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13/04/2023

Marine Le Pen : "Je préfère Salvini à Meloni. Elle est avec l’OTAN, moi non."

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Italie. Revue de presse.

Les nominations des DG des entreprises publiques, et les dynamiques que celles-ci traduisent au sein de la majorité, font les gros titres : « Les nominations après les tensions » (Corriere della Sera), « Nominations, le compromis de Meloni » (La Stampa), « Meloni satisfait tout le monde et renonce à faire toute seule » (Il Giornale). « La fuite de dossiers classifiés du Pentagone gêne l’Europe [en révélant le détail des envois d’armes à Kiev] » (La Repubblica), « Loi de finances : il manque 32 milliards pour les contrats de l’administration » (Sole 24 Ore), « Fonctionnaires, les augmentations après les coupes » (Il Messaggero). « Vidéo choc de décapitation d’un prisonnier ukrainien, les bourreaux de Poutine » (La Stampa).

Les JT couvrent notamment les nominations des DG des entreprises publiques, la diffusion d’une vidéo de décapitation d’un prisonnier ukrainien et la sortie de prison de l’ancienne vice-présidente du PE Eva Kaili.

COULISSES, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Une journée de résistance au sein du gouvernement, puis le jeu d’équipe entre la Ligue et Forza Italia pour freiner Meloni » : « Il aura fallu une autre journée de pourparlers, de rencontres, d’opposition et de corrections pour boucler la liste très attendue des DG des grandes entreprises publiques. L’opposition à certains noms exprimée par la Ligue, épaulée par Forza Italia, a fini par rendre la victoire de Meloni moins nette et de renforcer une coalition qui risquait de sortir affaiblie par le jeu des nominations. Antonio Tajani, Matteo Salvini, Givambattista Fazzolari et Gianni Letta ont travaillé sur cette liste, à la recherche d’un équilibre pouvant éviter des turbulences au sein du gouvernement. Les nouveautés les plus saillantes ont été le torpillage de Stefano Donnarumma [que Meloni voulait à la tête d’ENEL], remplacé par le ticket Flavio Cattaneo e Paolo Scaroni. C’est un choix partagé entre Tajani et Salvini, qui ont ainsi réussi à entraver Meloni. La question soulevée dans les milieux politiques et économiques est de savoir si Cattaneo aura ou non le courage d’aller jusqu’à proposer une fusion de ENI avec ENEL (cette dernière étant fortement endettée). Tajani et Letta ont réussi à placer Scaroni, alors que ces derniers jours des sources du gouvernement assuraient que Meloni s’y opposait en raison des anciens rapports de l’ex-DG d’ENI avec la Russie de Poutine. Or, l’entourage de Berlusconi raconte une toute autre version, selon laquelle Meloni aurait promis au « Cavaliere » une place prestigieuse pour Scaroni. »

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Fubini « Le jeu délicat de Giorgetti (Ligue) entre la Ligue et la Présidente du Conseil » : « Le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti a agi silencieusement pendant les pourparlers des nominations, faisant attention de garder un équilibre entre les desideratas de la Ligue et de la Présidente du Conseil. Restant silencieux, il a pu constater l’attention croissante des investisseurs étrangers. Depuis des semaines, certains fonds étaient en train de contacter son ministère pour comprendre les intentions du gouvernement, notamment pour ENEL dont la moitié du capital est détenu par des actionnaires étrangers. Il était clair qu’un DG sans expérience ne pouvait pas faire l’affaire. Conscient de ces facteurs, Giorgetti a joué les courroies de sécurité : silencieux, immobile mais prêt à éviter des sorties de route. C’est sans doute lui qui a fait insérer au conseil d’administration du groupe Leonardo Marcello Sala, un manager avec une longue expérience dans le secteur privé. C’est avec la même méthode qu’il a conçu la loi de finances, présentée mardi dernier. Les promesses électorales de la Ligue sur la flat tax ou sur les retraites n’ont pas leur place dans les lignes budgétaires. A ce stade, Salvini ne bronche pas, sans doute car il s’y attendait. Mais la trêve entre lui et Giorgetti ne durera pas longtemps, leurs différences étant trop évidentes. Rendez-vous donc aux prochains dossiers clivants. »

PREMIER PLAN, Il Sole 24 Ore, M. Perrone : « Le ministre Fitto (Frères d’Italie) : ‘’ Sur le PNRR, nous négocions avec l’UE pour pouvoir utiliser tous les fonds ‘’ » : « Au Sénat, où aujourd’hui sera voté en première lecture le décret-loi sur le Pnrr-3, le ministre Fitto souhaite que les mots d’ordre soient ‘’ la rigueur et la responsabilité ‘’. C’est un message qui vise à faire baisser la température du débat au Parlement, qui risque de monter encore. Le ministre aux Affaires européennes, au Sud, aux Politiques de cohésion et au Pnrr défend le décret-loi qui révolutionne la gouvernance du Plan et prévoit des simplifications dans sa réalisation : ‘’ l’objectif – affirme Fitto – est d’accélérer sur la mise en œuvre ‘’ et plaider en faveur de la logique des ‘vases communicants’, c’est-à-dire la stratégie que le gouvernement défend à Bruxelles pour obtenir une révision du Pnrr. Le ministre voudrait plus de flexibilité afin de pouvoir identifier les projets qui ne sont pas réalisables en respectant le délai de juin 2026 et les déplacer sur la programmation 2021-2027 qui autorise de remettre les bilans des résultats jusqu’en 2029. Selon Fitto ‘’ il y a des données objectives, comme l’augmentation des matières premières, qui justifient de pouvoir apporter des modifications au Pnrr ‘’. Ces arguments n’ont pas convaincu les oppositions et le Pd et le M5S attaquent au Parlement. » 

 

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, M. Perrone, « Décret Cutro, resserrement de la politique migratoire » : « Tandis que les arrivées clandestines continuent (hier ont débarqué à Catane 539 migrants sauvés au large de Syracuse et à Vibo Valentia), et que l'Union européenne se réserve le droit de braquer les projecteurs sur la déclaration de l'état d'urgence nationale par l'Italie, le gouvernement est déterminé à sévir contre l’immigration. Dans l'important paquet d'amendements qui sera déposé ce matin sur le décret-loi examiné par la Commission des affaires constitutionnelles du Sénat, il devrait y avoir une nouvelle réduction de la protection spéciales et des procédures accélérées d'examen des demandes de protection internationale à la frontière. Il devrait également y avoir des mesures qui renforcent la possibilité d’héberger des étrangers dans des centres de rétention pour rapatriement (CPR) : tant pour ceux qui ne se laissent pas identifier lors de la procédure frontalière que pour les demandeurs d'asile soumis à la procédure de Dublin et en attente de transfert. Enfin, il y aura des amendements relatifs au règlement sur les décisions des commissions territoriales pour la reconnaissance de la protection internationale, et sur la Commission pour le droit d’asile. Les amendements du gouvernement visent également à étendre les larges pouvoirs de dérogation déjà reconnus par le décret pour la construction de nouveaux CPR, jusqu’aux structures d'accueil et aux "points de crise", ainsi qu'à l'attribution du service de transport maritime des migrants. Les projets prévoient également que les demandeurs de protection internationale ne puissent pas être accueillis dans le système d'accueil et d'intégration du réseau des autorités locales (Sai), mais uniquement dans les centres gouvernementaux. Des exceptions seraient faites pour les migrants appartenant à des « catégories vulnérables », notamment les personnes handicapées ou les femmes enceintes. Les propositions qui auront reçu le sceau d'approbation seront connues ce matin. Entretemps, les techniciens du gouvernement et de la Protection civile se sont déjà réunis pour rédiger la première ordonnance permise par l'état d'urgence : ce sera celle qui nommera le commissaire extraordinaire, très probablement le préfet Valerio Valenti, chef du département des libertés civiles et de l'immigration du ministère de l'Intérieur. C'est justement le ministre Matteo Piantedosi, s'exprimant hier lors de la cérémonie du 171e anniversaire de la police d'Etat, qui est revenu sur la remise en cause de l'Europe. « Il serait difficile pour un seul pays de prendre en charge la gestion de l'immigration en dehors d'une action commune, lucide et bien organisée au niveau européen », a-t-il noté. A Bruxelles, la Commission a assuré qu'elle était « en contact étroit avec Rome », soulignant que l'Italie avait demandé un soutien financier pour faire face à la récente augmentation des arrivées par mer et en particulier à la situation critique à Lampedusa. Les chiffres de la police confirment également l'explosion des départs : en 2022, 105 131 migrants sont arrivés en Italie par les différentes routes méditerranéennes (+55,8 % par rapport à 2021). Rien à voir avec les 4,67 millions d'immigrés légaux présents, mais c'est l'augmentation qui est inquiétante. Par ailleurs, sur les 44 436 permis de séjour pour protection spéciale délivrés depuis le début de l'année 2021, seuls 5,45 % ont été convertis en permis de travail. »

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ENTRETIEN, La Repubblica, de Marine Le Pen, dirigeante du Rassemblement National : « Je préfère Salvini à Meloni. Elle est avec l’OTAN, moi non » : « Marine Le Pen continue de rêver d'un grand groupe politique européen de souverainistes, et sur l'immigration, elle promet d'organiser un référendum. Selon un sondage, si les élections présidentielles avaient lieu aujourd'hui, son parti battrait Macron avec 55% des voix. Si vous étiez à l'Elysée, que feriez-vous sur le conflit en Ukraine ? "Si j'étais Présidente, quand je le serai, la première chose à laquelle je penserai, c'est l'intérêt de la France. Depuis le début, nous l’avons dit : la Russie fait une grosse erreur en attaquant militairement l'Ukraine et en violant sa souveraineté territoriale et politique. Il n'en reste pas moins que le monde est tel qu'il est, et non pas tel que nous voudrions qu'il soit. C’est pourquoi je ferai tout mon possible pour que la France favorise une résolution pacifique du conflit. Ou bien nous continuerons à fournir des armes à l'Ukraine à tour de bras et nous serons alors confrontés à une nouvelle guerre de cent ans, ce qui, compte tenu des pertes humaines, serait une tragédie » Êtes-vous d'accord avec les déclarations de Macron sur Taïwan ? « Je suis d'accord avec lui, bien sûr. Le seul problème, c'est que Macron a une position incohérente, parce qu'il dit cela et en même temps il se soumet à un agenda diplomatique européen influencé par les États-Unis ». La France peut-elle parler d’une seule voix, même face à Xi Jinping ? « Alors oui, je pense que la France a une voix particulière, à condition qu'elle essaie de parler. De Gaulle avait quelque chose à dire. Macron n'a rien à dire ». Meloni est arrivée au pouvoir en étant pro-européenne, pro-OTAN et pro-USA. Ferez-vous de même ?  « Je reste euro-sceptique, et je le suis de plus en plus chaque jour. Je ne suis pas sceptique sur l'Europe, mais sur l'organisation politique de l’UE. De plus, la France a un héritage politique et une indépendance sur le plan international. Meloni est favorable à l'OTAN parce qu'elle est italienne. Il y a des éléments de son projet que je ne partage pas. Politiquement, je me sens plus proche de Matteo Salvini et je n'adapte pas mon discours aux résultats des élections : je suis une « personne loyale ». Que pensez-vous du nouveau gouvernement italien ? « Meloni gouverne sans s'attirer les critiques attisées par la diabolisation qui a eu lieu avant son élection. La même chose s'est produite avant notre victoire aux élections municipales. Ce procès d'intention caricatural et éloigné de la réalité est un avantage pour nous. Lorsque nous arriverons au pouvoir, les gens verront que ce n'est pas l'apocalypse qui se prépare, mais une politique de bon sens ». « Nous avons des divergences avec Meloni. Malgré cela, je la préfère à son prédécesseur. Et puis, vous savez, la politique va vite en Italie ». En matière d'immigration, le nouveau gouvernement italien n'a pas proposé de véritables solutions. « Je ne suis pas la sœur jumelle de Meloni. Je veux me donner les moyens d'une politique dissuasive en matière d'immigration en faisant passer par référendum une réforme constitutionnelle qui soumettrait les aides sociales non contributives à un certain nombre de critères, en réservant les allocations familiales aux Français, en abolissant le droit du sol ».

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(Traduction : ambassade de France à Rome)

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