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18/10/2022

"Tajani et Salvini seront les vice-présidents du Conseil."

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Italie. Revue de presse.

La rencontre d’hier entre G. Meloni et S. Berlusconi après les tensions lors de l’élection du Président du Sénat où la majorité s’était divisée, fait toujours les gros titres de la presse italienne. La plupart des observateurs mettent en avant une « trêve » entre les deux dirigeants de droite favorisant la formation du nouveau gouvernement avec de nouveaux équilibres internes à la coalition : « Le gouvernement vers la dernière ligne droite pour l’entente » - Les alliés se présenteront unis devant Mattarella après la rencontre Berlusconi-Meloni. Forza Italia obtient cinq ministères mais la Justice demeure en suspens (Corriere della Sera), « Berlusconi-Meloni, la trêve des armes » (La Repubblica), « Meloni fait plier Berlusconi : « ensemble pour un gouvernement fort » » - La trêve après l’entrevue (La Stampa), « Gouvernement, maintenant Meloni accélère » - Le dégel avec Berlusconi, Forza Italia obtient 5 ministères comme la Ligue. Salvini obtient les infrastructures et Tajani la Farnesina (Il Messaggero), « Berlusconi, qui voulait imposer son chantage, battu » - Après une heure de réunion, il n’obtient ni la Justice ni le Développement économique pourtant important pour ses télévisions (Fatto Quotidiano), « La paix in extremis » - Les incompréhensions étaient justifiées par l’amertume de Berlusconi de voir Forza Italia sous-estimée. Tajani et Salvini seront les vice-présidents du Conseil. Des pressions pour que Casellati obtienne la Justice (Il Giornale). Les frappes russes sur la capitale ukrainienne sont aussi citées avec couverture photographique en Une « Les drones-kamikazes qui dévastent Kiev » (Corriere della Sera), « Les fantasmes du Donbass » - L’offensive russe par des drones kamikazes sur Kiev (La Stampa), « L’arme iranienne de Moscou : des drones sur Kiev » (La Repubblica).

Les JT couvrent essentiellement la rencontre d’hier entre Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni, les indiscrétions sur les nouveaux ministres, les frappes russes contre Kiev et l’échange de prisonniers entre Russes et Ukrainiens, le plan énergétique que proposera la Commission Européenne lors du Conseil Européen de jeudi et le rapport de la Caritas sur la pauvreté en Italie.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, de M. Franco, « Une trêve qui cristallise les équilibres à droite » : « Francesco Lollobrigida, ancien chef de groupe Frères d’Italie à la Chambre, qualifie de ‘’bonne nouvelle’’ le fait que Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni se présenteront ensemble au Président de la République pour les consultations. Seulement vingt jours après la victoire de la coalition de droite, ce soulagement traduit la crainte que Forza Italia puisse se présenter seule à Sergio Mattarella, suite à l’âpre confrontation de ces derniers jours entre les deux leaders. Mais le risque semble dissipé et Silvio Berlusconi s’est rendu lui-même au siège de Fratelli d’Italia - une première hautement symbolique. Il s’agit d’un geste de pacification et même, de fait, de soumission à la nouvelle leader, le fondateur du ‘’centre-droit’’ italien prenant ainsi acte des nouveaux rapports de force. Le conflit aurait été difficile à expliquer aux électeurs et le chemin vers la direction du gouvernement semble désormais tout tracé pour Girogia Meloni, qui devrait être nommée jeudi ou vendredi. Toutefois, ces débuts chaotiques pourraient laisser des traces profondes. Forza Italia apparait comme un parti en déclin, idem pour son leader, et ses membres craignent de devenir la proie de leurs alliés. Or Meloni a besoin d’une majorité stable, pas d’alliés qui craignent de disparaitre politiquement. Par ailleurs, une opposition solide et constructive, avec Enrico Letta comme principal interlocuteur, aurait été plus utile pour la majorité. Les forces adverses, si fragmentées, n’ont rien de rassurant : le gouvernement se retrouvera aux prises avec un marasme querelleur au Parlement. Le Parti démocrate est dans une phase de transition à l’issue incertaine. Le ‘’Troisième pôle’’ formé par Matteo Renzi et Carlo Calenda semble prêt à appuyer la majorité dans les moments opportuns car ils comptent hériter de certains membres du parti de Berlusconi. Les 5 Etoiles oscillent sans trouver une identité fixe, ils sont une autre composante fluide et imprévisible. Tous trahissent un système politique en pleine évolution et il n’est pas certain que la nouvelle stabilité ait été trouvée lors des dernières élections. »

PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, de L. Palmerini, « Des épreuves de leadership sur le chemin menant à la Présidence du Conseil » : « Après la rencontre d’hier entre Giorgia Meloni et Silvio Berlusconi, le gros du travail politique a été fait, bien que certains détails restent à définir. L’épreuve de cheffe de la coalition a été passée. Giorgia Meloni a pris la responsabilité de s’attribuer une victoire que ses alliés ont eu du mal à lui concéder. On a beaucoup parlé ces jours-ci de la bataille avec Forza italia autour de Licia Ronzulli mais n’oublions pas la semaine compliquée pour le chef de la Ligue qui a dû digérer le renoncement au ministère de l’Intérieur, le refus de nommer Calderoli à la présidence du Sénat et même de voir son adversaire interne, Giancarlo Giorgetti, nommé au ministère de l’Economie. En somme, deux rounds et deux victoires pour Giorgia Meloni, au prix de hausser sensiblement le ton et d’exacerber les tensions. Si on peut dire que c’était nécessaire, elle a en partie montré aux Italiens son caractère de leader qui a augmenté leurs attentes. Elle a transformé ces négociations en véritable bras de fer pour ‘’avoir les meilleures personnalités à la meilleure place’’. Les attentes quant à l’équipe gouvernementale voulue par Giorgia Meloni selon son idée de ‘’bon gouvernement’’ sont très hautes. Elle s’est conféré de grosses responsabilités en les soustrayant à ses alliés. Elle doit maintenant se concentrer sur les prochaines échéances : consultations auprès de la Présidence de la République jeudi et vendredi matin, nomination par Sergio Mattarella vendredi après-midi et probable discours d’allégeance à partir de samedi. D’ailleurs, Emmanuel Macron sera à Rome les 23 et 24 octobre et il rencontrera le chef de l’Etat. L’épreuve la plus dure sera dans deux semaines, lorsqu’elle devra présenter la loi de Finances à l’Europe. Elle devra ensuite reprendre, en novembre, les négociations avec l’UE sur le gaz. Deux rendez-vous qui entérineront son investiture et qui devraient laisser les questions de politiques internes en second plan. »

SONDAGE, La Stampa, A. Ghisleri « Les électeurs de Fratelli d’Italia veulent eux aussi des techniciens au gouvernement. Le PD, en chute libre, est désormais rattrapé par le M5S » : « L’attitude affichée par Meloni ces derniers jours apparait aujourd’hui comme la seule manière de rassurer les marchés et les institutions européennes. Entre temps, son parti se renforce dans les sondages (27%, +1%) alors que la Ligue recule à 8,5% (-0,3%) et Forza Italia à 7,3% (-0,8%). Sur le front des oppositions, le M5S remonte de deux points, atteignant 17,2%, soit juste derrière le PD (17,5%) qui perd 1,6 points. Le troisième pôle Italia Viva-Azione se renforce légèrement (+0,9 points), atteignant 8,7% des intentions de vote. Enfin, concernant la participation de techniciens au prochain gouvernement, 52,3% des interrogés est favorable. Le pourcentage varie selon les électorats : 87,5% des électeurs du PD et du troisième pôle se disent favorables, 63,3% pour ceux de Forza Italia, 47,3% pour ceux du M5S et de la Ligue, et 41,4% pour les électeurs de Fratelli d’Italia. »  

ARTICLE, La Repubblica, V. Conte « Coût de la vie, les Evêques demandent à maintenir le revenu de citoyenneté » - Le rapport de la Caritas met en avant une situation de crise où 60% de la pauvreté est transmise d’une génération à l’autre. La crise énergétique accentue de plus en plus les difficultés des familles dans le besoin et augmente les inégalités : « Dans 60% des cas, on hérite de la situation de pauvreté de ses parents. Il faut ainsi 5 générations pour sortir de l’indigence contre une moyenne de 4,5 pour l’OCDE. Il s’agit donc d’une pauvreté chronique, comme jamais auparavant en Italie, malgré le revenu de citoyenneté. La Caritas, dans son rapport, dit qu’en 2021 elle a aidé 228 000 familles, soit +18,7% par rapport à 2019. Si la moitié des demandeurs cherche un premier emploi, un quart a déjà un travail qui ne lui suffit pas pour vivre. Un autre facteur qui inquiète est la précarité de personnes qui oscillent entre l’état de nécessité et un état d’autonomie. L’inflation met de plus en plus de personnes en difficulté. Le président de la Conférence des Evêques italiens, le cardinal Matteo Zuppi, a déclaré ‘’la pauvreté mord, le revenu de citoyenneté peut être réformé mais le gouvernement doit maintenir cet engagement car la pauvreté sera encore plus dure’’. »

COULISSES, La Repubblica, de V. Conte, « L’embarras de la droite qui s’était engagée à supprimer le revenu de citoyenneté » : « Une bataille politique est en passe de s’ouvrir sur le revenu de citoyenneté, plus insidieuse encore que sur la question des retraites. Une bataille qui vaut 8,7 milliards d’euros par an pour soutenir un million de famille, soit environ 2,5 millions de personnes. C’est encore trop peu pour le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, car le revenu concerne moins de la moitié des 5,6 millions d’indigents recensés en Italie. La Caritas a présenté hier un rapport inquiétant sur l’augmentation de la pauvreté cette année et l’année prochaine dans le contexte de récession et d’inflation que l’on sait. Une confrontation entre Giorgia Meloni et l’Eglise, qui semble bien décidée à aider les laissé-pour-compte et les migrants, se profile, ce qui serait de bien mauvais augure pour le nouveau gouvernement de droite. La rhétorique de la campagne électorale a pour l’instant laissé place au silence mais Giorgia Meloni aurait pour objectif de réduire au moins d’un tiers les fonds destinés au revenu. Après avoir beaucoup parlé d’abolition, elle parle maintenant de le réserver à ceux qui ne peuvent pas travailler, aux plus de 60 ans sans revenus, aux retraités, aux invalides et aux familles en difficulté avec mineurs à charge. Les autres bénéficieraient tout au plus d’un ‘’remboursement des frais’’ et de formations subventionnées par le Fonds social européen. Mais elle a contre elle toutes les forces sociales –beaucoup plus aguerries que l’opposition divisée- attachées au revenu de citoyenneté comme unique moyen de lutter contre la pauvreté, l’Italie étant particulièrement dépourvue en la matière.  Hier, la Caritas a déjà haussé le ton et critiqué un réseau pour l’emploi qui ne marche pas, en plus d’un système de protection sociale trop faible. Pour la Caritas et l’Alliance contre la pauvreté, les conditions d’accès au revenu doivent être complètement repensées, entre autre parce que trop d’étrangers sont actuellement exclus. D’où la proposition révolutionnaire présentée hier : octroyer le revenu à l’ensemble des personnes en situation de pauvreté absolue et une aide à tous ceux qui risquent de basculer dans l’indigence avec une réforme du système de protection sociale de l’Etat. Une approche qui risque de ne pas permettre les économies budgétaires sur lesquelles misaient pourtant Giorgia Meloni. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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