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12/01/2023

"Meloni jette l’éponge : "Impossible de baisser les taxes sur le carburant maintenant"."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre encore largement sur la polémique autour de la décision du gouvernement Meloni de ne pas reconduire l’allègement des taxes sur les carburants, malgré les pressions de ses alliés et de l’opposition face à la hausse des prix : « Carburant, les taxes deviennent une affaire »  - Meloni reconnaît que les réductions sont « impossibles » car les ressources servent pour d’autres mesures. L’opposition critique le choix du gouvernement (Corriere della Sera), « Taxes sur l’essence, les mensonges de Meloni » - La Présidente du Conseil dément avoir promis l’abolition des taxes sur l’essence mais cela figurait bien dans son programme électoral. La Ligue et Forza Italia font pression pour baisser les prix. Les gérants des stations de service menacent de faire grève (La Repubblica), « Meloni jette l’éponge : « impossible de baisser les taxes sur le carburant maintenant » » (La Stampa). Le message du Président de la République au nouvel ambassadeur iranien pour condamner la répression des manifestations, à l’occasion de la présentation des Lettres de Créances de ce dernier, est aussi cité « Mattarella exprime son indignation face à la répression en Iran » (Il Messaggero, La Stampa). Enfin, la course des primaires du Parti démocrate pour la succession d’E. Letta est mentionnée en Une par La Repubblica : « PD, l’entente pour le scrutin en ligne a été trouvée malgré plusieurs restrictions ».

Les JT couvrent essentiellement les déclarations de Giorgia Meloni défendant le choix de son gouvernement de ne pas reconduire l’allègement des taxes sur le carburant, la rencontre entre le nouvel ambassadeur d’Iran et le Président de la République italienne, lequel a condamné la violente répression des manifestations, et les combats en Ukraine pour la prise de Soledar.

ARTICLE, Corriere, T. Labate, « Cette entente entre la première ministre et le ministre de l’Economie et des Finances » : « "Vous avez confiance en moi, n’est-ce pas ? Alors vous devez avoir confiance en lui". C’est le message que Giorgia Meloni a tranmis à plusieurs députés FdI à propos de son ministre de l’Economie et des Finances, Giancarlo Giorgetti (Ligue), au moment du vote du budget. Hier encore, le tandem Meloni-Giorgetti a confectionné pratiquement seul la nouvelle mesure sur l’essence, ignorant les nombreuses voix dissidentes dans et hors les murs du palais Chigi. C’est un élément supplémentaire qui confirme la relation très étroite entre la présidente du Conseil et son ministre, axe autour duquel semble construit le gouvernement. Pour un ministre du gouvernement, il ne s’agit "pas seulement" d’une "vision commune, comme celle de respecter les normes de l’Union Européenne en résistant à la tentation de dépasser le budget", c’est que "vraiment Meloni et Giorgetti sont en pleine harmonie", dans un rapport d’amitié qui naît d’une estime réciproque depuis de longues années, et jamais entachée, même quand Meloni était la seule leader d’opposition au gouvernement Draghi dont faisait partie Giorgetti, en tant que ministre du Développement économique. Au point que leur relation puisse être considérée comme disruptive, voire dangereuse, pour le lien qu’entretiennent Giorgia Meloni et Matteo Salvini. La fermeté avec laquelle certains démentent ou minimisent l’entente entre la cheffe de gouvernement et son ministre de l’économie en dit long sur cette inquiétude. Jusqu’à présent, lors qu’ils étaient ensemble, Meloni et Giorgetti se sont pour autant montrés unis en conseil des ministres. Mais à présent leur relation est soumise à une double épreuve : le nouveau tour de nominations, dont celle du directeur du Trésor, et la réforme de la loi Bassanini. Entre le palais Chigi et le ministère de l’Economie et des Finances, qui se déchiraient autrefois ouvertement, c’est un temps de paix qui s’ouvre. »

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Giancarlo Giorgetti

ENTRETIEN, La Stampa, de Luca Squieri, responsable énergétique de Forza Italia « Le conseil des ministres a adopté des mesures populistes » : « La spéculation n’existe pas, ce sont les données publiées par le ministère de la transition énergétique qui le prouvent. Ceux qui parlent de spéculation ont désinformé l’opinion publique et cela est très grave. Tant qu’il s’agissait d’une phrase, d’une déclaration, cela pouvait passer. Or, c’est sur cette fausse idée que s’est basée l’action du gouvernement. Q. Au moment où le ministère de l’Economie publiait son rapport, le ministre de l’Economie Giorgetti demandait au commandant général de la Brigade des finances d’effectuer plus de contrôles auprès des stations-service. C’est un véritable court-circuit, en effet. L’opération transparence décidée par le gouvernement est totalement inefficace et difficilement réalisable.  Le problème ne peut se résoudre en demandant de mettre une affiche des prix moyens pratiqués au niveau national. Même l’autorité pour la libre concurrence pourrait soulever des objections car [forcer les distributeurs d’essence à] publier les prix moyens à côté de ceux proposés irait contre le principe de marché libre. La diversification des prix n’est pas de la spéculation.’’ »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de S. Folli, « La gauche absente et son déclin » : « Certains ont proposé un vote en ligne pour les primaires du Parti démocrate [qui doit élire son nouveau secrétaire] en utilisant la plateforme Rousseau, un instrument mis au point par le Mouvement 5 Etoiles. Le fait que cette plateforme soit proposée aujourd’hui par un courant du PD, en l’occurrence celui d’Elly Schlein, revient à adopter les méthodes de la force concurrente. Le recours au web – en apparence l’accomplissement abouti du principe démocratique, mais qui représente dans la pratique l’abandon définitif du parti politique né du XIX° - peut répondre au rêve d’atteindre des millions d’électeurs potentiels qui, autrement, ne se déplaceraient pas jusqu’aux urnes. La décision tourmentée du PD autour du système de vote interne est l’exemple éclatant du délitement d’une force qui, il y a peu, avait pour ambition de diriger le centre-gauche italien. Aujourd’hui, le PD est à 14% dans les sondages les plus récents, soit 3 points derrière son principal concurrent, le M5S de Giuseppe Conte qui s’apprête à la phagocyter, et ce loin derrière Fratelli d’Italia. Certains pensent même que seul un naufrage complet peut permettre l’ouverture d’un nouveau chapitre, même si cela laisserait dans un premier temps le champ libre au M5S. Mais en réalité le scénario risque d’être encore plus confus. L’amalgame entre les démocrates-chrétiens de gauche et les post-communistes n’a jamais vraiment été une réussite. Aujourd’hui, alors que le PD se consume dans les disputes internes, les anciennes composantes post-communistes et catholico-populaires tendent à se diviser à nouveau. A cela s’ajoute une composante qui ne peut pas être qualifiée de pro-Cinq Etoiles mais qui lui emprunte son style presque sans s’en rendre compte. La désagrégation peut amener à une scission que beaucoup anticipent, pourtant les différents protagonistes et concurrents de la primaire sont nombreux et il est difficile de diviser les factions selon une ligne nette. »

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Matteo Piantedosi

COMMENTAIRE, La Stampa, de V. Zegrebelsky « La honte des « ports sûrs » » : « La véritable nouveauté se trouve dans les décisions gouvernementales relatives à l'attribution du port sûr dont le navire a besoin, selon les conventions internationales, pour débarquer les personnes secourues. Il ne s'agit plus des ports en Sicile, en Calabre ou dans les Pouilles, mais - on le voit ces jours-ci - d'Ancône. Et puis peut-être qu’ensuite, ce sera Gênes ou Trieste : aussi loin que possible, de manière à engager les navires dans de longs voyages et rallonge l’opération de secours pour les personnes prises à bord. Le décret-loi impose à chaque navire, après avoir embarqué des naufragés, de se rendre immédiatement au port sûr indiqué par les autorités, sans embarquer d'autres personnes à secourir et sans transférer sur d'autres navires celles déjà embarquées. Le but est évident : faire voyager les navires inutilement et longtemps. On ne se soucie pas de la santé des personnes à bord, alors qu'elles sont souvent dans une condition précaire. Il est également possible que telle ou telle disposition contenue dans le décret-loi, en soi et dans l'abstrait, ne soit pas illégale et relève d'un domaine où prévaut la discrétion des États. Cependant, l'appréciation purement juridique n'est pas la seule qui s'impose. Il y a aussi celle qui donne lieu à des critiques sur le plan politique et moral. Le gouvernement a manifesté son intention d'utiliser les migrants sauvés par les ONG comme l'instrument d'un message cynique et cruel : n'essayez pas de traverser la mer car nous vous rendrons la vie difficile. L’exploitation des personnes et de leurs corps pour poursuivre un but politique, quel qu’il soit, est une chose honteuse, inhumaine et dégradante. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, de F. Manacorda, « Le gouvernement anti-mondialisation » : « Cinquante-deux chefs d’Etat et de gouvernement sont annoncés la semaine prochaine au forum de Davos, autant de ministres des Finances, 35 ministres des Affaires étrangères, 30 ministres du Commerce, 19 gouverneurs de Banques centrales et autant de dirigeants de grandes organisations internationales. Pour la délégation italienne seul le ministre de l’Education, Giuseppe Valditara (Ligue), a été annoncé pour le moment. Il est utile de s’interroger sérieusement sur la décision aussi ostentatoire du gouvernement de Giorgia Meloni de ne pas participer – ou presque - au forum qui, pour le meilleur ou pour le pire, constitue l’occasion annuelle où la communauté internationale de la politique et des affaires se rencontre et échange. Ce choix évoque la fermeture, le repli sur une dimension nationale imaginaire et réduite, un ‘’non’’ aux ‘’élites mondialisées’’, selon les mots de Giorgia Meloni elle-même en avril dernier. Un rêve d’autarcie impossible en somme, y compris au sein de l’Europe. Une propagande électorale mais aussi une idéologie identitaire qui, parfois se plie à une réalité intransigeante (comme dans le cas la compagnie ITA entrée dans le giron de l’allemande Lufthansa) et parfois renie la réalité. Que ce soit clair, Davos n’a rien d’un lieu de vérité, c’est plutôt un cirque de la globalisation qui reprendra cette année après deux ans de pandémie. C’est le summum de la mondialisation sans filtre et sans limite, souvent caricaturale, comme en 2017 avec l’accueil enthousiaste du leader communiste Xi Jinping ou en 2018 avec la large ouverture de crédits en faveur du prince saoudien Mohammed Ben Salman. Toutefois, la participation de l’exécutif italien au sommet suisse ne reviendrait pas à s’agenouiller devant les élites contre lesquelles Meloni se pose légitimement en adversaire. Au contraire, cela pourrait être intéressant que notre Présidente du Conseil et ses principaux ministres y formulent leur critique radicale de la mondialisation – une mondialisation qui n’est pas dépourvue de fautes – et permettent à la communauté internationale d’entendre le programme et les idées d’une force politique qui a remporté les élections après avoir passé plus de 50 ans dans l’opposition. Pour discuter, en somme. Les entreprises italiennes, à commencer par ENI, seront quant à elles présentes en grand nombre. Elles au moins ont compris qu’il ne suffisait pas de fermer les yeux pour faire semblant que la mondialisation n’existe pas. »

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Giuseppe Valditara

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, Francesca Basso, « Union européenne, la prudence de la présidence suédoise » : « Si on se limite aux slogans, l’immigration n'est pas parmi les priorités de la présidence suédoise. Les quatre priorités de Stockholm sont la sécurité, la compétitivité, la transition environnementale et le respect de l'état de droit. Cependant la ministre des affaires européennes Suédoise Jessika Roswell a affirmée il y a deux jours que la question migratoire rentrait dans le chapitre sécurité. En effet pour la Suède le phénomène migratoire est depuis 2015 une crise permanente à gérer. Il est ainsi indispensable de travailler sur la dimension externe du phénomène migratoire, en renforçant les frontières externes, notamment grâce à l'action de Frontex et en favorisant les accords avec les pays d'origine pour rendre possibles les rapatriements. L'Italie ne doit cependant nourrir aucun espoir à l'égard d’un futur mécanisme de redistribution des migrants : l'ambassadeur Suédois auprès de l'Union européenne a expliqué lundi à Bruxelles "qu'aucune initiative ne serait prise de son côté"."

ARTICLE, Sole 24 Ore, R. Beda, « Le premier ministre Kristersson : nous avons confiance dans un oui de la Turquie pour l’entrée de la Suède dans l’OTAN. » 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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