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20/06/2023

"Giorgia Meloni à Paris." et "La stabilité de Forza Italia et du gouvernement dépend de la relation entre Meloni et Marina Berlusconi."

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Italie. Revue de presse. 

Plusieurs sujets se partagent les gros titres, ce matin : « Meloni, une rencontre bilatérale avec Macron » (Corriere della Sera, Il Messaggero), « Homoparentalité, si les juges [de Padoue] décident de faire d’un enfant un orphelin » (La Repubblica), « Le ministre de la Justice Nordio (Frères d’Italie) justifie l’évasion fiscale » (La Stampa), « La rencontre entre Xi et Blinken : tentative de dégel, Washington rassure Pékin sur Taïwan » (Corriere, Repubblica, Sole 24 Ore, Messaggero), « La direction du Parti Démocrate : Schlein invite le courant minoritaire à l’unité » (Repubblica). 

Les JT couvrent la visite de la présidente du Conseil Giorgia Meloni à Paris.

ARTICLE, La Repubblica, « Meloni rencontre Macron : une rencontre difficile entre Expo et migrants » de Tommaso Ciriaco et Anais Ginori : « Après quatre jours de négociations tendues et sept mois de tensions, de heurts, de silences et d'accusations qui laissent des scories difficiles à éliminer, Emmanuel Macron et Giorgia Meloni parviennent enfin à organiser une rencontre officielle à l'Élysée. Médiations sur chaque détail, comme la date, le lieu et même l'heure du face-à-face. Le Français est insaisissable, il n'a aucun plaisir à s'afficher avec le premier ministre italien. La dirigeante souhaite une déclaration commune pour sceller le rapprochement. Les deux contacts qu'elle a eus ces derniers mois ne suffiront pas non plus à vaincre la méfiance. Au terme d'un épuisant brassage de dossiers entre sherpas, qui a même conduit l'état-major présidentiel, ce week-end, à deux doigts d'annuler la visite, un accord a été trouvé : le rendez-vous est fixé cet après-midi à Paris, dans le palais du président de la République. Et ils s'exprimeront à l'entrée, sans accepter les questions de la presse. Il devrait être question selon l’Elysée des dossiers au menu du prochain Conseil européen et du soutien à l’Ukraine. Mais Meloni est consciente que sur de nombreux autres points, Macron n'a pas l'intention d'apporter un soutien concret à Rome. Sur les migrants, l'objectif de Paris est de maintenir une distance politique - presque morale - avec l'approche italienne du dossier. La distance reste forte sur la Libye, l'Elysée n'appréciant pas les approches non concertées avec le maréchal Haftar. Sur la Tunisie, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin - dont les déclarations avaient déclenché l'un des derniers incidents diplomatiques - s'est rendu à Tunis avec son collègue allemand. Sans parler de la possible prise de contrôle de Mediaset par Vivendi, qui est également un sujet sensible sur le plan politique : la stabilité de Forza Italia et du gouvernement dépend de la relation entre Meloni et Marina Berlusconi, raison pour laquelle le Palazzo Chigi entend écouter et soutenir la position de la famille du Cavaliere. Un chapitre qui finira inévitablement par peser sur les discussions à l'Elysée. Sur Expo 2030, Macron est officiellement équidistant mais déterminé à soutenir la candidature de Riyad et a reçu le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman avec tous les honneurs. Les promesses de Rome sont plus faibles que pour les saoudiens, mais le défi n’est pas impossible à relever. Et Macron ne cherchera certainement pas à favoriser [Rome] ». 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Macron reçoit la première ministre. On cherche à se comprendre après la crise » par Marco Galluzzo : « Après des mois de tensions, Meloni se rend enfin à l’Elysée, après quatre invitations officielles, dans la semaine où Paris catalyse en quelque sorte l'attention du monde, notamment avec le Salon international de l'aéronautique et de l'espace, avec des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement présents dans la capitale française. Le rendez-vous n'a reçu le feu vert qu'au dernier moment. Giorgia Meloni était convaincue qu'elle ne devait être présente à Paris que dans les dernières heures, notamment parce que l'hypothèse d'un retrait de la candidature n'avait pas été écartée, ce qui nous place pour l'instant derrière les chances des Saoudiens, qui semblent faire la course en tête.  Avec Macron, il y a plusieurs sujets à aborder et la rencontre est en quelque sorte le sceau des pourparlers de paix - après tant de désaccords sur le dossier des migrants - qui ont eu lieu en marge du sommet du G7 à Hiroshima. La rencontre d'aujourd'hui pourrait être l'occasion d'un nouveau départ. Ce qui est certain, c'est qu'un objectif commun peut être atteint sur certains dossiers, même si le chemin vers les élections européennes de l'année prochaine ne peut être que difficile, puisque le parti de Macron et celui de Meloni ont des intérêts divergents. Il sera question de relations bilatérales, de questions européennes (notamment la réforme du pacte de stabilité et de croissance, l'Italie cherchant des alliés) et de la gestion des flux migratoires qui sera abordée au prochain conseil européen, et du soutien à l’Ukraine. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Italie et France, au-delà des discours classiques : les enjeux, de l’Europe à Kiev » par Stefano Montefiori : «  Macron et Meloni sont appelés - également par le Traité du Quirinal - à faire preuve d'une compréhension qui surmonte les malentendus périodiques entre les ministres, car la France et l'Italie ont besoin l'une de l'autre, la relation privilégiée entre les deux pays est basée sur des intérêts communs et une réalité concrète, au-delà de la rhétorique des "nations sœurs" et des déclarations de circonstance. À l'automne dernier, lorsque Meloni a remporté les élections et a ensuite été nommé à la tête du gouvernement, Macron a pris soin de ne pas commettre l'erreur de certains de ses ministres, qui ont évoqué la nécessité d'une "vigilance" à l'égard de la coalition qui a pris le pouvoir à Rome. En effet, le président souhaitait rencontrer Meloni de manière informelle avant même qu'elle ne prenne ses fonctions, et dans les mois qui ont suivi, il a renouvelé à plusieurs reprises une invitation au palais de l'Élysée pour laquelle la première ministre italienne a finalement trouvé une place dans son agenda. Dans un espace politique désormais européen et non plus national, les désaccords font partie du jeu quotidien, que Macron en France et le président Sergio Mattarella et Meloni en Italie tentent d'escamoter. La situation politique dans les deux pays est propice à une entente : en France, Marine Le Pen réitère sa proximité, s'il en est, avec Matteo Salvini, mais souligne de plus en plus les différences qui la séparent de Meloni, qui à son tour se positionne plus comme conservatrice que comme souverainiste ou eurosceptique en Europe. Et en effet, contrairement à Marine Le Pen, Meloni soutient l'Occident et l'Ukraine sans hésitation". Ce n'est pas un hasard si l'Elysée cite le "soutien commun à l'Ukraine" parmi les thèmes de la réunion d'aujourd'hui. Hier soir, Macron a clôturé la "conférence sur la défense aérienne et antimissile de l'Europe" en présence de vingt ministres européens de la défense (dont l'Italien Guido Crosetto) et de représentants de l'UE et de l'OTAN. "Je peux annoncer, avec ma collègue italienne Giorgia Meloni, que le système antimissile franco-italien Samp-T est déjà déployé et opérationnel en Ukraine, où il protège des installations clés et des vies. C'est vraiment l'Europe qui protège l'Europe, nous pourrions ainsi résumer le cœur de notre projet". Macron cite cette collaboration franco-italienne en exemple car elle pourrait être l'embryon d'une coopération plus large et d'une autonomie européenne, contrairement au projet allemand Sky Shield, qui vise plutôt à intégrer le système allemand, le Patriot américain et le système israélien, et qui ne rencontre pas les faveurs de la Pologne, ni d'ailleurs de la France et de l'Italie. » 

ARTICLE, La Stampa, « Macron-Meloni, rencontre bilatérale de dernière minute » par Ilario Lombardo : « Finalement, l'invitation à l'Elysée est arrivée, annoncée moins de 24 heures auparavant et avec un flottement long sur l’horaire, ce qui confirme que les relations tendues, jamais dissoutes dans une réelle confiance, entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni ne s'inscrivent pas dans les voies classiques du protocole. La diplomatie a été à la peine, c’est le moins qu’on puisse dire, pour parvenir à ce rendez-vous. La tradition veut que les premiers ministres italiens réservent leurs premiers voyages à l’étranger à Paris et Berlin : Meloni n’est allée dans la deuxième qu’en février, tandis qu’elle n’avait pas programmé Paris. Les malentendus, les querelles, les remarques désobligeantes et les attaques politiques ont fait le reste, tandis que Meloni et Macron se sont évités lors des grands sommets et des Conseils européens jusqu’à fin mars, à Bruxelles. Puis à Hiroshima. L'embarras et le manque de transparence dans la communication des détails du voyage ont créé un climat d'attente et un sentiment d'hésitation, d'un manque apparent de volonté politique de la part de l'Élysée pour accorder un rendez-vous à Meloni. Le communiqué de l'Elysée annonçant la visite a simplement été transmis et même pas traduit par la présidence du Conseil, ce qui donne l'idée d'une indolence du côté italien, ou d'une impatience orgueilleuse. Malgré les distances politiques, les deux dirigeants sont contraints de collaborer. Sur les quelques dossiers gouvernementaux où la convergence est utile aux deux, comme sur le pacte de stabilité. »

ARTICLE, Il Giornale, « Pour Meloni, premier tango à Paris » par Adalberto Signore : « Jusqu'à hier, ils s'étaient rencontrés en terrain strictement neutre et le plus souvent rapidement. Après huit mois de malentendus - notamment sur la question des migrants - et après les coups de froid venus de représentants autorisés du gouvernement français très proches de Macron, aujourd'hui sera donc un jour de détente. Ou plutôt de trêve. Une trêve forcée, d'ailleurs, puisqu'elle a été obtenue après un long bras de fer diplomatique et avec le président français qui, d'une certaine manière, a fini par céder. Malgré ce que Le Figaro appelle les nombreuses "turbulences" entre Paris et Rome et les pressions au sein de son propre parti dues à la forte concurrence interne avec Marine Le Pen, Macron pouvait difficilement ne pas réserver le même accueil à Meloni que celui qu’il a réservé aux chefs d’Etat de Riyad ou Busan. Mais l'Elysée aurait préféré ne pas donner trop d'importance publique à la rencontre, précisément pour des raisons de politique interne, un point sur lequel le Palazzo Chigi n'a pas cédé, parvenant finalement à obtenir les déclarations à la presse avant la rencontre. Il sera question de la mise en œuvre du traité du Quirinal (Sergio Mattarella était à Paris il y a quinze jours), mais aussi et surtout de l'épineux dossier des migrants en vue du Conseil européen, avec un focus sur la Tunisie. Ensuite, la réforme du pacte de stabilité et le soutien à l'Ukraine, sujet à l'ordre du jour du sommet de l'OTAN à Vilnius les 11 et 12 juillet. Inévitablement, le dossier compliqué du train à grande vitesse entre Turin et Lyon sera également abordé, ainsi que la question de l'Expo 2030, bien sûr. Macron soutient d'ailleurs officieusement la candidature de Riyad, principal concurrent de Rome pour la victoire finale. Un choix dicté par des intérêts économiques (également dans le domaine énergétique), mais qui a un fort poids géopolitique compte tenu de l'axe qui s'est créé entre l'Arabie saoudite et la Chine. » 

ARTICLE, Il Messaggero, de Francesco Bechis, « Rencontre Meloni-Macron, accord sur l’immigration » : « A l’origine, il s’agissait juste de se croiser alors que Meloni se rendait à Paris, ce sera finalement une vraie rencontre bilatérale, qui était attendue, mais pas gagnée d’avance. Au menu, la mise en œuvre du traité du Quirinal, la préparation du sommet de Vilnius et le soutien à l’Ukraine. Et surtout les dossiers du prochain conseil européen, de la réponse de l’UE à la crise migratoire à la réforme du pacte de stabilité. La rencontre a bien lieu et il ne pouvait en réalité pas en être autrement, après des mois de tensions : se manquer dans la capitale parisienne aurait été très remarqué, d’autant que Macron a reçu ces derniers jours les autres chefs d’Etat dans la course à l’expo. Selon Rome, le sujet majeur de la rencontre sera la crise migratoire et la question des renvois dans les pays d’origine, selon les règles du nouveau pacte européen. Sur la Tunisie, dossier sur lequel plaide l’Italie depuis quelques mois, Paris craint aussi un défaut de paiement. C’est peut-être pour cela (et éventuellement pour contrebalancer l’activisme italien) que la France a envoyé son ministre de l’intérieur à Tunis le week-end dernier, avec son homologue allemande. Le front européen pour sauver la Tunisie s’élargit donc, et on voit sur ce dossier une première convergence entre France et Italie. Meloni s’attendra aussi lors de cette rencontre à un geste de la France sur la question de la réforme du pacte de stabilité, pour demande plus de souplesse dans la définition des critères de calcul de la dette et du déficit. Avec cette rencontre Meloni et Macron actent officiellement le réchauffement des relations. Ou au moins, ils essayent ». 

ARTICLE, Il Foglio, S. Canettieri : « La visite en format réduit et le nouvel ambassadeur » « Il aura fallu un expédient universel pour permettre la rencontre entre les deux : l'Expo, justement. L'atterrissage de Giorgia Meloni à Paris est une affaire diplomatique qui traduit ses relations peu fraternelles avec Emmanuel Macron, et ça, on le sait. Sept mois de polémiques, plusieurs coups de fil de Sergio Mattarella pour calmer les esprits, une coupe de vin et une coupe de champagne à l'hôtel Amigo de Bruxelles, une discussion en marge du G7 au Japon. Et puis ça recommence toujours. Nous et vous. Une rencontre planifiée à la dernière minute, s'il est vrai que jusqu'à vendredi soir on la déclarait pour non acquise et que dimanche il y avait toujours " vingt pour cent " de chances qu’elle ne se tienne pas. La bilatérale avec Macron, en format réduit, aura lieu dans l'après-midi : pas de déjeuners ni de dîners. Tout se passera après l'assemblée du Bureau International des Expositions (Bie) et avant la fête dans notre ambassade pour l'autopromotion de Rome. Le protocole prévoit une heure d’entretien, puis un point presse avec des déclarations (et des questions). Rien à voir avec ce qui a été prévu pour le prince saoudien Bin Salman. Les autorités diplomatiques italiennes négocient depuis hier avec les autorités françaises pour gérer la bilatérale des chers ennemis. Il suffit de dire que pour annoncer la nouvelle de la rencontre officielle, le Palais Chigi a forwardé aux différents groupes whatsApp le communiqué en français de l'Elysée. Un geste un peu grossier pour faire comprendre le message suivant : vous n’avez qu’à leur demander.  La visite d'aujourd'hui a été quelque peu fluidifiée par la visite du Président de la République Sergio Mattarella avec le ministre Gennaro Sangiuliano à l'exposition "Naples à Paris" au début du mois de juin. Entre Rome et Paris, après tant de mots d'ordre, les choses évoluent encore. Le 17 juillet, l'ambassadeur de France à Rome changera également : Christian Masset sera remplacé par Martin Briens.  Au cours des échanges d'aujourd'hui, il pourrait y avoir une première convergence entre l'Italie et la France sur la rigidité du pacte de stabilité à revoir. Macron et Meloni évoqueront aussi, et peut-être surtout, la question des migrants : les 29 et 30, à Bruxelles, se tiendra le Conseil européen, et il est nécessaire de donner suite aux accords conclus à Luxembourg il y a un mois par les ministres de l'intérieur. Sur cet aspect, il y a des étincelles : l'Italie et la France sont d'accord sur la dimension européenne des frontières, mais lorsqu'il s'agit de discuter des mouvements secondaires, les choses se gâtent. Alors que sur la guerre en Ukraine, au-delà de la lourde escarmouche sur la non-invitation de Meloni au dîner à l'Elysée offert à Zelensky lors de sa venue à Paris, la ligne des "cousins" est presque superposable. » 

PROPOS, Il Foglio, de Pierre de Gasquet, grand reporter des Echos : « Le sommet du pragmatisme entre Paris et Rome » : « Après des mois de nervosité et de croche-pieds diplomatiques réciproques, il y a à Paris la perception d’une Giorgia Meloni pragmatique, qui sait mettre la sourdine sur certaines positions un peu « boderline » et faire un jeu d’équipe au niveau européen. La confirmation est arrivée lors du scrutin du 8 juin sur la réforme du système d’asile au niveau européen. Contrairement à la Pologne et à la Hongrie, l’Italie a voté pour. Cette date a changé la donne où la Présidente du Conseil Meloni a montré son pragmatisme, en s’éloignant de positions idéologiques extrémistes. Macron partage la même philosophie, c’est un politicien pragmatique : s’il a laissé ses ministres attaquer Meloni, il travaillera maintenant pour le dégel. Même s’il n’y a pas la même entente qu’avec Mario Draghi. Macron suit attentivement les mouvements de Meloni en Europe, dans la perspective des élections de 2024, et la mort de Berlusconi pourrait changer plusieurs choses. » 

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. E. Fiaschetti, « Vingt minutes de show pour lancer la [candidature] de la capitale contre la favorite Riad » : « La candidature de Rome pour accueillir l’Expo 2030 remonte un peu la course face à des villes comme Riad, Busan ou Odessa. Aujourd’hui les 15 villes en lice présenteront pour la dernière fois leur projet au Bureau International des Expositions. La délégation italienne, dirigée par Giampiero Massolo, retracera les points des forces de son projet ‘’People and territories’’ signé par la superstar Carlo Ratti. Parmi les aspects les plus novateurs, on peut citer la réalisation dans la banlieue de Rome du plus grand parc solaire public au monde et la déclination du rapport entre personnes et territoires sous le signe de l’inclusivité et de la régénération urbaine. Les institutions italiennes sont représentées à tous les niveaux pour soutenir la capitale, avec en première ligne la Présidente du Conseil Giorgia Meloni accompagnée du Président de la Région Latium. Le maire de Rome, Roberto Gualtieri (PD), sera également à Paris. Ces dernières semaines, on a la sensation que la victoire de Riad, ville favorite, n’est plus si certaine et que Rome a encore toutes ses chances. La lettre adressée au BIE par douze associations humanitaires dénonçant la violation des droits de l’homme en Arabie Saoudite a peut-être joué aussi. Francesco Rocca, également président de la Croix-Rouge internationale, mettra aussi en avant son prestige international, déjà apprécié lors du voyage des inspecteurs du BIE à Rome, et son réseau de relations. Le Latium participe également au Salon de l’Aéronautique qui se tient ces jours-ci à Paris. La présence de Giorgia Meloni est décisive après que le prince héritier Mohammed Bin Salman soit resté plus d’une semaine dans la capitale et a rencontré Emmanuel Macron (la France a l’intention de soutenir la candidature de Riyad). Aujourd’hui le président sud-coréen doit lui aussi s’entretenir avec le président français à l’Elysée, alors que la candidature d’Odessa semble s’éloigner de plus en plus compte tenu de la guerre. L’Italie jouera la carte de la beauté avec un show qui semble être un hommage de Rome à Paris : le spectacle ‘’Humanlands’’ sera joué ce soir dans les jardins de l’Ambassade d’Italie à Paris dont la version originale, au Colisée, avait beaucoup marqué les spectateurs étrangers. Le dîner mettra en avant les produits et les plats typiques de la gastronomie régionale. » 

COULISSES, Corriere della Sera, de F. Verderami, « Meloni ne veut pas de guerre avec les magistrats ; elle compte sur les centristes et sur l’aile du PD la plus réceptive » : « Concernant la réforme de la justice, Giorgia Meloni a pour objectif de mener une révolution sans provoquer de guerre, c’est-à-dire en évitant de reproduire le climat de conflit avec la magistrature de l’époque de Berlusconi et en agrégant plutôt les éléments ouverts au dialogue et au projet de réforme au sein du Parlement, de la magistrature, et de l’establishment. C’est la réaffirmation du primat politique qui est en jeu. La Présidence du Conseil veut donc éviter les prétextes pouvant nourrir la contestation et invite le ministre Carlo Nordio à éviter dorénavant des ‘’réactions malheureuses’’. Le vice-ministre de la Justice parle de ‘’légitime défense plus que d’une attaque’’. Il s’agit donc maintenant de circonscrire l’incident et de passer à autre chose, d’autant plus que jusqu’à présent il n’y avait pas eu de tensions ni avec les institutions nationales ni européennes. Le texte n’aurait pas encore été transmis au chef de l’Etat et Bruxelles n’aurait à ce jour émis aucun avis contraire, notamment grâce au travail d’‘’information préventive’’ qui relève de la diplomatie mise en place par le gouvernement italien vis-à-vis de la Commission européenne. De plus, d’après la Présidence du Conseil, le consensus au sein des Chambres sur les aspects qui seront examinés s’élargirait. Le Troisième Pôle dit que les conditions sont réunies pour un vote favorable de leur part. Au Sénat aussi, la majorité favorable à la réforme devrait aller au-delà du centre-droit. Du côté du PD, l’abolition de l’abus de pouvoir est soutenue par des maires et des présidents de région, et ‘’d’éminentes personnalités du monde démocratique’’ qui ont ainsi ‘’rompu d’anciens et solides rapports’’ avec des représentants de gauche de la magistrature. Des appuis qui seront très utiles à l’exécutif pour la révision du système judiciaire. Un parcours qui sera ‘’graduel’’, explique le sous-secrétaire à la Présidence du Conseil Alfredo Mantovano, et qui ne sera pas ‘’dicter’’ par le syndicat des magistrats. Mais pour renforcer le consensus, il faudra éviter les polémiques, c’est le message adressé à Nordio. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Rupture en interne mais une obligation de cohabitation » : « Ceux qui jugent qu’Elly Schlein est trop ambiguë n’ont qu’en partie raison. En réalité, ces derniers mois, elle a fait des choix. Elle récupéré une partie de la gauche qui avait fait sécession, a participé à des manifestations du M5S au risque de susciter des doutes sur la position atlantiste. Elle a pris ses distances vis-à-vis de ce qui reste du Troisième Pôle de Renzi et Calenda. Il se peut même que cela lui vaille le rôle de première opposition aux Européennes. Mais la question est de savoir ce qu’elle fera de tout cela. Consciente de s’être un peu trop rapprochée du discours ‘’pacifiste’’ et anti-OTAN des 5 Etoiles, elle est rapidement revenue sur ses pas pour s’aligner sur le discours du chef de l’Etat Sergio Mattarella absolument univoque sur la politique étrangère italienne. A ce sujet, il y a une ‘’distance sidérale’’ entre le Parti démocrate et celui de Beppe Grillo, a-t-elle rappelé. Mais plus que ses adversaires, c’est son propre parti qui semble mettre en difficulté la secrétaire. De l’autre côté, il y a le M5S qui attend le moment de lui reprocher son philo-américanisme. Elly Schlein semble donc cernée de toute part : à l’intérieur et à l’extérieur du PD. Hier elle a pourtant reçu deux minutes d’applaudissements de la direction du parti, habitué à consumer ses leaders tout en feignant de les soutenir. C’est d’ailleurs l’hypothèse émise par l’ancien maire de Palerme Leoluca Orlando. Au point qu’Elly Schlein a elle-même averti hier qu’avec elle ‘’ce petit jeu ne fonctionnera pas’’. Un message adressé à ses ennemis et en même temps la confirmation de l’existence de fortes tensions. Il n’est pas certain que cela suffise à calmer la mauvaise humeur latente. » 

ARTICLE, Il Tempo, P. De Leo « Tajani (Forza Italia) rejette l’idée d’un directoire » : « Aujourd’hui, la première étape est celle de nommer un régent qui, après la disparition de Berlusconi, puisse diriger Forza Italia jusqu’à son congrès national qui se tiendra l’année prochaine. Cette tâche pourrait retomber sur l’actuel coordinateur national, Antonio Tajani. Ce dernier a rencontré hier les journalistes lors d’un point de presse expliquant que demain se tiendra une réunion des groupes parlementaires de FI et puis le comité de présidence qui nommera le régent. A cette occasion, Tajani a exclu que le parti puisse être dirigé par un directoire : ‘’Il y a les statuts réglant l’organisation du parti et il faut les respecter’’ par conséquent ‘’d’autres idées ou observations ne servent pas’’ ajoutant ‘’nous allons de l’avant avec une grande détermination’’. Pour la succession de Silvio Berlusconi, le nom le plus évoqué dans les coulisses est celui d’Adriano Galliani, qui serait même disponible. L’autre hypothèse – à ce stade suggérée uniquement par des analyses de certains quotidiens – serait la candidature d’un représentant de la famille Berlusconi. A ce propos, Tajani a fait savoir ‘’le dialogue avec la famille demeure et sera toujours ouvert mais Marina Berlusconi a évoqué la « séparation des rôles ». A chacun le sien’’. » 

ARTICLE, Sole 24, G. Pogliotti, « Urso : un accord avec Stellantis est nécessaire pour produire plus de voitures» : « Au cours d’une rencontre avec les représentants syndicaux de l’industrie italienne (Fim, Fiom, l'Uilm et l'Uglm), le ministre de l'Entreprise et du Made in Italy Adolfo Urso (Frères d’Italie) a annoncé la mise en place d’un "grand plan de transition dans le secteur automobile, commençant par un accord avec Stellantis" pour "augmenter la production de voitures, de modèles innovants, en accompagnant également la chaîne d'approvisionnement italienne dans la reconversion". La priorité est ainsi donnée à "l'augmentation de la production automobile dans notre pays, face au déséquilibre actuel" qui pénalise l'Italie par rapport à des pays comme la France et d'autres partenaires européens. Alors que près de 80% des incitations à l'achat de voitures neuves concerne des véhicules produits à l’étranger, A. Urso a tenu à rappeler que l’Italie possédait le parc automobile le plus ancien d'Europe et que le gouvernement devait ainsi ‘’permettre à ceux qui ont une vieille voiture polluante de la remplacer par une voiture neuve qu'ils peuvent s'offrir". En somme, la position du gouvernement est d’encourager la production nationale et de moins dépendre des importations étrangères. Outre l'industrie automobile, cet échange avec les syndicats a aussi été l’occasion de discuter des défis auxquels font face l'industrie des produits blancs, le secteur électroménager et l’industrie sidérurgique. Les syndicats se sont notamment plaints de la situation d'incertitude et des résultats en berne de certains groupes comme l’Acciaierie D'Italia, Electrolux ou encore Whirlpool, alors qu’une ‘’véritable confrontation contractuelle avec le gouvernement et le système des entreprises est nécessaire pour définir des stratégies dans la transition écologique" (Cgil, Fiom). En ce qui concerne plus particulièrement le groupe Stellantis, la Cisl et la Fim soulignent "la volonté de parvenir à un accord d'ici l'été qui puisse garantir la sécurité des usines et des industries connexes du secteur, en se concentrant à nouveau sur la croissance de la production dans cette phase de transition difficile’’. Enfin, pour l'Uil et l'Uilm, "il est nécessaire de changer l'approche à l'égard de l'industrie’’ qui doit être considérée comme un ‘’patrimoine national à préserver’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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