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30/03/2023

"Matteo Piantedosi a annoncé que plus de 400.000 personnes devraient arriver d'ici la fin de l'année."

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Italie. Revue de presse.

Les retards sur le PNRR risquant de compromettre le versement des fonds européens ainsi que le nouveau code des marchés publics porté par la Ligue et récemment présenté en conseil des ministre font la Une de la presse italienne « Confrontation autour du Plan de Relance et des contrats publics » (Corriere della Sera), « Europe, le cas de l’Italie » (La Repubblica), « L’alerte du secteur du bâtiment ‘le PNRR est irréalisable’ » (La Stampa), « ‘Ma loi relancera l’Italie’ dit Matteo Salvini » (Libero), « Ils légalisent la fraude fiscale et les contrats sans appel d’offre » (Il Fatto Quotidiano), « PNRR, la course aux fonds qui n’ont pas été dépensés » (Il Messaggero).

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de C. Voltattorni, « ‘’Il y a un risque de clientélisme politique’’, confrontation autour des contrats publics » : « La nouvelle réglementation entrerait en vigueur en avril pour une application à partir de juillet. Pour beaucoup, cela ne laisserait pas assez de temps pour adapter tout l’appareil administratif et lancer les chantiers mais le vice-président du Conseil et ministre des Infrastructures Matteo Salvini reste très enthousiaste. Pourtant, le nouveau code des marchés publics fait déjà beaucoup parler de lui. Les entreprises apprécient la simplification et l’allègement des procédures bureaucratiques mais l’autorité nationale anti-corruption (ANAC) et les syndicats protestent lourdement. L’ANAC souligne des points positifs (la numérisation qui favorisera la transparence) mais dénonce des ‘’ombres’’, en particulier la possibilité d’attribuer des contrats directement, sans appel d’offres, jusqu’à 5 382 000 euros. Un seuil bien trop élevé qui fausserait la concurrence et empêcherait les contrôles sur les plus petits contrats qui sont en fait les plus nombreux, explique l’autorité, et risque de favoriser dans la pratique le népotisme et le clientélisme, surtout dans les petites communes. Matteo Salvini soutient le contraire, pour lui la rapidité des procédures déjouerait la corruption. Les syndicats ne sont pas d’accord et ont annoncé les premières manifestations aux côtés du secteur du bâtiment. ‘’Le nouveau code ramène le pays trente en arrière et réduit à néant la lutte anti-mafia’’ dénoncent-ils. Les constructeurs, représentés en partie par la Confindustria [syndicat patronal], sont sceptiques eux aussi et s’inquiètent du manque de temps pour se réorganiser d’ici l’entrée en vigueur. Ils soulèvent eux aussi le problème de la transparence et de la concurrence que posent les seuils prévus pour l’attribution directe des contrats. Du côté de l’opposition, le PD et le M5S annoncent déjà leur désapprobation et une mobilisation à la Chambre, alors que Carlo Calenda de Azione dit approuver cette simplification. » 

ENTRETIEN, Messaggero, de Matteo Salvini par F. Malfetano, ‘’Pnrr, nous utiliserons jusqu’au dernier euro. Et des appels d’offre à kilomètre zéro’’ :  "Du Pnrr, je dépenserai jusqu'au dernier euro, à condition que la Commission européenne ait du bon sens". Matteo Salvini refuse le défaitisme qui semble avoir frappé le gouvernement après le rapport de la Cour des comptes sur le Plan national de relance et de résilience ou après la prolongation des négociations avec Bruxelles. Au contraire, il fait étalage de projets déjà prêts sur son bureau au ministère des Infrastructures, mais non inclus dans le PNR. Il parle de ‘’2 milliards d'euros dans le secteur de l'eau’’ et de ‘’1,6 milliard d'euros pour le réaménagement des logements sociaux’’. En pratique, le leader de la Ligue demande ouvertement ‘’donnez-moi l'argent supplémentaire’’ dans les 209 milliards dont le ministre Raffaele Fitto (Frères d’Italie) a dit que nous ne pourrions pas dépenser. Le ministre présente ce qu'il considère comme son enfant prodige : le code des marchés publics. Deux tomes de 229 articles et un nombre indéterminé d'annexes ne sont pas faciles à manipuler. Il les feuillette sans relâche, cite des paragraphes et des alinéas, tente de les réciter. Un texte qui, a-t-il répété à plusieurs reprises au cours de sa longue interview avec Il Messaggero et quelques autres journaux, produit ‘’un changement culturel’’. Nous donnons confiance aux maires et aux entreprises en revendiquant des mesures qui désamorcent la peur de la signature par les administrateurs et qui raccourcissent les délais pour les entreprises’’. Cette procédure, associée à la ‘’réduction des phases de conception’’, facilitera la mise en œuvre de projets que les administrations locales ‘’ont déjà prévus’’. De plus, cela permettra de créer ‘’plus d'emplois’’ dans un secteur, la construction, qui risquait de se retrouver à genoux avec l'adoption du Superbonus.  Salvini en a pour tous : les syndicats ? ‘’Ils ont tort d'annoncer des grèves’’ avant d'avoir lu le code (référence à la CGIL et à l'UIL). Les oppositions ? Idem : ‘’J'aurais craint le contraire’’, ajoute-t-il, ‘’peu importe’’ la présence du PD et du M5S aux manifestations annoncées pour samedi. Le troisième pôle qui prétend que le Code des marchés publics met en péril le Pnrr, en revanche, ‘’n'a rien compris’’ car ce Code des marchés publics n'a rien à voir avec le Pnrr. Bien qu'il s'agisse d'une étape importante du Plan, les nouvelles règles ne s'y appliqueront pas directement, dans la continuité du décret de simplification signé par Mario Draghi.  Parmi les thèmes portés par Fitto, le Code sera également inclus. Le ministre annonce en effet que, bien que le projet soit déjà tout à fait conforme aux demandes et à l'entrée en vigueur le 1er juillet, il demandera un délai supplémentaire à la Commission européenne. Pour entrer dans les bureaux techniques des 8 000 municipalités italiennes, nous avons besoin de quelques semaines supplémentaires’’, l'objectif étant d'arriver à la fin de l'année 2023. Si Bruxelles le permet, comme tout le reste. »

ARTICLE, La Stampa, de G. Longo, « Migrants : le plan du ministère de l’Intérieur » : « Le ministre de l'Intérieur tire cette fois lui-même la sonnette d'alarme face à l'invasion de migrants sur nos côtes. Avant-hier, lors du conseil des ministres, Matteo Piantedosi (Indépendant) a annoncé que plus de 400.000 personnes devraient arriver d'ici la fin de l'année. Il a donc présenté un ‘’plan d'action’’ pour gérer l'urgence, qui devrait exploser au cours de l'été. La Stampa est aujourd'hui en mesure de reconstituer les étapes de l'élaboration de ce plan. En commençant par l'analyse de l'afflux, qui a augmenté de 303 % entre le 1er janvier et le 28 mars par rapport à la même période en 2022, jusqu'aux interventions prioritaires telles que ‘’le contrôle des frontières maritimes tunisiennes par le biais de patrouilles conjointes en mer et sur terre et le renforcement, dans la zone du port de Sfax, de l'activité des services secrets pour contrer la construction et l'aménagement de navires et de barges par des organisations criminelles’’. La collaboration avec les pays d'origine des migrants et la déclaration de l'état d'urgence pour l'île de Lampedusa ‘’qui permettrait l'adoption immédiate de mesures extraordinaires visant à permettre l'affrètement de moyens aériens et navals pour le transfert des migrants et la gestion du hotspot en tant qu'exception aux règles en vigueur’’ seront également des éléments importants. L'objectif est également de créer de nouveaux centres d'accueil à Lampedusa et à Pantelleria. Mais avant d'entrer dans les détails, il est utile de rappeler que le Viminal se concentre principalement sur la Tunisie et la Cyrénaïque (partie orientale de la Libye où domine la politique de Khalifa Haftar, qui ne contrôle en rien l'exode des migrants). Du 1er janvier au 28 mars, 27.219 personnes sont arrivées, la majorité en provenance de Tunisie (15.537) et de Cyrénaïque (4.556). Les nationalités les plus fréquemment déclarées par les migrants au moment du débarquement sont : ivoirienne, guinéenne, pakistanaise, bengalie, tunisienne, égyptienne et camerounaise. La Sicile, avec 22.148 arrivées, est confirmée comme la principale région de débarquement, suivie de la Calabre (3.405). Le plan Piantedosi prévoit donc la mise en œuvre d'une série d'activités visant à réduire les départs et à augmenter les rapatriements. Alors que le gouvernement s'engage à ‘’relancer le dialogue stratégique, au niveau politique et opérationnel, avec les autorités tunisiennes, y compris avec l'implication de la Commission européenne’’, il est demandé de renforcer les patrouilles sur les côtes tunisiennes et l'engagement des services à entraver la construction de bateaux. Sur le front libyen, il faut ‘’s'entendre avec les autorités qui contrôlent la Cyrénaïque d'où l'on constate une augmentation des arrivées (de 2.891 en 2022 à 4 .556 au 1er trimestre 2023) pour renforcer l'action de prévention des départs’’.  Afin d'identifier d'autres lieux de premier accueil, ‘’une table ronde opérationnelle a été activée avec l'Agence domaniale de l'État et avec l'État-major de la Défense’’. Pour la surveillance des migrants, ‘’un contingent de soldats de l'opération ‘’Rues sûres’’ pourrait être impliqué’’. Par ailleurs, ‘’une mesure d’accompagnement de 500 euros comme alternative à l'accueil des demandeurs d'asile dont les demandes sont rejetées’’ est envisagée. Enfin, le réseau des CPR (Centres de rapatriement) pour les migrants en situation irrégulière sera étendu. »

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco, « L’opposition à l’attaque, mais affaiblie par les divergences » : « La tentative d'exploiter et de souligner les relations tendues du gouvernement avec l'Union européenne était prévisible. Et il est également prévisible qu’il y ait une stratégie de l’opposition qui parte de l’essoufflement, désormais officiel, du plan de relance. Mais cela va plus loin : cette stratégie compte s'appuyer sur une divergence endémique entre la majorité de droite dirigée par Giorgia Meloni et une Commission européenne qui se méfie de la manière dont le gouvernement Meloni traite certains dossiers (notamment le refus de ratifier le MES ). Le code des marchés publics voulu par le leader de la Ligue, Matteo Salvini, exacerbe encore plus les tensions au Parlement. La simplification des procédures déclenche des accusations de favoriser la corruption, avec le PD et le M5S en première ligne. Ainsi, la demande d'une « opération vérité » sur les retards dans les objectifs du plan de relance souligne la volonté d'un affrontement frontal. Mais le problème est toujours le même : le front des minorités est divisé. Pendant ce temps, le Troisième Pôle de Carlo Calenda se défend d'avoir attaqué le nouveau code des marchés publics. Il fait également savoir qu'il partage la démarche de Salvini, du moins en partie. Par ailleurs, le fossé sur l’Ukraine demeure entre le parti d'Elly Schlein et le Mouvement de Giuseppe Conte, ce qui rend une alliance peu probable. Les partisans de M5S n'en veulent pas, effrayés par la perspective d'être étouffés par un PD qui érode leurs voix dans les sondages. Pourtant, le rapprochement sur certaines questions dites « sociales », apportées par la nouvelle direction du PD, pourrait laisser présager une ouverture à l’entente. La politique étrangère reste cependant une pierre d'achoppement tellement encombrante, qu'une alliance entre Schlein et le M5S n'est pas envisageable. La différence d'attitude à l'égard du gouvernement suffit cependant à faire dire à Calenda que les agendas du Parti démocrate et du Mouvement 5 étoiles sont désormais presque « superposés » ».

ARTICLE, La Repubblica, de C. Tito, « Bruxelles craint désormais le dérapage du PNRR. Si Rome échoue, l'Europe entre dans une période de crise » : « ‘’Si l'Italie échoue, le projet européen s'arrêtera pour un bon moment. Personne n'autorisera plus de dette commune. Nous ferons un pas en arrière de vingt ans. La vraie faute de Rome, c'est ça » ». Ce n'est pas seulement une question d'objectifs atteints ou non atteints. La partie qui se joue autour du Pnrr italien prend de l'ampleur dans les chancelleries et à la Commission. La voie d'une plus grande intégration, d'un pas vers une Europe plus fédérale, risque de s'arrêter à cause du gouvernement Meloni. L’attention des trois institutions européennes - Commission, Conseil et Parlement - se focalise sur la coalition qui soutient l'exécutif italien. En particulier sur la Ligue. On soupçonne Salvini de boycotter le Pnrr pour porter un coup à Meloni et un autre à l'UE. De nombreux projets sous le contrôle du ministère des Infrastructures - dirigé par Salvini - ont déjà pris un retard considérable. La réforme du pacte de stabilité notamment subit l’effet du ‘’cas Italie’’. L'exécutif européen a déjà vu sa première proposition rejetée par les faucons du nord de l'Europe. Le reproche : trop de concessions faites aux Méditerranéens et surtout l'Italie. Les manquements du gouvernement Meloni pousse ces mêmes ‘’faucons’’ à plus de sévérité : une demande de révision du pacte qui mettrait un frein à la gigantesque dette publique italienne. Le concept est aussi élémentaire que brutal : si l'Italie n'est même pas capable de dépenser efficacement l'argent que nous lui donnons, évitons au moins que ses caisses vides ne finissent pas nous faire couler aussi. L’idée, finalement, c'est de nous mette sous tutelle.  Bref, une situation critique. Le ministre chargé des relations avec l'UE, Raffaele Fitto, s'est précipité hier à Bruxelles pour tenter de remédier à un plan qui apparaît de plus en plus bancal. ‘’Nous respecterons l'échéance de 2026 fixée par le PNR’’, a-t-il déclaré en rencontrant des députés européens de Fratelli d'Italia. Mais nous devons modifier certains projets. Pour certains, nous savons déjà que nous n'y arriverons pas’’. L'équipe de Draghi est visée :  ‘’Elle a commis ces erreurs. Je pense qu'il faut le dire maintenant et demander à revoir le plan avec des échéances et des objectifs. Sinon, lorsque nous arriverons au bout et que nous n'aurons pas réussi, nous serons les seuls à être blâmés’’. Le plus simple serait d'éliminer certains projets. Dans ce cas précis, en effet, la difficulté italienne réside précisément dans un déficit organisationnel et bureaucratique. La solution consiste à réduire les engagements. »

ARTICLE, La Stampa, M. Landini, « Gentiloni assure la coopération avec l’Italie. Sala : ‘’Milan peut gérer deux fois plus d’argent’’ » : « Paolo Gentiloni, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, et Raffaele Fitto, ministre des affaires européennes, des politiques de cohésion et du PNRR, se voient « au moins une fois par semaine » et se téléphonent « même encore plus ». Des négociations serrées sont en cours entre les deux hommes pour débloquer la troisième tranche du Pnr, mais aussi pour comprendre comment retravailler le plan. Hier, ils se sont retrouvés à Bruxelles. Pour Gentiloni, l'impasse sur le gel des fonds est la démonstration la plus claire qu'il faut revoir le plan car « dans certains cas, il y a l'impossibilité de réaliser des projets ». Et c'est précisément la raison pour laquelle il a affirmé que le gouvernement se concentre désormais principalement sur la révision. Raffaele Fitto a déclaré : « Certains parlent d’irresponsabilité, mais je pense que, derrière cette attitude, se cachent au contraire une grande responsabilité et un sens du respect des institutions, afin d'éviter d'imaginer que des questions objectivement problématiques puissent surgir dans quelques années ». Paolo Gentiloni, assis à ses côtés, lui a tendu la main et a déclaré : « Nous devons coopérer, et nous le faisons ». Cependant, l'hypothèse d'une réécriture du PNR agite la politique italienne, les collectivités locales ainsi que les syndicats. Le secrétaire général de la CGIL, Maurizio Landini, également présent à Bruxelles, a demandé à l'exécutif « d'impliquer tous les partenaires sociaux pour une véritable discussion sur les changements à apporter au plan ». Le Parti démocrate a également adressé au gouvernement la demande de faire un rapport au Parlement « sur les retards et les changements ». Mais la voix des maires, qui dans de nombreux cas sont les derniers maillons de la chaine des dépenses des fonds du PNR, s'est immédiatement fait entendre. Hier, à Bruxelles, le maire de Milan, Giuseppe Sala a déclaré : « Les aveux du ministre Fitto selon lesquels une partie des fonds ne sera pas dépensée sont une déclaration de capitulation. Perdre ces fonds signifierait perdre une opportunité, mais ce serait aussi un message destructeur pour l’Europe ». Pour Sala, il n’y a qu’une solution pour s'en sortir : redistribuer les ressources entre les administrations qui ont montré de meilleures performances en termes de dépenses. Et Milan avant tout : « Ce n'est pas une provocation : Milan serait en mesure de dépenser au moins deux fois plus que les ressources qui lui sont allouées d'ici 2026, mais en silence » dit-il. Un scénario qui a immédiatement fait réagir d'autres administrateurs locaux : « Ce serait une sécession », a attaqué le président de la région de Calabre, Roberto Occhiuto. « Sala se trompe complètement d'approche. L'Italie a reçu plus de 191 milliards, précisément parce que le sud du pays est en difficulté et mérite donc l'attention et les fonds européens pour pouvoir rattraper les régions du nord. Sans le Mezzogiorno, nous aurions reçu beaucoup, beaucoup moins », ajoute-t-il. » 

ARTICLE, La Stampa, de N. Carratelli, « Zelensky appelle Meloni : ‘’Amis italiens, merci’’ » : « Nouveau contact hier entre V. Zelensky et G. Meloni après la rencontre à Kiev du 21 février : un appel téléphonique durant lequel ils ont convenu de la nécessité de chercher une ‘’paix juste’’, selon le communiqué du Palais Chigi, qui ajoute que le Président ukrainien ‘’a exprimé sa gratitude à l’Italie et dit sa confiance dans la capacité de repousser les attaques russes pour défendre l’intégrité territoriale de l’Ukraine, grâce aussi à l’assistance des Etats occidentaux, dont l’Italie’’. Sur l’envoi constant d’armes à l’armée ukrainienne, le ministre Guido Crosetto (Frères d’Italie), sollicité par le M5S, a revendiqué à la Chambre le choix de continuer à armer Kiev tout en assurant que l’Italie ‘’n’a aucune intention d’envoyer des troupes sur le terrain’’. Il a défendu la décision d’entraîner en Italie les militaires ukrainiens qui devront utiliser le système antimissiles Samp-T. Il a déclaré que, ’’au-delà de l’exigence ukrainienne’’, il était ‘’physiologique de se réapprovisionner’’, notamment à cause de la nécessité de ‘’moderniser’’ les armes. Crosetto a démenti qu’une batterie de Samp-T coûte plus de 700 millions d’euros, comme le soutenait les 5 étoiles. Kiev, c’est certain, attend avec impatience les missiles italo-français. Zelenski, lors d’un entretien à l’AP, avait révélé qu’un pays européen a envoyé un système de défense aérienne qui n’a pas fonctionné. Et il a rappelé que certaines armes promises n’étaient pas arrivées – les ‘’patriots’’ américains. Il a relancé enfin sa demande sur les avions de chasses. Un thème qui pourra avoir été à l’ordre du jour de sa conversation avec Meloni, même si la note de Chigi ne le mentionne pas. La présidente du Conseil a entre autres écrit que ‘’Zelensky a dit apprécier la Conférence de Rome du 26 avril prochain pour la reconstruction de l’Ukraine, une occasion importante pour renforcer les rapports entre les entreprises italiennes et le pays’’ ».

ARTICLE, Corriere della Sera, de G. Bianconi, «  Nordio (Frères d’Italie) et le refus des juges français d'extrader des terroristes : ‘’Recours à Strasbourg avec les familles’’ » : « ‘’Rien n’est éternel, même les condamnations définitives qui doivent être respectées’’, a déclaré ministre de la Justice Carlo Nordio. Il peine à trouver les mots pour commenter ce que le gouvernement italien vit comme une défaite, pas inattendue mais source  de ‘’grande douleur et grande déception’’, après le rejet de l'extradition de France d'anciens militants d'extrême gauche ou de groupes armés condamnés pour des assassinats commis il y a quarante ans ou plus. ‘’Nous n'abandonnons pas", explique-t-il, ‘’Nous essayons de voir s'il y a d'autres moyens, y compris avec l'aide des familles des victimes’’, faisant référence à l'éventualité d'un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, qui ne peut être déposé par le gouvernement mais ‘’par tout individu, organisation non gouvernementale ou groupe de particuliers s'estimant victime d'une violation des droits reconnus par la Convention ou ses protocoles’’. Cependant, même si cela devait se produire et que la Cour de Strasbourg jugeait (qui sait dans dans combien de temps) que les condamnations françaises violaient un principe, cela n'impliquerait pas la remise des condamnés à l'Italie, mais une sanction à l'égard de la France. En tout cas, il s'agirait d'une nouvelle légitimité des peines prononcées en Italie et le droit de les voir appliquées -reconnu par l'actuel gouvernement français, que Nordio continue à remercier. Il l’a fait lors de sa conversation avec son collègue Eric Dupond-Moretti et il le répète aujourd'hui : ‘’il y a entre nous une grande coopération et entente, mais le pouvoir judiciaire est autonome et indépendant. En outre, nous connaissions la jurisprudence française, qui est très restrictive sur certains points".  L'Italie a également eu des attitudes incohérentes au cours des décennies, avec des demandes d'abord défendues, puis abandonnées à leur sort, reprises puis ‘’non cultivées’’, jusqu'à la nouvelle intervention, en avril 2021, de la ministre de l'époque, Marta Cartabia, soutenue par Draghi (et le chef de l'État), qui avait directement t impliqué le président Emmanuel Macron. Une des solutions consisterait à faire une demande pour qu'au moins une partie des condamnés puisse purger leur peine en France, par exemple ceux qui n'ont pas été jugés par contumace, mais même cette solution est considérée comme très difficile à mettre en œuvre. Ce qui reste de l'opération lancée il y a deux ans, à l'heure actuelle, ce sont les mandats d'arrêt européens (et les signalements internationaux) toujours en vigueur, obligeant ces dix condamnés à ne pas quitter la France, s’ils ne veulent pas risquer d'être à nouveau arrêtés. » ( 

ARTICLE, Corriere della Sera, L. Berberi, « Mission de la Lufthansa à Rome, l’enjeu de la valorisation d'ITA après les pertes maximales de 2022 » : « Le patron de Lufthansa arrive aujourd'hui à Rome pour dénouer avec le ministre de l’Économie, Giancarlo Giorgetti (Ligue), le dernier nœud de la négociation pour l'entrée des Allemands ( à 40% ) dans ITA Airways. L’accord, qui vise à relancer la compagnie italienne, se rapproche de plus en plus et pourrait être signé peu après Pâques. D’après Carsten Spohr, numéro un du groupe, « si l'on parle du plan industriel commun et du fait qu'il soit possible de rendre ITA rentable, les discussions avec le gouvernement italien sont vraiment positives ». Il ajoute, « ITA a perdu beaucoup d'argent, les chiffres de 2022 ont été rendus publics récemment (486 millions d'euros, ndlr) et cela a un impact sur le prix. Ce sujet sera au centre d'une réunion aujourd'hui avec le ministre Giorgetti. C'est la dernière partie des négociations : je suis optimiste, nous trouverons un accord ». Spohr espère signer l'accord préliminaire pendant la période des négociations exclusives, avec une date limite fixée au 24 avril. Au niveau stratégique, Spohr rappelle que, pour eux, il n'y a pas que Rome Fiumicino, qui deviendra l'un des hubs du groupe Lufthansa. « N'oublions pas que Milan est le troisième bassin de passagers en Europe après Paris et Londres ». Il déclare également: « L'Italie doit rester connectée au reste du monde, ce que le groupe Lufthansa peut garantir ». Le directeur général de Lufthansa n'a pas peur d’un marché comme celui de l'Italie, dominé par les compagnies low cost : « C'est précisément pour cela que nous avons besoin d'une Italie saine : pour garantir la concurrence. Et la Commission européenne doit comprendre que la compagnie italienne au sein du groupe Lufthansa augmentera la concurrence et ne la diminuera pas » ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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