14/04/2023
"Mission en Éthiopie pour Meloni."
Italie. Revue de presse.
Les perspectives du budget italien pour 2023 dans le document économique et financier (DEF) font les gros titres : « Retraites, le revers pour la Ligue : aucune trace de la réforme dans le DEF adopté » (La Repubblica), « Le gouvernement découvre que les migrants sont utiles pour réduire la dette publique » (La Stampa), « PNRR, seuls 4 milliards ont été dépensés pour les investissements publics en 2022 » (Sole 24 Ore), « 15 milliards pour le Pont de Messine et rien pour les salaires et les retraites » (Fatto Quotidiano). « Fuite de dossiers classifiés du Pentagone : le suspect a été arrêté » (Corriere, La Repubblica), « Décès de l’espoir italienne de volley à Istanbul après le match » (Corriere, Repubblica, Messaggero) « Hausse des factures énergétiques : +25% pour le 4e trimestre » (Messaggero, Sole).
Les JT couvrent la mission en Ethiopie de Giorgia Meloni, l’arrestation du responsable des dossiers classifiés du Pentagone, et les secours suite à l’avalanche à la frontière franco-italienne, près de la Pointe de la Golette.
Sur Twitter, le hashtag #TerzoPolo (Troisième Pole) domine, suite à la décision des leaders Matteo Renzi et Carlo Calenda de ne plus unir leurs deux partis.
SONDAGES, La Stampa, A. Ghisleri « Le taux de popularité de Meloni descend sous la barre des 40% » : « C’est une phase difficile pour le gouvernement Meloni dont la complexité impacte la confiance des Italiens à l’égard de la Présidente du Conseil. Le taux de popularité de Giorgia Meloni baisse par rapport à décembre 2022 et passe pour la première fois sous le seuil des 40% (39,7%). Le jugement sur les autres ministres est plus complexe : parmi ceux qui peuvent se réjouir, on retrouve le titulaire de la Farnesina Antonio Tajani (Forza Italia) (37,5% + 0,8 pts), le ministre de l’Agriculture Lollobrigida (Frères d’Italie) (30,9% +1,4 pts), les ministres de l’Intérieur M. Piantedosi (Indépendant) (28,7% mais +4,9 pts) et de la Culture Sangiuliano (Indépendant, autrefois MSI) (26,6% + 1,9 pts). D’autres subissent une baisse importante de leur côte de popularité, à commencer par Crosetto (Frères d’Italie) (Défense) qui, tout en demeurant le plus populaire des ministres, perd 6 points et passe à 37,6%. Cela s’explique sans doute pour ses positions sur l’Ukraine, alors que les Italiens sont majoritairement contre l’envoi d’armes à Kiev. Le ministre de la Justice Carlo Nordio (Frères d’Italie) perd lui aussi 6 points (36,4%). Le ministre de l’Economie G. Giorgetti (Ligue) perd lui 3 points (37,1 %) ; le ministre des Infrastructures M. Salvini (Ligue) perd 2,6 points (29,2%), et sa collègue Calderone (Indépendante) (travail et affaires sociales) perd 3,6 points (17,8%). En moyenne, le jugement des Italiens sur le gouvernement Meloni est de 5,03 sur 10. Sur la côte de popularité des partis : Fratelli d’Italia de G. Meloni demeure le premier parti avec 29,6% (+0,9 pts), suivi du Parti Démocrate 20,1% (-0,4 pts), du M5S 15,2% (+0,2 pts), de la Ligue 9,3% (+0,3%), d’Italia Viva-Azione 7,7% (-1 pt) et de Forza Italia 7%. Les indécis ou les personnes qui ne se prononcent pas s’élèvent à 34% (-1pt). Sur la perception de l’Europe sur la scène internationale face aux Etats-Unis et à la Chine, une bonne moitié des Italiens est d’accord avec Emmanuel Macron : 54% estime qu’elle est le « vassal » des Etats-Unis (le taux varie selon les électeurs : 64% de FI, 61% de M5S, 58% de FdI, 49% de la Ligue et 48,9% du PD); 23,6% estime que l’UE est indépendante de Washington et de Pékin ; 21% des sondés ne s’expriment pas. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giovanbattista Fazzolari (Frères d’Italie), secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil « Des personnalités talentueuses comme DG des sociétés publiques, c’est l’esprit du partage qui l’a emporté » : « ‘’Il n’y a pas eu de ‘’longue nuit de négociation’’, comme l’a raconté la presse. La vérité est que Meloni a établi une méthode : le partage. Le principe était que chaque directeur général devait être apprécié par tous. C’est ce qui montre le grand sérieux de ce gouvernement. Quant aux rumeurs sur un « compromis » de Meloni face à Forza Italia et la Ligue sur ENEL, nous avons évalué les meilleurs profils pour le groupe, qui est fortement exposé financièrement. Il y a peu de managers comme Scaroni en mesure de dialoguer avec les fonds d’investissement. Quant aux polémiques sur les contrats que Scaroni avait signé avec Gazprom, c’est une erreur qui est commune à toute l’Union Européenne. Sur la nomination de R. Cingolani à Leonardo, l’Ukraine nous a appris que la Défense doit être à l’avant-garde sur la technologie et l’intéressé est consultant Otan en la matière. Quand il était ministre de Draghi, Cingolani occupait une toute autre fonction. Le document économique et financier adopté est sérieux, avec un PIB à hauteur d’1% : ce qui ne nous satisfait pas mais qui est néanmoins supérieur aux prévisions. Du moment où nous devons réduire de manière graduelle la dette publique, nous avons moins de ressources à disposition. Le superbonus (le fonds pour la rénovation énergétique des bâtiments) nous a couté cher : 70 milliards et il a impacté la dette publique de 2023. Il serait ingénu de penser que le PNRR ne coûte rien : les 122 milliards pris en prêt sont calculés dans la détermination du rapport entre le déficit et le PIB, les œuvres financées réduisent ainsi les marges de manœuvre’’. »
Giovanbattista Fazzolari
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, B. Flammeri, « Mission en Éthiopie pour Meloni : nouvelle étape du plan Mattei » : « Aujourd'hui et demain, Giorgia Meloni sera à Addis-Abeba pour développer des opportunités de partenariat dans le domaine économique lié à la reconstruction, au développement des travaux publics et des infrastructures, ainsi qu’aux investissements interrégionaux, y compris dans le secteur de l’énergie. Il s'agit de la première visite d’un ou d’une dirigeante occidentale en Éthiopie depuis la fin de la guerre dans la région septentrionale du Tigré. La mission s'inscrit dans le cadre du Plan Mattei pour l’Afrique, que Meloni poursuit depuis son entrée en fonction au Palazzo Chigi et qui vise à entretenir les relations entre les deux continents grâce à des investissements massifs, non seulement de la part de pays seuls mais aussi de l'Europe elle-même. Meloni verra également le président de l'Union africaine Moussa Faki et aura une réunion bilatérale avec le président somalien Hassan Shiekh Mohamud, qu'elle avait déjà rencontré à Rome le 8 février. Une réunion trilatérale avec le président somalien et le Premier ministre éthiopien aura lieu avant la fin de la mission. L'objectif du gouvernement italien est de contribuer au développement, à la pacification et à la sécurité d'une zone de la Corne de l'Afrique avec laquelle l'Italie a consolidé ses relations et qui joue également un rôle stratégique en termes d'endiguement du trafic de migrants. Meloni est de plus en plus convaincue que la question des migrations doit être abordée en même temps que celle de l'économie. Il y a un mois, une déclaration commune a été signée avec Abiy Ahmed pour un programme triennal de coopération au développement en faveur de l'Éthiopie de 140 millions d'euros. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté d'environ 18 %. La visite de Meloni sera suivie par celle d'une mission entrepreneuriale conduite par un représentant du gouvernement afin d'accroître encore les relations entre les deux pays où la présence des Italiens est significative. »
ARTICLE, Il Sole 24 Ore, C. Marroni, « Tajani (Forza Italia) dit oui à l’arrivée de 4 000 travailleurs de Tunisie » : « Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a rencontré son homologue tunisien, Nabil Ammar, à la Farnesina. Il a annoncé le lancement d’un projet de décret flux en dehors des quota prévus pour les « click-days » [ ndlr : dispositif pour la saisie électronique d'une demande de visa de travail]. Les deux ministres ont également diné, la veille, avec le commissaire européen à l'élargissement Oliver Varhelyi, qui a expliqué « nous travaillons avec Tunis pour la migration légale et que les rapatriements se déroulent, même s'il y a parfois des retards bureaucratiques ». Le gouvernement tunisien, en outre, « est prêt à travailler ensemble pour renforcer les frontières ». Par ailleurs, Rome et Tunis « considèrent que la lutte contre les trafiquants d'êtres humains est fondamentale ». Sur ce point, Tajani a assuré que « la coopération entre les deux pays est sérieuse, il y a déjà des accords, ils continueront à être en vigueur et seront mis en œuvre ». La Tunisie « est prête à renforcer la coopération avec tous les partenaires pour lutter contre la traite des êtres humains et protéger les migrants. Nous sommes prêts à faire tout ce qui est en notre pouvoir, mais la solution à moyen et long terme est économique », a déclaré Nabil Ammar. « Nous devons stabiliser les gens sur le terrain. Nous étudions déjà avec l'Italie des projets concrets de formation professionnelle et de recrutement de travailleurs qualifiés », a-t-il ajouté. En arrière-plan, il y a la question des réformes. Tajani a déclaré : « Nous avons dès le départ soulevé la question des réformes en Tunisie et des financements liés à la mise en œuvre progressive des réformes », mais en même temps « nous sommes respectueux de la démocratie ». Il a ajouté, « ce n'est pas à nous de décider qui doit gouverner la Tunisie, il y a un gouvernement légitime. Nous devons respecter nos interlocuteurs, pas les remplacer, nous ne sommes pas des colonisateurs. Le gouvernement continuera à travailler pour la stabilité politique et économique de la Tunisie ». Depuis ces derniers mois, le pays a connu des manifestations massives en raison de la profonde crise économique. En ce qui concerne le financement international, Tajani a assuré : « Nous sommes en faveur d'un soutien économique pour favoriser la croissance de ce pays important. L'Italie jouera également son rôle vis-à-vis du FMI et a une vision stratégique de la Tunisie ». Et il a réitéré : « Nous devons aider ce pays d'un point de vue politique, afin que le FMI puisse commencer à débourser les fonds le plus rapidement possible, notre proposition était très claire. Commencer à financer la Tunisie et verser, après une première tranche, une deuxième tranche au fur et à mesure que les réformes se poursuivent ».
ARTICLE, P. Mastrolilli, La Repubblica, « Giorgetti (Ligue) : "L'Italie doit quitter la route de la soie" » : « Depuis qu'il est à Washington pour les réunions des IFI (institutions financières internationales), une question quotidienne est posée au ministre de l'économie Giorgetti - par ses amis américains, mais aussi par d'autres : ‘’que faites-vous avec la Chine ?’’. Ils ne vont pas jusqu'à demander si l'Italie est avec Macron ou Biden, mais la boutade allusive sur la mégalomanie de Paris est récurrente. Ils ne se contentent pas de s'enquérir de la volonté de Rome de renouveler l'accord sur la Route de la soie avec Pékin, mais cherchent à savoir quels sont les investissements de la République populaire chez nous, et dans quelle mesure ils sont stratégiques. Et quels sont nos intérêts dans le pays asiatique, en se préparant peut-être à demander non seulement la fin des participations, mais aussi un decoupling profond. Giorgetti se garde bien de prendre des engagements définitifs impliquant l'ensemble de l'exécutif, mais il rappelle que lorsque le gouvernement Conte a signé le mémorandum sur l'initiative Belt & Road, il était ministre et a pris soin de le vider de sa substance, en commençant par l'objectif de prendre possession du port de Trieste. En d'autres termes, M. Giorgetti suggère que s'il ne tenait qu'à lui, il laisserait l'accord expirer à la fin de l'année. Peut-être qu'en fin de compte, le gouvernement choisira de renouveler l'accord sans lui donner de suite concrète. L'important, cependant, est de comprendre que c’est une question-clé pour les futures relations bilatérales avec les États-Unis. C’est clair aussi en voyant les données sur la croissance mondiale. Hier, la directrice du FMI Georgieva, a averti : "le tableau est complexe. Nous prévoyons une croissance faible à moyen terme. Pour éviter un atterrissage brutal, le parcours est rude". Toutefois, si le monde continue à avoir une croissance de 2,8 %, il le doit principalement aux 5 % de la Chine. La Fed prévoit une récession aux États-Unis, tandis que l'Istat signale une baisse de 0,2 % de la production industrielle italienne en février. Le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco, a assuré que "le secteur bancaire italien se porte bien " mais la crise de la Svb et du Crédit Suisse a ébranlé l'Occident et il n'est pas certain qu'elle soit définitivement terminée. Le défi s'étend également à la dette souveraine des pays en difficulté, car si d'un côté Pékin tente de gagner en popularité dans ces régions en poussant les Occidentaux à la réduire, un pas en arrière est fait dès lors qu'il s'agit de désamorcer les "pièges de la dette" créés précisément par ses investissements sur la Route de la Soie. La secrétaire d'État au commerce, Gina Raimondo, a évoqué la question chinoise lors de sa rencontre avec M. Giorgetti, qui lui a demandé ce que les États-Unis comptaient faire pour limiter les dégâts de la loi sur Inflation Reduction Act, car celle-ci risque de déclencher un conflit de subventions entre les Européens qui peuvent investir, comme l'Allemagne, et ceux qui ne le peuvent pas, c'est-à-dire nous. Le sous-secrétaire d'État à la croissance économique, à l'énergie et à l'environnement, Jose Fernandez, a déclaré que "l'Italie est candidate à un rôle stratégique en vue de l'indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie". Il a été écouté lorsqu'il a demandé que les dépenses pour l'Ukraine ne soient pas comptabilisées par l'Europe comme une dette, et il a tenté de convaincre les agences de notation que Rome ne manquerait en aucun cas l'opportunité du Pnrr. Mais la réponse que J. Biden attend concerne la Chine. »
ARTICLE, Messaggero, M. Ventura, « T. Breton rencontre Crosetto (Frères d’Italie) et Meloni (Frères d’Italie) : des munitions à Kiev » : « Giorgia Meloni a rencontré Thierry Breton pendant environ une demi-heure au Palazzo Chigi, après que ce dernier ait vu le ministre de la Défense, Guido Crosetto. D’après un communiqué sur le site de la Commission européenne, Breton « est en Italie pour rencontrer des représentants du gouvernement et des fabricants de l'industrie de la défense dans le cadre de sa tournée des industries de la défense de l’UE ». Hier, après avoir vu Crosetto et avant la réunion avec Meloni, il a visité deux sites de production de munitions. La question-clé porte sur la « souveraineté européenne » dans le domaine de l'armement et en particulier dans la production et la fourniture de munitions. Le gouvernement devrait promouvoir la filiale Mbda, un consortium européen impliquant Paris et Londres, dans lequel Leonardo détient une part de 25 %. »
Giorgia Meloni et Thierry Breton
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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