30/01/2023
"Meloni : gouverner est un marathon. La tournée en Europe commence."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre largement sur la condamnation par le gouvernement des actes commis contre des emprises diplomatiques italiennes probablement par la mouvance anarchiste, qui entend protester contre la mise à l’isolement du leader Alfredo Cospito, en grève de faim depuis une centaine de jours : « La ligne dure sur les anarchistes » - Des cocktails Molotov lancés contre une caserne à Rome et des menaces adressées aux juges, le Palais Chigi assure : aucune négociation n’est possible avec ceux qui nous menacent (Corriere della Sera), « La ligne dure contre Cospito » - Meloni se dit opposée à la sortie du régime de l’isolement. Une enveloppe contenant des balles a été adressée au quotidien Il Tirreno pour intimider les juges (La Repubblica), « Meloni annonce la ligne dure contre les anarchistes » - Une dizaine de personnes ont été arrêtées à Rome, les ambassades italiennes ont été alertées (La Stampa). L’intensification des frappes russes sur l’Ukraine est aussi mentionnée « L’hôpital de Kherson bombardé par les Russes, Zelensky demande des missiles plus puissants » (Corriere della Sera). Enfin, les suites des frappes sur une base iranienne d’Isfahan, samedi soir, sont aussi citées : « Action-éclair avec des drones au cœur de l’Iran » - Selon les médias américains, Israël serait derrière cette attaque (La Repubblica), « Ukraine, le front iranien » - Téhéran accuse les Etats-Unis. La guerre s’invite en Iran, qui arme la Russie avec ses drones (La Stampa).
Les JT couvrent essentiellement le discours de Giorgia Meloni à l’occasion des cent premiers jours de son gouvernement, les attaques attribuées à la mouvance anarchiste, les attaques russes sur Kherson et Kharkiv, les frappes sur une usine de missiles en Iran, les témoignages de proches dans l’enquête sur le chef mafieux Matteo Messina Denaro et la crise démographique qui s’accentue en Europe.
Sur Twitter, le hashtag #Medvedev, en référence au propos du vice-président du conseil de sécurité russe à l’encontre du ministre de la Défense G. Crosetto, au sujet de l’envoi de chars occidentaux en Ukraine, fait tendance.
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Meloni : gouverner est un marathon. La tournée en Europe commence » : « ‘’Le bilan de ce travail – un marathon et pas une course de cent mètres – je veux le faire à la fin de cette course. Je peux dire que je suis optimiste’’. Consciente du fait que le travail de l’exécutif ne fait que commencer, sachant qu’elle peut se projeter sur un horizon allant jusqu’à la fin de la mandature, G. Meloni dresse néanmoins le bilan de ses premiers cent jours de gouvernement. Elle tient aussi à souligner un paramètre : l’écart des taux avec l’Allemagne a baissé, ce qui n’était pas un fait acquis ‘’L’Italie est dans une situation plus solide par rapport à ce que certains veulent nous faire croire’’. Elle souligne aussi que ‘’la Bourse a enregistré une augmentation de 20%’’ et que ‘’La Banque d’Italie table sur une reprise de l’économie italienne au second trimestre, que cette reprise sera stabilisée et que l’inflation reviendra à des niveaux acceptables’’. C’est donc un contexte qui l’autorise à être optimiste. Cette semaine, Meloni se rendra à Stockholm et à Berlin, tandis qu’aujourd’hui elle recevra la visite du Président du Conseil Européen Charles Michel. Ses collaborateurs et ceux du Président Macron sont en train de travailler pour une visite à l’Elysée qui pourrait être fixée avant le Conseil européen des 9 et 10 février. A l’occasion de toutes ces visites, elle tentera de ‘’convaincre les principaux pays à nous aider sur la route de la Méditerranée centrale pour avancer. Certains pas ont été faits, d’autres restent à faire. Des pas auxquels il faut ajouter la capacité de l’Italie d’entretenir des relations bilatérales, de signer des contrats et assurer une présence en Afrique du Nord, aussi pour empêcher les départs et favoriser le développement’’. Dans sa rubrique vidéo sur les réseaux sociaux, « les notes de Giorgia », elle revient aussi sur les thèmes brûlants de ces derniers jours, comme la justice : ‘’J’ai longuement parlé au ministre Nordio, qui est engagé dans une réforme très sérieuse et importante, car il faut rendre la justice dans des délais qui soient certains’’, et la sécurité : ‘’je me réjouis du projet du ministre de l’Intérieur Piantedosi sur la sécurité dans les gares des grandes villes, il n’est pas normal d’avoir peur de prendre un train quand il fait sombre ou que les touristes aient comme première image d’une ville la dégradation de ces stations’’. Enfin, elle annonce un « pacte pour les personnes âgées », prévoyant un renforcement du système d’assistance à domicile avec des parcours personnalisés. »
ENTRETIEN, La Repubblica, de Paolo Zangrillo (Forza Italia), ministre de la Fonction publique, « Une reconnaissance du mérite et des salaires différenciés dans les contrats complémentaires des fonctionnaires » : « Nous avons pour objectif d’embaucher 156 000 personnes en 2023 pour remplacer les employés qui partiront à la retraite. Nous travaillons intensément sur les procédures d’embauche et les concours pour les simplifier et les rendre entièrement numériques. Un nouveau portail en ligne pour le recrutement des fonctionnaires a été lancé dans le cadre du PNRR. D’ailleurs, les personnes embauchées dans le cadre du Plan de Relance pourront acquérir une expérience significative que nous souhaitons valoriser en en faisant un critère préférentiel pour obtenir ensuite un emploi fixe au sein de l’administration. De façon générale, nous devons rendre ces emplois plus attractifs que ce soit à travers les salaires et des parcours professionnels motivants. Le mérite doit être davantage reconnu et récompensé. Les niveaux de rétribution sont un aspect important : la renégociation à l’échelle nationale des contrats pour 2019-2021 dans les secteurs de la santé, de l’enseignement et des collectivités locales est un premier signal encourageant mais cela ne suffit pas. Il faut davantage tenir compte du contexte économique complexe dans lequel nous nous trouvons, et cela vaut aussi bien pour le Nord que pour le Sud. Les contrats sont définis par catégories au niveau national et cela doit rester ainsi. Nous pouvons toutefois utiliser des instruments comme les contrats complémentaires pour tenir compte des particularités territoriales de chacun, mais sans pour autant retourner aux grilles salariales. Nous venons de lancer un programme de formation professionnelle continue pour tous les fonctionnaires, notamment afin de fournir les compétences nécessaire pour s’adapter à la transformation numérique. En 2022, 560 000 employés du secteur public ont eu recours au télétravail et les prévisions pour 2023 annoncent que ce sera le cas de plus de 600 000 fonctionnaires. Il faut changer de paradigme et organiser le travail par objectifs. Enfin, avec le ministre Raffaele Fitto [chargé du Plan de Relance], nous travaillons à une quarantaine de procédures administratives qui permettraient d’éliminer les procédures inutiles. D’ici 2024 nous devrions intervenir sur 200 procédures et sur 600 d’ici 2026. Nous travaillerons sur l’ensemble du territoire, nous rencontrerons les collectivités locales et les représentants des différents secteurs professionnels pour identifier les interventions les plus pertinentes. »
Paolo Zangrillo
SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Emploi, deux Italiens sur trois sont pessimistes quant à l’avenir, mais parmi les 20-30 ans l’espoir est de retour » : « Les années post-Covid sont difficiles sur le plan économique en Italie et notamment pour l’emploi. Malgré les interventions et les financements offerts par l’Europe, la ‘’résilience’’ semble de plus en plus compliquée et la relance a du mal à prendre. D’après les données d’Eurostat, l’Italie continue de se placer parmi les pays où le taux d’emploi est le plus élevé, loin derrière la France et l’Allemagne et plus proche de la Grèce ou de l’Espagne. Entre mai et juin 2022, l’Italie a connu la variation du chômage la plus importante par rapport aux autres pays de l’UE, soit +1,9%. Une tendance qui a particulièrement touché les jeunes parmi lesquels le taux de chômage a ainsi atteint les 23,1% contre une moyenne européenne de 13,6%. En Italie, 23% des jeunes ne travaillent pas, n’étudient pas et ne suivent aucune formation, avec d’importantes disparités à l’échelle nationale. Le sud de la Péninsule est davantage touché par le chômage, et en particulier la Campanie, la Sicile et la Calabre. Une étude Démos publiée le mois dernier montrait qu’à peine plus de 31% des personnes interrogées se disent ‘’satisfaites de la tendance économique de l’Italie’’, contre presque 39% en 2021. Cette vision est encore plus pessimiste dans la perspective générationnelle : en Italie, seuls 7% estiment que les ‘’opportunités professionnelles des jeunes sont meilleures que celles des générations précédentes’’. 67% s’attendent au contraire à un futur plus difficile. De façon générale, les Italiens apparaissent beaucoup plus pessimistes que dans les autres pays européens de l’étude. Ce pessimisme est plus accentué chez les 45 ans et plus. Par ailleurs, cela fait six ans que la population italienne recule constamment, soit un million et demi de personnes en moins au total. Un recul dû au déclin démographique mais aussi aux mouvements de population, c’est-à-dire au fait que les jeunes partent étudier ou travailler à l’étranger. Ainsi, alors qu’en Italie les polémiques et l’attention se concentrent sur les migrants qui arrivent de l’étranger, l’émigration depuis l’Italie croît, rendant le futur incertain et précaire. »
ARTICLE, Corriere, A. Duc., « Diminuer les factures jusqu’à juin : le gouvernement cherche 6 milliards » : « Comme l’a expliqué le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti (Ligue), le gouvernement est déjà aux prises avec les nouveaux coûts pour faire face aux factures élevées à partir d’avril. A la fin du premier semestre, l’Exécutif devra renouveler les mesures qui, depuis le début de la guerre en Ukraine, ont assuré aux familles et aux entreprises la réduction des frais et de la TVA sur les factures, ainsi que le crédit d’impôts sur les dépenses engagées par les activités productives pour l’achat d’énergie. Un paquet de mesures qui pour le premier trimestre 2023 a supposé de mobiliser 21 milliards d’euros, tout en sachant qu’à partir du mois d’avril il devra être renouvelé. Dans le cas contraire, le gouvernement Meloni risque une chute importante de popularité, comme cela est survenu après le non-renouvellement de la mesure de réduction des accises sur le carburant. "J’ai annoncé 40 % [de réduction des dépenses, ndlr] en fonction de l’évolution du marché, explique Giancarlo Giorgetti, ensuite Arera [l’autorité régulatrice, ndlr] fera les calculs. Dans tous les cas, ce sera une diminution importante, avec l’espoir que la réduction des prix se consolide aussi dans les prochains mois." Et les signaux qui arrivent actuellement du marché sont positifs : en décembre, le prix moyen du gaz était de 117 euros le mégawattheure, et seulement 70 le mois dernier. Et ces derniers jours à la bourse d’Amsterdam, le méthane est à 50 euros le mégawattheure environ, soit sept fois moins qu’en août. Une dynamique qui n’a pas échappé à Giorgia Meloni. "Le prix du gaz, après l’initiative européenne sur leur plafonnement pour laquelle l’Italie a joué un rôle fondamental, continuent à diminuer. Dans les prochaines semaines nous verrons les résultats de ce travail que nous avons fait." La baisse du prix du gaz s’explique par l’abondance du gaz sur le marché : les Etats européens ont rempli leurs réserves, et un hiver doux a diminué la demande, ce qui a permis d’économiser des milliards de mètres cubes déposés dans les réservoirs nationaux. Un scénario favorable qui situe le besoin estimé de mesures énergétiques à 6 milliards d'euros au maximum au deuxième trimestre. Soit un montant qui nécessiterait des amendements budgétaires que le dirigeant estime avoir identifiées dans les analyses des finances publiques, contenues dans le Def, le document d’économie et finance que Meloni s’apprête à présenter justement dans les premiers jours d’avril. »
Giancarlo Giorgetti
ARTICLE, Messaggero, V. Errante, « Le gouvernement aux anarchistes : "Nous ne négocions pas". Des cocktails molotov sur un commissariat » : « Le communiqué diffusé par le palais Chigi répète la ligne de la fermeté : "le gouvernement ne cédera pas". La sécurité a été renforcée aux sièges du ministre de la Justice et de la Cour de Cassation. Bien que la décision sur le placement en régime 41bis [mise à l’isolement, ndlr] de Cospito ne regarde que les juges, le gouvernement affirme clairement qu’il ne cédera pas aux chantages. "Les attentats contre notre diplomatie à Athènes, Barcelone et Berlin, comme celui de Turin, les violences de rue à Rome et Trente, les balles envoyées par la poste au directeur du Tirreno et le procureur général Francesco Saluzzo, le cocktail molotov lancé contre un commissariat de police : des actions de ce genre n’intimident pas les institutions. Encore moins si l’objectif est d’alléger le régime de détention le plus dur, destiné aux responsables d’actes terroristes. L’État ne cède pas face à ceux qui le menacent." Et le ministre de l’Intérieur Piantedosi le répète : "l’État ne se laissera jamais intimider et influencer". A Rome, après la manifestation qui a entraîné la blessure d’un agent, 41 personnes ont été dénoncées et arrêtées. Une lettre avec un projectile a été envoyée au directeur du Tirreno Luciano Tancredi : "si Alfredo Cospito meurt les juges sont tous des cibles, deux mois sans nourriture, le feu aux prisons." »
ENTRETIEN, La Nazione, d’Antonio Tajani, ministre des Affaires Etrangères « L’Etat est attaqué et il n’y aura aucune négociation avec les groupes violents » : « J’ai donné des indications pour renforcer les mesures de sécurité autour de nos ambassades et consulats, avec l’envoi aussi de Carabiniers dans les postes les plus exposés. Nous devons garder un niveau d’attention élevé, notamment pour protéger notre personnel. Les actes violents de ces derniers jours contre la voiture d’un fonctionnaire à Berlin et au consulat de Barcelone, tout comme les violences dans les rues ou encore la lettre adressée contre le directeur du quotidien Il Tirreno, n’effraient pas l’Etat. Il s’agit là d’attaques contre les personnes et les institutions : le gouvernement ne se laisse pas intimider et ne négocie pas d’entente avec des groupes violents. Les officiers de liaison se sont immédiatement activés pour demander aux polices locales d’assurer plus de contrôles en protection du personnel et de nos représentations. »
ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Guido Crosetto (Frères d'Italie), ministre de la Défense, « Nous voulons la paix mais sans notre aide Kiev succombera » : « Les insultes du vice-président du Conseil russe, Medvedev, me laissent indifférent, je préfère garder le ton institutionnel qu’il convient de maintenir entre deux Etats. Si l’objectif de la Russie est de conquérir Kiev, d’occuper l’ensemble de l’Ukraine et d’amener leurs chars aux portes de l’Europe, la responsabilité de l’escalade des tensions ne peut pas être imputée à d’autres. Certains pays européens ont décidé de fournir des tanks sur demande de l’Ukraine car une attaque russe de grande ampleur se prépare. Ce n’est donc pas un choix qui nait de la volonté de poursuivre la guerre mais de la nécessité d’aider une nation agressée. La Russie s’apprête à déployer 300 000 soldats, l’Ukraine succomberait sans notre aide. Or seulement si l’Ukraine parvient à résister à une nouvelle attaque les conditions pour dialoguer pourraient se créer. Ce sera difficile, la Russie n’a pas l’intention de céder les territoires ukrainiens conquis. Concernant l’opinion publique, aucun de nous ne souhaite la guerre et l’objectif du gouvernement est de la faire cesser le plus tôt possible. Il faut bien rappeler que si aucun char russe n’avait franchi la frontière ukrainienne, nous ne serions pas dans cette situation. Je pense toutefois qu’il n’est pas juste de traiter l’ensemble du peuple russe en ennemi. Je ne suis pas favorable à la fermeture aux artistes, aux sportifs, à la population civile. Des canaux de dialogue doivent être maintenus, vers le peuple, pas vers les élites politiques qui cherchent la confrontation. Je ne pense pas qu’il faille refuser les visas à toute la population russe qui doit voir ce qu’est l’Occident : liberté, démocratie, paix. Concernant le sixième décret pour l’envoi d’armes à l’Ukraine, sans entrer dans le détail, je peux dire que nous envoyons ce que les Ukrainiens nous ont demandé pour se défendre des attaques aériennes qui touchent principalement des cibles et des infrastructures civiles. Il y aura également des tentes, des vêtements et des générateurs pour l’électricité. Enfin, les attentats anarchistes sont un danger bien réel à mes yeux et les éditorialistes qui accusent expressément certaines personnes cultivent la haine. »
Guido Crosetto
ENTRETIEN, La Nazione, d’Antonio Tajani » : « Notre objectif prioritaire est une paix juste » : « Notre objectif prioritaire est de favoriser une paix qui soit juste, et cela implique que la Russie se retire de l’Ukraine et mette fin à cette agression. Nous continuerons à soutenir tous les efforts de médiation pour une solution positive du conflit et encourageons aussi la contribution de la Turquie, de la Chine et du Vatican. Il n’y a pas d’alternative à une négociation diplomatique, qui peut commencer par exemple en assurant la neutralité autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia. J’ai rencontré à plusieurs reprises le directeur de l’AIEA, Grossi. Tant que la Russie continue d’attaquer des civils sans défense, nous devrons aider l’Ukraine à se défendre pour qu’elle reste libre et indépendante. La défense militaire sert afin que la diplomatie puisse œuvrer à la paix. »
COMMENTAIRE, La Stampa, S. Stefanini « Ukraine, le front iranien » : « La guerre en Ukraine est sur une pente glissante et risque de se propager ailleurs. C’est le site industriel d’Isfahan, dans le cœur de l’Iran, dans lequel on produit les drones avec lesquels Moscou tente de mettre à genoux l’Ukraine, qui a été frappé. Les capacités offensives russes étaient l’objectif. On pourrait dire, dans le jargon militaire, que l’Iran a été un « dommage collatéral ». Cela pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la guerre dans le Donbass – Téhéran ne bénéficiant pas de grandes sympathies en ce moment – mais qui a sans doute le label « made in Ukraine » indépendamment de l’auteur de cette attaque. L’intervention armée contre Téhéran se place dans un contexte international où l’aiguille de la balance pointe plus du côté de la « paix » que de celui de la « guerre ». Par ailleurs, les capacités industrielles militaires représentent une cible inévitable même si appartenant à des pays techniquement neutres. Il est vrai que l’Iran a suffisamment de problèmes régionaux, outre la répression interne en cours. L’avis de tempête à l’Iran est aussi une sonnette d’alarme sur la guerre russo-ukrainienne. Un an après son début, la dynamique pousse vers un élargissement du conflit. Si l’on veut un premier signal de détente, cela doit venir de la part de celui qui l’a déclenché et qui est en train de l’alimenter : Le Kremlin. L’attaque contre l’Iran est un message adressé à la belle-mère (l’Iran), pour que la belle-fille (la Russie) comprenne. »
ANALYSE, Corriere, F. Fubini, « Pas seulement Prague. Poutine a tué le souverainisme » : « Le souverainisme en Occident a été pendant des années un instrument au service de Vladimir Poutine. Le dictateur russe a aidé Marine Le Pen avec de l’argent, entretenu des liens avec la Ligue en Italie, fait campagne pour Donald Trump sur les réseaux sociaux, et tissé une myriade de relations avec l’extrême-droite allemande ou les partis illibéraux d’Europe centrale. Avec la guerre atroce et insensée que Poutine mène, le souverainisme est en train de devenir imprésentable. La confirmation en vient maintenant de la République tchèque, où à l’occasion des élections présidentielles Petr Pavel, un chef du comité militaire de l’OTAN, anti-populiste, a nettement battu Andrej Babiš, partisan d’une ouverture à la Chine et la Russie. Pavel avait défini le vote comme "un affrontement entre deux mondes". Les Tchèques ne sont pas les seuls. En Allemagne, Alternative für Deutschland est loin de ses jours de gloire, et en Pologne le président Andrej Duda s’est distancé de la Hongrie illibérale de Viktor Orban, et a renforcé ses liens avec Washington et même Bruxelles. En Italie, aujourd’hui il serait impossible de porter un T-shirt représentant Poutine, définir ses victoires électorales comme univoques, ou s’opposer aux sanctions économiques contre Moscou, comme cela arrivait il y a seulement quelques années. La guerre en Ukraine oblige tout le monde à choisir : pour la démocratie libérale, ou contre elle. On espère qu’en Italie aussi tous le comprennent. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
Le Premier ministre italien Giorgia Meloni était samedi à Tripoli en Libye, son deuxième déplacement cette semaine sur la rive sud de la Méditerranée, pour évoquer les questions énergétiques mais également la question des flux migratoires.
Giorgia Meloni et le Premier ministre [contesté] libyen Abdulhamid Dabaiba
Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani (Forza Italia), le Premier ministre Giorgia Meloni (Frères d'Italie) et le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi (Indépendant) à Tripoli
Vendredi, lors de la Journée internationale de commémoration de l'Holocauste :
Selon Giorgia Meloni, « La Shoah représente l'abîme de l'humanité ». Elle ajoute que c’est « un mal qui a aussi touché en profondeur notre nation, avec l'abomination des lois raciales de 1938 ».
14:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
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