14/12/2022
"Il ne fait aucun doute que Giorgia Meloni a établi son leadership sur le reste de la droite."
Italie. Revue de presse.
La presse italienne titre encore très largement sur le « Qatargate », l’enquête pour corruption présumée par le Qatar impliquant des représentants du Parlement Européen : « Un pot-de-vin à hauteur de 1,5 millions d'euros » - La police révèle la quantité d'argent trouvé dans les maisons de Kaili et Panzeri (Corriere della Sera), « Qatargate, voici les preuves » - Premières révélations de la part de Francesco Giorgi sur le système de corruption (La Repubblica), « Tous les secrets du Qatargate » (La Stampa). La finalisation de la loi de finances est elle aussi mentionnée « Loi de finances, l'UE a donné son feu vert » - Le budget passe le test de la Commission (Il Messaggero), « L'argent pour la rénovation des bâtiments non dépensé deviendra un crédit d'impôt pour les entreprises » (Sole 24 Ore). La question migratoire fait aussi la Une du Giornale en vue du Conseil européen : « Meloni dévoile le jeu de Macron : il disperse les migrants dans l'UE » - La Présidente du Conseil ouvre à nouveau le front de la polémique : « l'Elysée fait plus de relocalisations grâce aux accords de Dublin ». Le rapport sur les migrants le prouve ».
Décès de la 4e victime de la fusillade meurtrière de lundi dernier à Rome.
EDITORIAL, La Repubblica, S. Folli « Le labyrinthe de Salvini »: « Il ne fait aucun doute que Giorgia Meloni a établi son leadership sur le reste de la droite. Certains parlent d'hégémonie, mais il est peut-être trop tôt pour en être sûr. L'état de l'homme qui a exercé l'hégémonie de manière sérieuse, Berlusconi, aujourd'hui réduit à se plaindre des appels téléphoniques du premier ministre qui n'arrivent "presque jamais", est certainement frappant. Comme souvent en politique, le leader de la Lega Nord, Salvini, est entré dans ce genre de labyrinthe où presque tout ce qu'il fait ou dit se retourne contre lui sous forme d'ironie ou de haussement d'épaules, sans produire l'augmentation du consensus dont il a besoin (il est bloqué à environ 8 %). Salvini aime parler comme s'il était au café, dans ce qu'il suppose être la langue du peuple. Mais de la part d'un ministre en exercice, on attend quelque chose de plus. C'est le déluge de paroles confuses et approximatives, faites pour en quelque sorte courir après l'opinion publique. En d'autres termes, si Berlusconi attend un coup de téléphone qui ne vient pas, Salvini est nostalgique d'une popularité perdue et destinée à ne pas revenir. L'étrange situation dans laquelle le leader de la ligue doit accepter un poste grégaire pour survivre peut-elle durer longtemps ? En théorie, oui. Mais le climat politique de la Ligue est en train de changer, comme le montrent plusieurs signes. Même la triste cérémonie d'adieu à Maroni a donné l'impression, intangible mais réaliste, qu'il existe une autre Ligue. Les élections en Lombardie approchent. Pour Salvini le "capitaine", la transition est cruciale. S'il gagne avec Fontana, ses difficultés seront atténuées, mais pas pour longtemps. S'il perd par la main de Letizia Moratti, il sera hors-jeu d'ici quelques mois. Pour le gouvernement, ce serait un risque, bien sûr, mais une plus grande stabilité pourrait en résulter. Avec le retour de la Ligue du Nord. »
Le Premier ministre italien Giorgia Meloni parle.
ARTICLE, Corriere della Sera, E. Marro, « Loi de finances, le jugement de l’Europe : craintes au sujet du déficit et de la récession » - « Pression pour une réduction des amendements. Paiement par carte obligatoire probablement à partir de 40 euros de dépense » : « Le verdict de la Commission européenne sur la loi de finances arrivera aujourd’hui. Il devrait s’agir d’un jugement équilibré : ni rejet, ni plébiscite. Le déficit surtout, qui serait à hauteur de 4,5% du Pib, inquiète Bruxelles : c’est une valeur border line car si la récession arrive le déficit par rapport au Pib monte et peut compromettre la baisse de la dette publique. Nous sommes donc à la limite et il faut une croissance de l’économie et la mise en œuvre du plan de relance. La Commission devrait aussi confirmer les perplexités sur la limite pour les paiements en liquide et l’obligation d’utiliser les paiements par carte. Si cela est confirmé, le gouvernement le prendre comme une validation. Les amendements sont en cours de réduction (de 200 à 60 environ) pour que l’examen en commission budget de la Chambre soit plus rapide et pour se concentrer sur les modifications qui ont le plus de chance d’être adoptées, dit T. Foti, chef de groupe FdI à la Chambre. Un maxi-amendement devrait arriver du gouvernement : sur les retraites minimum, pour lesquelles on recherche des fonds pour une augmentation à 590-600 euros pour les plus de 75 ans ; sur Option femme - le lien avec les enfants devrait être enlevé, mais l’âge requis pourrait augmenter à 60 ans ; sur la détaxe des emplois de moins de 36 ans, de 6 à 8000 euros ; la prolongation du crédit d’impôt pour le Sud ; le bonus culture revu selon le revenu ; l’obligation de paiement par carte qui pourrait passer à 40 euros. La loi de finances arrivera ensuite dans l’hémicycle où elle pourrait être adoptée avant le 23 décembre ».
ARTICLE, E. Lauria, Repubblica, « Nouvelles armes à l’Ukraine : oui de la Droite, PD et Troisième pôle. Non des M5S pour la première fois » : « Le ministre de la Défense Crosetto a déclaré que ‘’les aides militaires cesseront quand il y aura une table de paix’’ : c’est sur préambule que le Parlement a donné son accord pour prolonger l’envoi d’armes en Ukraine en 2023 avec une large majorité. Aussi bien à la Chambre qu’au Sénat, PD et Troisième pôle ont appuyé les résolutions de la majorité. Un accord qui isole les 5 étoiles et la Gauche qui ont voté contre avec une déclaration très dure de Conte à Meloni : ‘’vous parlez d’une Italie souveraine mais vous êtes en total soumission à Washington’’. La présidente du Conseil affirme que ‘’pour poursuivre l’objectif d’aider le peuple ukrainien l’aide militaire est aussi nécessaire. Au-delà de la propagande facile, les solutions pour faire cesser les hostilités sont au nombre de deux : que l’un des deux se rendent’’ (mais s’il s’agissait de l’Ukraine ce serait une invasion et non la paix, dit-elle) ‘’ou qu’il y ait une impasse entre les forces sur place’’ qui obligerait ‘’ceux qui ont envahi à s’en aller’’. ‘’Propagande’’ est le terme qu’elle utilise le plus vis-à-vis des sceptiques du M5S mais aussi de ceux à l’intérieur de sa coalition, comme M. Romeo, chef de groupe Ligue au Sénat. La journée a souligné l’axe qui va de FdI au PD. Meloni vole aujourd’hui à Bruxelles pour son premier Conseil européen avec un fort soutien à la position atlantiste, sans épargner des critiques à l’UE sur migrants et énergie. Sur les migrants, il doit y avoir ‘’les mêmes droits et devoirs’’ pour tous, message envoyé à la France. Sur l’énergie, pèse le ‘’retard’’ selon elle de la Commission, dont la proposition ‘’n’est pas satisfaisante ni possible à mettre en œuvre’’. Un manifeste des rapports qui, selon Meloni, doivent lier Rome à Bruxelles : l’objectif est celui d’avoir plus d’Italie en Europe’’ ».
ARTICLE, Il Foglio, D. Carretta « Gaz, migrants et budget, le stress test de Meloni en Europe » : « Giorgia Meloni se présentera à Bruxelles forte de sa devise « Plus d’Italie en Europe et pas vice-versa ». Toutefois, dès son arrivée, l’UE s’exprimera sur la loi de finances. C’est donc le jour du test. Le Commissaire Gentiloni a déjà laissé filtrer des premières déclarations et une promotion semble vraisemblable, malgré de probables rappels sur le plafonnement pour le paiement en liquide, sur l’utilisation de la carte bancaire et sur les retraites. Un avis et des recommandations qui auront également un impact sur le Plan de Relance qui est déjà compliqué par définition. Meloni se présente à Bruxelles avec en dot une large majorité ayant voté le nouvel envoi d’armes à l’Ukraine. Toute la majorité, au-delà des distinguos de la Ligue, la soutient, ainsi qu’une partie de l’opposition avec le PD et le Troisième Pole : Devant la Chambre, Meloni a souligné ‘’nous soutenons une collaboration davantage étroite entre l’UE et l’Otan ‘’, contre Poutine il faut les sanctions ‘’douloureuses mais efficaces’’ et elle est prête à réclamer un rôle ‘’encore plus déterminant de l’Europe’’ en soutien de l’Ukraine. Jusque-là, tout va bien. Mais les choses sont plus compliquées avec certains dossiers, à commencer par les migrants. Sur les mouvements secondaires, Meloni pourrait se retrouver dans le collimateur des pays du Nord, notamment de l’Allemagne. En attente d’une réforme des accords de Dublin, il faut des solutions temporaires. Cela a été soulevé avec force par certains pays lors des réunions préparatoires. Si le sujet ne fait pas partie de l’ordre du jour du Conseil Européen, il y aura néanmoins un débat concernant le volet ‘’voisinage méridional’’. La thématique, après la crise diplomatique avec la France, est toujours très sentie au Palais Chigi. Meloni l’a dit clairement ‘’il faut passer du débat sur la redistribution à celui de la défense des frontières externes de l’UE’’. C’est une bombe à retardement posée sur la table des Grands d’Europe. La discussion pourrait s’animer et durer plus que prévu. Tout dépendra de la position de l’Italie. Un autre grand sujet est celui de la question énergétique. Le gouvernement italien a manifesté sa gêne pour la réponse arrivée jusque-là de la part de l’UE : elle serait ‘’insatisfaisante et irréalisable’’. Meloni évoque les retards dans la réponse et s’en prend aussi aux égoïsmes de ceux qui veulent agir en solitaire. Elle s’en prend aussi à l’Allemagne, même si elle ne la cite pas directement. ‘’nous sommes prêts à faire tout le nécessaire pour arrêter la spéculation’’, tout en lançant une petite pique ‘’ce sont les pays considérés comme non populistes qui gèrent les négociations, mais nous allons en ordre dispersé en pensant que celui qui est plus fort économiquement pourra se sauver quitte à ce que cela se fasse au détriment des autres’’. Sur les conséquences en Europe du plan anti-inflation américain, Meloni s’attend à ce qu’une réponse unitaire soit donnée aux entreprises, avec une sorte de souverainisme européen afin d’éviter la fuite des entreprises en Amérique. Qui seront donc les alliés de Meloni ? Au-delà des relations bien connues avec Macron, il faudra comprendre s’il y aura des frictions directes aussi avec l’Allemagne. La recherche d’un autre instrument d’endettement, une sorte de SURE énergétique pour aider les familles et le monde productif, sera à l’ordre du jour. L’Allemagne freine. Ce seront des jours bien intenses. »
PREMIER PLAN, Il Messaggero, F. Pierantozzi : « Au sommet de Paris un milliard pour l’Ukraine. Washington promet de livrer les Patriot » : « Emmanuel Macron fait les honneurs au Quai d’Orsay, avec le premier ministre ukrainien Denys Chmygal et à la première dame Olga Zelenski, où il a accueilli soixante-dix délégations de pays et organisations internationales qui se sont réunies pour donner un signal concret de ‘solidarité avec le peuple ukrainien’. Un autre signal important est arrivé depuis les Etats-Unis où la CNN a annoncé que l’administration est en train de finaliser un plan pour livrer des missiles Patriot aux forces armées ukrainiennes. Jusqu’à aujourd’hui, les Usa avaient toujours refusé de livrer les Patriot ; il y a deux semaines, l’ex président russe avaient déclaré que ceux qui auraient fourni ce type d’armes ‘’ seraient immédiatement devenus un objectif légitime ‘’des forces armées russes. Sur le milliard d’euros récoltés à Paris, 415 millions seront destinés à l’énergie, 25 pour l’eau, 38 pour des biens alimentaires, 17 à la santé, 22 aux transports et les restants 413 millions seront réservés aux nécessités du peuple ukrainien. En ce qui concerne l’Italie, le ministre Tajani a annoncé ‘dix millions supplémentaires donnés par l’Italie, qui seront destinés à une organisation indiquée par le gouvernement et que des fonctionnaires italiens participeront activement aux aides humanitaires et à la reconstruction du pays’’. Hier, la Chambre et le Sénat ont approuvé la résolution de la majorité présentée par le ministre Crosetto, sur l’envoi d’armes à l’Ukraine, suite à un accord aussi avec le Pd et le Terzo Polo. La France, de son côté, a annoncé trois accords pour la fourniture de rails, de ponts et de semences. En ce qui concerne les dons, 76.5 millions arriveront de France, 50 d’Allemagne, tandis que la présidente de la commission Ue, Von der Leyen, a annoncé l’intention de fournir une assistance macro-financière pour 18 milliards d’euros en 2023 et a annoncé l’achat et l’envoi en Ukraine de 30 millions de lumières LED qui avaient étés demandés à grande voix par le gouvernement de Kiev. »
ARTICLE, F. Draogsei, Corriere, « Le calendrier sans engagements de Poutine : pas de conférence de presse, ni de réception au Kremlin, ou d’appels téléphoniques avec le public » : « Sans aucune explication, le calendrier de Poutine est vide : reste au programme, même si la date du 27 décembre n’est pas confirmée, le discours devant les Chambres, qu’il est obligé de faire selon la Constitution. Les critiques du Kremlin n’ont aucun doute : il veut éviter les occasions où des questions pourraient lui être posées ‘’hors ligne’’ sur l’opération militaire en Ukraine. Mais il serait assez simple pour ses collaborateurs de tout organiser de manière à éviter de mauvaises surprises, comme cela se produit régulièrement. Par exemple, au cours de la conférence de presse, où sont accrédités des centaines de journalistes, la parole est pratiquement toujours donnée à ceux qui posent des questions qui ne déplaisent pas aux dirigeants russes. Ces derniers jours, on a pu voir que le président participe sans souci à des manifestations publiques. Fin novembre, a eu lieu la rencontre avec les mères des soldats transmise par la télévision par exemple - même si l’association qui s’occupe des jeunes soldats a été écartée car ses représentants étaient prêts à poser des questions sur le manque d’entraînement et d’équipement des recrues. Mercredi dernier il a réuni le Conseil pour les droits de l’Homme, excluant par décret présidentiel les membres de l’organisme qui avaient exprimé la volonté d’évoquer la situation dans les prisons russes. Vendredi dernier, il a participé à une conférence de presse au Kirghizistan, après une rencontre régionale : les journalistes étaient triés sur le volet et peut-être les rencontrera-t-il à nouveau avant la fin de l’année pour montrer qu’il parle avec la presse. Il y aura enfin probablement le message habituel de fin d’année : cinq minutes à 23.55 le 31 décembre pour présenter ses vœux aux Russes. Aucune confirmation par contre d’une quelconque maladie du président. Le Kremlin ne dément même plus, des maladies en tout genre lui ont été attribuées au fil des ans ».
ARTICLE, La Stampa, « L’Italie et la France font pression sur l’UE pour qu’elle confirme son engagement à couvrir 55% du cout total de la ligne ferroviaire. » : « L'Italie et la France réaffirment que la ligne Turin-Lyon est un chantier stratégique mais demandent à l'Union européenne de s'engager à le cofinancer car, à ce jour, la contribution européenne pour la période 2023/2027 est de 800 millions, "moins de 20%" des 5 milliards que Telt lancera dans la même période. Rome et Paris, selon le règlement 2021/1153 approuvé par le Parlement européen et le Conseil le 7 juillet dernier. devrait obtenir une couverture de 55%, soit 2,750 milliards d'euros. Et cette contribution est plus que réduite de moitié par rapport aux 40% obtenus par les deux gouvernements entre 2014 et 2020. C'est pourquoi les ministres des transports italien (Matteo Salvini) et français (Clément Beaunne) ont écrit une lettre commune au vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et à la commissaire aux transports, Adina Valean, pour souligner leur inquiétude quant au fait que "le financement attendu ne correspond pas à ce qui a été annoncé publiquement à plusieurs reprises". Et les deux ministres espèrent que "le financement de 55% des travaux sera effectivement assuré entre 2023 et 2027". La lettre a été envoyée hier à la fin de la réunion de la conférence intergouvernementale tenue à Rome. Une réunion au plus haut niveau en présence de Salvini et de son collègue français Clément Beaune (en visioconférence), des chefs de délégation Josiane Beaud et Paolo Foietta et du coordinateur européen du corridor méditerranéen. Iveta Radicova a assuré lors de la conférence de presse que "l'Union européenne est prête à soutenir des projets tels que celui de Turin-Lyon", rappelant toutefois "l'importance de poursuivre également sur les routes nationales". La solution indiquée par Mme Radicova serait un acte exécutif, que les parties devraient avoir signé avant la fin de l'année, précisant les accès nationaux au tunnel de base et la couverture financière correspondante. L'UE exige que les sections nationales soient en service d'ici 2032, date à laquelle le tunnel du Mont Cenis sera opérationnel. L'Italie a fait sa part - " Nous avons mis deux milliards ", a rappelé Salvini - et a commencé la conception du tronçon Suse-Turin. La France, en revanche, ne l'a pas fait. Paris a continué à reporter ses choix, ce qui a irrité Bruxelles. Hier, cependant, un pas en avant a été franchi - le ministre Beaune a indiqué une préférence pour la liaison "Grand Gabarit" - bien qu'il ait encore demandé du temps pour finaliser le schéma de couverture financière. Il sera à nouveau discuté en janvier, probablement lors d'un sommet à Lyon. Si Paris arrive avec le projet complet, la voie sera libre pour la signature de l'acte exécutif, qui devrait porter la contribution de l'UE à 55 % sur la route internationale, à laquelle s'ajouterait un financement substantiel pour les sections nationales également. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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