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17/10/2022

"Meloni-Berlusconi, la rencontre est prévue aujourd’hui et l’accord serait à portée de main."

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Italie. Revue de presse.

La rencontre prévue aujourd’hui entre S. Berlusconi et G. Meloni après les tensions lors de l’élection du Président du Sénat où la plupart des élus de Forza Italia s’était abstenue, fait les gros titres de la presse italienne. On anticipe une entrevue « cruciale » pour le sort du nouveau gouvernement, tandis que plusieurs journaux jugent que le leader de Forza Italia souhaiterait obtenir des ministères importants pour des figures de son parti afin de maintenir son rang dans la majorité : « Meloni-Berlusconi, la rencontre est prévue aujourd’hui et l’accord serait à portée de main » - La réunion se tiendra au siège de Fdi. Meloni condamne la barbarie nazie-fasciste ayant conduit à la rafle du ghetto de Rome (Corriere della Sera), « Forza Italia se plie aux conditions de Meloni » - Aujourd’hui se tiendra la réunion permettant de clarifier la situation. Ronzulli affirme que « son cas n’a jamais existé », Lollobrigida prévient « je dis non à des gouvernements improbables sinon autant aller voter » (La Repubblica), « Meloni-Berlusconi, la rencontre se tiendra à Rome » - Test pour une entente entre les dirigeants de droite. Meloni condamne la rafle du ghetto de Rome « c’est une journée tragique et une plaie béante » (Il Messaggero). « Une course contre la montre pour un gouvernement » - On va vers une éclaircie, la rencontre Berlusconi-Meloni se tiendra aujourd’hui (Il Giornale).

Les JT couvrent essentiellement la rencontre prévue aujourd’hui entre S. Berlusconi et G. Meloni, la commémoration de la rafle du ghetto de Rome, les nouvelles frappes russes contre Kiev, la mort d’un combattant italien prorusse dans la région du Donetsk, ainsi que le projet de règlement européen sur l’énergie qui pourrait introduire le principe d’un plafond au prix du gaz

Sur Twitter, le hashtag #Melonipremier en référence aux négociations de la cheffe de Fratelli d’Italia pour former le nouveau gouvernement, fait tendance.

ANALYSE, Corriere della Sera, de M. Breda, « Consultations [en vue de la nomination du Président du Conseil], la Présidence de la République étudie plusieurs scénarios » : « [Les leaders de la coalition de droite] se présenteront-ils [devant le Président de la République] unis ou divisés ? Peu importe, l’important est qu’ils prouvent la cohésion de leur alliance. Une fois confirmée l’existence d’un accord solide entre les forces sorties victorieuses des urnes, il leur faudra désigner de manière univoque le Président du Conseil. Ensuite, ils auront fait le plus dur. Il y a encore quelques jours, l’étape des consultations avec Sergio Mattarella semblait ne présenter aucune difficulté particulière et la candidature de Giorgia Meloni était évidente. Mais après la confrontation avec Silvio Berlusconi, la création de ce gouvernement se complique. L’entourage historique des deux parties travaille à un accord et à priori ils devraient y parvenir d’ici jeudi. Il n’y a pas de temps à perdre, compte tenu des urgences qui les attendent. Le Quirinal est préparé à n’importe quel scénario, en effet le bras de fer entre les deux leaders ne semble pas être un incident passager. Silvio Berlusconi pourrait faire de l’obstructionnisme et ralentir le processus d’élection de Giorgia Meloni. Une « pré-nomination » comme celle de Bersani par Napolitano en 2013 est également peu probable et serait de toutes façons risquée pour Giorgia Meloni elle-même. Pour Mattarella, l’alternative serait de prendre son temps, mais les consultations ne doivent pas non plus s’éterniser car la difficile situation générale ne le permet pas. Enfin, le Président de la République pourrait s’en remettre à un « mandat exploratoire », éventuellement le nouveau président du Sénat Ignazio La Russa, au regard de ses fonctions mais aussi en tant qu’interlocuteur historique des deux parties. Mais, si véritablement on en arrivait là, nous nous trouverions quoi qu’il en soit dans une impasse. »

COMMENTAIRE, La Stampa, G. Geremicca « La politique se retrouve otage d’alliances fragiles » : » : « Au vu de l’explosion des tensions et des trahisons, on peut dire que les frictions qui caractérisent aujourd’hui la coalition de droite ne devaient pas surprendre. Mais ce serait là une analyse trop superficielle car elle ne saisit pas l’élément le plus intéressant (et inquiétant) de cette nouvelle majorité : c’est le ton et le coup de froid personnel qui caractérise désormais les relations entre les trois dirigeants de droite. Derrière les sourires, on sait que l’incendie couve : le fait que cela arrive dans la phase de gestation du nouveau gouvernement ne fait que dramatiser la situation. Les leaderships sont faibles et constamment assiégés, les coalitions mouvantes et les changements dans les urnes ressemblent à un raz-de-marée : Conte qui passe de 32 à 17%, Meloni de 4 à 26%, Salvini de 17 à 8%. Dans un cadre continuellement fluctuant, il ne sera pas facile pour la droite de faire naitre un gouvernement pouvant ressembler au produit d’une coalition d’alliés. L’Italie se retrouve avec trois systèmes électoraux différents : un pour les communes, un pour les régions et un pour le gouvernement du pays. Pour ce dernier, il faudrait alors que les leaders, vrais ou présumés, se mettent d’accord. »

ENTRETIEN, La Repubblica, de Francesco Lollobrigida, membre de Fratelli d’Italia « Je dis non à l’idée de gouvernements improbables, il faut que la coalition soit unie sinon autant aller aux élections anticipées » : « L'objectif de chacun doit être le bien du pays, en choisissant ensemble une équipe pour y parvenir et en étant mutuellement loyal les uns envers les autres. Nous avons besoin d'un chemin de clarté que nous comptons réactiver dans les prochaines heures. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps. Giorgia a toujours eu du respect pour l'histoire politique de Berlusconi, elle exige un respect réciproque, pas tant pour elle que pour les millions d'électeurs qui ont voté pour elle. Deux figures d'autorité comme Berlusconi et Casellati se sont distinguées et ont pris part au vote sur La Russa. Je crois que la générosité du « Cavaliere » l'emportera sur ceux qui tentent de faire de FI un parti différent de ce qu'il a toujours été, en mettant en avant les personnalismes et en essayant de modifier son code génétique. Aucun accord secret ou gouvernement anormal n'est possible. Vous voyez, quand Giorgia a dit qu'on ne pouvait pas la soumettre à des chantages, elle faisait exactement allusion à cela, elle parlait de dynamique politique. Il est inacceptable de penser que vous allez vous abstenir d’apporter votre soutien, pour pouvoir faire ensuite ce que vous voulez. Ce n'est pas une méthode qui mène à la conciliation. Un parti peut proposer des candidats, mais c’est à la probable Présidente du Conseil de faire une synthèse. Nous n'avons jamais souhaité gouverner pour gouverner, nous voulons impliquer les meilleures énergies à l'intérieur et à l'extérieur de la politique. Si ces conditions sont réunies, tant mieux. Sinon, nous n'essaierons même pas de trouver une solution et nous nous en remettrons à nouveau à la volonté des électeurs, en proposant à ce moment-là une coalition différente de l'actuelle mais en repartant, en ce qui concerne FdI, du consensus que nous avions. Mais je ne pense pas que cela va arriver’’. »

COMMENTAIRE, Il Foglio, O. Giannino « Les totems qu’il faudra abattre à droite » : « Les résultats des élections du 25 septembre ont marqué deux faits importants : tout d’abord la droite n’a pas obtenu un raz-de-marée comme en 2001 ou 2006. La majorité obtenue s’explique par l’exploit réalisé dans le système uninominal de collèges grâce au principe électoral dit du « Rosatellum ». Les voix obtenues restent proches de celle de 2018 et la victoire de Fratelli d’Italia ne doit pas être vue comme un mandat à long terme. Les voix à droite n’augmentent pas mais sont passées de Forza Italia à la Ligue, puis à Fratelli d’Italia. Les Italiens ont primé ceux qui, au fur et à mesure, n’ont pas été mis jusque-là à l’épreuve. Il faut donc commencer aujourd’hui par deux priorités : la hausse des prix de l’énergie et la nécessité d’éviter les folies sur les finances publiques et les alliances internationales. Il revient donc à G. Meloni de faire comprendre qu’il faut ériger une idée de droite qui ne soit pas guidée par de vieux slogans mais enracinée dans l’état de droit et l’Europe – sans laquelle les autocrates seraient perdus sous le poids de la dette – et dans l’Occident des libertés. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Guido Crosetto, co-fondateur de Fratelli d’Italia, « Pour l’exécutif, Silvio Berlusconi doit proposer des ministres de talent, son expérience doit servir à cela » : « Je pense qu’il est difficile pour tout le monde de ne plus être dans la position de celui qui distribue les cartes. Ça l’est pour une personne normale, donc à fortiori je peux imaginer que ça le soit pour Berlusconi qui a accompli des choses extraordinaires dans sa vie. Giorgia Meloni a une occasion exceptionnelle mais doit aussi faire face à la situation probablement la plus complexe depuis l’après-guerre. Giorgia Meloni doit mettre sur pied l’équipe la plus adaptée possible, son exécutif doit être inattaquable de tous les points de vue. On a déjà vu, lors de l’élection des présidents des Chambres, comment l’opposition a utilisé la situation pour nourrir la polémique jusqu’à la diffamation internationale qui affaiblit le pays. Personne mieux que Berlusconi ne connaît le tissu entrepreneurial et le secteur de la production en Italie, c’est cette expérience et cette vision qu’il doit mettre au service de cet exécutif. Il en va de même pour la formation du gouvernement, il doit apporter des personnalités de la qualité de celles qu’il a apportées à ses entreprises. Qu’il mette à disposition les talents dont il s’est toujours entouré. De la part de l’opposition en revanche, nous attendons de la maturité et qu’elle reconnaisse la difficulté du moment qui exige de la responsabilité de la part de tout le monde. Le moment est trop délicat pour engager la guérilla. Même si Forza Italia devait quitter la coalition, si Giorgia Meloni est Presidente du Conseil, la majorité ne pourrait pas s’élargir à d’autres forces, comme le Troisième pôle de Renzi et Calenda. Quant à moi, je n’ai jamais demandé à faire partie du gouvernement mais si on me demandait de remplir une fonction pour être utile au pays, je me poserai la question à ce moment-là. »

ARTICLE, La Stampa, N. Carratelli « Les trois oppositions : le PD, le M5S et le troisième Pôle » : « Une chose apparait claire à tous, l’opposition unitaire sera une utopie. Surtout si les prochains rendez-vous institutionnels devaient se dérouler sans une méthode partagée et une distribution juste de sièges (pour les Commissions et vice-présidences) entre les trois groupes qui s’apprêtent à ne pas voter la confiance au prochain gouvernement. Les incompréhensions personnelles et les soupçons réciproques sont aussi le fruit des ruptures traumatisantes des alliances, d’abord entre Letta et Conte, puis entre Letta et Calenda. En considérant les thématiques et les programmes, la distance entre les trois partis apparait trop importante pour combler l’écart. Notamment entre le M5S et le troisième pôle. L’objectif alors, dont le PD devra assumer la responsabilité – puisqu’il représente le premier groupe parlementaire d’opposition – de créer les conditions d’une collaboration bien ciblée. Il faudra repérer les batailles pouvant être menées ensemble et se coordonner pour contraster efficacement les mesures du prochain exécutif. Or, à ce stade, une réelle volonté de raisonner sur de possibles convergences fait défaut. »

SONDAGES, La Repubblica, I. Diamanti « Les électeurs du PD se prononcent mais ne voient pas de leaders » : « Après les élections du 25 septembre, le PD a entamé un parcours pour retrouver son identité, mais sans un horizon ou de carte géographique, à en croire au résultat d’un sondage Demos. Le succès de Fdi aujourd’hui, comme celui du M5S de 2018, révèle un vote de « rupture » poussant le PD en deçà de ses attentes. Voici donc les opinions sur l’avenir du PD : parmi ses électeurs, 40% des sondés estime que le prochain congrès devra choisir le nouveau chef sur la base des règles déjà existantes mais en mettant comme priorité les inégalités sociales ; 46% estime le que parti doit être carrément refondé, avec de nouveaux statuts et un nouveau nom, 6% estime qu’il s’agit d’un parti désormais à bout de souffle et qu’il est souhaitable de le dissoudre. Concernant l’instrument des primaires, 44% y sont favorables mais avec des candidats externes venant de la société civile ; 21% veulent les garder avec les règles existantes, 19% sont favorables à éliminer cet instrument de sélection de candidat et 4% estime qu’il s’agit d’un instrument nuisible au parti. Pour la direction du PD, voici le taux de popularité des différentes personnalités : Stefano Bonaccini (26%), Elly Schlein (9%), Pierluigi Bersani (4%) et Enrico Letta (3%). »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de P. Berizzi, « Commémoration pour le ghetto de Rome, la condamnation et les omissions des postfascistes” : “Ce dimanche était le jour anniversaire de la rafle nazi-fasciste du ghetto juif de Rome : 1290 juifs romains, femmes et enfants compris, furent déportés. Seuls seize d’entre eux ont survécu. Les publications sur les réseaux sociaux des membres de Fratelli d’Italia à ce propos ont provoqué un déferlement de réactions. Si on se penche sur les déclarations du parti de la majorité, on peut effectivement percevoir certaines contradictions et un embarras mal dissimulé. Que ce soit Giorgia Meloni, Ignazio La Russa ou encore Francesco Lollobrigida, l’objectif était de dissiper l’ombre antisémite et les préjugés les concernant auprès de l’opinion publique et du monde politique – surtout à l’étranger- qui entourent un parti dont le symbole est encore la flamme de la tradition fasciste. Hier, Giorgia Meloni a été la seule parmi les siens à employer l’expression de ‘’nazi-fasciste’’ pour désigner qui avait provoqué la rafle, là où les autres ont soigneusement évité la référence au fascisme. Ceci dit, le contraste entre les propos nets qu’elle a publié hier et ses attaques à plusieurs reprises contre George Soros, juif d’origine hongroise qui a fui la Shoah, a été largement souligné. Le financier a souvent été attaqué par les adeptes des théories du complot et l’extrême-droite comme un symbole de la mondialisation et du pouvoir financier qui écraserait les citoyens européens pour ensuite en remplacer la race. D’autres internautes ont réagi au message de solidarité à la communauté juive d’Ignazio La Russa en rappelant le salut romain au Parlement en 2017, les bustes de Mussolini ornant son appartement ou encore de récentes déclarations sur ‘’l’héritage du Duce’’. Même contradiction entre le message de Francesco Lollobrigida et l’inauguration en 2012 du mausolée dédié au fasciste Rodolfo Graziani condamné pour avoir collaboré avec les nazis et que l’ONU compte parmi les criminels de guerre de cette époque. En 2019, lorsque des membres de son parti célébrèrent près d’Ascoli le début de la marche sur Rome, Giorgia Meloni n’avait pas soufflé mot. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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