ils recevront une allocation supplémentaire spéciale égale à 15 % du salaire brut pour le travail de nuit et les heures supplémentaires ». 

PREMIER PLAN, La Repubblica, d’A. Greco, « Construisez la nouvelle UE, personne ne remportera le défi seul’’ lance Draghi aux hommes politiques » : « C’est le retour de Mario Draghi, qui exhorte les politiques européens à ‘’travailler pour construire la nouvelle Europe, urgemment et selon une méthode commune’’. Il ne parle pas du MES et évite les polémiques, mais s’exprime clairement sur l’Europe, l’inflation, la guerre et les équilibres, alors qu’il était l’invité d’honneur du World Investment forum organisé par le colosse français de l’épargne Amundi qui a 1900 milliards d’euros en gestion. Mario Draghi appelle à tenir compte d’un ‘’facteur nouveau : l’Europe n’a jamais été confrontée à autant de défis globaux qu’aujourd’hui : la transition énergétique, la nécessité d’une défense unique et forte, les flux migratoires, l’Ukraine. Autant de défis que les pays ne peuvent pas relever seuls mais dont la gestion et la méthode choisie définiront le chemin que doit prendre l’Europe’’, entre rêve d’une véritable Union ou simple marché commun. Il estime d’ailleurs que beaucoup de gens, par exemple en Italie et en France, ne perçoivent pas cette urgence et pensent que quelques actions par-ci par-là peuvent suffire. Quant à l’inflation, il ‘’ne voit pas de raison de changer d’ancrage’’, s’agissant surtout d’une question de crédibilité. Mais surtout, le vieux continent, pour faire face aux immenses défis cités, doit se préparer à une nouvelle phase de dépense publique, si possible commune, ‘’qui sera déterminante dans des domaines comme la défense et la transition énergétique’’. C’est pourquoi le déficit des pays tendra à la hausse ‘’de même que le niveau des taux d’intérêts, ce qui doit attirer l’attention en matière de comptes publics’’. Il revient sur son expérience en tant que Président du Conseil italien comme l’un des moments les plus difficiles de sa carrière, ‘’avec la gestion du Covid et de la campagne de vaccination, ce que nous avons très bien fait. Puis le Next Generation EU et, plus difficile encore, la prise de position de l’Italie face à la guerre en Ukraine et le fait de se passer du gaz russe. Nous avons réussi.’’ Il estime que, concernant la guerre en Ukraine, ‘’l’Europe n’a pas d’autre alternative que de la remporter mais cela implique de maintenir tous les morceaux ensemble’’ car ‘’si nous perdions la guerre, l’union politique européenne n’existerait plus’’. Il appelle donc à mettre en place un ‘’fort pouvoir de dissuasion vis-à-vis de la Russie, reconstruire l’Ukraine et l’intégrer à l’Europe’’. Les relations avec la Chine sont également cruciales ‘’afin de retrouver la prospérité commerciale des années passées’’. »

ARTICLE, La Repubblica, de D. Longhin, « Ligne Lyon-Turin, désormais Paris accélère, un nouvel accord prévu d’ici fin 2023 » : « L’Italie et la France tentent un rapprochement et les premiers résultats concrets s’observent sur les grands projets d’infrastructures, comme par exemple la ligne Lyon-Turin, ou encore sur le plan politique avec la création de nouveaux cadres de consultation sur des thèmes européens cruciaux comme par exemple sur la fourniture en matières critiques. Sur la ligne Lyon-Turin, le gouvernement français, après deux ans d’immobilisme, a décidé d’accélérer. L’intervention pour un coût de 650 millions d’euros qui permettra de tripler le transit de marchandises entre la France et l’Italie va être lancée et les travaux vont commencer tout de suite. Le temps de trajet entre Lyon et Turin sera quant à lui divisé par deux pour les passagers. Mais les Français n’interviendront pas que sur la ligne historique qui n’est rien face au nouveau projet de ligne rapide de 150 km sur laquelle la France s’est engagée lors de la réunion du Conseil intergouvernemental hier, ajoutant 3 millions d’euros d’investissement. ‘’Ce sont d’importants progrès’’ souligne Paolo Foietta qui occupe la présidence tournante de la CIG, ‘’une nouvelle phase s’ouvre’’. L’UE aussi est satisfaite et entend parvenir à la signature d’un accord avec Rome et Paris d’ici la fin de l’année. Le vice-président du Conseil et ministre italien des Infrastructures, Matteo Salvini, est satisfait même s’il anticipe d’un an l’ouverture du nouveau tunnel : ‘’si tout se passe bien le premier train circulera en 2032 sur la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, le premier train dans le tunnel du Brenner et le premier camion qui traversera le pont sur le Détroit de Messine“. Hier Bruxelles a débloqué 44,5 millions pour la rénovation d’une partie de la ligne historique dans le Val de Suse et 700 millions pour la galerie du Brenner. Sur le plan politique, le dialogue renoué entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni permet de nouvelles discussions comme les réunions sur les grandes questions économiques et industrielles qui impliqueront la France, l’Italie ainsi que l’Allemagne. La première réunion trilatérale aura lieu lundi à Berlin, Robert Habeck, Adolfo Urso et Bruno Le Maire évoqueront les matériaux rares et les relations avec la Chine et la Russie, trois jours avant le Conseil européen du 29 juin. D’autres occasions de discussions (ou de dispute) sur d’autres sujets ne manqueront pas, comme sur l’énergie et la transition écologique. » 

ARTICLE, la Repubblica, S. Bennewitz, « Tim : l'exclusivité à Kkr pour le réseau, mais Vivendi se battra » : « Après des heures de discussion sur la vente du réseau de téléphonie fixe Telecom Italia, le conseil d'administration de Tim a décidé ce jeudi à l'unanimité de donner mandat au PDG Pietro Labriola pour entamer des négociations exclusives avec le fonds américain Kkr. Celui-ci a déclaré à plusieurs reprises qu'un délai de quatre à six semaines lui permettrait de formuler une offre, laquelle devra ensuite être soumise à l'approbation du conseil d'administration. Selon diverses sources, ce délai est également le bienvenu pour les partenaires italiens tels que F2i (prêt à reprendre 15% aux côtés de Kkr) ou encore la Cdp qui pourraient revoir leurs intérêts et formuler une offre au fonds américain. Cependant, pour Vivendi – principal actionnaire avec 23,75% des parts de capital -, ces offres restent très éloignées des 31 milliards d’euros espérés. Yannick Bolloré, fils de Vincent et président du conseil de surveillance de Vivendi, a ainsi déclaré au Financial Times : "Comme tous les actionnaires, nous voulons nous assurer que le conseil d'administration cherche à maximiser le rendement pour toutes les parties prenantes". Selon ce journal, Vivendi reste convaincu que la séparation et la vente du réseau de téléphonie aux fonds Kkr ne résoudront pas les problèmes du groupe, notamment ses 25,5 milliards de dettes, ainsi que la gestion inefficace de l'entreprise. Hier, sur le marché boursier, les craintes de voir Vivendi bloquer l'opération par des moyens juridiques ont prévalu sur l'opportunité de valoriser le réseau avec Kkr. L'action boursière du groupe a ainsi reculé après l'article du Financial Times, clôturant la journée avec une baisse de 2,85% du prix de l’action Tim. Une attitude qui a apparemment fortement déplu au gouvernement italien, actionnaire à hauteur de 9,8% de l'opérateur historique à travers la Cdp. Le gouvernement Meloni voit ainsi d’un mauvais œil l’ingérence de l’actionnaire dans les affaires du groupe italien, d’autant que Vivendi n'a pas encore proposé de solution alternative viable ». 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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