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05/10/2022

"La prudence de la cheffe de Fratelli sur Matteo Salvini : "nous devons réfléchir ensemble"."

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Italie. Revue de presse.

Le succès de la contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays fait les gros titres de la presse italienne, qui propose plusieurs reportages ainsi que des commentaires sur la possibilité que le Kremlin puisse avoir recours à l’arme atomique en réaction à ces revers :  « Poutine recule et menace » - Kiev s’impose, le Tsar évoque le test nucléaire. Un entretien téléphonique a eu lieu entre Zelensky et Meloni : “une pleine entente“. (Corriere della Sera), « Lyman est libre mais la bataille a été féroce » (La Repubblica), « Kiev revient sur ses terres » - Les troupes de Zelensky percent les lignes au sud et se dirigent vers Kherson. L’Otan prévient : Poutine prépare un test nucléaire (Il Messaggero), « Nous envoyons des armes mais Kiev interdit les négociations par décret » (Fatto Quotidiano). Les tractations pour la formation du gouvernement sont également citées en Une et dans les pages intérieures, alors que les spéculations vont bon train sur les titulaires des futurs portefeuilles et la répartition entre les trois principaux partis de la coalition : « Le ministère de l’Intérieur divise la droite » - La Ligue, soudée autour de Salvini, exige l’Intérieur et trois autres ministères, provoquant ainsi l’irritation de Meloni (La Repubblica), « Salvini à l’Intérieur, voici le défi de la Ligue » (La Stampa), « La volonté de Salvini d’aller à l’Intérieur ralentit les plans pour l’Exécutif » (Il Messaggero). La crise énergétique au niveau national et européen, est elle aussi citée en Une : « Energie : l’Allemagne et les Pays-Bas s’opposent à un plan européen à hauteur de 20 milliards par recours à la dette commune » (Sole 24 Ore), « Frères de France » - L’UE se divise sur l’énergie. Meloni se retrouve alliée de Macron » (Il Giornale), « L’Europe est toujours divisée sur la flambée des factures. Mattarella invite à s’opposer à la logique de la guerre (Corriere della Sera), « Meloni rencontre le ministre Cingolani et annonce un accord sur les factures : un plan d’ici trois mois. Les villes demandent des moyens afin d’éviter d’éteindre les lumières (La Stampa).

COULISSES, Corriere della Sera, de P. Di Caro, « La prudence de la cheffe de Fratelli sur Matteo Salvini : ‘’nous devons réfléchir ensemble’’ » : « Giorgia Meloni s’en tient à la ligne du silence sur tout ce qui concerne la formation du gouvernement. Elle ne veut pas agir comme si elle avait déjà été nommée Présidente du Conseil et entend respecter la procédure. C’est pourquoi elle fait preuve de la plus grande discrétion sur ses entretiens et sur ses quelques rencontres. La question du rôle de la Ligue est surtout de son secrétaire reste toutefois ouverte. Matteo Salvini a déclaré être disposé à faire ce qui pourra être utile pour le pays et Giorgia Meloni lui répond que pour son objectif est de mettre en place le gouvernement qui pourra apporter les meilleures réponses au pays. Sur les échéances et le temps que cela pourrait prendre, elle ne se prononce pas, laissant la question au Président de la République. Au sein de Fratelli d’Italia, certains se demandent si c’est une bonne idée qu’elle représente l’Italie lors du Sommet européen du 20 octobre, qui se penchera sur des décisions qu’elle n’a pas prises et des dossiers auxquels elle n’a pas travaillé. Pour ce qui est de la distribution des ministères, Giorgia Meloni répète qu’il n’y a ‘’aucun véto’’ sur le retour de Salvini au ministère de l’Intérieur mais dit vouloir ‘’réfléchir tous ensemble’’ : est-ce vraiment le choix le plus judicieux alors que le procès Open Arms est encore en cours ? Elle rappelle que dès sa prise de fonctions, le nouveau gouvernement devra faire face à la situation économique et internationale actuelle : ‘’est-ce nécessaire de rentrer immédiatement en conflit avec la magistrature, même si, nous sommes d’accord, ce procès est absurde ?’’. Giorgia Meloni est donc plus favorable à l’hypothèse que Matteo Salvini récupère plutôt le ministère de l’Agriculture, des Infrastructures ou du Développement économique. Fratelli d’Italia suggère par ailleurs qu’au vu de la situation délicate et les possibles manifestations qui pourraient agiter les rues, le ministre de l’Intérieur soit un technicien, pourquoi pas le préfet Matteo Piantedosi, qui a les faveurs de Salvini. L’idée que Roberto Cingolani, l’actuel ministre de la Transition écologique, puisse rester au gouvernement n’est pas exclue. Aux Affaires étrangères, plusieurs noms circulent : celui de la diplomate Elisabetta Belloni comme technicienne, ou alors ceux de politiciens comme Terzi ou Antonio Tajani. La fidélité à l’Europe et le CV impressionnant de ce dernier pourraient jouer en sa faveur. A l’Economie, le choix d’un technicien ou d’un homme politique se pose également et Giorgia Meloni sait bien qu’un technicien pourrait rassurer les marchés, ce dont elle a besoin en ce moment. »

COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Si l’une des deux présidences du Parlement était laissée à l’opposition » : « On parle beaucoup des ministres du prochain gouvernement, et c'est logique. En revanche, on parle moins du premier rendez-vous de la législature, qui coïncide avec un passage qui est tout sauf secondaire. Un passage à la fois politique et institutionnel, puisqu'il servira à définir l'équilibre au sein du Parlement et, dans un certain sens, à indiquer le climat des relations entre majorité et opposition. Il s'agit de l'élection des deux présidents de la Chambre et du Sénat. Il y a quelques jours, le sujet avait été évoqué dans les journaux avec la suggestion d’une coalition de droite prête à accorder aux oppositions la présidence d'une des deux assemblées. L’idée viendrait de Meloni elle-même, comme engagement qui permettrait une légitimation réciproque des forces politiques. Or, le sujet semble avoir disparu. Meloni pourrait, en attribuant la présidence d’une des chambres à l’opposition, reprendre une tradition de la Première République, rendant ainsi plus fluides les rapports parlementaires et transmettre un message davantage positif à l’étranger. On pourra objecter que la gauche n’a pas accompli un acte aussi généreux quand elle a eu une majorité. Dans la période allant de 1968 à 1994, les présidents de la chambre étaient élus en fonction d’un souhait de rééquilibrage et de légitimation. Le socialiste Pertini fut le premier non membre de la DC à Montecitorio, reconfirmé en 1972. Le signe d’une époque de maturité démocratique. Si Meloni faisait ce choix, ce serait un geste positif allant contre les habitudes d’une politique hargneuse. Elle signalerait aussi à ses alliés Berlusconi et Salvini que c’est elle qui commande au lendemain des élections. Quoi qu’il arrive, la nomination des deux présidences du Parlement sera le premier test pour la gagnante des élections du 25 septembre. »

EDITORIAL, Il Messaggero, A. Campi « Les jambes courtes du populisme de gouvernement » : « Les élections du 25 septembre ont modifié non seulement les équilibres politiques et les rapports de forces au sein de la coalition de droite, mais marquent aussi un changement dans le climat social. La phase politique où Salvini avec son style pompeux et assourdissant était l’un des principaux protagonistes, est révolue. Seul G. Conte, son ancien allié puis ennemi juré, lui résiste. Car ceux qui sont dans l’opposition peuvent s’offrir le luxe de la démagogie. Ceux qui veulent faire partie du gouvernement, en revanche, comme Salvini, non. C’est ce choix de responsabilité que les entrepreneurs, petits ou grands, et notamment au Nord, attendent de lui. Pas de sécession de la « Padanie » donc, ou encore moins de slogans contre « Rome la voleuse » ou « les bureaucrates de Bruxelles ». »

PREMIER PLAN, Sole 24 Ore, de B. Fiammeri, « Draghi appelle à ‘’garantir la croissance’’, sur le ‘’Plan de Relance la politique doit collaborer’’ » : « Hier, lors de son intervention devant les membres de la Direction anti-mafia, le Président du Conseil sortant Mario Draghi a lancé un véritable ‘’appel à collaborer’’ à toutes les forces politiques, mais aussi entre gouvernement central et territoires. ‘’Le PNRR n’est pas le plan d’un gouvernement, mais le plan de l’Italie toute entière, il suppose l’engagement et les efforts de tous pour garantir les objectifs définis et ce dans les temps impartis’’ insiste-t-il. ‘’Nous devons assurer aux citoyens et aux entreprises un système robuste de protection économique et sociale ainsi que des perspectives sérieuses de développement. On a besoin que l’Etat aide les plus vulnérables mais surtout on a besoin d’emploi et de croissance. Et il faudra une gestion très attentive des ressources, qui sache lutter contre l’illégalité. ‘’Le crime organisé ne doit pas pouvoir s’approprier les fonds publics, comme cela s’est trop souvent produit par le passé’’, il faudra en effet ‘’démontrer aux citoyens et aux partenaires européens que l’Italie sait investir correctement et en veillant à l’honnêteté’’. Ici, Draghi pense aussi aux Jeux Olympiques de Milan-Cortina. Il explique que les pouvoirs des préfets et des juges ont été renforcés dans cette perspective. »

ARTICLE, La Stampa « L’entente entre Paris et Berlin se renouvelle et les débuts en Europe de Meloni se font sur une pente ascendante », de Alessandro Barbera : « L’image qui représente le mieux le changement de phase dans le Vieux Continent est celle de la visite d’Emmanuel Macron à Scholz, à Berlin, le jour ou le Commissaire Breton esquissait une réponse européenne au plan allemand contre la flambée des prix. Avec la longue transition allant de Merkel à Scholz, Draghi représentait l’interlocuteur privilégié du Président français. Maintenant les choses ont changé. Pour Meloni, il s’agit d’une phase de changement très délicate, car la capacité de l’Italie d’influencer les négociations en Europe dépend aussi des relations avec Paris et Berlin. Un habitué du Palais Chigi qui veut rester anonyme nous explique : ‘’Pendant des mois, Meloni a rassuré l’allié américain en cherchant à faire oublier ses selfies avec Steve Bannon. Le soutien à l’Ukraine l’a aidée. Mais les matchs importants se jouent en Europe, avec Paris et Berlin. Et sur cela Meloni part de zéro’’. Les mots choisis pendant la campagne électorale n’ont pas facilité ce processus, avec son « la fête est finie », ou encore le vote de soutien à Orban ou sa promesse d’accorder plus d’attention à l’Est de l’Union par rapport à l’entente Paris-Berlin. Malgré les efforts de Mattarella et de Draghi pour ne pas donner cette impression, la possible vacation du pouvoir au Palais Chigi commence à se manifester. Raison pour laquelle Mattarella fait pression pour que le nouveau gouvernement prête serment au plus vite. Une fois au Palais Chigi, Meloni devra reconstruire le réseau d’alliances que Draghi ne peut plus garantir pour elle. »

PREMIER PLAN, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Entretien téléphonique entre Giorgia Meloni et Volodymyr Zelensky, elle promet de le rejoindre à Kiev » : « Deux coups de fil, avec Zelensky et Netanyahu, trois voyages en préparation, à Kiev, Varsovie et Londres, et un appui français à construire. En 24 heures, Giorgia Meloni ébauche un véritable programme de politique étrangère. Sa position sur l’Ukraine ne semble pas prévoir d’alternatives possibles et l’éloigne un peu plus de son allié Matteo Salvini. Le Président ukrainien l’a félicitée pour l’issue du récent scrutin et l’a invitée à Kiev, elle a condamné à nouveau les référendums menés par Moscou et promis de poursuivre le soutien à Kiev. Le même jour, le ministre de la Défense Lorenzo Guerini a présenté au Comité parlementaire pour la sécurité de la République le cinquième décret interministériel pour l’envoi d’armes à Kiev. En s’entretenant avec Netanyahu, elle fait le choix stratégique de renforcer le ‘’flanc droit’’ de ses relations internationales et de poursuivre sur la voie ouverte par Draghi en matière de coopération sur le gaz. Elle prend également conscience que si elle ne veut pas rester isolée sur la scène européenne, elle devra soigner les relations avec Emmanuel Macron, l’unique allié possible pour contraindre Berlin à céder sur le prix-plafond sans rompre avec le bloc des pays fondateurs. Elle veut aussi promouvoir des mesures reprenant le fonds ‘’Sure’’ mis en place en période de pandémie. Elle soignera pour cela ses relations avec les pays méditerranéens, presque tous dirigés par des socialistes. Surtout, elle tentera de convaincre Macron de rejoindre sa cause. Il faudra faire preuve de pragmatisme car à droite la ‘’compétition’’ avec Paris est un signe distinctif, presque une question d’identité. Elle pourrait tenter d’exploiter l’ouverture ménagée par Mario Draghi et qui, au cours de la dernière année, a déplacé le barycentre vers la France. Le niveau d’alerte demeure toutefois très haut. Ce n’est pas un hasard si hier la leader a rencontré Roberto Cingolani et sévèrement critiqué Berlin pour son nouveau plan d’aides. »

ARTICLE, La Repubblica, L. De Cicco « Conte, à l’opposition, convoque une manifestation pour la paix » : « C'est un vieux projet de Giuseppe Conte, l'idée d'une manifestation "pour la paix". Il en a parlé lorsque le M5S avait encore un pied dans le gouvernement, avant la crise et avant les élections. Le jour de l'anniversaire du M5S (13 ans), l'ancien Président du Conseil cite Saint François et relance l'idée. Et il tente une percée auprès de l'ancien « camp large » : de Nicola Fratoianni aux franges de la gauche du PD et des catholiques démocrates. Beaucoup sont d'accord, avec des nuances différentes. Le leader 5 Etoiles propose l'idée d’une manifestation pacifiste dans les colonnes du journal de la conférence des évêques, Avvenire. Le moment n'est pas fortuit : il le fait le jour où le ministre de la Défense sortant, Lorenzo Guerini, présente au Copasir le cinquième décret sur les armes à l'Ukraine. A ce stade, il n’y a ni date ni ville pressenties, même si Rome serait un choix privilégié. Pourtant, cette proposition rencontre la faveur de plusieurs personnalités allant de Luigi de Magistris, leader de l'Unione popolare, Nicola Fratoianni de Sinistra Italiana, à Arturo Scotto, coordinateur d'Articolo 1, le parti de Pierluigi Bersani et Roberto Speranza. Même au sein du PD, il y a des adhérents potentiels comme Laura Boldrini, qui a dit : "Je serai là" ».

ENTRETIEN, Avvenire, de Giuseppe Conte, président du M5S « Arrêtons l’escalade » : « L’obsession d’une hypothétique victoire militaire sur la Russie ne vaut pas le risque d’une escalade nucléaire folle, outre une récession économique sévère pouvant asphyxier encore plus nos économies. J’aimerais que les citoyens puissent se retrouver à manifester pour provoquer un tournant dans les négociations, pouvant mettre fin à ce conflit. Si cette mobilisation devait se concrétiser, le M5S sera là, même sans drapeaux. On peut s’étonner que le Président Zelensky décide par décret de rendre impossible la paix. Une initiative de l’Italie pourrait faire retrouver à Rome un rôle diplomatique dans une phase où l’Europe fait figure d’absente. C’est la crédibilité même de l’Europe qui est en jeu. L’UE doit se faire le promoteur d’une conférence internationale de paix, qui se tiendrait en Europe et sous l’égide de l’ONU, avec l’engagement aussi du Saint-Siège.’’ »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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