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16/06/2023

"Voici la réforme de la Justice de Carlo Nordio."

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Italie. Revue de presse. 

La réforme de l’administration pénale et les polémiques sur le rôle passé de S. Berlusconi dominent : « Réforme de la justice. Haute tension entre Nordio (Frères d'Italie) et les magistrats » (Corriere della Sera), « La justice de Silvio » (La Repubblica, Il Giornale), « Il a déjà ressuscité » (Fatto quotidiano). Le naufrage meurtrier de l’embarcation de migrants au large de la Grèce est également cité : « Le naufrage des 100 enfants » (La Stampa), tandis que le débat entre l’Italie et l’Europe sur le Pacte de stabilité est en une du Sole 24 Ore : « UE, le front de l'austérité attaque le Pacte. Gentiloni (Parti Démocrate)  cherche un compromis ». 

PREMIER PLAN, Repubblica, L. Milella : « La justice selon Nordio (Frères d'Italie). ‘’ Silvio serait fier ‘’ » : « Huit articles contre les juges et contre la liberté de la presse, et pour museler les écoutes téléphoniques : voici la réforme de la justice de Carlo Nordio (Frères d'Italie). Le gouvernement Meloni veut assurer la tenue de son gouvernement par un décret qui, assure le vice-premier ministre Antonio Tajani, "aurait satisfait Berlusconi". Nordio ne se contente pas d'ajouter un "je regrette qu'il ne voie pas la réforme", mais revient à 1994, quand le parquet de Milan plaça sous enquête Berlusconi pendant qu’il présidait le sommet de l'ONU. Ce fut "un acte très grave qui enclencha un conflit entre la politique et la magistrature, qui de boule-de-neige, s'est transformé en avalanche". Avec "un acharnement contre Berlusconi jamais vu dans l'histoire de l'Italie". Nordio présente un projet de loi qui est une attaque contre l'Europe parce qu'elle efface le délit d'abus de fonction et dépénalise celui de trafic d'influence, ce qui fait planer un risque sur les contrôles sur le Pnrr. Le projet de loi impose aussi l’impossibilité de faire appel pour le procureur qui perdrait le procès en première instance et fait passer de un à trois le nombre de juges pour donner le feu vert à une demande d'arrestation ; ce changement n'entrera en vigueur que dans deux ans parce qu'il n'y a pas assez de juges aujourd'hui pour former leurs collègues. Nordio demande une "approbation rapide". Le Ministre passe à l'affrontement avec le pouvoir judiciaire, auquel il dénie le droit de "critiquer les lois". L'affrontement avec le PD et le M5S est certain.  La secrétaire Dem Elly Schlein explique que le PD est en faveur d'une réforme du délit de l'abus de fonction, mais qu'il est contre "son abrogation tout court‘’ et appelle à ‘’ne pas faire de la récupération sur la mort de Berlusconi pour réaliser des réformes déséquilibrées". Les parlementaires du M5S reprochent à Nordio "le gant de velours envers la criminalité en col blanc, qui feront main basse sur l’argent venu de l’Europe’’. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, Emanuele Buzzi, « Schlein : ils profitent de l'émotion suscitée par la mort de Berlusconi pour faire passer des réformes déséquilibrées. Conte explique son absence ‘’pour des questions de respect’’ » : « ‘’Nous avons rendu hommage à Silvio Berlusconi avant sa mort, ce qui est normal, mais nous ne participons pas à sa béatification". Elly Schlein a fait le point sur la querelle impliquant le M5S pour ne pas avoir participé aux funérailles de Silvio Berlusconi, dont le leader Giuseppe Conte avait expliqué qu'il avait évité d'y assister par "respect à la fois pour la douleur des proches de Berlusconi et pour l'histoire et les valeurs qu’il partage intimement avec sa communauté politique’’. G. Conte est aussi revenu hier sur ses intentions de relancer la manifestation du M5S contre "toutes les précarités" prévue demain à Rome. "Si je devais avoir un regret pour les choses que je n'ai pas faites pendant les années de gouvernement, c'est la réforme du salaire minimum légal". Et c'est précisément sur le salaire minimum que les chemins du M5S et du PD pourraient se croiser. Hier, Elly Schlein a laissé sous-entendre qu’elle pourrait éventuellement participer à la manifestation de demain : "Nous parlerons avec Giuseppe Conte pour comprendre comment coordonner les initiatives que le PD et le M5S sont en train de réaliser. Nous avons aussi des rendez-vous électoraux importants, nous allons certainement nous parler et nous rencontrer". Mais la distance et les frictions entre les deux partis sur l'Ukraine demeurent et pourraient fragiliser cette potentielle coopération. "Ils nous entraînent dans la guerre", a répété M. Conte hier au sujet des engagements qu’a pris l’Italie envers Ukraine. Pendant ce temps, à Bruxelles, le M5S a voté contre un amendement en faveur de l'entrée de Kiev dans l'OTAN, tandis que le PD, une fois de plus, est resté divisé sur la question ». 

ARTICLE, Corriere della Sera, F . Caccia : « Des vols à destination du Caire, puis par voie terrestre. Les deux routes libyennes et la route tunisienne » : « Des citoyens bangladais, syriens, afghans, irakiens prennent des vols low-cost pour Le Caire et continuent ensuite par voie terrestre. Il suffit de franchir la frontière désertique entre l'Égypte et la Libye, et le tour est joué. Les trafiquants de Cyrénaïque sont très bien organisés, la route vers l'Italie au départ de Benghazi et Tobrouk dans les cinq premiers mois de 2023 a déjà mené sur nos côtes 85 bateaux avec 14.132 migrants à bord. Tous avec le même rêve de laisser derrière eux un passé de souffrance, le même mirage des 750 personnes qui ont quitté Tobrouk et ont fait naufrage la nuit dernière à Pylos. Les chiffres indiquent que 50.352 migrants sont arrivés en Italie au cours des cinq premiers mois de 2023. Au cours de la même période, l'année dernière, il y avait eu 19.481 débarquements. En 2021, 14.692. La croissance est donc exponentielle et la route de la Méditerranée centrale, composée de trois sous-routes, la tunisienne, celle de Tripoli et la cyrénaïque, montre déjà des records de débarquements alors que l'été n'a pas encore commencé : 25.912 arrivées seulement par la Tunisie, 22.434 par les deux routes libyennes. Et il faut considérer que seule la route de Tripoli voit une présence significative de navires humanitaires (avec 23,8 % des sauvetages), les deux autres sont donc beaucoup plus risquées. La "route turque" est celle qui se développe le plus rapidement. Selon le dernier rapport de Frontex, l'agence européenne pour l'immigration, 42.831 immigrants (dont la moitié en Italie) ont débarqué sur les côtes européennes en 2022 par la route du Moyen-Orient (où il n'y a pas de couverture par les navires des ONG), soit 108 % de plus qu'en 2021.  La route de la Méditerranée centrale (celle de la Libye) n'a augmenté "que" de 51%. La navigation dure de 4 à 6 jours. Coût moyen : entre 2 500 et 8 000 euros par personne, moins pour les enfants. Le réseau est géré par des citoyens d'origine turque, syrienne et souvent libanaise et égyptienne. Les ports d'embarquement sont : Antalya, Mersin, Cesme, Izmir. Les migrants arrivent dans les villes turques à bord de bus, d'avions ou de véhicules de fortune. Après des jours d'attente dans des appartements mis à disposition par les trafiquants, ils organisent leur voyage, qui se déroule cependant depuis des années toujours loin des îles grecques pour ne pas encourir les refus (ou pire) du gouvernement d'Athènes. » 

ARTICLE, Stampa, « Rencontre de Meloni avec le Premier ministre maltais : objectif d'un axe méditerranéen incluant l'Espagne après les élections de juillet pour convaincre Bruxelles » : « Alors que la mer de Pylos rend lentement les corps de l'un des plus grands naufrages de migrants en Méditerranée, dans ce triangle qui relie l'île de Malte aux côtes italiennes et grecques, Giorgia Meloni rencontre le Premier ministre maltais Robert Abela au Palais Chigi. Au centre de la discussion, bien sûr, l'urgence migratoire, mais aucun des deux dirigeants ne s'attarde sur le drame qui s'est déroulé au large des côtes grecques. Pas un mot. Au contraire, souligne Meloni, "nous sommes d'accord sur la nécessité d'une défense adéquate des frontières extérieures. Sans ce mur érigé pour stopper les départs vers l'UE, poursuit le premier ministre, "il serait beaucoup plus difficile de résoudre le problème des mouvements secondaires. Le défi consiste à travailler ensemble sur les mouvements primaires". La recette de Meloni et Abela est de freiner les départs. Mais la question des migrations "ne doit pas être un défi uniquement pour Malte et l'Italie", affirme M. Abela, "elle doit être un défi pour l'ensemble de l'Europe". Il en sera également question en septembre, à Malte, lors d'une conférence sur les migrations, à laquelle, dit M. Abela, "je serai ravi, Giorgia, que tu y sois". L'objectif ne peut pas être atteint uniquement avec une "approche sécuritaire", assure Meloni. ‘’Des investissements et de la coopération, afin d'offrir des alternatives à la migration irrégulière’’ sont nécessaires. Sur ce point, M. Abela confirme que ‘’Malte et l'Italie parlent d'une seule voix’’, également en vue du prochain Conseil européen. Malte, qui a toujours été dure sur le front migratoire, entre échecs de sauvetage et rejets, est pour Meloni un allié fondamental en Europe, tout comme la Grèce, où les garde-côtes sont désormais mis en accusation pour des retards dans les sauvetages. Meloni entend construire un axe méditerranéen et Malte est un allié de plus avec lequel elle tentera de pousser Bruxelles sur la ligne dure du gouvernement italien. Une ligne à laquelle Meloni allie la proposition d'un Plan Mattei pour l'Afrique, ‘’est en ligne avec la vision de Malte’’ assure Abela’.»  

ARTICLE, M. Bresolin, Stampa, « Aujourd'hui, la proposition de la Commission : les États auront moins de marge de manœuvre et interviendront plus rapidement » - « Des règles uniques pour les "situations dangereuses’’,  l'UE veut imposer les secours » : « Pourquoi les migrants naufragés au large de la Grèce n'ont-ils pas été secourus ? La question rebondit depuis 48 heures et se mêle inexorablement à celles qui se sont posées immédiatement après le massacre de Cutro. Pour éviter d'avoir à se la poser à nouveau, la Commission européenne a commencé à faire pression pour que les Etats posent des jalons clairs et des objectifs autour des ‘’situations dangereuses’’. L’alerte qui fait se déclencher les opérations de sauvetage. La question est cruciale, et sera ce matin au centre de la quatrième réunion du ‘’groupe de contact recherche et sauvetage’’ dont font partie les 27 Etats membres. Un document de travail de la Commission sera sur la table : l'exécutif européen a élaboré une ‘’feuille de route’’ en neuf points pour définir ‘’un cadre européen de coopération opérationnelle en matière de recherche et de sauvetage en Méditerranée’’. Le point 7 montre précisément le problème reliant les deux tragédies : ‘’Sur la base des informations partagées jusqu'à présent par le groupe de contact Sar’’, lit-on dans un projet du document vu par La Stampa, ‘’il semble que le concept de "situation dangereuse" ne soit pas encore interprété de la même manière par les différentes autorités (des États membres, ndlr)’’. C'est pourquoi ‘’il faut une interprétation plus précise et commune au niveau opérationnel, basée sur des critères communs’’. Même si la compétence juridique en matière de sauvetage en mer relève des États membres, il n'est pas possible, selon Bruxelles, que chaque pays décide d'appliquer le concept de "situation dangereuse" à sa manière. Avec une marge d'interprétation trop importante, les décisions peuvent être prises non pas sur la base de critères objectifs, mais également sur la base d'évaluations plus "politiques".  Le document énumère quelques critères qui pourraient être utilisés : "Indication que le navire ou l'état des personnes à bord ne permet pas de voyager en toute sécurité ; surpeuplement ; mauvais état du navire et/ou manque d'équipement et de compétences nécessaires à bord". L'application de ces critères aurait peut-être permis d'éviter le massacre de Cutro, en tout cas celui qui a eu lieu au large de la Grèce. Car la justification des garde-côtes d'Athènes ("Ils voulaient aller en Italie"), outre qu'elle n'est pas convaincante, heurte les principes qui devraient présider aux sauvetages. L'accord sur la feuille de route est cependant loin d'être acquis. Plusieurs gouvernements ont déjà fait part de leurs doutes à la Commission : les critères identifiés par Bruxelles sont jugés trop restrictifs car ils réduiraient de fait la marge de manœuvre des Etats pour activer les mécanismes de sauvetage. La réunion d'aujourd'hui était prévue de longue date et fait suite à celle du 31 janvier. Bruxelles souhaite encourager une plus grande coordination entre les Etats côtiers, les Etats du pavillon des navires et les ONG engagées dans les activités de sauvetage. Il n'est pas question d'un code de conduite européen auquel les ONG devraient se conformer, mais la Commission souhaite que chaque pays adopte des normes communes "pour l'enregistrement et la certification" des navires privés effectuant des opérations de recherche et de sauvetage. » 

ARTICLE, La Stampa, Alberto Simoni, « Kiev dans l’OTAN. Les alliés sont divisés, d’autres armes seront livrées à l’Ukraine. »  

ARTICLE, Repubblica, G. Colombo : « "L'Italie n'est pas prête à ratifier le MES" L'UE prépare une révision » : «La signature de l'Italie reste en suspens, l'engagement du gouvernement ne se concrétise toujours pas. Mais il y a des avancements en ce qui concerne la ratification de la réforme du MES. Le signal qui pourrait faire tomber l'opposition de Giorgia Meloni vient de Pierre Gramegna, le directeur exécutif du Fonds de Stabilité. Depuis Luxembourg, où le Conseil des gouverneurs s'est réuni hier, a ouvert la voie à une révision du traité. Pas une réécriture, car le nouveau Mécanisme européen de stabilité ne changera pas. Il s'agit de quelque chose de plus nuancé, une volonté d'approfondir le contenu de la réforme afin de mettre en évidence certains aspects qui, au moins potentiellement, pourraient attirer l'attention du gouvernement en Italie. Et les convaincre de changer d'avis sur le MES. Mais à une condition : l'Italie doit signer. C’est le seul pays qui ne l’a pas encore fait, ce qui empêche au MES de pouvoir devenir opérationnel. Lorsqu'il prend la parole au Conseil des gouverneurs, Giorgetti (Ligue) est conscient qu'il y a un problème avec l'Italie. Ses collègues veulent savoir comment le gouvernement italien va le résoudre. Giorgetti ne nie pas les problèmes et rappelle les positions contraires des partis de la majorité et du M5S. L'Europe est divisée, Gentiloni appelle à la construction de "ponts". Mais la route est semée d’embûches. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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Giorgia Meloni et Elon Musk

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